Créer une relation d'amitié avec un malgache sans parler d'argent

Bonjour, je m'appelle Tassya. Techniquement je n'ai rien à faire sur ce site puisque je ne suis ni une étrangère à Madagascar ni une expatriée, ni une femme de vazaha. Je suis rédactrice web et c'est vraiment par hasard, suite à une recherche que j'étais entrain d'effectuer, que je suis tombé sur un commentaire sur ce site: "Une véritable relation amicale ou sentimentale entre un malgache et un étranger est impossible, tout est toujours une question d'argent." Alors, oui, je comprends parfaitement ce que la personne qui a écrit ceci ressentait très certainement à ce moment-là. Peut-être était-il au moins aussi dépité que moi. Je regrette sincèrement que mes semblables vous donnent cette impression. J'ai honte de nous en lisant ce genre de commentaire, aussi je m'en excuse, bien que ce ne sera ni la première fois, ni la dernière que vous vivrez ce type d'expérience. Après, vous ne pouvez pas réellement comprendre ce que c'est que de trimer pour gagner l'équivalent d'un euro par jour. Certes, on dit qu'ici, c'est le pays du mora mora et que la plupart des malgaches sont fainéants... ce n'est pas faux. Disons que, si je devais expliquer ça se résume comme tel:

Koto a un bon travail, il épouse Ketaka et ont trois enfants. Mais Koto est jaloux et ne laisse pas Ketaka travailler. Ou encore Ketaka ne veut pas travailler car ici, les femmes sont encore assez peu nombreuses à vouloir s'émanciper. Donc, quelle que soit la raison, Ketaka ne travaille pas. Mais en revanche, elle est dépensière. Soit pour elle, soit parce que sa famille la presse comme un citron : "Tu t'es mariée, on t'a élevé, donne nous maintenant ce que tu nous dois." Donc, Ketaka donne de l'argent aux parents, qui une fois qu'elle s'est mariée se sont arrêtés de travailler. (Si l'on considère que la mère de Ketaka n'a jamais travaillé non plus.) Mais Ketaka a encore deux petits frères qui vont à l'école et qu'il faut nourrir. Aussi, elle cache de l'argent du foyer pour en donner à sa famille, ou le fait ouvertement.
D'un autre côté, Koto a encore des frères et soeurs. Il gagne plutôt bien sa vie et effectue même des heures supplémentaires, mais cela ne suffit jamais, car ses parents le pressent également pour qu'il pourvoit à leur besoin étant donné qu'il a réussi aujourd'hui.
Pressé de partout, Koto en a marre et décide alors de cesser de travailler lui aussi, pour que tout le monde lui fiche la paix. Il se met à boire, en regrettant amèrement l'égoïsme de sa famille et de tous (car bien évidemment, ses prétendus amis ne sont pas en reste). Puis, il devient alcoolique, commence à battre sa femme et à descolariser ses enfants. C'est toujours le serpent qui se mord la queue, puisque sans connaissance et sans éducation, ces derniers finiront mal. Koto et sa petite famille auraient pu aller loin, mais la vie et l'égoisme des autres en auront voulu autrement.

Cette petite histoire - bien qu'il soit vrai que je dramatise et que je caricature - résume à peu près la vie des personnes actuellement. On jette toujours la faute sur les politiciens, alors qu'en définitive, nous pourrions y remédier nous même si chacun y mettait du sien. C'est ce que nous faisons mon mari et moi. Et c'est ce que je veux transmettre à mon fils: le goût de l'effort.

Pour en revenir à nos moutons, il existe beaucoup de Koto, qui doivent pourvoir aux besoins de plusieurs personnes en même temps, alors que ces personnes pourraient travailler. Si le Koto que vous rencontrez avait très certainement de bonnes intentions au départ, les personnes entendront certainement dire qu'il travaille ou côtoie un vazaha et lui diront qu'il doit en profiter, pour leur bien. Sa famille et ses amis sauront le faire culpabiliser et au final, il agira de manière intéressée. Il existe également beaucoup de Ketaka, qui n'ont pas eu d'éducation et qui ne sont pas forcément mauvaises. Elles veulent simplement avoir une chance de s'en sortir pour offrir un meilleur avenir à ses frères et soeurs ainsi qu'un doux repos à ses parents. Il existe également des Ketakas qui sont réellement amoureuses des étrangers et qui ne demandent qu'à le prouver.

Ce que j'essaye de vous expliquer, c'est qu'il faut du temps et de la patience, mais que lorsque l'on essaye de comprendre, lier un lien d'amitié devient alors possible. Vous avez toujours la possibilité de dire non lorsqu'un malgache vous demande de l'argent, en lui expliquant qu'il doit le gagner ou que rendre un petit service de temps à autre crée des liens d'amitié. Et cela ne signifie pas que vous deviez lui tourner le dos, au contraire, parlez-lui, discutez, apprenez à le connaitre et partagez vos passions avec. Ce Koto ne demande au final qu'à sortir la tête de l'eau. Cette Ketaka ne demande au final qu'à être aimée, à avoir de l'éducation et à être libre.

Voilà, ce fut long, merci à tous ceux qui ont lu jusqu'à la fin.

Merci pour ce message qui pour être caricatural n'en reste pas moins proche d'une certaine réalité de Madagascar...
Ceci dit, il n'est pas vrai que des liens sincères ne peuvent se tendre entre un vazaha et un malgache... J'ai personnellement des amies malgaches, plus jeunes que moi, entre 35 et 45 ans et nos amitiés sont douces et constructives... teintées de respect... comme j'ai l'âge de la mère de la plupart, j'imagine que je suis déjà proche de la catégorie "ancêtre", ce qui explique peut être cela... :D
Ce sont toutes des femmes par contre plutôt émancipées, côtières pour la plupart... bon niveau scolaire ou grandes études, avec de bons jobs ou leur propres activités, certaines sont mariées et d'autres célibataires... avec ou sans enfants... mes amitiés, comme vous le voyez sont diversifiées...
Nous n'avons pas de rapport de dépendance... et aucune histoire d'argent entre nous, ce qui me semble la base et pas qu'à Madagascar, ne vous inquiétez pas !!!
Le poids de leur famille est très lourd, en effet... elles financent beaucoup... quotidien des parents, écolage de la fratrie plus jeune... "le douloureux devoir", comme on dit chez moi... !!!

Il a toujours été clair que jamais je n'investirai en me servant des facilités qui sautent aux yeux lorsqu'on veut créer à Madagascar... prête nom, associé et tout le toutim...
J'ai acheté mes terrains sous bail emphytéotique, j'ai créé mes sociétés en qualité d'étrangère, en supportant ce qui est censé aller avec... et au final je reste un "être libre"... et j'ai eu peu à souffrir de mon statut... jusqu'à présent !

Pour cette liberté chérie :
- Je déclare tous mes salariés au vrai et digne  salaire et paye leurs charges sans retard. Je m'appuie beaucoup sur l'inspection du travail à qui je ne manque pas de demander moults conseils... ce qui les valorise tout en me permettant d'être au fait des lois et textes..
- J'ai une comptable qui me fait une vraie comptabilité à l'ariary près et je paye mes impôts en temps et en heure.
- J'essaye de ne pas me faire d'ennemis mais il est vrai que je suis dans un secteur où je n'ai pas de concurrent, ce qui facilite bien les choses...
- J'ai une vie posée, familiale... et je suis une femme d'un "certain" âge, ce qui facilite bien les choses dans cette société faussement patriarcale !
- J'ai une vie simple, mais de vahaza... je ne boude pas mon confort mais je fais en sorte qu'il reste un tant soit peu discret...

Je n'ai jamais été racketté par une administration et pour l'instant je n'ai pas eu à céder à la corruption...
On m'a donné un surnom, comme souvent ici... c'est "madame fleurs" ce que je trouve charmant et plutôt rassurant... je n'aurais pas voulu découvrir qu'on me nommait "Madame gros tas" par exemple !!!


Ces facilités, qui permettent de détourner le système,  sont des pièges à mon avis... et je vous rassure encore... pas qu'à Madagascar...
Ceux qui ont à se plaindre de ces amitiés "facilitatrices" mais "arnaqueuses" à terme, s'en sont à mon avis servies... à leurs risques et périls... et le résultat est là... teinté d'aigreur, d'esprit revanchard... il n'est jamais agréable de se faire dépouiller par un "ami" qui vous voulait du bien !!!

Bien à vous !

Bonjour et bienvenue Tassya sur le forum expat.
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous lorsque vous dites que :
" Techniquement je n'ai rien à faire sur ce site"
car s'il fallait être obligatoirement vazaha, ou avoir une relation quelconque avec Madagascar, beaucoup de membres n'auraient pas leur place ici. En effet ce n'est pas parce que je m'intéresse par exemple à la planète Mars que je suis un martien...
Votre témoignage reflète en tout cas une approche assez réaliste en ce qui concerne l'attache de la famille malgache sachant que les trois éléments les plus importants aux yeux des terriens "en général" sont l'argent, les religions et le patriotisme au nom desquels l'homme s'est entre-tué depuis la nuit des temps.
En ce qui concerne les relations entre les vazahas et les gasy, il est vrai que le vazaha est vu par de nombreux gasy comme une tirelire sur pattes d'autant que bien souvent de vieux vazahas retraités séniles chauve et bedonnants se comportent comme des tirelires en forme de cochonnets.
:cool:

"Créer" une relation amicale n'est pas possible. Avec qui que ce soit. Que ce soit le Malgache d'en face (à Madagascar), que soit mon voisin Français (en France), ou la fille que j'ai croisé dans la rue tout à l'heure (où que ce soit dans le monde).
Une relation amicale, à mon sens, se découvre après coup. C'est à dire qu'on se rend compte qu'elle s'est développée spontanément, et qu'à un moment donné on se dit, en nous mêmes "Putain ! Mais nous sommes amis ! Je l'aime et il ou elle m'aime" (amicalement bien sûr).
Cette amitié est le résultat d'une estime, compréhension, voire d'empathie réciproque et mutuelle. Une identification sur certains points. Et plus ces points sont nombreux, plus l'amitié, l'estime sont forts et sincères.

Les gros "cochonnets" ne se feront pas d'amis. Ni ici ou à Madagascar ou ailleurs. Aucun Malgache ne s'identifiera à eux. Par ailleurs, ces bedonnants roses ne sont pas si riches que çà. Ils se la jouent grosses tirelires ambulantes, mais ils savent bien qu'ils sont en réalité fauchés comme les blés ;) . Bien entendu ils veulent jouer sur le différentiel de revenus avec le Malgache le plus de base qui soit. Mais il n'y a pas que des Malgaches de base. Il y en a aussi qui sont de niveau de richesse intermédiaire et il y en a d'autres.
J'ai constaté (mais qu'est ce que je suis candide !) que tout autre être humain de cette terre, que ce soit une femme ou un Malgache est autant doté de neurones que moi, si ce n'est plus :(
Alors les vautours (oui çà existe partout dans le monde) regarderont arriver, atterrir lentement ce gros ballon rose. De façon consciente ou pas (je sais pas, je suis pas un vautour :D ) , ils se poseront des questions ce type : Son enveloppe est-elle aussi tendue qu'il n'y paraît ? Quelle est sa vraie taille ? Quels sont ses points de faiblesse ? Est-ce qu'il est en manque de relations ? Amicales, amoureuses, sexuelles ? Est-ce qu'il est en manque de compagnie ? Veut-il trouver d'autres piliers de bars ? A-t-il besoin de "gardiens" pour assurer sa sécurité personnelle et celle de ses biens matériels ? En a-t-il pour longtemps encore ou pas ?
Et les charognards testeront toutes les possibilités de crever la baudruche, de limiter l'attente.
Les vautours jaugeront aussi ce "new kid in town". Rapidement, ils décideront s'il ne faut pas s'activer à trouver un crevard ailleurs. Parce-que celui là a encore de la force, et qu'ils risquent d'être crevards eux mêmes avant que celui ci ne faiblisse. Et la force chez un humain, n'est pas la force physique personnelle, mais surtout la force morale, la rigueur intellectuelle, et je crois que c'est tout... (En fait je m'y connais pas trop, je suis un faiblard :D ).

Allez, je vous laisse, je découvrirai plus tard qui étaient mes vrais amies et amis. Si jamais j'en ai eu...  :sosad:

En fait Papy nous dévoile qu':" (En fait je m'y connais pas trop, je suis un faiblard )
Donc si je comprends bien, tout comme moi, votre pensée rejoint celle d'un certain Sacha Guitry qui disait:"Qu'est-ce que je disais donc ? Ah ! oui, en somme, je suis un raté. Rien de ce que j'ai entrepris dans ma vie n'a réussi et pourtant, je suis quelqu'un...
Avec tout ce que je sais, on pourrait faire un livre... il est vrai qu'avec tout ce que je ne sais pas, on pourrait faire une bibliothèque.
Je sais cinq ou six langues étrangères, mais je suis obligé de les parler en français pour ne pas me tromper !"
:lol:

Bonjour,

Créer une relation d'amitié avec un malgache sans parler d'argent mais en parlant gasy, c'est plus facile, non ?

Apprendre le malagasy avec Sekoly Gasy, c'est ici et fort sympa:

https://www.youtube.com/channel/UCyuAOv … mp;sort=da

Je vais également référencer ce lien sur d'autres posts du forum dont le sujet est la langue gasy.

Veloma

Merci,
Effectivement, je vois que j'ai beaucoup à faire sur ce site... et à partager peut-être. J'espère que vous savez apprécier Madagascar à sa juste valeur et que nous-même qui y vivons sauront un jour l'apprécier. (Je ne vous cache pas qu'il y a des jours où je demande à Dieu pourquoi il ne m'a pas fait naitre aux Etats Unis, ce que j'aurais adoré!!! :D Mais bon, après je me dis que j'aurai pu tomber pire, dans un pays en guerre ou ravagée par la famine ou autre alors je me dis que je suis vraiment ingrate.) J'aime mon pays adoré bien que je déteste l'image qu'elle donne.

Je vous souhaite une très bonne continuation.

Je vous apprécie beaucoup Tassya Fleurys.
Enfin une autre femme qui est droite, fière de ce qu'elle est et est digne !  :kiss:

Souvent ici, il est fait allusion à de jeunes Malgaches d'un peu plus de 20 ans, innocentes et fraîches, proies faciles et sûrement folles amoureuses d'un probable retraité blanc friqué.

Sauf qu'après le mariage, la gentille petite s'avère être une vraie prédatrice, qui avait un grand art du camouflage et qui a des canines et des griffes. Entourée des autres loups et louves de sa horde, pardon famille, elle te dépèce à vif. Normal peut-être, la dureté de la vie a transformé la petite enfant en un loup habillée de peau et laine d'un faible mouton docile.

Heureusement il y a des jeunes qui ont su, ou pu garder leur sincérité. Des jeunes filles qui sortent avec des jeunes hommes de leur âge. Pas trop de calculs, même si parfois la famille veille au grain (de riz).

Heureusement il y a des filles Malgaches qui gardent leur dignité, qui ne cherchent pas à se vendre... Et ces filles deviennent après des femmes fortes tout à fait estimables. Elles existent mais personne ne parle d'elles.

Bonjour , manahoana

Je pense que c'est tout à fait possible d'avoir une relation d'amitié avec un ou une Malgache ...après je n'en ai pas mais pourquoi pas déjà essayer  d'en rencontrer :) 

bonne journée
veloma

Hé bien Jacques, sois le bienvenu...j'espère que tu as raison et qu'il soit possible d'avoir une amitié réelle avec les Malgaches vivants sur place, sans arrière pensée intéressée...car j'ai l'intention d'y prendre ma retraite et ça me désolerais qu'il n'en soit pas ainsi...
Mais il est aussi vrai que le vazaha et ses moyens qui pour ici seraient maigres, sont plus que conséquents là-bas...et l'envie et la jalousie faisant partie du genre humain, nul doute que tous les vazaha, par leur simple présence, alimentent ces envies...avec tous les travers qui peuvent en résulter...
Je ne leur jette pas la pierre, je serais dans leur situation, j'aurais probablement les mêmes pensées...

PapyDeb a écrit:

Je vous apprécie beaucoup Tassya Fleurys.
Enfin une autre femme qui est droite, fière de ce qu'elle est et est digne !  :kiss:

Souvent ici, il est fait allusion à de jeunes Malgaches d'un peu plus de 20 ans, innocentes et fraîches, proies faciles et sûrement folles amoureuses d'un probable retraité blanc friqué.

Sauf qu'après le mariage, la gentille petite s'avère être une vraie prédatrice, qui avait un grand art du camouflage et qui a des canines et des griffes. Entourée des autres loups et louves de sa horde, pardon famille, elle te dépèce à vif. Normal peut-être, la dureté de la vie a transformé la petite enfant en un loup habillée de peau et laine d'un faible mouton docile.

Heureusement il y a des jeunes qui ont su, ou pu garder leur sincérité. Des jeunes filles qui sortent avec des jeunes hommes de leur âge. Pas trop de calculs, même si parfois la famille veille au grain (de riz).

Heureusement il y a des filles Malgaches qui gardent leur dignité, qui ne cherchent pas à se vendre... Et ces filles deviennent après des femmes fortes tout à fait estimables. Elles existent mais personne ne parle d'elles.


Papy,

D'accord avec vous je vous ai mis un "j'aime" et pour ouvrir cette "vision" je me souviens d'un post récent d'une femme malgache rédactrice (web si je me souviens bien) qui est venue visiter notre forum dans le cadre de son travail de recherche.
En surfant, elle est tombé sur un sujet qui l'a fait réagir et a très bien expliqué une sorte de "processus" dans l'esprit malgache.
L'importante valeur qualitative de ses propos comme sa manière (excellente) de les exposer/expliquer dans le but de nous faire comprendre à 100% ce qui se passe entre la véritable sincérité de la femme malgache au départ et qui peut mener au drame plus tard fait que je ne m'autorise pas à reprendre son intervention sur ce forum.
Je n'ai pas le temps de rechercher le sujet sur lequel elle a réagi mais vraiment ça vaut le coup pour ceux qui le peuvent...

Tassya Fleurys a écrit:

Bonjour, je m'appelle Tassya. Techniquement je n'ai rien à faire sur ce site puisque je ne suis ni une étrangère à Madagascar ni une expatriée, ni une femme de vazaha. Je suis rédactrice web et c'est vraiment par hasard, suite à une recherche que j'étais entrain d'effectuer, que je suis tombé sur un commentaire sur ce site: "Une véritable relation amicale ou sentimentale entre un malgache et un étranger est impossible, tout est toujours une question d'argent." Alors, oui, je comprends parfaitement ce que la personne qui a écrit ceci ressentait très certainement à ce moment-là. Peut-être était-il au moins aussi dépité que moi. Je regrette sincèrement que mes semblables vous donnent cette impression. J'ai honte de nous en lisant ce genre de commentaire, aussi je m'en excuse, bien que ce ne sera ni la première fois, ni la dernière que vous vivrez ce type d'expérience. Après, vous ne pouvez pas réellement comprendre ce que c'est que de trimer pour gagner l'équivalent d'un euro par jour. Certes, on dit qu'ici, c'est le pays du mora mora et que la plupart des malgaches sont fainéants... ce n'est pas faux. Disons que, si je devais expliquer ça se résume comme tel:

Koto a un bon travail, il épouse Ketaka et ont trois enfants. Mais Koto est jaloux et ne laisse pas Ketaka travailler. Ou encore Ketaka ne veut pas travailler car ici, les femmes sont encore assez peu nombreuses à vouloir s'émanciper. Donc, quelle que soit la raison, Ketaka ne travaille pas. Mais en revanche, elle est dépensière. Soit pour elle, soit parce que sa famille la presse comme un citron : "Tu t'es mariée, on t'a élevé, donne nous maintenant ce que tu nous dois." Donc, Ketaka donne de l'argent aux parents, qui une fois qu'elle s'est mariée se sont arrêtés de travailler. (Si l'on considère que la mère de Ketaka n'a jamais travaillé non plus.) Mais Ketaka a encore deux petits frères qui vont à l'école et qu'il faut nourrir. Aussi, elle cache de l'argent du foyer pour en donner à sa famille, ou le fait ouvertement.
D'un autre côté, Koto a encore des frères et soeurs. Il gagne plutôt bien sa vie et effectue même des heures supplémentaires, mais cela ne suffit jamais, car ses parents le pressent également pour qu'il pourvoit à leur besoin étant donné qu'il a réussi aujourd'hui.
Pressé de partout, Koto en a marre et décide alors de cesser de travailler lui aussi, pour que tout le monde lui fiche la paix. Il se met à boire, en regrettant amèrement l'égoïsme de sa famille et de tous (car bien évidemment, ses prétendus amis ne sont pas en reste). Puis, il devient alcoolique, commence à battre sa femme et à descolariser ses enfants. C'est toujours le serpent qui se mord la queue, puisque sans connaissance et sans éducation, ces derniers finiront mal. Koto et sa petite famille auraient pu aller loin, mais la vie et l'égoisme des autres en auront voulu autrement.

Cette petite histoire - bien qu'il soit vrai que je dramatise et que je caricature - résume à peu près la vie des personnes actuellement. On jette toujours la faute sur les politiciens, alors qu'en définitive, nous pourrions y remédier nous même si chacun y mettait du sien. C'est ce que nous faisons mon mari et moi. Et c'est ce que je veux transmettre à mon fils: le goût de l'effort.

Pour en revenir à nos moutons, il existe beaucoup de Koto, qui doivent pourvoir aux besoins de plusieurs personnes en même temps, alors que ces personnes pourraient travailler. Si le Koto que vous rencontrez avait très certainement de bonnes intentions au départ, les personnes entendront certainement dire qu'il travaille ou côtoie un vazaha et lui diront qu'il doit en profiter, pour leur bien. Sa famille et ses amis sauront le faire culpabiliser et au final, il agira de manière intéressée. Il existe également beaucoup de Ketaka, qui n'ont pas eu d'éducation et qui ne sont pas forcément mauvaises. Elles veulent simplement avoir une chance de s'en sortir pour offrir un meilleur avenir à ses frères et soeurs ainsi qu'un doux repos à ses parents. Il existe également des Ketakas qui sont réellement amoureuses des étrangers et qui ne demandent qu'à le prouver.

Ce que j'essaye de vous expliquer, c'est qu'il faut du temps et de la patience, mais que lorsque l'on essaye de comprendre, lier un lien d'amitié devient alors possible. Vous avez toujours la possibilité de dire non lorsqu'un malgache vous demande de l'argent, en lui expliquant qu'il doit le gagner ou que rendre un petit service de temps à autre crée des liens d'amitié. Et cela ne signifie pas que vous deviez lui tourner le dos, au contraire, parlez-lui, discutez, apprenez à le connaitre et partagez vos passions avec. Ce Koto ne demande au final qu'à sortir la tête de l'eau. Cette Ketaka ne demande au final qu'à être aimée, à avoir de l'éducation et à être libre.

Voilà, ce fut long, merci à tous ceux qui ont lu jusqu'à la fin.


Voici donc le fameux post auquel tu faisais référence...c'est le post de départ de cette conversation.

En fait, ce qui se cache dans ce texte de Tassya c'est le désespoir de reconnaître que même en faisant des efforts surhumains, on est tiré vers le bas à cause de la paupérisation d'où on ne peut pas sortir car, comme la glèbe qui colle aux pieds, la plèbe est incapable de marcher convenablement car les richesses du pays au lieu d'être mises à la disposition du peuple en construisant des infrastructures afin de permettre une circulation fluide des biens et des personnes sont réquisitionnées depuis l'indépendance par les hommes politiques qui sont en réalité des rapaces prédateurs qui ne pensent qu'à s'enrichir.
En effet je me suis laissé dire que dans certaines régions de la Grande île on produit du riz et autre en excédent et qu'on donne aux cochons car il est trop difficile d'acheminer ces produits alors que d'autres parties de l'île la sécheresse ne permet même pas à l'humain de survivre... Madagascar était le grenier de l'océan indien alors qu'aujourd'hui on est obligé d'importer le moindre grain de riz car la période de soudure... dure...dure... et est trop dure.
:mad:

Bonjour, manahoana

Bofredo je te remercie pour le bienvenu ...

J'espère que si tu prends ta retraite effectivement à  Madagascar , je te souhaite que tu fasses de superbes rencontres (amitiés) et découvertes (paysages).
J' y suis déjà allé trois fois ( Tana et Toamasina ) et la population et aussi bien accueillante.

Bonne journée , veloma

Manahoana salama Jacques;

J'escompte bien y aller à nouveau pour mes 55 ans, histoire de voir l'évolution des choses et faire mes derniers repérages avant de m'y installer...
Pour ce qui est des amitiés, je crois pouvoir dire sans trop être présomptueux qu'ici, sur expat', j'ai fait la rencontre de gens très amicaux et avenants avec qui je pourrais bien nouer des relations amicales dans la vie réelle sur place...j'espère pouvoir en faire autant avec la population Malgache...et plus avec une gentille, honnête, gasy...

Veloma...

Je suis sûr que tu rencontreras une femme sérieuse je n'en doute pas une seconde , ça a été mon cas. on compte également y retourner prochainement et là j'essaierais de rencontrer des Malagasy afin de me créer une amitié sur du long terme.

mahazotoa

Veni, vidi, Vichy ; bienvenu à toi Jacques et merci pour ces commentaires positifs.
Je n'ai, pour ma part que des rapports sans difficultés particulières ici et bien que je conçoive qu'il n'en est pas de même pour d'autres, je suis surpris par le nombre de certains constats négatifs.
Pour ma part, en dehors de cette incroyable faculté de faire traîner les choses, j'apprécie l'ensemble de mes relations avec le peuple de Madagascar.

Manahoana ,

Misaotra  Yann Jean Louis pour "bienvenu".
Ton message est encourageant , j'ai hâte de faire plein de rencontres avec les Malgasy.
Veloma

Bonjour Tassya,
J'ai vraiment aimé ce que tu as écrit, je pense seulement qu'il y a dans tes propos trop de: "pardonnez nous"..
C'est tellement facile pour une personne qui n'a jamais manqué de rien de juger les agissements des personnes sous alimentées, en dessous du seuil de tous les soins élémentaires, qui de plus assistent jour après jour à cette explosion de la tentation, de par cette société Gasy qui se voit de plus en plus séparée du peuple qui vit on ne sait comment d'ailleurs.
Lorsque j'ai débarqué à Tana voilà 10 ans, les prix des PPN étaient, minimum, 10 fois inférieurs aux prix actuels. Les revenus de ceux qui travaillent pour vivre, ont ils suivi cette courbe exponentielle ? Je pense que non, un euro valait à ce moment là 2500 Ariarys......
Dans un autre registre, il serait honnête de la part des vazahas vivant à Madagascar,  de balayer devant notre porte.
Qui vient vivre à Madagascar? que chacun se pose la question. La plupart des réponses si elles étaient objectives, seraient:
1) les hommes qui n'ont aucune chance de séduire une femme occidentale (peu importe les raisons)
2) des obsédés du sexe (je ne parle pas des déviants sexuels qui devaient se retrouver face à la justice)
3) Des vieilles et vieux dont la seule place dont ils pourraient prétendre en europe serait l'asile pour vieillards.
4) des "pingres" radins à compter à 100 Ar prêt.
5) des hommes qui ne se reconnaissent plus dans l'intégrité d'un couple en compagnie d'une femme occidentale dont les """qualités""" n'ont pas besoins d'être énumérés ici.
6) Les profiteurs de tous poils, à savoir des hommes mariés dans leur pays, et qui viennent ici soit en mission pro, soit tout simplement pour s'amuser avec des jeunes femmes Gasy à moindre frais et surtout sans lendemain.
7) l'homme honnête qui crois sincèrement pouvoir commencer ou recommencer une nouvelle vie, en créant une famille, (souvent quinquagénaire), et qui peut rencontrer des personnes (qui se sont faites avoir par de belles promesses d'hommes peu scrupuleux) plus intéressées par son argent que par la construction d'une famille.
IL doit y avoir certainement d'autres numéros qui suivent le numéro 7 que je vous laisserai énumérer.
L'art Zen décrit une personne comme un miroir, l'image reflétée par celle (la personne)  qui est en face, n'est elle pas celle de notre être caché ???
Ne jetons la pierre à personne, pas d'excuse, mais un peu plus d'humanisme quelque soit la couleur de notre peau...
Yvan

Bonjour Tassya, tu as fait une remarquable démonstration du système Malgache qui pourrit tout. Bravo pour toi qui élève tes enfants avec le sens du travail. Je m'étais accroché avec la Tante de ma femme, Dieu ait son âme car,  inspecteur d' académie, donc ayant quand même un éducation, elle aprennait à sa petite fille à dire en français : donne moi de l'argent vahaza. Je lui ai demandé si elle voulait que son peuple soit un peuple de mendiant ou si elle aspirait à autre chose pour ses petits enfants. Je crois que c'est le gros problème. Tu me redonnes un peu d'espoir de voir ce peuple, qui a beaucoup de qualité, etqui par ton exemple et celui de quelques uns pourrait changer la vie !!

Bonjour
Merci pour votre etude
bonne journee
mirina