Sousse à travers les yeux et l'âme de Mamouchka

Sousse fait partie intégrante de moi, j'y suis née, j'y ai étudié et j'y travaille jusqu'à maintenant, enfin j'y ai toujours vécu.

Voici ce que l'inspiration du moment a donné en pensant à la Médina où je suis et grandi et même vécu mariée avec deux enfants, puis divorcée. La médina c'est toute ma vie.

Je vous laisse au plaisir de cette lecture :

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Medina El Arbi Sousse : Sousse à travers les yeux et l'âme de Mamouchka
 
Sousse, ville côtière du centre de la Tunisie , on l'appelle aussi « la perle du Sahel » (Jawharet essahél ), vu le nombre des hôtels et des réalisations touristiques.
A l'origine il n'y avait que la Médina entourée de ses remparts puis, il y a eu une extension au de-là des remparts qu'on a appelé la Ville Moderne par opposition à la vieille ville La Médina

Sur le plan de Sousse on voit bien ce petit noyau toujours entouré de ses remparts, et toutes les autres extensions tout autour, donc la médina, c'est le cœur de Sousse
C'est un lieu hautement touristique très visité que ce soit individuellement ou par groupe. C'est un lieu incontournable pour découvrir la ville de Sousse

Un monde replié sur lui-même avec ses ruelles tortueuses et ses méandres dans lesquels on s'y perd .. oh si facilement ! On se laisse surprendre assez souvent par une belle porte bleue bien cloutée aux formes arabesque et dont l'aspect vieillot a tant de charme à nos yeux. 

Souvent, on est pris de panique devant une impasse , dans un monde silencieux, mystérieux , bien fermé. A la hâte on se détourne pour chercher une issue ayant peur de retomber dans une nouvelle impasse. Ce sont les surprises de la vieille ville de Sousse avec ses jeux d'ombre et de lumière, avec ses ruelles couvertes, sombres et humides si rafraîchissantes pendant l'été  et dont on ressort pour être complètement étourdi et ébloui par un soleil éblouissant , se reflétant aux murs blancs souvent blanchis à la chaux.

Des murs souvent aveugles, rarement ouverts sur le monde par une fenêtre crénelée et aux fers forgés aux formes si complexe et aux arabesques où se perd notre regard.

Dans les ruelles souvent montantes ou descendantes on est observé à la fois  d'un regard curieux et indifférent des vieillards accroupis, assoupis devant une mosquée, une échoppe ou une maison.

A la Médina, dans les artères très peu fréquentées souvent désertes on a souvent un contact chaleureux car personne ne passe sans te saluer .

Là, les gens ne se font pas prier pour entamer une discussions, parler de tout et de rien , on vous aborde facilement et chaleureusement , si tu t'aventures dans une petite échoppe d'un marchand de tapis tu es reçu avec un verre à la menthe, une boisson rafraîchissante, on t'offre de t'assoir, et prendre tout ton temps pour choisir, palper et admirer les tapis aux couleurs éclatantes.
On se sent un peu en famille, on baigne dans un sein chaleureux .

L'un des lieux qui peut nous charmer c'est «Souk El Kaïd». Avant d'entamer la descente ton regard est capté par la mer, le port et les bateaux qu'on voit au loin, une beauté étourdissante

Il vous faut quelques moments pour reprendre votre esprit et entreprendre la descente, en faisant bien attention, car on a un peu le vertige par la profusion de l'artisanat exposée sur les marches des deux côtés. Donc, ou bien on regarde où on met les pieds, ou bien il vaut mieux s'arrêter pour ne pas trébucher.

A mi-chemin un café t'offre une halte pour boire un jus, un thé, mais si tu continues, juste un peu , au milieu des marches on a « Loukèla » à gauche avec sa belle porte arrondie à l'ancienne, où on fait des expositions et on y présente des pièces de théâtres. A droite, le café Aladin, décoré uniquement à la façon orientale avec de belles tentures et des tapis, le regard n'a pas le temps de se poser sur un espace vierge, tellement il est attiré à chaque recoin par la marchandise exposée avec goût et un charme évident.
A la terrasse, où on a une superbe vue panoramique sur la ville de Sousse et ses environs, il y a un café maure au vrai sens du mot, avec des tapis, des tables et des bancs à l'ancienne. 
Tout est authentique !
Là on peut siroter un café turc ou un thé à la menthe tout en admirant Sousse et le port au loin.
Et si on continue tout droit notre promenade on se retrouve au bas des marches de « Souk El Kaïed » et on entre dans le « Rbaâ ». Un espace tout couvert baignant dans la pénombre, éclairé ça et là par les lumières des boutiques attrayantes des cafés avec terrasse.

Souvent, on est hélé, par les marchands qui n'attendent qu'un regard pour vous inviter à découvrir leur artisanat, parfois ils vous supplient de vous arrêter un  peu, certains vous tirent par la manche pour que vous preniez la peine de regarder ce qu'ils ont.
Si stoïque que vous soyez , vous répondez par un sourire, par un salut , et vous continuez gentiment, votre périple, à travers les méandres du Souk Essègha , c'es là qu'il y a tous les bijoutiers, bien à l'abri du grand mur couvert du Souk Errbaâ dont les lourdes portes en bois avec de gros verrous à l'ancienne   ferment à 18 h et plus personne  ne peut y entrer.
Les marchandises et les bijoux sont bien à l'abri, en sécurité.

Certains bijoutiers deviennent facilement vos amis. Par exemple, le vieux juif qui te laisse fouiner, plonger jusqu'au cou dans toutes sortes de bijoux en argent, et découvrir de petites merveilles que tu ne trouveras nulle part ailleurs. Ce sont des bijoux à l'ancienne que mettent les femmes traditionnelles pour décorer leurs Takhlila (habit traditionnel tunisien) et les lourds bracelets qu'elles mettent au pieds (kholkhal) et longs colliers de Mahboub (accessoires d'habits) que mettent les femmes sur leurs poitrine plantureuses, partout parsemés de petits poissons et de mains de Fatma, pour les protéger du  mauvais œil. On ne peut quitter sa boutiquer sans avoir fait une bonne provision, de bagues, de colliers et de mains de Fatma. 

Un peu plus loin, il y a un autre bijoutier, dans un style tout à fait différent, un peu plus moderne, quoique ancien où on trouve des bijoux en argent avec des pierres colorées, de différentes gammes. On y trouve des colliers typiques de chaque région de la Tunisie, du nord au sud , ainsi que de petits ouvrages en argent, avec des pierres semi-précieuses assez coûteux.

Enfin, exposés devant la boutique à même le sol, des tapis berbères, des tissus originaux qu'on retrouve parfois. uniquement à Djerba. 

Il faut voir le Souk des bijoutiers pendant le week-end avec ces femmes voilées tenant dans leurs mains des colliers, des bagues, des bracelets, ... : c'est le marché des bijoux. Parfois, tu peux surprendre le marchant avec un client chez le contrôleur Amine Esssagha pour vérifier la valeur du tampon de tel ou tel collier en or ou en argent.

Si on a soif on peut aller goûter, aux merveilleuses pâtisseries de  « Bezzine »  où tu trouveras du Zgougou à boire, citronnade, orgeat, rien que des gâteaux et des boissons traditionnelles. Un pur délice !

Cependant, les touristes préfèrent souvent les cafés à terrasses pour manger un Mechwi (Viande grillée), une salade méchwia ou boire un thé à la menthe. 

Si l'on continue tout droit, dans le prolongement du Souk des bijoutiers, on voit au loin le marabout Sidi Bouraoui avec son grand portail bleu clouté, toujours ouvert aux visiteurs de toutes les nationalités. Dés l'entrée on sent la fraîcheur de la petite cour toute décorée de cadre et photos traditionnels. Juste à droite, on entre dans la grande cour toute illimunée par les murs blanchis à la chaux.
Le lieu saint et le privilége des femmes désirant les faveurs du marabout afin qu'il exauce leurs voeux. Souvent avant de sortir on jette quelques pièces de monnaie par une petite fenêtre de fer forgé comme don au marabout. Tu peux aussi te rafraîchir en buvant un peu d'eau à la gargoulette en argile qui garde l'eau toujours aussi délicieuse que l'eau de source.

Une autre fois, on peut s'aventurer dans la Rahba (Souk traditionnel)  pour jouer aux coude à coude parmi les gens qui se poussent, qui se bousculent, un véritable bain de foule, dont les touristes raffolent et se laissent souvent emporter par le courant de ces gens qui prennent tout leur temps pour faire leurs courses goûtant ça et là, une datte, un peu de raisin sec, des amandes, que les marchands offrent galamment, avec empressement, pour vous encourager à en acheter. 

Mais on peut au détour d'une ruelle, se sentir tout d'un coup un peu seul car on a laissé la foule loin derrière nous. Notre odorat est captivé par l'odeur de la bonne Chakchouka, d'un cousscous, s'échappant d'une maison, ou bien si tu as la chance de passer par la Soffra, tu pourrais être étourdi par la bonne odeur de la Psissa de l'orge  avec ses bonnes épices ou bien le café fraîchement moulu ou l'odeur du piment qui te fait éternuer et que le gens font moudre chez le meunier. 
C'est le meunier de la Soffra Ben Rayenna, à ne pas rater, une merveille, il y a de tout !

En dépassant ce meunier, on entre dans le monde de la Fripe où les hommes vendent un peu de tout et où tout est  vieux, on peut y découvrir, parfois des trésors en bronze pour presque rien. mais on est souvent pris à la gorge par l'odeur forte de ces hommes , rudes , qui attendent la fin de la semaine pour aller au Hammam Sidi Bouraoui car les maisons arabes, n'ont pas de salle de bain.

Ces maisons ont une petite cour intérieure sur laquelle s'ouvre toutes les pièces, elle est le centre névralgique de toute la maison, dans cette cour, on fait le couscous, la lessive, certaines femmes y font les matelas bourrés de coton pour l'été et en laine pour l'hiver , c'est merveilleux de les voir façonner ces matelas à la main , c'est la fête, le thé est toujours là, le rire aussi.
Si on pénètre dans l'une des chambre avec le « farch hajjèma », le lit on l'appelle Essédda , et il est caché par des rideaux maintenus dans un arc en bois peint et gravé avec des roses rouges aux pétales bien dessinées aux feuilles vertes , un plaisir pour les yeux. Si on regarde sous le lit Essedda, on voit des valises, parfois des provisions de Makroudh, Pssissa , toute une réserve de nourriture précieuse qu'on cherche à préserver. Ainsi des deux côté de cette chambre toute en longueur, on a les deux lits qui se font face. Une fois dedans, on relâche les rideaux, et on est absolument à l'abri des regards , l'intimité est ainsi préservée.

Au milieu de la chambre on a un banc qui fait face à la porte protégé par un rideau ainsi ni mouches ni moustiques ne pénètrent de la cour.
C'est la Khicha , souvent rayée de verts , de rouges, en toile assez épaisse  qui laisse la pièce baigner dans une douce pénombre. Imaginez quatre pièces ainsi, donnant toutes sur la cour, chacune avec deux fenêtres en fer forgé, peintes en bleu, faisant un contraste merveilleux avec les murs blancs souvent décorés par des faïences de Nabeul. 
La cuisine est souvent dans la seconde Skifa , la première Skifa donne sur la porte d'entrée de la maison. Que de passage pour arriver à la cour !!
De l'extérieur, on a que de haut mur, rarement une petite ouverture, tout se déroule dans le secret de la maison arabe, de l'extérieur, rien ne transparait de toute cette beauté.

Même si on entre par la porte de Beb el Gharbi, même si on passe devant l'ancienne prison , on ne perçoit rien, sauf des hauts murs, à moins de lever la tête , de chercher du regard, le bel arc de la porte intérieur de la prison qui ne te laisse l'admirer qu'un court instant pour échapper tout de suite à ton regard. Juste après la prison de Beb El Gharbi on peut choisir de descendre les escaliers et de prendre plaisir à humer le parfum du pain tout frais de la Koucha (les fourneaux) , on peut continuer et avoir la consolation d'admirer les belles portes en bois souvent décorées par les clous et les heurtoirs , en forme de main. partout rien que du bleu et du blanc et des rues en pavé et pleins d'escaliers qui descendent à travers les maisons, des petites mosquées, les petites épicerie, rien d'extravagant tout est bien limité, minuscule , un petit menuisier, un petit forgeron , un petit artisan du cuir , on dirait que la Medina se suffit à elle-même.

On peut encore descendre pour arriver à nouveau à la Rahba mais du coté de Sidi Dhaher juste pour le côtoyer afin de passer à Jabbanet el Ghorba là où il y a les marchands ambulants et en continuant on découvre les étales des petits marchands de légumes, de volailles, et on arrive à Beb El Jedid et le marché de légumes , de pain de fruits et surtout de poissons. On peut choisir de sortir du marché , de descendre l'escalier, face au port, et face au débarcadère du poisson, c'est un prolongement de la médina et de son effervescence si tu as le porte-monnaie bien garni , tu pourrais acheter du poisson à la crié, encore tout agité de soubresauts, tout vivant, ayant encore l'odeur et le goût de la mer. Tu plonges au milieu de ces pêcheurs, avec leurs grandes bottes, leurs tabliers en cuir, des hommes rudes, des travailleurs de la mer tout proches encore de leurs barques accostées tout près d'eux dans le port. On peut y aller simplement pour le plaisir des yeux car ces barques sont égayées de toutes les variantes du bleu de la mer. 

A chaque pas on trouve des bancs face aux bateaux, aux mouettes, à la mer, une véritable détente dont profitent les touristes et les couples enlacés. 

***********************************
 Souk El Kaïd :Souk du chef
Jabbenet El Ghorba :Cimetière des étrangers 
Skifa : petite cour

merci Mamouchka

ton texte et un plaidoyer pour ta ville que visiblement tu adores et que tu porte dans ton cœur c'est parce-que nous aussi nous l'avons trouvé belle que nous sommes venus nous y installé

Merci Mamouchka pour ton écrit sur "ta Sousse" que tu nous fais partager, je ne connais pas Sousse mais grâce à toi j'ai envie

Merci aussi beaucoup-beaucoup pour ton 2ème texte :
"La Tunisie un monde hétéroclite de toutes les nationalités"

A très bientôt
Amicalement
Françoise

A votre service Paquita pour la découverte de Sousse.

Amicalement
Raoudha

Manouchka
tu as disparue?
Je t'ai vu arriver avec plaisir, je me suis dit tient une nouvelle copine, et hop, disparue aussi vite ?? sniff...
Reviens...
Francis

Raoudha,
bravo pour cette amour de notre ville chèrie ya Bent el bled.
Tu dècris très bien l'ambiance si merveilleuse qu'il y règne.
Romdhanek mabrouk.
Bonsoir.

J'ai amélioré mon article sur La Médina et bien sûr il y a quelques changements à La Médina depuis le temps où je l'ai écrit
Medina El Arbi Sousse


Sousse, ville côtière du centre de la Tunise , on l'appelle aussi « la perle du sahel » (Jawharet essahél ) , vu le nombre des hôtels et des réalisations touristiques.
A l'origine il n'y avait que la Médina entourée de ses remparts puis, il y a eu une extension au de-là des remparts qu'on a appelé la Ville moderne par opposition à la vieille ville La Médina

Sur le plan de Sousse on voit bien ce petit noyau toujours entouré de ses remparts, et toutes les autres extensions tout autour, donc la médina, c'est le cœur de Sousse
C'est un lieu hautement touristique très visité que ce soit individuellement ou par groupe. C'est un lieu incontournable pour découvrir la ville de Sousse



Un monde replié sur lui-même avec ses ruelles tortueuses et ses méandres dans lesquels on s'y perd .. oh si facilement, on se laisse surprendre assez souvent par une belle porte bleue bien cloutée aux formes arabesque et dont l'aspect vieillot a tant de charme à nos yeux.

Souvent on est pris de panique devant une impasse , dans un monde silencieux, mystérieux , bien fermé, à la hâte on se détourne pour chercher une issue ayant peur de retomber dans une nouvelle impasse , ce sont les surprises de la vieilles ville de Sousse avec ses jeux d'ombre et de lumière , avec ses ruelles couvertes sombres et humides si rafraîchissantes pendant l'été  et dont on ressort pour être complètement étourdi et ébloui par un soleil éblouissant , se reflétant aux murs blanc souvent blanchi à la chaux.

Des murs souvent aveugles rarement ouverts sur le monde par une fenêtre crénelée et aux fers forgés aux formes si complexe et aux arabesques où se perd notre regard.

Dans les ruelles souvent montantes ou descendantes on est observé à la fois  d'un regard curieux et indifférent des vieillards accroupis, assoupis devant une mosquée, une échoppe ou une maison.

A la Médina, dans les artères très peu fréquentées souvent désertes on a souvent un contact chaleureux car personne ne passe sans te saluer .

Là , les gens ne se font pas prier pour entamer une discussions, parler de tout et de rien , on vous aborde facilement et chaleureusement , si tu t'aventures dans une petite échoppe d'un marchand de tapis tu es reçu avec un verre à la menthe, une boisson rafraîchissante, on t'offre de t'assoir, et prendre tout ton temps pour choisir, palper, admirer, les tapis aux couleurs éclatantes.
On se sent un peu en famille, on baigne dans un sein chaleureux .

L'un des lieux qui peut nous charmer c'est «  souk el kaïd » avant d'entamer la descente ton regard est capté par la mer, le port, les bateaux qu'on voit au loin, une beauté étourdissante

Il vous faut quelques moments pour reprendre votre esprit et entreprendre la descente, en faisant bien attention, car on a un peu le vertige, par la profusion de l'artisanat exposée sur les marches des deux côtés, donc, ou bien on regarde où on met les pieds, ou bien il vaut mieux s'arrêter pour ne pas trébucher


A mi-chemin un café t'offre une halte pour boire un jus , un thé, mais si tu continues, juste un peu , au milieu des marches on a « loukèla » à droite avec sa belle porte arrondie à l'ancienne, où on fait des expositions et on présente des pièces de théâtres. A gauche, le café Aladin, décoré uniquement à la façon orientale avec de belles tentures et de tapis. Le regard n'a pas le temps de se poser sur un espace vierge, il est attiré à chaque recoins par la marchandise exposée avec goût et un charme évident
A la terrasse, on a un café maure au vrai sens du mot, avec des tapis, des tables, des bancs à l'ancienne. Tout est authentique !

Et si on continue tout droit notre promenade, on entre dans le Rba3 , un espace tout couvert baignant dans la pénombre, éclairé ca et la par les lumières des boutiques attrayantes des cafés avec terrasse.

Souvent, on est hélé, par les marchands qui n'attendent qu'un regard pour vous inviter à découvrir leur artisanat, parfois ils vous supplie de vous arrêter un  peu, certains vous tirent par la manche pour que vous preniez la peine de regarder ce qu'ils ont.
Si stoïque vous êtes , vous répondez par un sourire, par un salut , et vous continuez gentiment, votre périple, à travers les méandres du Souk Essègha , c'es là qu'il y a tous les bijoutiers, bien à l'abri du grand mur couvert du souk Errba3 dont les lourdes portes en bois avec de gros verrous à l'ancienne   ferment à 18 h et plus personne  ne peut y entrer.
Les marchandises et les bijoux sont bien à l'abri, en sécurité.

Certains bijoutiers deviennent facilement vos amis, par exemple, le vieux juif qui te laisse fouiner, plonger dans toutes sortes de bijoux en argent, jusqu'au cou et découvrir de petites merveilles que tu ne trouveras nulle part ailleurs. Ce sont des bijoux à l'ancienne que mettent les femmes traditionnelles pour décorer leurs Takhlila (habit traditionnel tunisien ) et les lourds bracelets qu'elles mettent au pieds ( kholkhal ) et longs colliers de Mahboub ( accessoires d'habits ) que mettent les femmes sur leurs poitrine plantureuses, partout parsemés de petits poissons et de mains de Fatma , pour les protéger du  mauvais œil  On ne peut quitter sa boutiquer sans avoir fait une bonne provision, de bagues, de colliers et de mains de Fatma.

Un autre bijoutier, dans un style tout à fait différent , un peu plus moderne , quoique ancien  où on trouve des bijoux en argents avec des pierres colorées, de différentes gamme. On y trouve des colliers typiques de chaque région de la Tunisie, du nord au sud , ainsi que de petits ouvrages en argent , avec des pierres semi-précieuses assez coûteux.

Enfin des tapis berbères, des tissus originaux qu'on retrouve parfois, uniquement à Djerba

Il faut voir le Souk des bijoutiers pendant les week-end avec ces femmes voilées tenant dans leurs mains, des colliers, des bagues, des bracelets :  c'est le marché des bijoux. Parfois, tu peux surprendre le marchant avec un client chez le contrôleur « Amine Esssagha » pour vérifier la valeur du tampon de tel ou tel collier en or ou en argent.

Si on a soif on peut aller goûter, aux merveilleux gâteaux de  « Bezzine »  où tu trouveras du Zgougou à boire, citronnade, orgeat, rien que des gâteaux et des boissons traditionnelles, un pur délice.
Cependant, les touristes préfèrent souvent les cafés à terrasses pour manger un Mechwi, salade méchwia ou boire leur thé à la menthe.


Une autre fois, on peut s'aventurer dans la Rahba (Souk traditionnel)  pour jouer aux coude à coude parmi les gens qui se poussent , qui se bousculent, un véritable bain de foule, dont les touristes raffolent et se laissent souvent emporter par le courant de ces gens qui prennent tout leur temps pour faire leurs courses goûtant ça et là, une datte , un peu de raisin sec, des amandes, que les marchands offrent galamment, avec empressement, pour vous encourager à en acheter.

Mais on peut au détour d'une ruelle, se sentir tout d'un coup un peu seul car on a laissé la foule loin derrière nous. Notre odorat est captivé par l'odeur de la bonne Chakchouka , d'un cousscous, s'échappant d'une maison, ou bien si tu as la chance de passer par la Soffra , tu pourrais être étourdi par la bonne odeur de la Psissa de l'orge  avec ses bonne épices ou bien le café fraîchement moulu ou bien l'odeur du piment qui te fait éternuer et que le gens font moudre chez le meunier. C'est le meunier de la Soffra, à ne pas rater, une merveille, il y a de tout !

En dépassant ce meunier, on entre dans le monde de la Fripe où les hommes vendent un peu de tout et tout est  vieux , on peut y découvrir , parfois des trésors en bronze pour presque rien mais on est souvent pris à la gorge par l'odeur forte de ces hommes , rudes , qui attendent la fin de la semaine pour aller au Hammam  car les maisons arabes, n'ont pas de salle de bain.

Ces maisons ont une petite cour intérieur sur laquelle s'ouvre toutes les pièces, elle est le centre névralgique de toute la maison, dans cette cour, on fait le couscous, la lessive, certaines femmes y font les matelas bourrés de coton pour l'été et en laine pour l'hiver , c'est merveilleux de les voir façonner ces matelas à la main , c'est la fête, le thé est toujours là, le rire aussi.
Si on pénètre dans l'une des chambre avec le « farch hajjèma », le lit on l'appelle Essédda , et il est caché par des rideaux maintenus dans un arc en bois peint et gravé avec des roses rouges aux pétales bien dessinées aux feuilles vertes , un plaisir pour les yeux. Si on regarde sous le lit Essedda, on voit des valises, parfois des provisions de Makroudh, Pssissa , toute une réserve de nourriture précieuse qu'on cherche à préserver. Ainsi des deux côté de cette chambre toute en langueur, on a les deux lits qui se font face à face , une fois dedans, on relâche les rideaux, et on est absolument à l'abri des regards , l'intimité est ainsi préservée.

Au milieu de la chambre on a un banc qui fait face à la porte protégé par un rideau ainsi ni mouches ni moustiques ne pénètrent de la cour.
C'est la Khicha , souvent rayée de verts , de rouges, en toile assez épaisse  qui laisse la pièce baigner dans une douce pénombre. Imaginez quatre pièces ainsi, donnant toutes sur la cour, chacune avec deux fenêtres en fer forgé, peinte en bleue, faisant un contraste merveilleux avec les murs blancs souvent décorés par des faïences de Nabeul.
La cuisine est souvent dans la seconde Skifa , la première Skifa donne sur la porte d'entrée de la maison. Que de passage pour arriver à la cour !!
De l'extérieur, on a que de haut mur, rarement une petite ouverture, tout se déroule dans le secret de la maison arabe, de l'extérieur, rien ne transparait de toute cette beauté.

Même si on entre par la porte de Beb el Gharbi, même si on passe devant l'ancienne prison , on ne perçoit rien, sauf des hauts murs, à moins de lever la tête , de chercher du regard, le bel arc de la porte intérieur de la prison qui ne te laisse l'admirer qu'un court instant pour échapper tout de suite à ton regard. Juste après la prison de Beb El Gharbi on peut choisir de descendre les escaliers et de prendre plaisir à humer le parfum du pain tout frais de la Koucha (les fourneaux) , on peut continuer et avoir la consolation d'admirer les belles portes en bois souvent décorées par les clous et les heurtoirs , en forme de main. partout rien que du bleu et du blanc et des rues en pavé et pleins d'escaliers qui descendent à travers les maisons, des petites mosquées, les petites épicerie, rien d'extravagant tout est bien limité, minuscule , un petit menuisier, un petit forgeron , un petit artisan du cuir , on dirait que la Medina se suffit à elle-même.

On peut encore descendre pour arriver à nouveau à la Rahba mais du coté de Sidi Dhaher juste pour le côtoyer afin de passer à Jabbanet el Ghorba là où il y a les marchands ambulants et en continuant on découvre les étales des petits marchands de légumes, de volailles, et on arrive à Beb El Jedid et le marché de légumes , de pain de fruits et surtout de poissons. On peut choisir de sortir du marché , de descendre l 'escalier, face au port, et face au débarcadère du poisson, c'est un prolongement de la médina et de son effervescence si tu as le porte-monnaie bien garni , tu pourrais acheter du poisson à la crié, encore tout agité de soubresaut, tout vivant, ayant encore l'odeur et le goût de la mer. Tu plonges au milieu de ces pêcheurs, avec leurs grandes bottes, leurs tabliers en cuir, des hommes rudes, des travailleurs de la mer tout proche encore de leurs barques accostées tout près d'eux dans le port. On peut y aller simplement pour le plaisir des yeux car ces barques sont égayées de toutes les variantes du bleu de la mer.


A chaque pas on trouve des bancs face aux bateaux, aux mouettes, à la mer, une véritable détente dont profitent les touristes et les couples enlacés.


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Souk du chef
Cimetière des étrangers