Le système de santé au Japon

Un système de santé universel japonais

Le système de santé japonais a été mis en place en 1961. On parle de « système de santé universel ». La loi de 1961 prolonge la portée de la législation de 1922, qui offrait une assurance publique à tous les travailleurs.

L'assurance santé au Japon concerne tous ceux qui vivent sur le territoire plus de 3 mois, qu'ils soient résidents ou non-résidents. Tous les citoyens et habitants doivent s'inscrire au système d'assurance maladie japonais. Les employés sont couverts par une assurance maladie qui leur est réservée. Cette assurance maladie couvre environ 59% des habitants. Les personnes en recherche d'emploi, les retraités et les indépendants sont couverts par la branche régionale de l'assurance maladie (assurance locale ou dite « préfectorale »).

Les besoins couverts par l'assurance maladie au Japon

Les soins de santé au Japon sont réputés pour leur qualité. Son système est l'un des meilleurs au monde. On le voit notamment dans les hôpitaux, avec du matériel ultramoderne et un taux de lits disponibles parmi les plus élevés du monde. Cette qualité a un coût. Si vous n'êtes pas assuré, les soins peuvent vite faire exploser vos dépenses. Hôpitaux, tests divers, consultations médicales, optique, soins dentaires... En étant assuré, la plupart de vos besoins seront couverts :

Au Japon, la grossesse n'est pas considérée comme une maladie. Par conséquent, elle n'est pas prise en charge par l'assurance santé. Ce sont les collectivités qui prennent le relai. En pratique, les femmes enceintes doivent s'enregistrer dans leur mairie pour déclarer leur grossesse. Elles recevront, en plus du carnet de santé, des tickets leur donnant droit à des consultations gratuites. Les collectivités peuvent aussi octroyer une somme d'argent (le montant diffère selon les municipalités).

Concernant les funérailles, l'assurance santé délivre une somme forfaitaire à la famille du défunt.

La santé au Japon à l'épreuve de la démographie

C'est un problème de santé publique. La population japonaise vieillit, et rien ne semble pouvoir arrêter cette évolution. Pire : la crise sanitaire n'a fait qu'aggraver la crise démographique. D'après le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, les femmes vivent en moyenne 87 ans, et les hommes 81 ans. Une espérance de vie élevée, donc, mais une fécondité en berne depuis des années. Avec environ 1,4 enfant par femme, le taux de natalité au Japon est trop bas pour assurer le renouvellement démographique.

Le Japon est loin d'être le seul pays concerné. La Croatie, la Finlande, Allemagne, la Corée du Sud, ou les États-Unis sont aussi concernés par une baisse de la natalité. La crise sanitaire a même entrainé un baby flop mondial, aux conséquences inquiétantes pour la santé.

Les raisons du déclin démographique au Japon

Plusieurs raisons expliquent cette faible natalité : la discrimination salariale contre les femmes, les mauvaises conditions de travail des femmes, souvent exposées aux métiers précaires, à temps partiel et à faible rémunération. Le manque d'infrastructures de garde d'enfants au Japon est aussi inquiétant. Les retards en matière de congés maternité et paternité : dans la culture traditionnelle japonaise, la place des femmes reste au foyer. Ce sont elles qui assurent l'éducation des enfants.

Ainsi, il était courant de voir les femmes démissionner à l'approche de leur mariage. Les multiples crises économiques traversées par le Japon depuis l'éclatement de la bulle financière (année 90) ont mis à mal cette idée. Les femmes revendiquent leur indépendance, travaillent beaucoup, mais sont moins bien payées. Les jeunes ne veulent pas reproduire le schéma familial. Faire un enfant coûte cher. Pour eux, l'État ne fait pas encore assez en terme de parité et d'aides.

Impacts sur le système de santé et l'économie du Japon

Le vieillissement de la population japonaise impacte directement l'économie. Les plus de 65 ans représentent près de 30% de la population, contre à peine 12% pour les moins de 15 ans. Or, difficile de soutenir une économie avec un majorité de séniors et peu de jeunes. Les personnes âgées ont généralement besoin de plus soins. Elles doivent pouvoir bénéficier de la retraite et laisser les jeunes prendre le relai. C'est le système de santé dit de redistribution : les actifs paient pour les inactifs, les jeunes paient pour les personnes âgées. Mais face au manque de main-d'œuvre, et pour pallier des retraites souvent trop justes, les séniors retournent au travail. Il n'est pas rare de les voir encore actifs à plus de 70 ans.

Les assurances santé publiques au Japon

Le Japon propose deux principaux types d'assurance maladie : l'assurance maladie nationale (Kokumin Kenko Hoken), ouverte à ceux qui travaillent ou ne travaillent pas, et l'assurance sociale des employés (Shakai Kenko Hoken), ouverte uniquement aux salariés.

L'assurance maladie nationale au Japon (AMN)

Au Japon, le système de l'assurance maladie nationale n'est pas gratuit. Elle permet de couvrir jusqu'à 70 % des coûts liés à la santé. Le reste est à la charge des bénéficiaires. On paie en fonction de sa tranche d'âge :

Les paiements (sur une base mensuelle) pour ce régime d'assurance dépendent du revenu perçu pendant l'année précédente. L'AMN vous permet de bénéficier d'une bonne protection sociale de base, et des mêmes soins de santé que les Japonais. En immigrant au Japon avec un visa de travail, d'études ou un permis vacances travail, vous serez automatiquement affiliés à l'assurance maladie japonaise. Vous pouvez, en plus, souscrire à une assurance santé privée (ex : la Caisse des Français de l'étranger - CFE).

Assurance maladie et Covid au Japon

La crise sanitaire a bouleversé les habitudes de voyage. La majorité des États a rouvert ses frontières et le Japon s'y est aussi mis depuis peu. Différentes catégories de voyageurs peuvent entrer sur le territoire. Les groupes de touristes sont acceptés depuis le 10 juin, s'ils respectent toutes les conditions imposées par le Japon.

Tout voyageur voulant séjourner sur le territoire doit posséder un visa, quel que soit la durée de son séjour. Il n'y donc plus d'exemption de visa (séjour de moins de 90 jours) jusqu'à nouvel ordre. Même règle côté santé : il faut obligatoirement posséder une assurance maladie pour se rendre au Japon. Elle doit pouvoir assurer la prise en charge en cas d'infection Covid. Même hors cas de crise sanitaire, les gouvernements recommandent toujours de voyager avec une assurance santé.

 AMN : comment payer sa cotisation mensuelle ?

Pour payer votre assurance, le plus simple est de vous rendre dans un konbini (« convenience store », supérette ouverte 24h/24). C'est votre mairie qui vous envoie des bordereaux sur lesquels figurent le montant mensuel à payer. L'employé du konbini tamponne le bordereau correspondant au paiement du mois. Un système pratique : les konbini sont partout au Japon, même dans les zones reculées.

Assurance sociale des employés au Japon

L'assurance sociale des employés permet de couvrir jusqu'à 80 % des coûts de santé. Les 20 % restant sont à la charge des bénéficiaires. Les paiements sont toutefois effectués à moitié par l'employeur et à moitié par l'employé, la part de l'employé étant automatiquement déduite de son salaire.

Les paiements sont basés sur le revenu (généralement autour de 10 % du revenu). Cette assurance couvre non seulement l'employé, mais également toute personne à sa charge (à condition que la personne à charge ne gagne pas plus de 1 300 000 yens par an, environ 9375 euros) pour couvrir jusqu'à 70 % des coûts de santé.

Le coût des soins de santé au Japon

La soins de santé coûtent cher au Japon. Selon les régions, la spécialité et l'établissement, les prix des consultations peuvent varier du simple au double. Dans le secteur public, la fourchette de prix se situe en général entre 5000 yens et 10 000 yens pour une consultation de base (entre 36 et 72 euros). Mais attention : il existe beaucoup de cliniques privées, dont les prix peuvent facilement plomber vos finances, surtout si vous n'avez pas de mutuelle.

D'où l'intérêt de l'assurance maladie nationale japonaise (AMN), qui avance 70% des frais médicaux. Exemple avec une consultation chez un dentiste. Vous payerez en moyenne 19000 yens (environ 140 euros) si vous n'avez pas l'AMN. Si vous bénéficiez de l'assurance maladie japonaise, vous ne payerez que 5700 yens (environ 41 euros).

Si vous souscrivez en plus auprès d'une mutuelle, elle pourra prendre en charge des 30% restants. Mais attention : ces 30% ne seront pas couverts par la Sécurité Sociale de votre pays d'origine. C'est bien à vous de prendre une mutuelle complémentaire (une assurance santé internationale) pour une couverture totale de vos besoins.

Assurances santé privées au Japon

Le contexte actuel impose de partir au Japon avec une assurance santé même pour un court voyage. Certes, s'assurer à titre privé à un coût, mais il vaut mieux l'intégrer dans son budget pour éviter les mauvaises surprises. Comme dit plus haut, on recommandera toujours aux expatriés de souscrire à une assurance internationale pour une couverture totale.

L'assurance santé internationale est, en effet, la couverture médicale la plus adaptée aux expatriés. Grâce à elle, vous pouvez consulter le médecin de votre choix ou vous faire soigner dans l'établissement de votre choix. Si votre maladie nécessite un rapatriement, vos frais médicaux seront pris en charge par l'assureur.

Exemples d'assureurs santé internationaux :

N'hésitez pas à prendre contact avec l'assureur de votre choix en fonction de vos besoins. Vous pouvez aussi obtenir gratuitement un devis sur notre page Assurance santé expatrié au Japon.

S'inscrire à l'assurance maladie au Japon

L'inscription à l'assurance maladie nationale (AMN) s'effectue auprès de la mairie du lieu de résidence au Japon. La procédure est simple. Si vous venez d'arriver au Japon, elle aura lieu lors de votre enregistrement à la mairie pour obtenir votre carte de résident.

Il vous suffit d'apporter votre carte de résidence. Dans le cas où bénéficiez de l'assurance sociale des employés, votre employeur peut vous remettre un document que vous transmettez à la mairie. Elle vous enregistrera alors comme étant pris en charge par l'assurance des employés.

Même fonctionnement pour les étudiants et les personnes en permis vacances travail (PVT) Japon. L'affiliation à l'AMN se fait lors de votre enregistrement à la mairie.

En cas de déménagement

Si vous déménagez, vous devrez demander une nouvelle carte d'assurance auprès de la mairie de votre nouveau lieu de résidence.

Consulter un médecin au Japon

 Malade à l'étranger ?

Être malade à l'étranger peut ajouter un stress supplémentaire, surtout quand on ne maîtrise pas la langue. Vous trouverez des informations utiles sur les médecins parlant anglais, français ou d'autres langues sur le site Internet de votre Ambassade. Pensez également aux associations de résidents étrangers. N'oubliez pas le bouche-à-oreille. Vos amis connaissent peut-être des médecins qui parlent votre langue.

À moins de vous rendre dans des cliniques et établissements ayant un personnel parlant votre langue, ou de consulter des praticiens de votre pays, il est fort probable que les médecins que vous rencontrez parlent japonais. Si vous aussi parlez japonais, pas de problème de compréhension. Mais si vous le parlez peu ou pas, si les mots de la médecine vous sont encore inconnus, voici un petit lexique utile qui vous permettra d'échanger avec les médecins que vous consulterez.

Les mots de la médecine - généralités :

Expliquer sa douleur :

La langue japonaise utilise un nombre innombrable d'onomatopées. Elles sont très utilisées dans le langage courant. Sans surprise, on en retrouve beaucoup pour expliquer de quoi on souffre. Connaître ces onomatopées vous aidera à décrire précisément votre mal, et donc à mieux communiquer avec votre médecin. Les informations passeront de manière plus fluide.

ガンガン (gangan) = bruit fort, intense. C'est le son du mal de tête.

頭がガンガンします。(atama ga gangan shimasu) = j'ai mal à la tête.

ゾクゾク(zokuzoku) = frissons. Pour décrire un état fiévreux.

ゾクゾクします。(zokuzoku shimasu) = j'ai des frissons.

ムカムカ (mukamuka) = nausée

ムカムカします。(mukamuka shimasu) = j'ai la nausée

ズキズキ (zukizuki) = douleur aiguë, par exemple, quand on a une carie.

歯がズキズキ痛んでいます。(ha ga zukizuki itandeimasu) = ma dent me lance, me fait très mal.

Liens utiles :

Ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale du Japon

Trouver un médecin francophone ou anglophone; trouver un hôpital à Tokyo et Kyoto


Article écrit par expat.com
Dernière mise à jour le 12 Décembre 2022 06:13:01
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