Interview Nicolas Goldstein & Sandra Leblé, co-présidents French Tech Mauritius

Interviews d'expatriés
Publié le 2023-01-27 à 06:53
La French Tech Mauritius a de nouveaux co-présidents. Sandra Leblé et Nicolas Goldstein nous parlent de la French Tech Mauritius, de leurs parcours d'entrepreneurs et de leurs projets pour leur mandat.

Parlez-nous un peu de vous.

Nicolas : Je suis le cofondateur de Talenteum.com, je suis très impliqué dans l'écosystème des nouvelles technologies et des startups dans la région Océan Indien et Afrique.  Je suis installé à l'Ile Maurice depuis fin 2015 en famille. Je me consacre à la croissance de mon entreprise Talenteum.com que j'ai cofondé avec John Benatouil afin de donner la chance à des talents à haut potentiel en Afrique de travailler à distance pour des entreprises internationales. 

Sandra : Je suis Franco-Comorienne, établie à Maurice depuis août 2021. Ancienne cheffe de projets Fusions-Acquisitions chez Airbus où j'ai travaillé 10 ans, mon activité est axée sur la performance collective.

Je travaille en tant que consultante indépendante sur des projets de transformation d'entreprise, et en parallèle j'accompagne les start-ups et les plus grandes structures à gagner en cohésion et en performance collective, via le coaching d'équipes.

Vous êtes les nouveaux co-présidents de la French Tech. Qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter ?

Nicolas : Je suis l'un des membres fondateurs de la French Tech Mauritius. Elle existe depuis 2017. Fin 2022 avec le renouvellement de la labellisation, l'opportunité s'est présentée et je l'ai saisie. Je pense que je peux apporter mon réseau et mon dynamisme afin de faire rayonner le label français dans la région.

Sandra : En Novembre 2021, j'ai fait ma rentrée professionnelle mauricienne avec la FrenchTech, en intervenant en tant que coach pendant le Tech4Good Acceleration Challenge.

Puis le lien est resté, je suis intervenue de nouveau lors du Start-up Week-end de septembre 2022 et je mentore l'une des Start-Ups qui en est issue. J'ai la conviction que l'entrepreneuriat, surtout lorsqu'il est conjugué avec Innovation et l'impact positif sur le développement social et environnemental, est un levier puissant de développement pour l'Afrique. C'est un écosystème que j'affectionne particulièrement et c'est un privilège de participer à la construction de ce terreau précieux de développement.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien, c'est quoi la French Tech et quel est le mandat de la French Tech Mauritius ?

Nicolas : La French Tech : c'est le mouvement français des start-ups. Un écosystème unique qui réunit des start-up mais aussi des investisseurs et des décideurs.

Sandra : Le mandat de la FT Mauritius est de créer un environnement favorisant l'innovation et la tech à Maurice au travers des entrepreneurs et start-ups ayant un lien économique avec la France.

Et vous, que souhaitez-vous apporter à la French Tech Mauritius ? Avez-vous déjà des projets en tête ?

Nicolas : Nous sommes un board de 12 personnes élues et nous allons chacun apporter notre savoir faire et force. Nous avons déjà établi le plan pour 2023.

Sandra : Notre feuille de route est articulée autour de 3 axes: l'animation de la communauté FrenchTech Mauritius avec la mise en valeur de ses membres et entreprises, le rayonnement et promotion de l'innovation et de l'entrepreneuriat tech auprès des jeunes et des femmes, et enfin la coopération régionale et internationale.

L'idée est de conserver et renforcer les axes déjà en place qui apportent des résultats très positifs (comme nos concours de Start-ups) mais aussi d'établir des connexions plus fortes avec les autres communautés FrenchTech autour de thématiques transversales telles que le Web3, les sujets Tech4Good, l'Entrepreneuriat Social et l'Économie circulaire.

Qu'est-ce qui vous a poussé vous-même à devenir entrepreneur ?

Nicolas : Dès ma sortie d'université en 2003 , je suis devenu entrepreneur, j'ai très peu connu le mode salarié durant ma carrière. J'ai rapidement souhaité mettre en pratique les idées de business que je pensais être intéressantes et je suis resté dans l'entrepreneuriat depuis.

Sandra : L'entrepreneuriat a été mon pont vers l'Océan Indien, où nous souhaitions venir vivre avec ma famille depuis 2018 environ. Je n'ai rien contre le monde corporate, mais entreprendre m'a apporté la flexibilité du lieu, et la liberté d'expression pour mon esprit entrepreunarial et mes projets business, que je développe en parallèle de mes activités citées plus haut.

Pourquoi l'île Maurice, d'ailleurs ?

Nicolas : Nous avions notre projet d'expatriation en 2015 après des attentats qui ont touché la France et notre fille avait moins de 3 ans, c'était le moment pour tenter une aventure à l'internationale, on a hésité entre Miami et l'Ile Maurice.
Nous avons opté pour Maurice pour son bilinguisme et aussi professionnellement je pense que l'Afrique va devenir un continent de croissance et Maurice était le “perfect hub” pour notre implantation.

Sandra : J'ai grandi à Madagascar jusqu'à mes 12 ans, puis au Cameroun, et je n'ai vécu en France qu'à partir de 15 ans. L'océan Indien me manquait réellement. Mon mari est de l'île de la Réunion, et un retour dans l'Océan Indien était aussi une manière de rapprocher nos enfants des grands-parents, quelque part près des Comores et de la Réunion. Nous avons choisi Maurice après y avoir vécu quelques temps en 2010, pour son multiculturalisme, son bilinguisme, le cadre de vie qu'elle offre, et parce que l'on a estimé que c'était un terrain fertile pour se lancer à deux en même temps dans l'entrepreneuriat en minimisant le risque. 

Que pensez-vous de l'écosystème de start-ups sur l'île ?

Nicolas : L'écosystème est de plus en plus dynamique sur l'Île, de plus en plus d'initiatives publiques et privées sont encore loin de la France mais cela avance dans le bon sens. 

Le nombre croissant d'incubateurs et d'événements autour des start-ups est une réelle chance pour les jeunes d'explorer cette voie tout en étant accompagnés. 

La conjoncture économique restera-t-elle propice à l'entrepreneuriat ?

Nicolas : Être entrepreneur, c'est être indépendant, mais ne pas oublier que c'est aussi stressant et si on se lance sans conviction cela peut être fastidieux et délicat. Il n'y a pas de timing pour se lancer, il faut se lancer. L'idéal étant cependant d'avoir des clients. 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait entreprendre sur l'île ?

Nicolas : Mon conseil serait de bien maîtriser son marché et prendre son temps avant d'investir et aussi comprendre que Maurice est un tout petit marché et donc il ne faut pas le comparer à ce qui existe ailleurs. 

Sandra : J'y ajouterai l'agilité, la capacité à pivoter rapidement, pour s'adapter justement à ce marché, lorsque l'on s'est déjà lancé.

Des secteurs en particulier à envisager ?

Nicolas : En ce qui me concerne, tous les secteurs du Web et de la relation client.

Sandra : Et tous les sujets à impact positif (le fameux Tech4Good de la FrenchTech), avec un point d'attention particulier sur le fait de définir un modèle rentable.

Le mot de la fin ?

Sandra : Nous sommes très enthousiastes de lancer ce nouveau chapitre de la FrenchTech Mauritius et nous sommes déterminés à la faire rayonner, via ses start-ups et ses actions, pour continuer de faire briller l'Innovation et la Tech.

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