Créer une entreprise au Japon

Être son propre patron au Japon 

Avant de vous lancer dans les démarches de création d'entreprise, un bref retour sur la genèse de votre projet vous permettra de partir du bon pied. Créer une entreprise, c'est déjà un challenge. La créer au Japon, c'est une aventure de plus. Pourquoi le Japon, d'abord ? Prenez le temps de vous poser les bonnes questions et d'écrire toutes les réponses qui vous traversent l'esprit.

Pourquoi créer une entreprise au Japon

- Envisagez-vous d'immigrer au Japon un jour ? Est-ce un projet de longue date ?

- Avez-vous déjà voyagé au Japon (court séjour) ?

- Avez-vous déjà vécu au Japon (long séjour) ? Quel était votre statut ?

- Avez-vous déjà créé une entreprise ou est-ce votre premier projet ?

- Avez-vous suivi une formation à la création d'entreprise dans votre pays ? Au Japon ?

- Parlez-vous japonais ou êtes-vous en train de l'apprendre ?

Le secteur d'activité

- Dans quel secteur comptez-vous créer votre entreprise ?

- Avez-vous une expérience professionnelle dans le secteur que vous visez ?

- Ce secteur nécessite-t-il d'avoir des diplômes au préalable ? Les avez-vous ?

- Ce secteur est-il concurrentiel ? Quels sont vos atouts pour vous démarquer ?

- Possédez-vous un capital de départ ?

- Avez-vous un réseau au Japon dans votre secteur d'activité ?

- Connaissez-vous d'autres professionnels qui ouvrent ou ont ouvert une entreprise au Japon (dans votre secteur d'activité ou non) ?

Le lieu d'implantation de l'entreprise 

Certains entrepreneurs choisissent d'emblée Tokyo. Capitale oblige, elle rassure les créateurs. Mais Tokyo n'est pas le Japon, et de nombreuses autres opportunités sont à saisir ailleurs. Les autres préfectures rivalisent d'inventivité pour attirer les talents internationaux, à grand renfort de subventions et de défiscalisation. 

La préfecture de Miyagi a lancé son projet « Invest Miyagi » pour attirer investisseurs et entrepreneurs étrangers. Le Tochigi innove surtout dans le secteur automobile. La ville de Chiba a son « Makuhari new city center » et son « Soga sub urban » pour promouvoir l'entrepreneuriat. La préfecture profite aussi du business de l'aéroport de Narita. La préfecture de Fukuoka soutient les startups depuis 2021 et a lancé son « Engineer Friendly City Fukuoka ». Nouveau palier franchi en 2017, avec Fukuoka Growth Next (FGN), toujours pour attirer les entrepreneurs internationaux. FGN favorise la rencontre entre professionnels, via la création de STARTUP CAFE, lieu d'échange et de conseils ouvert à l'international. 

L'innovation ne se voit pas que dans les métiers de demain, au contraire. Dans les préfectures de Hokkaido, de Kyoto et d'Okayama, l'agriculture est un pilier économique qui se renouvelle. De l'ingénierie à la recherche, en passant par le consulting et l'agroalimentaire, les débouchés sont vastes.

De vastes débouchés, et bien d'autres préfectures qui développent leur pôle startup. Prenez le temps de bien étudier votre marché pour installer votre structure au meilleur endroit.

Les indépendants au Japon

Après une lente baisse depuis les années 80, le nombre d'indépendants au Japon a fait un bond entre 2020 et 2021. Un peu plus de 10 millions en 2020, contre 16 millions en 2021. Soit 24 % de la population active (chiffres Lancer's freelance Fact-Finding Investigation 2021). Un chiffre qui marque un « effet Covid », mais qui cache une réalité mitigée.

De plus en plus d'indépendants

Toujours selon Lancer's investigation, 33 % des freelances au Japon possèdent leur propre société, 22,3 % travaillent en parallèle pour 2 ou 3 entreprises spécifiques, 18,4 % sont entrepreneurs individuels, et 26,3 % sont employés à plein temps avec une activité de freelance annexe. La hausse du nombre d'indépendants à temps plein ou temps partiel va de pair avec une hausse de la précarisation.  

Les petits patrons gagnent en moyenne 3,5 millions de yens par an (25 500 euros, 26 227 dollars). Les travailleurs sous contrat avec des entreprises spécifiques gagnent en moyenne 1 million de yens par an (7300 euros, 7493 dollars). Les freelances à temps partiel et les entrepreneurs individuels sont les moins bien payés : 63 900 yens annuels pour les premiers (466 euros, 478 dollars), 57 800 yens pour les seconds (422 euros, 433 dollars).

Bien entendu, il ne s'agit pas de vous démoraliser, mais plutôt de connaître les avantages et inconvénients du marché. Une rigoureuse étude de marché vous permettra de vérifier le potentiel de votre entreprise, de délimiter votre cible, de définir un périmètre d'implantation et un champ d'action.

Visas pour entreprendre au Japon

Pour créer votre entreprise au Japon, il vous faudra un visa et un statut. Le visa vous permet d'entrer sur le territoire japonais. Le statut vous permet d'exercer l'activité professionnelle pour laquelle vous êtes au Japon. Par simplicité de langage, on parle par exemple de « visa chercheur » pour définir un visa avec un statut de chercheur. Vous exercez au Japon en tant que chercheur et ne pouvez pas faire une autre activité (sauf si vous possédez le visa high skilled).

Visa investisseur (investor / business manager) au Japon

Il vous permet de créer une société, mais sous conditions :

Visa self-sponsor au Japon

Ce visa permet de s'auto-sponsoriser. Conditions à remplir :

Startup visa au Japon

Lancé en 2020, le startup visa est une nouvelle initiative gouvernementale pour encourager l'innovation et booster la croissance. 8 écosystèmes sont créés pour accueillir les futures startups. Parmi eux, Tokyo, Fukuoka, Hamamatsu, Aichi et le Keihanshin (Kyoto, Osaka, Kobe). Conditions à remplir :

Visa de résidence permanente au Japon

Vous pouvez également créer une entreprise avec votre visa de résidence (visa d'époux par exemple). Vous n'aurez donc pas de visa supplémentaire à demander. Mais l'immigration japonaise pourra vous demander des informations précises, notamment, pour s'assurer de la viabilité de votre mariage.

Visa de travail au Japon

Vous pouvez créer votre entreprise tout en étant salarié au Japon sous certaines conditions (à voir avec votre contrat de travail).

Créer son entreprise au Japon : les démarches

Deux organismes sont spécialisés dans le soutien aux créateurs d'entreprise : JETRO (Japan External Trade Organisation) et la Chambre de Commerce et de l'Industrie de votre pays. JETRO vous accompagne pour constituer votre dossier : type d'entreprise, visa, législation, ressources humaines. Il existe plusieurs antennes dans le monde. Vous pouvez aussi faire appel à un conseiller juridique spécialisé.

Étapes pour créer son entreprise au Japon

Postulez pour le visa auprès des services de l'immigration japonaise. Voici la liste à titre indicatif des documents à fournir. En fonction de votre profil, du visa pour lequel vous postulez, de la nature de votre activité, l'administration pourra vous demander d'autres renseignements.

Tous ces éléments servent à montrer à l'immigration que votre entreprise est déjà en fonctionnement. Concernant le lieu de travail, il vous faudra le louer avant d'avoir la réponse de l'immigration. Idem pour le site Internet, qui devra être réellement construit. Vous ne présentez pas un projet d'entreprise, mais votre entreprise déjà créée.

Toutes ces démarches se font en japonais. Assurez-vous d'avoir un bon niveau avant de les entreprendre. Vous pouvez passer par un conseiller juridique spécialisé dans les démarches administratives (gyoseishoshi). Il se chargera de toutes les formalités à votre place et fera le lien entre les services de l'immigration et vous. Il enverra également la demande d'enregistrement de votre entreprise auprès du ministère dont vous dépensez (en fonction de votre activité).

Si vous optez pour le conseiller juridique spécialisé, c'est à lui que vous devrez envoyer tout votre dossier. Les démarches peuvent durer 6 mois en moyenne. Elles sont plus courtes si vous faites appel à un conseiller spécialisé (de 3 semaines à 1 mois). Les frais à payer varient entre 300 000 et 500 000 yens (honoraires du conseiller et coût de l'enregistrement de l'entreprise).

Créer son entreprise avec un startup visa au Japon

Pour le startup visa, il vous faut obtenir un visa business manager (visa investisseur). Postulez auprès d'une des municipalités japonaises faisant partie du programme (Tokyo, Fukuoka, Osaka, Aichi...), avec les documents demandés, notamment votre business plan. Si la municipalité approuve votre candidature, vous recevrez un certificat de confirmation (Certificate of Confirmation of Business Startup Activites).

Vous devez soumettre ce certificat aux services de l'immigration (Immigrations Services Agency) de la municipalité agrée (celle faisant partie du programme startup). Si votre démarche aboutie, vous obtiendrez un visa provisoire de 6 mois. Vous devez alors préparer le lancement de votre entreprise. Au bout de 6 mois, la municipalité réexamine votre dossier. S'il est validé, vous renouvellerez votre visa pour 1 an.

La micro-entreprise japonaise : kojin jigyô

Solution la plus économique et la plus rapide, le statut de micro-entrepreneur permet de démarrer rapidement une activité. Il s'apparente à celui existant en France. Avec ce statut, vous ne paierez aucun impôt sur les sociétés. Votre déclaration fiscale sera également simplifiée. Plus pour d'informations, contactez la Chambre du commerce et de l'industrie France Japon. Le statut micro-entrepreneur est réservé aux personnes travaillant seules et ayant peu ou pas de patrimoine.

La société au Japon

Le visa investisseur permet de créer une société au Japon. Il en existe deux grands types : 

Créer son entreprise au Japon : les conseils en plus

Maîtrisez le japonais avant de créer votre entreprise ou faites-vous aider. Les démarches se font en japonais et requièrent un niveau bilingue, voire expert. Même si vous n'êtes pas totalement bilingue, ayez un niveau suffisant pour garder la main sur les dossiers et rester indépendant. Faites appel à un conseiller spécialisé. Ne minimisez pas la complexité du droit japonais. Même les créateurs d'entreprise japonais sollicitent ce type de service.

Avant d'arriver au Japon (et après), formez-vous à la culture d'entreprise nippone.

L'immigration japonaise vous autorise d'être en déficit la première année, mais pas plus. Si vous êtes aussi en déficit la deuxième année, vous risquez de perdre votre visa. En cas de circonstances exceptionnelles (crise sanitaire, par exemple), l'administration pourra vous accorder un sursis. À vous de lui fournir des preuves solides expliquant vos finances.

Liens utiles :

JETRO : créer son entreprise au Japon

Immigration Services Agency of Japan

Ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie du Japon
Union des Français de l'étranger
Japan visa
Femmes actives Japon
Association des Français au Japon


Article écrit par expat.com
Dernière mise à jour le 20 Octobre 2022 09:27:59
Une question ? N'hésitez pas à la poser sur le forum Japon.
Copyright Expat.com © 2024 - www.expat.com