Avoir où donner ?

Bonjour

je viens de faire un constat qui m'attriste quelque peu à savoir :
pour "grapiller" quelques dollars de commission à un ATM . on trouve des réponses et plus de 140 vues ;pourquoi pas ?
MAIS pour donner un peu de bonheur à un gamin pour noêl ,avec (entre autres) Kep children là c'est bien différent ; une quarantaine de vue et .....ZERO réponse  !
ainsi va le monde
bonne journée

Bonjour Volterre,
Beaucoup de points dans cette observation.
Il est intéressant que vous la souleviez si elle peut amener certains d'entre nous à prendre le temps d'y réfléchir.

Je pense qu'il serait bénéfique d'humaniser le propos en partageant le travail de communication de l'association en question:
https://www.facebook.com/KepChildren/vi … 56005/?t=1

Plus globalement, J'aimerais apporter quelques pistes de réflexion sur ce thème pour les intéressés:

Expérience de pensée de l'enfant qui se noie:
https://www.youtube.com/watch?v=9EHnUsV1J2M
Article sur le travail de Peter Singer sur l'altruisme:
https://www.nytimes.com/1999/09/05/maga … verty.html
Organisations qui surveillent et référencent les ONG (La confiance pouvant souvent être un point de blocage):
https://www.givewell.org/https://www.thelifeyoucansave.org/


D'autre part, si les dons correspondent à un devoir moral immédiat envers les plus démunis de façon proportionnelle à la fortune de chacun, ils ne restent que des palliatifs et ne constituent pas de solutions à long terme à ces problèmes 
De fait, Je pense qu'il est intéressant de lier cette réflexion entre l'individualisme et la collectivité aux activités que nous menons chacun, au quotidien, que ce soit professionnellement ou dans notre consommation.
Les dons sont obsolètes si notre activité ne fait que participer à augmenter les inégalités et détruire le tissu social qui constitue la base de la solidarité.

Discours sur les "bullshit jobs" de David Graeber
Résumé type "buzz":
https://www.youtube.com/watch?v=0zSsQMB8zrQ
Conférence:
https://www.youtube.com/watch?v=kikzjTfos0s

J'invite également les personnes sensibles à ces thématiques à consulter le manifeste de la frugalité, une initiative qui vise à promouvoir une consommation "raisonnée":
https://www.frugalite.org/fr/le-manifeste.html

Renan

Comme toujours Renan apporte une belle réponse à ta question mon cher Ami Volterre.

Je suis désolé, de ne pas avoir pris le temps de te répondre sur ce sujet. Tu sais que je suis mitigé sur les associations qui s'occupent d'enfants dits Orphelins.

J'avais lu un reportage de CambodgeMag sur Kep children, et j'avais été horrifié par les deux photos de l'article où on voyait deux jeunes Occidentales, de cette association. Elles déambulaient parmi les baraquements en tôle, qui se situent sur les petits chemins, près de l'hôtel de ville...

Le reportage précisait qu'elles venaient recenser les orphelins, qu'elles voulaient aider...

Or, il se trouve que mon épouse, a vécu parmi eux pendant une bonne année, s'était il y a longtemps, une douzaine d'années déjà. Chaque fois que nous allons à Kep, mon épouse tient à rencontrer les personnes qu'elle avait côtoyées, et surtout la personne qui l'avait hébergée et aidée.

Ce qui fait que nous connaissons tous ces gens, leurs enfants et leurs petit-enfants Et sur les photos du reportage je les ai tous reconnus. ILS NE SONT PAS ORPHELINS, et leurs parents travaillent à Phnom Penh ou dans les usines de textiles proche de la capitale.

C'est vrai, il vive dans la misère, c'est la raison pour laquelle, chaque fois, mon épouse fait de généreuses donations.

Mais, là je rejoins Renan, ce n'est pas ce genre d'action qui peut aider, même si mon épouse , se sent soulagé en faisant une bonne action. Les solutions sont ailleurs !

D'autant plus que je me méfie des ONG, associations et Orphelinats qui accueillent des enfants déracinés. OUI, je dis déraciné de leur famille, car sous prétexte de leur donné une bonne éducation, de les scolariser, de donner quelques dizaines de kilos de riz à la famille... Ces enfants, sont souvent déstabilisés par le manque affectif, que ne peuvent donner ses institutions. L'UNICEF, s'est penché sur ce grave problème au Cambodge. Aujourd'hui il y a plus de 600 orphelinats, soit dix fois plus qu'en 1992.

A cette époque, leur mission était nécessaire, les orphelins se comptaient par dizaine de milliers, des vrais.

Le problème, est que toutes ces associations vivent sur la misère du Cambodge. Certes, il y a des bénévoles, des généreux donateurs, dont tu fais partie mon ami. Je reconnais là ton grand cœur.

Ce qui me révolte, c'est que toutes les personnes qui créent ce genre d'association se rétribuent sur les dons, donnent des salaires à des employés... Tout cela se trouve sur leur site internet. Chacun peut lire les bilans annuels qui comptabilisent : les frais, les salaires, les charges... Généralement, la présidente ou le président, de l'association tourne entre 2500 et 3000 dollars par mois, de quoi bien vivre sur le dos des autres.
Or seul PSE avec les "Des Paillières" (Christian et Marie France, sa femme), avaient investi toutes leurs économies pour aider les enfants sans parents.

Tous les autres en vivent...

C'est un cri du cœur mon Ami, qui peut, peut-être, expliqué le silence à ton appel.

Amicalement

bonjour Renan
sur ce sujet ,à ce jour deux réponses, pour moi elles en  valent CENT !
celle de mon ami Kroussar (clin d'œil ) et celle de vous Renan ;

j'ai donc bien lu ,et vu les documents référencés , intéressants , et tous pertinents ;
en fait en les lisant ,même si je n'ai pas appris grand chose( ,je pourrai éventuellement vous faire part de mon long parcours dans le domaine dit souvent à tort humanitaire, mais en message privé pour éviter toutes réflexions désobligeantes .

sur le FOND je suis tout à fait en accord avec ce que vous dites à savoir en résumant que :tous les dons ne sont que des palliatifs et en aucun cas une ,des solutions, à longs termes ,c'est évident !
quand à la FORME ,pour moi une aide ,même éphémère ,même "improductive" , même dérisoire, elle a le mérite de soulager ,à défaut de guérir ;
est il préférable de laisser une famille miséreuse ,sans toit ,sans nourriture  sans soins d'urgence , (je parle d'exemples concrets vécus en Afrique  ) et de ne RIEN faire sous prétexte que cela n'est pas LA solution à leur malheur ;
à cela ,je réponds NON ! que l'urgence de certaines situations ,n'a que faire des bonnes solutions à venir SI elles viennent , qui risquent d'arriver  trop tard ....aussi je préfère  faire  comme le petit COLIBRI du merveilleux Pierre Rabhi ,c'est à dire "faire ma part " certes dérisoire ,mais bien concrète .
le pire est de savoir que des solutions pérennes existent ,les volontés ,politiques, sont absentes,

cela dit , il faut avoir l'honnêteté de dire que chaque don ,chaque acte  de générosité ,apporte  toujours une grand satisfaction , une paix intérieure .sans oublier que la main qui reçoit est toujours en dessous .

vous avez parlez de FRUGALITE  dans tous les domaines ,sur ce thême , je suis en accord total avec vous , ,j'ai même peur qu'avec ma "formation " à la DECROISSANCE ,avec   Serge Latouche , où Paul Ariès ,je ne sois trop exigeant !

d'ailleurs pour cause de RADICALITE , (pas de  compromis ,pas assez d'ouverture d'esprit ,) j'ai dû les quitter ,malgré la valeur de leurs idées .

note :sans doute n'ai je pas bien compris la totalité du document présenté par Peter Singer ,ne peut on avoir une version en Français ?
Renan ,merci d'avoir lancer ce débat ,avec pragmatisme et sincérité
cordialement
Jacques

Kroussar a écrit:

Comme toujours Renan apporte une belle réponse à ta question mon cher Ami Volterre.

Je suis désolé, de ne pas avoir pris le temps de te répondre sur ce sujet. Tu sais que je suis mitigé sur les associations qui s'occupent d'enfants dits Orphelins.

J'avais lu un reportage de CambodgeMag sur Kep children, et j'avais été horrifié par les deux photos de l'article où on voyait deux jeunes Occidentales, de cette association. Elles déambulaient parmi les baraquements en tôle, qui se situent sur les petits chemins, près de l'hôtel de ville...

Le reportage précisait qu'elles venaient recenser les orphelins, qu'elles voulaient aider...

Or, il se trouve que mon épouse, a vécu parmi eux pendant une bonne année, s'était il y a longtemps, une douzaine d'années déjà. Chaque fois que nous allons à Kep, mon épouse tient à rencontrer les personnes qu'elle avait côtoyées, et surtout la personne qui l'avait hébergée et aidée.

Ce qui fait que nous connaissons tous ces gens, leurs enfants et leurs petit-enfants Et sur les photos du reportage je les ai tous reconnus. ILS NE SONT PAS ORPHELINS, et leurs parents travaillent à Phnom Penh ou dans les usines de textiles proche de la capitale.

C'est vrai, il vive dans la misère, c'est la raison pour laquelle, chaque fois, mon épouse fait de généreuses donations.

Mais, là je rejoins Renan, ce n'est pas ce genre d'action qui peut aider, même si mon épouse , se sent soulagé en faisant une bonne action. Les solutions sont ailleurs !

D'autant plus que je me méfie des ONG, associations et Orphelinats qui accueillent des enfants déracinés. OUI, je dis déraciné de leur famille, car sous prétexte de leur donné une bonne éducation, de les scolariser, de donner quelques dizaines de kilos de riz à la famille... Ces enfants, sont souvent déstabilisés par le manque affectif, que ne peuvent donner ses institutions. L'UNICEF, s'est penché sur ce grave problème au Cambodge. Aujourd'hui il y a plus de 600 orphelinats, soit dix fois plus qu'en 1992.

A cette époque, leur mission était nécessaire, les orphelins se comptaient par dizaine de milliers, des vrais.

Le problème, est que toutes ces associations vivent sur la misère du Cambodge. Certes, il y a des bénévoles, des généreux donateurs, dont tu fais partie mon ami. Je reconnais là ton grand cœur.

Ce qui me révolte, c'est que toutes les personnes qui créent ce genre d'association se rétribuent sur les dons, donnent des salaires à des employés... Tout cela se trouve sur leur site internet. Chacun peut lire les bilans annuels qui comptabilisent : les frais, les salaires, les charges... Généralement, la présidente ou le président, de l'association tourne entre 2500 et 3000 dollars par mois, de quoi bien vivre sur le dos des autres.
Or seul PSE avec les "Des Paillières" (Christian et Marie France, sa femme), avaient investi toutes leurs économies pour aider les enfants sans parents.

Tous les autres en vivent...

C'est un cri du cœur mon Ami, qui peut, peut-être, expliqué le silence à ton appel.

Amicalement


Jean Claude mon ami

j'ai trop à dire ,bavard comme je suis ,je vais m'efforcer d'être bref ;
j'ignorai totalement ce lamentable constat ,fait sur Kep children  il y a 12 ans !
je ne connais cette asso que depuis l'année dernière ,et n'ai donc parrainé qu'une seule fois ;
à ce jour mon impression a été positive ,et JAMAIS le personnel ne m'a dit que les enfants étaient orphelins ,cela est important à souligner ,quand on sait toutes les arnaques que tu ,as pu constater sur ces "voleur d'enfants" ;
en fait je me permettait  juste une réflexion , personnelle , "avoir où donner " avec ce comparatif,,et ne voulait nullement engager une discussion sur les assos humanitaires et leurs dérives odieuses .
il se trouve ,comme tu l'a souligner que Renan ,à ce sujet pose les bonnes questions ,il m'est difficile de ne pas y répondre .
tu sais même si à ce jour avec EDM enfants du Mékong , que je connais depuis plus de 10 ans ,je n'ai constaté aucun dérapage ,il n'est pas impossible que cela arrive !
tout ce que tu dis dans ton message est hélas authentique ,tu en a si bien parler dans ta " LONGUE QUETE " qu'il est bien de le rappeller ici ,pour ceux qui ne connaissent pas ton roman .

en conclusion ,pour moi  dans ce message ,point de jugement ,de quel droit ! seulement un constat qui m'a, c'est vrai attristé ,c'est tout !
au plaisir de te lire mon Jean Claude

Merci pour cette conversation passionnante.

Il y a un an, je suis resté plusieurs mois au Cambodge, je suis retraité de la Poste. Je ne connaissais pas et j ai pu rencontrer des habitants très attachants.

En France, j'ai une expérience en association de soutien scolaire depuis cinq ans.

J'aurais souhaité avoir des informations sur des associations sérieuses dans le même domaine au Cambodge.
Je pourrais m engager pour environ un an, bénévolement, en échange d'un hébergement par exemple.
Cordialement

Bernard

Bonjour Anne-Sophie

Votre intervention a eu le mérite de m'interpeller. J'ai ouvert mes vieux dossiers et découvert mon erreur. Et je prie de bien vouloir m'en excuser.

Les reportages concernaient l'ONG Coeur & Act.  J'ai retrouvé l'un des deux articles qui mentionnaient les orphelins de Kep. Vous reconnaîtrez les lieux et la photo : Premiers contacts avec les orphelins de Kep.

https://cambodgemag.com/2017/10/cambodg … mJUME0RTzA

Le second article reste introuvable. De même que les rapports annuels de l'ONG Cœur & Act qui ont disparu de leur nouveau site internet,  Je ne manquerai pas de les communiquer dès que j'aurais remis la main dessus. Celui de 2015, mentionnait que la présidente se rémunérait à hauteur de 3000 euros par mois, et que d'autres membres étaient également bien payés....

En fait, la photo montre de jeunes enfants en compagnie de l'une des deux Occidentales, que j'avais mentionné. Et ces enfants nous les connaissons tous, mon épouse et moi. Pour la simple raison, que mon épouse a vécu avec leurs familles pendant une année. C'était il y a douze ans. (Les 12 ans n'étant pas pais liées à votre association).

Donc, je peux affirmer qu'il ne s'agit pas d'orphelins, mais d'enfants dont les parents travaillent en dehors de Kep, à Phnom Penh pour la plupart. Ces enfants, sont sous la surveillance de leurs grand-mères ou leurs tantes. Et vivent misérablement...

Lors de notre prochain séjour à Kep, qui ne serait tardé, je ne manquerai pas de vous rencontrer, afin de faire connaissance et d'échanger sur nos actions au Cambodge.

Personnellement, nous vivons dans les rizières au milieu des plus pauvres, et nous les aidons quotidiennement, sous différents formes : partage des repas,  paiement des soins médicaux, achats de vêtements et de fournitures scolaires, dons d'argent, transport vers l'hôpital... Tout cela sans aides financières extérieures,  ni soutiens quelconques, d'ailleurs...

J'apprécie les gens qui s'engagent et interviennent directement auprès des miséreux, tels mon ami Volterre ou Jacques Laperrousaz, souvent dans l'anonymat, parfois faisant l'objet d'un article...

https://www.facebook.com/chris.gargiulo … 3159362876

Vous avez pu noter que je n'appréciais pas les ONG, ni les orphelinats, et vous avez eu raison de préciser que votre mission était différente, et n'accueillait pas d'orphelins.  Je vous souhaite de réussir votre belle action.

ហើយយើងអាចនិយាយភាសាខ្មែរជាមួយគ្នា

Amicalement Kroussar

Bonjour à tous, ravi de participer à un débat posé et constructif. Je vais en profiter pour développer un peu quelques points.

Anne-Sophie, la mise au point est naturellement importante ici. Néanmoins je pense que le fond du problème évoqué ne concerne pas uniquement votre activité (même si la réctification était légitime et entendue) mais le positionnement de l'individu lambda face au don, le pourquoi est-il plus attirant de grappiller 4$ au DAB que d'en donner 10 pour favoriser l'éducation d'enfants pauvres et le comment tenter de modifier cet état de fait, que ce soit du côté de l'ONG ou du potentiel donateur?

En ce qui concerne mon précédent message, Jacques, que l'on soit bien clair, mes efforts de concisions laissaient certainement de la place à l'interprétation mais mon propos n'est absolument pas de défendre l'idée de “ne RIEN faire sous prétexte que cela n'est pas LA solution”. Il serait plutôt de (me) questionner sur l'entièreté du processus, ses origines et sa finalité.

Pour situer un peu ma position, je suis architecte spécialisé en développement durable, j'ai donc une approche systématique et holistique qui m'incite à essayer de considérer un maximum de paramètres tout en essayant de défendre des convictions de façon pragmatiques (effectivement). D'où un intérêt particulier à entendre les avis exposés ici.

Je pense que Jean-Claude (Kroussar) emploi le bon terme pour caractériser la position dominante sur le sujet: “mitigé”. Sentiment qui n'invite ni à une opposition stricte, ni à un engagement particulier.
Je ne peux qu'imaginer la difficulté qui en découle pour des personnes comme Anne-Sophie donnant sincèrement le meilleur d'eux même pour aider les gens dans le besoin. (En réalité je pense expérimenter le même genre de chose à mon échelle, une sorte de syndrome de Cassandre)

Cependant, comme évoqué, il existe beaucoup d'exemples “d'approximations” allant jusqu'aux fraudes (ou pire) qui inspirent à une certaine retenue/méfiance face aux maintes sollicitations auxquels nous sommes confrontés.
J'essaie personnellement de faire plusieurs dons par année, mais je dois bien avouer que le don “aveugle” entraîne une certaine frustration. Et comment en serait-ce autrement? Sans preuve d'efficacité on ne peut avoir la conviction d'avoir bien fait (ou même de ne pas avoir participé à aggraver la situation). Ce qui est quelque part relativement égoïste et intéressé, mais finalement ce sont nos émotions qui dictent nos actions, nous essayons de faire ce qui nous semble juste et nécessitons donc un retour de confirmation, que le don soit dans anonyme ou non.   

Je pense que l'exemple de l'enfant qui se noie parle de cette proximité (géographique ou affective) nécessaire à la réaction. Situation qui, d'un point de vue moral, ne devrait pas être mais qui apparaît dans les faits. Ce qui explique que l'engagement dans le tissu local que Jean-Claude évoque puissent être bien plus substanciel que l'appel au don sur internet. (Ce qui n'enlève aucun mérite)

J'aimerais évoquer une autre expérience de pensée puisque nous sommes en présence de gens qui prennent le temps de lire:
Vous vous promenez sur un chemin de campagne et tombez nez à nez avec une tortue immobilisée, sur la carapace, en plein soleil. Si vous ne faite rien elle mourra sans aucun doute avant la fin de la journée, incapable de se sortir de cette situation. Cela ne vous coûte pas d'effort particulier, vous l'aidez et reprenez votre chemin. Après un moment vous tombez à nouveau sur la même situation mais cette fois un groupe de 25 tortues. Étrange phénomène. Cela vous prend un peu de temps, l'effort est un peu plus coûteux, mais après tout, vous n'allez pas les laisser ainsi.
Maintenant, imaginez que ce groupe ne soit pas de 25 mais de dix mille, cent mille, un million...

A quel moment choisissez-vous d'arrêter? Pourquoi la dernière tortue que vous aiderez mérite d'être sauvée et pas la suivante? Comment jauger votre responsabilité individuelle?

Ces questions sont rhétoriques et l'idée n'est pas de justifier quoi que ce soit mais de tenter d'illustrer le sentiment moyen face au don. Chacun établira la limite de son action comme bon lui semble, de ceux qui jugeront que ce n'est pas de leur ressort, à ceux qui dédieront leur vie entière, mais toutes ces positions seront discutables.
En l'absence de récompense (au moins morale telle que la certitude d'avoir bien agi), il semble que la majeur partie des gens choisirons le moindre effort.
Il appartient donc à chacun de prendre le temps de se demander quelle est la justesse de sa position face aux observation et je ne pense pas que cette question puisse être tranchée.

En revanche, essayer d'inciter à revoir son impact à la hausse est possible. Ne serait-ce que par des actions aussi simples que ce premier message de Jacques.

Je me permet donc quelques suggestions (pragmatiques) à Anne-Sophie car en terme de Business, ceci est ce que l'on pourrait qualifier de “painpoint” ou point de blocage, le problème à adresser afin d'induire un comportement qui n'est pas spontané.
Vous parlez de la nécessité de communication, ce qui est indéniable, mais la communication n'est qu'un aspect du marketing. Un terme qui hérisse les poils dans le domaine des ONG en général mais qui n'est en réalité qu'un outil d'information/éducation vis à vis d'une activité donnée (Souvent économique, certe, mais pas nécessairement)

Je pense donc qu'une grande partie du travail, en plus des actions de terrain, est donc de créer ce lien avec le donateur, lui expliquer pourquoi il donne, à qui et surtout lui offrir un suivi de l'évolution. (récompense morale qui favorise l'échange)

Je vais faire un parallèle avec une marque de vêtement d'une jeune française à Phnom Penh, Muudana, qui fait des vêtements “éthiques”, un terme largement galvaudé en général et sujet au greenwashing des plus grandes marques. Difficile de croire des slogans promotionnels dans un tel contexte.
Là où le travail d'Aude est remarquable, c'est qu'elle réalise un ensemble de vidéos montrant concrètement la réalité des différentes étapes du processus.
Je vous invite à jeter un oeil

Tout cela pour dire que le marketing est un aspect primordial pour engager des donateurs qui, sans ça, doivent fournir un effort particuliers de documentation, sans garanties, ce qui limite bien vite le nombre de candidats.
Ceci implique à l'inverse une quantité de travail significative pour une ONG et justifie, selon moi, la rétribution des différents acteurs à condition qu'elle soit juste et transparente. L'idéal étant que les gens soient bien payés, fassent du bon travail et que l'ONG soit réellement efficace.
Tout cela va de paire.

Ce qui m'amène au coeur de mon propos précédent puisque le système que j'évoque est un cercle vertueux qui dépasse le cadre de l'ONG mais qui doit être enclenché par un investissement, en l'occurrence le don, avec pour but d'évoluer vers un système pérenne. Je prend pour exemple les Artisans d'Angkor qui était à l'origine une ONG et qui est devenu une entreprise sociale bénéficiaire. (Bénéfices réinjectés dans le développement)

Facile à dire mais très compliqué à mettre en place pour quelques personnes seules.

Voici donc le lien que j'évoquais avec les comportement quotidiens.
Mon cheval de bataille personnel étant le Développement Durable (Sustainability) qui correspond à un équilibre à trouver entre l'Économique, le Social et l'Environmental, je pense que la collaboration et un outil primordial pour favoriser les initiatives que nous considérons juste tout en participant activement et en en tirant les bénéfices.
Le système de don n'est pas viable sur le long terme et nullement désirable de toute façon comme perspective d'avenir, il se doit d'évoluer et d'offrir des perspectives d'avenir, d'émancipation et d'émulation justifiant le don en premier lieu.

Peut-être qu'il y a des partenariats à trouver à Kep avec des gens ayant des intérêts à investir dans l'éducation locale (Exemple de Sala Baï à Siem Reap qui forme des jeunes défavorisés aux métiers de l'hôtellerie). Je sais qu'au moins un propriétaire d'hôtel à Kep s'engage de cette façon.
Peut-être est-ce également une piste à relier au problème de développement de la ville que Jacques évoquait il y a quelques temps et qui, comme vous le dites, décourage les jeunes à rester?
A ce compte une stratégie collaborative serait bien plus impactante et attirante vis-à-vis des donations.
Je pense que beaucoup de gens ont le désir de voir Kep renaître comme fer-de-lance d'un Cambodge alternatif au spectre spéculatif Chinois. Il n'est pas encore trop tard et il ne manque qu'à établir les ponts entre tous...

Renan

Bonjour Anne-Sophie,

Je ne me présente pas, Kroussar et Volterre me connaissent, toi aussi.

J'ai bien fais de te prévenir et suis ravi de lire ta réponse.

Bien amicalement,
Marcelo

Bonjour,

Je vais venir quelques jours à Kep au mois de mars au cours d'un périple au Cambodge en vue de peut-être m'y établir.

J'aurais voulu rencontrer des membres d'une ONG fiable pour voir comment je pourrais aider.

J'ai lu votre post d'Annsophiekep. Seriez-vous d'accord pour en discuter ?