Bonjour à tous...
J'ai longuement hésité à partager avec vous ici ce que je vis actuellement... mais il me semble important d'en parler ne serait ce que pour vous inviter tous à contracter une assurance rapatriement si vous vivez à Madagascar...
Je suis actuellement à la Réunion... et pas pour le plaisir ni pour des vacances...
J'ai été évacuée par avion sanitaire le 11 juin en fin de soirée pour une hospitalisation d'urgence au CHU de St Pierre...
Suite à une très forte fièvre qui a duré 3 jours, j'étais un peu à plat... c'est ma fille, de la Réunion qui au téléphone a remarqué que çà ne tournait pas bien rond...
J'ai réussi, dans le semi brouillard qui m'entourait, à appeler mon assurance rapatriement... tandis que mes ouvriers allait chercher un médecin d'un petit centre médical de Nosy Bé...
Mon assurance rapatriement a proposé de m'envoyer à Tana pour y faire un scanner ! J'ai refusé net !
Ayant eu le palu enfant, je me disais que ce que je traversais y ressemblait fort... ce qui a été confirmé par les premières analyses
J'ai aussitôt contacté la personne à Diégo qui a en charge toutes mes assurances dont celle du rapatriement sanitaire... il a organisé mon départ sur la Réunion par avion spécial...
Je ne me souviens pas de grand chose, juste que j'avais mal au dos dans l'avion, que le trajet en ambulance était long, st Denis- Saint Pierre et qu'arrivée aux urgences j'étais seule dans une pièce !
D'un coup une dizaine de personnes ont investi les lieux... pour me piquer de partout...
Donc diagnostique : neuro palu carabiné... les plaquettes tombées à 11 000 (au lieu de 190 000)... je suis transportée dans le service des soins intensifs neurologiques...
Je suis sortie de mon brouillard 2 jours après mais n'ai pas fait de coma...2 jours encore après j'ai été mise en isolement dans le service des maladies infectieuses pour la poursuite de mon traitement... je suis sortie au bout de 5 jours, pétante de santé et toute mon énergie retrouvée... sans aucune séquelle neurologique... ce qui aurait très bien pu ne pas être le cas !
Je suis obligée de rester à la Réunion pour des analyses sanguine jusqu'au 15 juillet, car le traitement antibiotique très fort que j'ai reçu peut provoquer un effondrement des globules rouges durant un mois...
Il est certain que mon passé de paludéenne a joué en ma faveur... je devais être pétrie d'anticorps qui ont bien réagi au traitement...
Je suis impatiente de retourner à Madagascar, bien heureuse d'avoir été prudente et d'avoir investi dans cette assurance rapatriement... et toutes les protections de santé afférentes à une expatriation en terre étrangère !
Vivre à Madagascar comporte des risques... et il convient de pouvoir y faire face !
A Madagascar j'aurais pu être traitée pour mon palu... la grosse question est aurais je pu être transfusée (plaquettes) sur place et dans des conditions aussi drastiques en terme de protection qu'à la Réunion ?
Et son colosse de mari où était il durant cette aventure épique me direz vous ?
Et bien, hospitalisé d'urgence début mai, à la Réunion aussi, évacuation sanitaire par avion spécial aussi...
Son cas est bien plus grave que le mien car il est tombé dans le coma pour insuffisance respiratoire 3 heures après son arrivée au CHU de St pierre... s'il était resté à Madagascar, il serait décédé !
Son pronostic vital a été engagé jusqu'à fin mai... là il est en centre de rééducation fonctionnelle pour une durée qu'on m'a annoncé durer entre 6 et 12 mois. il ne peut pas marcher ni se servir de ses bras et mains, mais a heureusement toute sa tête !
Les médecins penchent pour une méningite rare mais en fait n'en savent rien car il n'y a plus de traces, avec les antibiotiques, du virus initial... Une vingtaine de cas sont arrivés à la Réunion depuis 2 ans avec les mêmes symptômes, de Mayotte et de Madagascar... 12 sont morts... les autres ont des séquelles neurologiques irrémédiables... ce qui n'est pas le cas de mon mari qui semble avoir été pris en charge à temps !
Je suis sereine... et ces aléas ne remettent en aucun cas ma vie à Madagascar. Ce genre de choses arrive... pas de chance que ce soit en même temps... parce que c'est moralement un peu lourd à porter !
Je suis consciente que perdue au centre de la Corse ou de la Lozère, nous n'aurions pu rejoindre un hôpital très performant rapidement... et que bien des gens meurent aussi de la grippe en France !
Voilà donc... se doter d'une assurance rapatriement, de la CFE et si possible d'une mutuelle est un incontournable quand on vit à Madagascar... Que mon expérience permettent à ceux qui hésitent à investir dans ces domaines de ne pas passer à côté de leur santé et de leur survie...
Bien à vous tous
Lys