Gérer la solitude en Suisse

Bonjour à tous et à toutes,

Une expatriation en Suisse est une expérience enrichissante, mais qui peut aussi s'accompagner de moments de solitude.

Quels sont les facteurs potentiels de solitude lors d'une expatriation en Suisse ?

Comment s'y préparer et comment contrer ce sentiment ?

Quels sont vos conseils pour briser la solitude et bien s'intégrer dans votre nouvel environnement ? Est-il facile de faire de nouvelles connaissances, existe-t-il des activités ou événements pour rencontrer du monde ?

Racontez-nous si vous avez fait face à ce sentiment lors de votre expatriation et comment cela s'est passé pour vous.

Merci de partager votre expérience,

Priscilla

bonjour,
pour ma part cela a été très difficile au début. Je suis arrivée il y a 16 ans, sur la fin de mes études, les temps étaient aussi différents. Déjà, pour cause de recherche d'appartement, j'étais chez les bonnes soeurs avec les jeunes filles de 16 ans, donc on n'avait pas vraiment les mêmes centres d'intérêt. Et puis mon arrivée n'était pas désirée, je ne pouvais pas lâcher ma thèse en plein milieu, donc il a fallu laisser ma famille, mes amis et ma moitié derrière moi. Au sein du travail, ce n'était pas très facile de se faire des connaissances car à cet âge là, les gens se mettent en couple, font des enfants, ont d'autres priorités. Et puis mes collègues m'ont expliqué qu'ils avaient déjà une famille et des amis donc pas besoin d'agrandir le cercle. Ca plus un "racisme" anti-français très très développé à l'époque (ça a quand même diminué depuis), je n'avais qu'une envie, repartir. Je passais 1 week end sur 2 en France. Même voir Evian me faisait du mal. Et je me suis accrochée, j'ai fini ma thèse et j'ai rencontré plus de personnes via OVS et les mercredis frouze à Lausanne. Les étudiants étrangers aux SV de l'EPFL sont aussi arrivés, tout ça, ça m'a sauvée. J'ai rencontré mon nouveau conjoint, et maintenant j'ai un très bon poste. Nous n'avons toujours pas de vie sociale extraordinaire, mais nous avons la chance de vivre dans une PPE très sympathique, où nous rencontrons régulièrement les voisins, quelle que soit la classe d'âge. Sincèrement, sans OVS et les frouzes, je crois que je n'y serais pas arrivée. J'ai fait beaucoup d'activités, je demandais à sortir, boire un verre, mais tout le monde s'empressait de rentrer dans son petit chez soi. Mes collègues expat à Genève avaient le même problème. Dommage. Mais bon, la Suisse m'a aussi énormément apporté à côté, nous sommes très privilégiés, alors on ne se plaindra surtout pas.

L'adaptation en Suisse peut être difficile les premiers temps.

Paradoxalement, je pense que les français en Suisse romande peuvent se sentir parfois plus seuls que des expats venant de plus loin.

On est expat sans vraiment l'être et la proximité linguistique fait qu'on a du mal à percevoir les grosses grosses différences culturelles au début.

La Suisse c'est 25% d'étrangers, 35 à 50% suivant les endroits sur l'arc lémanique, autant dire que ca brasse pas mal et que les Suisses n'attendent pas vraiment les petits nouveaux avec grande impatience.

C'est donc à nous de faire la démarche d'aller vers eux, parfois à leur corps défendant. Une fois que l'on s'est fait son trou, on découvre des gens d'une rare gentillesse, un environnement plus serein, bref des amis pour longtemps.

J'ai eu du mal pendant 2 ans avant de trouver ma place. Aujourd'hui je ne voudrais pour rien au monde repartir.

Il faut prendre le temps d'apprivoiser l'endroit. Le pays est petit mais riche de pas mal de cultures et de mentalités bien différentes.

En clair il faut, de la patience, éviter de comparer avec la France et faire la démarche de l'intégration de soi-même. Après, ça roule tout seul !

C'est vrai qu'il ne faut surtout pas entrer dans un comparatif sauf en temps que repère. La Suisse est riche culturellement au point de s'y perdre sans s'en rendre compte.
Pour ma part, je me suis servis de ce qui m'étais possible pour éviter l'envie de rentrer, le sport et la lecture. Une bonne paire de chaussure suffit pour courir ou marcher, profiter du paysage et de certaines installations sportives mis à disposition (autour du lac si vous êtes  dans les alentours du Lac Leman).

sinon a savoir que dans beaucoup de musées l'entrée est gratuite le 1er samedi de chaque mois.

La 1ère contrainte que j'ai vécu en arrivant en ici, ceux sont les Horraires    :sosad::sosad:  Passé d'une ville qui ne dort jamais à une autre réglementé, c'est quelque choses !!
puis comme Victor l'a dis, il faut beaucoup de patience et surtout, il faut se dire que c'est une expérience qu'on vient prendre donc il n'y a pas forcément de suite logique.

Effectivement, le choc des horaires avec Paris est assez rude, je l'ai aussi expérimenté.

Ceci étant dis, on finit par s'y habituer. C'est un autre rythme de vie.