Quelles sont les communes les plus tranquilles

Tranquilles, à quel point de vue ?

Les émeutes sont régulières, comme partout à Mayotte. Les dernières en date étaient en janvier 2018 au lycée de Kahani (commune de Ouangani), à la suite d'un affrontement entre jeunes de différents villages. Ça avait duré une matinée et des barrages s'étaient montés sur les routes jusqu'au carrefour de Coconi. En 2016, La gendarmerie de Sada avait été assiégée et caillassée en fin d'après-midi et jusque tard dans la nuit par un groupe de villageois mécontents qu'un des leurs fût placé en garde à vue pour des faits de torture sur un jeune du village voisin de Mangajou. Les tensions étaient restées vives entre les deux villages pendant plusieurs semaines, sans toutefois déboucher sur des affrontements. En 2014, à la fin des vacances, une dispute entre jeunes de Barakani et de Ouangani avait dégénéré en guerre intervillages pendant trois ou quatre jours. L'année précédente, ce sont les villages de Miréréni et de Poroani, sur la commune de Chirongui, qui se sont affrontés. Je ne cite ici que les épisodes qui ont débouché sur des violences généralisées. D'autres ont pu être réglés par une médiation entre les villages. En dehors de ces moments de chaos, ponctuels mais récurrents, c'est tranquille.

Côté mouvements sociaux, l'ouest de l'île a longtemps été épargné. Au point que les mauvaises langues prétendaient que les principaux syndicalistes de l'île appartenant à la haute bourgeoisie sadoise, il n'y avait jamais de blocages sur leur parcours. Ça a commencé à changer à partir de 2016, lorsque les carrefours de Coconi et de Ouangani ont connu un blocage total (même les infirmières libérales ne passaient pas) sans aucune réaction de la préfecture. Lors du mouvement social de l'an dernier, les chiconiens ont aussi bloqué leur carrefour sans être inquiétés. Il y a eu un barrage pendant une journée au carrefour de Kahani, mais qui a été abandonné par les habitants eux-mêmes car la circulation était déjà bloquée à Coconi et Combani. Des habitants de Mangajou, jaloux du succès de leurs voisins et encouragés par les vapeurs de bangué, ont entrepris d'ériger leur propre barrage, qui a cependant été démantelé dans la journée. Quelques bons citoyens de Sada avaient par ailleurs abattu un arbre sur la chaussée au début du mouvement, mais sans tenir physiquement le barrage. Chirongui était bloquée par un barrage très dur au carrefour Ngwezi. L'un des barragistes, sans doute un peu trop enthousiaste, s'était vu amputé de certains attributs importants par son épouse, malgache et néanmoins jalouse. De ce point de vue-là, la palme de la tranquillité revient donc à Sada (mais c'est VRAIMENT tranquille, quand tous les accès à la ville sont bloqués en amont.)

Côté cambriolages, il n'est pas pertinent de faire un classement par commune. Il y en a partout, et je pense dans des proportions assez similaires. Certains quartiers sont toutefois connus pour être plus exposés que d'autres (la Sim de Coconi).

Pour terminer, si la sécheresse devait de nouveau toucher l'île dans un avenir proche, les endroits les plus tranquilles du secteur seraient vraisemblablement les villages de Kahani (commune de Ouangani) et de Mramadoudou (commune de Chirongui), où la présence d'un hôpital interdirait de procéder à des coupures d'eau.