Bonjour à tous.
La République Dominicaine, dans l'esprit des gens, c'est ses plages fabuleuses, de sable blanc et de cocotiers. Ce sont ses hôtels tout inclus qui font que les touristes rentrent dans leurs pays d'origine sans rien connaître de la population locale, du folklore ou encore des paysages variés de ce pays de la Caraïbe.
Tout le monde parle de Santo Domingo ou de Las Terrenas, quelques uns ont visité la côte nord ou la côte sud, mais peux sont les gens qu parlent des montagnes dominicaines du centre du pays, la Cordillère centrale, et plus précisément de Jarabacoa.
Depuis notre installation ici, je ne me lasse pas de cette région et je profite de l'occasion pour vous en parler.
En langue Taïno, Jarabacoa signifie l'endroit où il y a beaucoup d'eau. Et effectivement, de l'eau il y en a beaucoup. Depuis 3 mois, nous avons vaguadas après vaguadas, beaucoup d'averses plus ou moins fortes qui arrosent la région. Nous sommes en hiver, et il faut bien reconnaître que le thermomètre aussi a bien baissé. Pas très loin de Jarabacoa, dans la vallée NUEVO, le mercure est descendu au dessous de 0 degrés Celsius. ( https://www.diariolibre.com/noticias/va … A9323936,,) Ceci n'est pas rare, on a même constaté des chutes de neige du côté de Constanza. Cette dernière localité, le grenier de la République Dominicaine, puisque c'est dans cette ville que l'on produit une grande partie des fruits et légumes que nous consommons régulièrement, mais aussi des fleurs de nos jardins, a une altitude plus élevée que Jarabacoa. ( 1283 m pour 829 m ).
Jarabacoa est aussi une ville d'eau, non pas en terme de thermes, mais pour toutes les rivières qui l'arrosent. Le Yaque del norte, le Jimenoa qui se rencontrent dans la ville même à la Confluencia. C'est notre plage à nous ici, où l'on se baigne surtout en fin de semaine. Il n'y a pas grande différence de fréquentation entre les plages de Bavaro et ce lieu si ce n'est la couleur, la température de l'eau et la force du courant .
Jarabacoa est très fréquentée en fin de semaine. En effet, les habitants de Santiago pas très loin et même de la capitale viennent se ressourcer et profiter de la fraîcheur légendaire de la région. Bon nombre de dominicains de la classe moyenne et haute de la société dominicaine possèdent une résidence secondaire dans cette zone montagneuse. C'est le cas où je vis où sur la trentaine de maisons qui sont dans notre condominium, seulement 4 sont occupées en permanence, les autres parfois les week-end et jours fériés. Mes voisins sont des ministres, vices ministres ou chefs d'industrie. Avec un autre français qui vit aussi ici, nous sommes l'exception qui confirme la règle.
Les maisons sont de style chalet, souvent construites en bois. C'est aussi pour cela que l'on nomme cette région la « petite Suisse « Le climat ainsi que les montagnes et les maisons sont il est vrai très proches de l'image que l'on se fait de la Suisse. Ici, à Jarabacoa, à part la période de l'hiver où il fait relativement froid, ( savez vous que les maisons ont toutes des cheminées afin de pouvoir se réchauffer ? ) c'est le printemps permanent. Quelle différence par rapport à Bavaro où l'on transpirait à grosses gouttes.
L'accès de cette région se fait très simplement depuis La Vega à près de 25 km. Il y a une autre route d'accès, beaucoup plus sinueuse, depuis la route de Constanza, après Bonao. Mais il faut aimer les virages. Cette route est magnifique. De splendides panoramas sur la vallée du Cibao.
La compagnie de bus Caribe Tours dessert Jarabacoa depuis les autres villes du pays.
Il n'y a pas d'industrie à Jarabacoa. L'emploi est essentiellement agricole. Le café qui y est produit s'exporte dans le monde entier sous le nom de café Monte Alto. La culture des fraises ou autre cepa de apio font la renommée de la région. De même que les « arepas dulces o saladas « que l'on peut acheter dans des cabanes sur la route de La Vega.
L'autre secteur de pointe de Jarabacoa, c' est le tourisme et notamment l'éco tourisme. Il n'est pas rare ici de rencontrer des jeunes, essentiellement, avec le sac à dos. C'est un tourisme différent, soucieux de respecter l'environnement, tout en visitant les chutes d'eaux, en serpentant le long des chemins liés à la culture du café, ou tout simplement pour observer la faune et la flore locale.
Une industrie hôtelière classique a vu le jour, du fait d'une forte attraction de la région auprès des dominicains eux même mais pas seulement. De plus en plus d'étrangers sont attirés par cette beauté sauvage au cœur des Caraïbes, dans une zone purement fantastique de beauté, de fraîcheur et de tranquillité. On se délecte à écouter le silence en toute quiétude. Pour répondre à cette demande, des tours opérateurs ont vu le jour, proposant des attractions nouvelles dans le pays, comme le rafting , le canyoning, le parapente et les randonnées à pieds,à cheval ou a bicyclette.
Des randonnées, la plus fameuse est celle du Pico Duarte, la montagne la plus élevée de tout l'arc antillais, qui culmine à 3098 m.
Une petite anecdote à son sujet. A l'époque de la dictature de Trujillo, el Jefe n'a pas supporté que la hauteur de cette montagne ne soit que de 3098 m. Dans les livres scolaires, les enfants apprenaient que le Pico Trujillo s'élevait majestueusement à 3198 m au dessus du niveau de la mer. 100 mètres de plus, quand on est dictateur on peut tout se permettre.
Aujourd'hui, les amateurs font l'ascension en 2 ou 3 jours selon les chemins parcourus. Du fait que l'on se trouve dans un des parcs nationaux de la région, l'emploi d'un guide est obligatoire. A ce sujet, il y a plusieurs parcs nationaux aux alentours de Jarabacoa. Le Parque Nacional Armando Bermudez, le Parque National Jose Del Carmen Ramirez, le Parque Nacional Valle Nuevo, et une réserve scientifique Ebano Verde. Tous ces parcs nationaux protégent l'environnement et donnent aux visiteurs le meilleur de la nature ainsi préservée.
Pourquoi venir à Jarabacoa ? Pour ses rivières et ses montagnes. Pour son éco tourisme. Pour le climat et la quiétude retrouvée. Pour vivre différemment. Mieux.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.
Cordialement