Les différents quartiers de Tokyo

Les mille visages de Tokyo

Shinjuku

Il symbolise peut-être à lui seul toute la diversité tokyoïte. Plus qu'un quartier, Shinjuku est un regroupement de zones qui ont, chacune, leur singularité. Les passants se croisent dans l'immense gare ' véritable expérience culturelle ! ' la gare de Shinjuku est la plus fréquentée du monde.

Shinjuku ouest : le quartier des affaires.

Calme, moderne, arpenté par les salaryman ' nom donné aux salariés japonais ' Shinjuku ouest abrite l'impressionnante mairie de Tokyo. L'immeuble, plus connu sous le nom de « Tokyo Metropolitan Government Building », est rapidement devenu un symbole fort de Tokyo, et même, du Japon. Son architecture unique (l'immeuble se compose de deux hautes tours, s'érigeant telles des flèches) le rend facilement reconnaissable.

Shinjuku est : le quartier de l'hyper-consommation.

Commerces à foison, restaurants, divertissements, musique, bruit omniprésent. Le public même change : il se rajeunit, arbore plus de couleurs.

Kabukicho : la ville de la nuit

Quelques pas vous font plonger dans l'autre quartier du divertissement. C'est la nuit que Kabukicho se révèle. C'est l'un des quartiers chauds de Tokyo, avec ses bars à hôtesses et autres clubs d'hôtes. Kabukicho est également connu pour être fréquenté par les yakuza, la mafia japonaise. Vous pourrez aisément vous promener dans le quartier, quoiqu'il y règne une ambiance, parfois, oppressante. Prenez garde à ne pas vous laisser entraîner dans n'importe quel bar, ou club.

Shinjuku sud : la consommation version chic

Retour aux commerces et à la consommation, dans un esprit moins bruyant que celui de Shinjuku est. Shinjuku sud est surtout connu pour sa « Southern terrace », large allée commerciale située en plein air.

Shinjuku gyoen : la bulle verte

C'est l'un des plus grands jardins de Tokyo. Jardins japonais, anglais et français s'y côtoient, pour le plus grand bonheur du public. Particulièrement prisé en automne (saison du kôyô, les feuilles d'érables japonais) et au printemps (saison des sakura, cerisiers japonais), Shinjuku gyoen offre une pause bienvenue, loin de l'agitation urbaine.

Nakano

Un peu plus discret que les autres quartiers, Nakano cultive un petit esprit village. Un village qui accueille cependant le gigantesque Nakano Broadway, zone commerciale dédiée aux divertissements, au shopping et aux loisirs, avec, surtout, un espace considérable dédié à la pop-culture manga-anime. L'espace commence même à concurrencer le très célèbre quartier Akihabra, même si Nakano Broadway échappe encore à la masse des touristes.

Autre zone, dédiée à la culture, cette fois-ci : Nakano Zero. C'est à Shin-Nakano que l'imposante bâtisse s'érige, bordée par le parc Momijiyama. Planétarium, salles de répétition (dance, yoga, musique'¦), espace audiovisuel, auditorium'¦ Les étudiants sont nombreux à venir s'entraîner à Nakano Zero, n'hésitant pas à répéter devant le bâtiment lui-même, ou aux abords du parc Momijiyama. Les concerts et spectacles, nombreux, font de Nakano Zero l'un des nouveaux temples de la culture.

Roppongi

Roppongi, c'est le monde de la nuit. Touristes et habitants le connaissent essentiellement pour cette raison. C'est l'autre Kabukicho, en version plus cosmopolite, voire, plus occidentalisée. Héritage de la Seconde Guerre Mondiale ? Des GI élisent domicile dans le quartier ' le Japon d'alors étant sous occupation américaine.

Roppongi, c'est aussi un quartier branché. Mais, si l'on y fait facilement la fête, la même inquiétude que celle entourant Kabukicho plane sur le quartier.

Tournant de l'an 2000 : le gouvernement veut donner une autre image de Roppongi. Toujours branchée, mais avec la sécurité en plus. Il lance le chantier « Roppongi Hills ».

Roppongi Hills, c'est la ville dans la ville. Pour faire oublier la réputation parfois sulfureuse du quartier de la nuit, le gouvernent a misé sur une « ville nouvelle », un complexe commercial dédié à l'art (musées contemporains, expositions), à la culture (bibliothèque, cinéma..), au commerce (une profusion de boutiques), à la vie active ' Roppongi Hills accueille des logements de luxe et les bureaux de grandes entreprises ' et même, à la politique ! De nombreuses ambassades (notamment celles de Singapour, d'Espagne, d'Arabie Saoudite ou de Suède), ont élu domicile à Roppongi Hills.

Face aux interrogations suscitées par ce chantier, notamment en termes d'impact environnemental, Roppongi Hills assure s'inscrire dans une démarche éco-responsable. Ainsi, il dédie quelques 40% de son espace aux parcs et jardins, à l'instar du jardin Mori.

Et pour se retrouver dans cette ville nouvelle, les autorités ont pensé à une « mascotte » : si Shibuya a son Hachiko ' sculpture rendant hommage au célèbre chien qui attendit son maître ' Roppongi Hills a son araignée ! Tout comme la statue Hachiko, devenue un point de rendez-vous facilement identifiable, les gens ont pris l'habitude de se retrouver devant l'araignée géante. L'œuvre, signée Louise Bourgeois, a même son petit nom : « Maman ».

Asakusa

Qui dit Asakusa, dit Sensoji. C'est le plus ancien temple bouddhiste de Tokyo. Asakusa est, ainsi, devenu le quartier de la tradition et du Japon d'antan. A l'instar du musée Edo Shitamachi Dentô Kôgeikan, qui expose des objets d'époque.

Autre art venant droit d'Edo : le rakugo. Le théâtre Asakusa Engei Hall propose, ainsi, du rakugo, art littéraire japonais. Littéralement, le rakugo signifie « histoire finissant avec une chute humoristique ». Seul, devant son public, le conteur déroule son récit ; d'une certaine manière, l'on peut dire que le rakugo est l'ancêtre du one-man show !

De nombreux commerces couvrent Nakamise, la rue principale d'Asakusa. Ils proposent des pâtisseries traditionnelles, et autres plats typiques, des souvenirs dans « l'esprit traditionnel japonais ».

Mais Asakusa, c'est aussi du divertissement, avec Hanayashiki, le plus vieux parc d'attraction du Japon (crée en 1949 !). Ici, l'ambiance est familiale : le parc est petit, avec un espace pour les enfants. Règne un esprit « vintage » correspondant parfaitement aux lieux.

Akihabara

Initialement connu comme le quartier de l'électronique, Akihabara est devenu, au fil du temps, l'antre de la pop-culture manga-anime. Le quartier propose ainsi moult manga, DVD, figurines, vêtements de cosplay, objets de collectionneurs.

Des lieux sont devenus célèbres, comme la tour occupée par la firme Mandarake, spécialisé dans les manga, DVD, jeux vidéos, figurines, et autres items liés à la pop-culture. Tout aussi célèbre, le magasin Super Potato, dévolue aux jeux vidéo d'antan. Par le passé, l'enseigne les proposait à des prix attractifs. Le succès aidant (le tourisme a joué son rôle), Super Potato s'est fait connaître des passionnés, et du tout public. Si les prix ont sensiblement augmenté, le commerce a le mérite de proposer des articles difficilement trouvables ailleurs.

Le week-end, la route principale est fermée pour les voitures, permettant aux piétons de profiter plus largement du quartier. Habitants et touristes viennent nombreux (surtout lorsque le beau temps est au rendez-vous), pour une promenade, un instant de détente, dans la bonne humeur.

Shibuya

C'est le temple de la mode. Connu bien au-delà des frontières japonaises, le quartier est célèbre pour sa statue Hachiko, point de rendez-vous et de shooting photo (tout le monde veut prendre la pause à côté du chien fidèle), et pour sa tour 109, haut immeuble entièrement dédié à la mode féminine. Une autre tour ' plus petite ' se concentre sur la mode masculine : la tour 109 men. Shibuya est un quartier branché, résolument jeune. Ils sont d'ailleurs nombreux à arpenter les rues animées, de jour comme de nuit. En prenant de la hauteur, l'on peut admirer le ballet des passants qui traversent un carrefour, devenu une véritable attraction : c'est le fameux « Shibuya crossing ».

Harajuku

L'autre quartier de la mode tokyoïte. Une mode tour à tour rock, gothique, streetwear, kawaii (mignon, en japonais), pop, punk, avant-gardiste'¦ Tous les genres se croisent, dans la principale rue du quartier : Takeshita-dori. La rue, presque toujours bondée, rassemble touristes et locaux dans une ambiance bon enfant. Les couleurs sont partout : sur les vêtements, les devantures des boutiques, jusqu'aux sucreries, crêpes en tête, proposant moult saveurs. Au chocolat, avec de la crème, des bananes, des fraises'¦ Car il est un proverbe tout tokyoïte : point de sortie à Harajuku sans s'offrir une crêpe.

Le quartier a un autre visage, plus calme et contemplatif : à la sortie de la gare Harajuku, à deux pas de Takeshita-dori, place à la méditation, au sanctuaire shintoïste Meiji-jingu. Il s'érige au cœur du grand jardin impérial qui porte son nom.

A quelques pas encore, autre parc : Yoyogi. De grands bassins, une vaste pelouse, de larges allées, des bancs'¦ L'endroit invite à la détente et la relaxation.

Omotesando

Retour vers la mode, mais côté luxe, cette fois. Non loin de la rue Takeshita-dori, Omotesando est une longue avenue, où la richesse s'affiche en vitrine. C'est à raison que l'on surnomme le quartier « les Champs-Elysées de Tokyo ». Les plus grandes marques y possèdent une boutique. L'architecture est à cette image : moderne, sobre, chic.

Ginza

Tout comme Omotesando, à Ginza, le luxe est roi. Les grands créateurs ont tous une boutique dans ce quartier. Ginza est synonyme de savoir-faire, de produit exceptionnel et luxueux. L'on affiche son nom comme une marque. A l'instar du nom « Paris », qui résonne comme « capitale de la mode et du savoir-faire », le nom « Ginza » est un gage de qualité et de raffinement.

Ikebukuro

Ikebukuro est un très grand quartier, principalement connu pour sa profusion de boutiques. On y vient principalement pour le shopping. La « Sunshine city », immense galerie commerciale s'élevant à Ikebukuro est, représente bien le quartier : boutiques de mode, divertissements, observatoire, restaurants'¦ L'on trouve même un mini parc d'attraction et un aquarium ! Tout est fait pour que l'on passe une journée entière au même endroit.

Ikebukuro, c'est aussi « le mini Akihabara ». Rendez-vous pris, toujours du côté est, non loin de la Sunshine city. Une longue rue est entièrement dédiée aux manga, anime, figurines, cosplay, et autres items pop-culture. L'on pourra même faire une pause gourmande à l'Ikemen café, le « maid café » version garçons : ici, ce sont de beaux jeunes hommes (« ikemen » signifie « beau garçon ») qui font le service. Les clientes sont traitées avec tous les égards. Ce sont elles, les reines : dans ce coin d'Ikebukuro est, la pop culture se conjugue au féminin. Des boutiques de manga (Mandarake) aux figurines et autres accessoires, (Animate), en passant par l'Ikemen café, tout est fait pour satisfaire les clientes.

Ueno

Parenthèse verte au milieu des gratte-ciels, l'on apprécie surtout Ueno pour son immense parc, l'un des plus vieux de Tokyo. Un jardin à l'histoire riche.

Retour en 1868, sous l'ère Meiji : le shôgun Yoshinobu Tokugawa abdique. L'empereur retrouve les pleins pouvoirs. Les samouraïs perdent leurs privilèges. Protestations et révoltes éclatent. Quelques 2000 samouraïs, demeurés fidèles au shôgun, décident de se retrancher à Ueno, et de lutter contre l'empereur. Ils perdent le combat.

L'histoire reste, et est transmise, notamment, grâce aux nombreux musées que compte le quartier. Ainsi, le Musée national de Tokyo, le plus vieux musée national du Japon (inauguré en 1872), retrace l'histoire de l'art japonais ' les œuvres les plus anciennes remontant à la préhistoire. Ueno accueille aussi le plus vieux jardin zoologique du Japon.

Odaiba

Odaiba, c'est un peu la plage urbaine de Tokyo. Il règne un petit air de vacances, sur l'île artificielle. Si Odaiba concentre un grand nombre de bureaux, elle accueille au moins autant de centres commerciaux. L'on y vient en famille ou entre amis, pour se détendre et se divertir.

Odaiba est aussi connu pour son Tokyo Big Sight, gigantesque salle d'exposition dans laquelle se déroulent, notamment, le Comiket (Comic Market), et Anime Japan, conventions entièrement dédiées à la pop-culture japonaise. Pop-culture qui a sa mascotte, qui impressionne et éblouit le public : pour la voir, il faut se rendre au grand centre commercial DiverCity, sur la place Tokyo Plaza. Là, trône un gigantesque Gundam (RX-0 Licorne, pour les connaisseurs). Gundam est une légende, au Japon. Cette saga de science-fiction, commencée en 1979, dénonce les atrocités de la guerre, appelle à la réconciliation des peuples, à l'humilité, et la tolérance. Sur la place Tokyo Plaza, le Gundam géant (19,7m !) rend un hommage vibrant à la série ' hommage en son et lumière : la machine s'anime à certaines heures de la journée ! La nuit, elle offre un véritable concert, tout en couleurs et effets spéciaux.

L'on reste dans le futur, avec l'immense bâtiment de la Fuji TV, la grande chaîne privée de télévision. Tout comme la mairie de Shinjuku, l'immeuble de Fuji TV est devenu l'emblème d'Odaiba. Il dispose d'un observatoire, pour mieux admirer la beauté de la presqu'île. Une presqu'île moderne, résolument tournée vers le futur, avec son Miraikan, où le Musée National des Sciences Ãmergentes et de l'Innovation. « Mirai » signifie « futur », en japonais. Ici, l'on discute avec un androïde, et l'on s'interroge : qu'est-ce qu'être « humain » ? On expérimente, on teste, on touche, on ressent. Le Miraikan est aussi un musée des sens, un lieu unique, pour mieux comprendre notre planète.

Et le stationnement ?

Forte densité oblige, à Tokyo, le moindre mètre carré se négocie. Vous trouverez très rarement des parkings devant les magasins. Ils se situent plutôt aux abords des centres commerciaux (parkings souterrains). Dans les quartiers, ce sont, en général, de petits parkings (parfois deux places, à peine).

A Tokyo, la voiture est loin d'être indispensable. La ville est pensée pour les transports en communs : bus, métros'¦ et les vélos ! Tokyo a aménagé son espace, proposant moult pistes cyclables. Vous trouverez aussi des parkings et des garages à vélo. Les piétions peuvent compter sur l'incroyable réseau ferroviaire tokyoïte : ponctuel, précis, il permet de se déplacer d'un bout à l'autre de la mégapole, pour profiter au mieux des charmes de ses quartiers.

La contemplation, à Tokyo, se trouve à chaque carrefour, dans chaque quartier. Ils ont tous leur charme, leur ambiance, leur attrait. Avec, en prime, la sécurité. Kabukicho et Roppongi sont les exceptions qui confirment la règle : Tokyo, c'est la tranquillité et la sécurité. C'est la ville où l'on réserve sa table, au restaurant, en posant son sac sur son siège. La ville où l'on retrouve nombre d'objets égarés. La ville où, de jour comme de nuit, l'on emprunte les transports sans crainte. Voilà l'autre richesse de Tokyo.


Article écrit par expat.com
Dernière mise à jour le 28 Février 2019 07:40:57
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