les Allemands ne veulent pas payer pour les autres
C Les citoyens de l'Union européenne éliront fin mai leurs représentants. Comment nos voisins perçoivent-ils cette campagne ? Les Allemands, pour la plupart, s'en désintéressent complètement.
Pas l'ombre d'une affiche dans les rues. « Des élections européennes ? Quand ça ? » s'interroge Regina, une institutrice berlinoise sur la Friedrichstrasse, la grande allée commerçante de Berlin. Bien que les partis politiques aient déjà présenté leur programme, la plupart des Allemands se désintéressent complètement de cette campagne. « L'Allemagne va trop bien. Elle est dans l'autosatisfaction permanente. Les Allemands répètent aux autres pays : faites comme nous et tout ira bien », résume Frank Baasner, directeur de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg.
Pour leur campagne, les sociaux-démocrates (SPD) ont repris l'idée de Macron sur un salaire minimum européen. Le camp conservateur d'Angela Merkel espère surtout placer un des siens, Manfred Weber, au poste de président de la Commission européenne. Et la présidente du Parti chrétien-démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, reste rigide face aux propositions françaises. Surtout pas de mutualisation des dettes ! « Dès qu'on parle aux Allemands de l'Europe, ils se crispent, ils ne veulent pas payer les déficits des autres », rappelle Frank Baasner.
N'ont-ils pourtant pas payé pour les autres en accueillant près d'un million de réfugiés sur leur territoire entre 2015 et 2016 ? « Je ne pense pas que ce soit une contribution à l'Europe. La démarche était purement humanitaire », estime le politologue.
Les conséquences du Brexit inquiètent
Néanmoins, l'UE remporte toujours l'adhésion d'une grande majorité d'Allemands comme le confirme le baromètre politique mensuel de la télévision publique (ARD). Près d'un sondé sur deux estime qu'elle profite à l'Allemagne (12 % seulement jugent que leur pays est perdant).
L'Allemagne craint surtout les conséquences du Brexit sur une économie dépendante des exportations et qui manifeste les premiers signes d'un essoufflement. La perspective d'une récession s'approche. « La sortie de la Grande-Bretagne est un sujet qui est sur toutes les lèvres », confirme Frank Baasner qui estime que l'enjeu du scrutin sera la mobilisation des électeurs.
En effet, les Allemands doivent voter en masse, s'ils veulent éviter une poussée du parti d'extrême droite AfD. Alternative pour l'Allemagne ne devrait pourtant pas dépasser, selon les sondages, le score qu'il avait obtenu aux élections fédérales de 2017 (12,6 %).
https://www.boursorama.com/actualite-ec … 9051c82c04
. jean luc
PS: non les allemands ne s'intérréssent pas á cette election , l'europe est trop loin des citoyens ,les députés une fois elue on les voit plus