L'avenir des Philippines

Bonjour a tous
J'ai envie d'ouvrir cette nouvelle discussion parce qu'elle donnera de multiples indications sur ce que vous pensez de ce pays et comment vous voyez son évolution.
Cela fait dix ans que je me rends aux Philippines pour généralement un mois de vacances, d'abord en voyageant de resort en resort. Puis je me suis marié avec une Filipina, j'ai logé dans la campagne chez ma belle famille, très modestes, très gentils et accueillants, j'ai appris à les connaître. J'ai été dans un peu tous les milieux, fait de bonnes expériences et aussi des mauvaises. J'ai pu lire sur ce forum beaucoup de choses que j'ai pu vérifier. J'ai rencontré des expatriés Français qui sont devenus des amis avec qui on forme un petit groupe de copains avec qui on partage de très bons moments.
Par rapport à 2007, j'ai noté tout de même une belle évolution de la classe moyenne. Je suis toujours surpris par la taille , la multiplication et la beauté de tous ces grands mall. Avant je voyais un parc automobile un peu limité , beaucoup de vieilles gimbardes, maintenant quand vous voyez les parkings des malls , il y a pléthore de voitures neuves , 4x4 etc ...
Des programmes immobiliers qui n'ont rien à envier de ce que l'on voit ailleurs dans le monde, des équipements et infrastructures incroyables comme le nouveau pont entre Mactan et Cebu. J'ai visité le bureau de vente du programme Mandani Bay à Cebu, c'est assez époustouflant.
Dans ce forum on peut lire que la vie est chère aux Philippines, mais les malls sont pleins et il a beaucoup de gens qui consomment...achètent. Alors bien sûr il y a le revers de la médaille : il y a beaucoup de pauvres et une très grosse inégalité. Il y aura certainement des retombées pour plus de gens, mais mon impression c'est qu'avec une telle explosion démographique il y aura encore pour longtemps des gens au bord du chemin. Ceux qui réussissent regardent de haut ces "inférieurs"qu'ils exploitent pour quelques pesos. Moi qui vient d'un pays où tout le monde râle et revendique, ce qui m'interpelle un peu, c'est qu'ils acceptent tout, je les vois résignés, cela ne les empêche pas d'être courageux bien sûr, mais ils n'osent pas contrarier le riche. Ce qui a longtemps plombé ce pays c'est la corruption, on a l'impression que cela s'est légèrement arrangé, est-ce que je me trompe ? C'est un pays qui avance tout de même, et le progrès va vite surtout pour les élites.
Je suis maitre d'œuvre et j'ai un bureau d'études. En matière de construction de logements individuels, il y aurait tellement à faire pour leur confort ! Je pense que la classe moyenne y arrivera assez vite et je pense que même aujourd'hui ils sont prêt a franchir le pas, ils ne peuvent pas consommer ce qu'ils ne connaissent pas. En parlant de construction de maisons individuelles, je suis un peu horrifié de ce que je vois. C'est complètement anarchique et le style c'est n'importe quoi.
C'est un pays qui bouillonne ! quand je rentre au bout d'un mois de vacances j'ai l'impression de rentrer à Tchernobyl, je suis en province dans le Sud de la France, personne dans la rue, les petits commerces en berne, il faut aller dans une grande surface pour voir un peu de vie active.

Je rejoins tout à fait ton analyse, avec environ le même recul de plus de 10 ans et des séjours ici en pointillé, ce qui permet de suivre l'évolution.
Bien sur cette prospérité philippine est essentiellement basée sur un capitalisme sauvage qui laisse non seulement des gens sur le bord de la route, mais aussi accélère le saccage de cette belle et exceptionnelle nature des Philippines...Je préfèrerais un peu moins de malls et un peu plus de parcs nationaux réellement protégés...Car le gros point faible de tous ces pays d'Asie du Sud Est, mais plus spécialement des Philippines, c'est l'absence totale de considération pour l'environnement, alors même que cet environnement, surtout sous marin, est reconnu comme le plus riche de la planète.

Un tourisme de masse mal géré et organisé dans le seul but de faire des profits immédiats et rapides met à mal les derniers paradis. Finalement, seuls la région de Sulu, "protégée" par le terrorisme, échappe au saccage; c'est un comble!

La petite bourgeoisie montante locale et la mentalité de nouveaux riches portent également une sérieuse atteinte à la gentillesse et à la tolérance encore présents dans les classes populaires. Jamais vu des gens aussi désagréables que les nouveaux riches locaux!

La question des prix aussi: tout ce qui relève du quotidien (nourriture, logement, habillement, transports...) est ici deux fois plus cher qu'en Indonésie, par exemple, qui présente un niveau de développement et un paysage d'archipels comparable aux Philippines. Il n'y a que l'alcool qui soit moins cher ici!

D'accord aussi avec toi pour dire que l'architecture est une vraie catastrophe. Rien n'est bâti en tenant compte du climat, c'est de la bétonnite à l'américaine à perte de vue, des habitats d'un inconfort incroyable qui oblige à climatiser en permanence, pour un plus grand impact carbone...Pourtant, les rares constructions inspirées du traditionnel, avec bois, bambou, débords de toitures, terrasses ombragées etc...sont si agréables!

J'aime les Philippines, j'y ai un enfant pour lequel je fais plusieurs fois par an des séjours dans le pays...Cela dit, s'il n'y avait pas mon fils, je ne crois pas que je séjournerais aussi longtemps et aussi souvent ici et l'idée de m'y fixer, qui m'avait un temps effleuré, s'éloigne de plus en plus...

Bonjour Makai

Merci d'avoir partagé mon petit blog et je suis complètement de ton avis aussi. Il est vrai que des grandes villes comme Cebu se développent de manière effrénée. Il y a de la pollution et une circulation automobile qui paralyse toute la ville aux heures de pointe, mais je pense que dans le temps ils trouveront la solution, j'ai pu voir quelques projets de développement sur internet qui semblent aller dans le bon sens. Notamment pour les transports en commun qui se font en jeepney la plupart du temps aujourd'hui. J'ai eu l'occasion d'en prendre un et je suis rentré noir de suie hehehe.

Il existe heureusement encore quelques petits paradis. Je vais souvent à Bantayan parce que j'y ai des amis, pour moi c'est un des plus beaux endroits des Philippines.
La première fois que je m'y suis rendu j'ai admiré les belles plages en bordure des petits hotels à Sante Fe, on voyait très bien dailleurs que ces plages étaient entretenues par des étrangers propriétaires des resorts. Quand je me suis baladé à pied sur les autres plages où résidaient les locaux, j'ai eu un noeud à l'estomac en voyant tous ces déchets souillant ces magnifiques plages.
De retour deux ans après aux mêmes endroits, j'ai été agréablement surpris de constater que toutes les souillures avaient été enlevées et que l'endroit état propre.
Il s'est passé entre temps que les enfants ont été sensibilisé a l'école sur le fait de protéger la nature et qu'elle était leur bien le plus précieux. La municipalité donne également quelques pesos aux enfants pour ramasser les détritus qui viennent s'échouer sur les plages. Pour moi c'est c'est un message d'espoir et une belle prise de conscience. Ils ont créé également une sorte de petite réserve dans les mangroves, un chemin balisé avec des passerelles en bambou en expliquant la faune et la flore.
Souvent ces actions ont été initiées par des étrangers, bravo a eux !

Comme tu le fais remarquer dans ton chapitre construction, la vie moderne n'apporte pas forcément plus de confort. J'ai eu l'occasion de séjourner dans la petite "maison" d'un beau frère faite de bois , bambou, et couverture en feuilles de cocotier, on se sentait bien, c'est bien ventilé et pas trop chaud. Par contre la maison de la maman que j'ai aidé à "améliorer" avec des murs en contreplaqué et toit en tôle, est une vraie étuve.
Il est vrai aussi qu'avec les tempêtes, la maison de la maman est plus étanche.
Il y a beaucoup à faire en matière énergétique et a construire en fonction du climat en utilisant tout simplement du bon sens.

Un climat qui fait que tu peux trouver des populations qui vivent encore de façon primaire dans une cabane qu'ils se sont bricolé dans un coin de bois avec quelques poules autour, pas toujours de l'électricité, un réchaud un foyer alimenté avec du bois mais ...ils ont un téléphone portable! Je vous dis c'est un pays de contraste.
Leur attitude est souvent le résultat qu'ils vivent au jour le jour et qu'ils ont du mal à se projeter dans le futur, l'important c'est d'avoir du riz pour aujourd'hui et demain, alors les ordures qui traînent autour de chez eux, ce n'est pas un problème.
Attention , ce n'est pas une généralité ! on voit aussi des petites cabanes très modestes admirablement bien entretenues, la petite balayette au coin de la porte et des massifs fleuris  tout autour.

Oui on peut être à la fois optimiste et pessimiste pour l'avenir des Philippines.

Je te rejoins sur les petits progrès faits en matière de protection de l'environnement, comme la ville de Tagaytay qui a banni les sacs plastique ainsi que certains fonds coralliens très fréquentés où l'on commence à voir des corps morts où les bankhas de touristes s'amarrent au lieu de balancer leurs ancres dans les coraux...Mais c'est bien peu comparé aux agressions de toutes natures subies par l'environnement...

Il y a une dizaine d'années, j'allais souvent à Mindanao, dans la famille de mon ex. C'était un petit village fait de cabanes de bambou tressé, en bord de plage et sur l'embouchure d'une grosse rivière. A marée haute, les petites maisons sur pilotis étaient "pieds dans l'eau"...On faisait la cuisine au feu de bois dans un coin, il y avait le coq de combat dans sa petite cage, souvent un cochon dans le petit jardin familial, à quelques dizaines de mètres. Les gens avaient des pirogues, un filet...Il fallait récupérer l'eau à la pompe où l'on pouvait aussi se laver, les dames faiaient la lessive à la rivière, les enfants se baladaient à poil jusqu'à l'age de 8 ou 10 ans et pétaient la forme, les toilettes se trouvaient dans la mangrove, chaque marée haute faisant office de chasse d'eau...Mais déjà, presque toutes les familles étaient équipées de cell phones et dans les petits sari sari du village, on trouvait du Coca, des chips "Lays" et autres poisons du monde moderne dont les boites, canettes et sachets vides commençaient à joncher le rivage...
Deux ou trois horribles maisons en ciment coiffées de tôles d'un bleu ou d'un rouge criard posées sur la plage comme de monstrueuses verrues attestaient de la réussite sociale de quelques natifs du village partis travailler comme "seamen"ou comme bonnes à tout faire dans les Emirats...

Les gens n'avaient pas un sou, mais assez de ressources pour manger à leur faim et réparer leurs maisons avec les matériaux naturels trouvés sur place. En gros, les hommes travaillaient 3 ou 4h par jour, le temps d'un coup de filet ou d'un petit chantier d'entretien de leur lopin ou de la maison, ou pour donner un coup de main à un parent ou voisin. Les dames déléguaient l'essentiel des corvées à leurs enfants (les grands surveillaient les petits, allaient chercher du bois, des bidons d'eau...) et ces dames passaient, comme les hommes, beaucoup de temps à discuter, rigoler, faire la sieste...

Les événements importants de l'année étaient la semaine de "fiesta", les combats de coqs, quelques matches de basket, le séjour d'un étranger...Les jours de soleil alternaient avec les jours de pluie et chaque matin, les coqs, les chiens, les bébés qui pleurent constituaient une symphonie d'où les bruits de moteurs étaient absents.

Bref, c'était le type même de la vie que chaque occidental pressé et stressé rêverait de vivre...Sur place, les gens n'avaient pas conscience d'être heureux, mais leur nonchalance, leurs sourires, leur facilité à rigoler pour un rien, leur facilité à aborder l'étranger, leur silhouettes fines et gracieuses étaient la signature de ce bonheur à la fois éternel et fragile...

Je ne suis plus retourné là bas depuis des années...J'ai pu voir à Palawan et ailleurs, d'autres villages qui ressemblent encore à celui là.

Ce sont ces Philippines qui valent encore encore le détour!

Merci Makai pour ta réponse joliment racontée.

Elle a fait défiler dans ma mémoire de très bons moments que je vis lorsque je vais visiter la famille de mon épouse. Ils vivent sur une colline entourée de cocotiers surplombant la mer, une sorte de petit paradis encore assez bien préservé. L'endroit s'appelle Ginatilan, c'est au Sud de Cebu.
La maman qui est le pilier de la famille a élevé seule ses douze enfants parce qu'elle a perdu son mari dans un accident alors que les enfants étaient encore très jeunes. Une femme admirable ! qui a dû nourrir ses enfants au jour le jour. Des enfants qui ont dû se prendre en charge très tôt, les grands s'occupant des plus jeunes afin que la maman puisse faire ses petits boulots.
Dernièrement elle a construit de ses mains un petit agrandissement, une petite chambre, un coin toilette spécialement pour nous, lorsqu'on y va en visite.

Nous avons pris l'habitude de leur payer un petit cochon qu'ils font grandir près de la maison et que l'on sacrifie au moment où l'on se rend là-bas.
La première année j'ai été un peu déçu. Après avoir assisté à la mort du cochon, le dépeçage, la découpe, la préparation, dans les grandes marmites sur des foyers de bois, je me suis retrouvé tout seul dans un coin à goûter le fameux cochon.
En effet nos traditions bien gauloises à nous retrouver autour d'un banquet et à partager en toute convivialité nos repas... n'ont pas lieu là-bas !
Chacun s'affaire dans son coin, on grignote un peu, et ensuite toute la famille s'esquive chargée de nourriture qu'ils s'empressent de ramener chez eux !

Quelle déception pour moi qui attendait ce fameux banquet avec toute la famille réunie ! Mais voilà, notre culture n'est pas la même.
Depuis j'ai quand même réussi à tous les réunir avec l'aide de ma femme autour d'une grande tablée.
Je pense que ça ne leur a pas déplu, il y avait une très belle ambiance et comme souvent l'assemblée s'agrandit au fur et à mesure avec quelques voisins.

C'est vrai que les gaulois/ latins que nous sommes avons du mal à imaginer que les autres peuples puissent ne pas avoir le même attrait que nous pour les banquets interminables...
C'est exactement comme tu le décris: chacun se gave au plus vite et ramasse tout ce qui reste pour l'emporter chez lui, sans qu'on ait eu un instant pour discuter ou rigoler...Les discussions et rigolades ont lieu ailleurs, à d'autres moments...
A Manille, plusieurs fois j'ai tenté de d'inviter mes agents immobiliers chez moi ou au restaurant, pour discuter affaires dans des lieux plus agréables que leurs petits bureaux hyper climatisés où l'on se voit entre deux portes, dans un désordre indescriptible...
Donc, on arrive au restau...Chacun a emmené avec lui une ou deux personnes plus ou moins connues de moi pour profiter de l'aubaine...Ils zappent la partie apéro, se jettent immédiatement sur la nourriture s'il s'agit d'un buffet, se gavent en dix minutes, sont tout de suite "buzuk"(pleins)...Pas de café ni pousse café et tout le monde se retrouve dans la rue au bout de 45 minutes, sans bien entendu qu'il ait été possible d'aborder la moindre discussion approfondie...
J'ai beau le savoir, c'est à chaque fois la même frustration!

Bonsoir
Tout a fait d'accord avec votre analyse .je suis un peu dans le meme cas de figure que votre parcours  ,je voyais les philippines d'un autre oeil avant de m'integrer depuis qq annees dans des familles simples  . J'avais dans l'idée de les aider depuis mon depart a la retraite cette année 2017 ( j'ai ete artisan dans le batiment toute ma vie) mais c'est tres complique  il y a beaucoup de barrieres surtout du a notre difference de culture mais je ne desespere pas  il y a un potentiel enorme dans ce pays. C'est vrai que depuis qq temps ils ontfait  beaucoup de progrès mais c'est tres brouillon  et anarchique.De par mon experience j'aimerais les faire profiter de mes acquis . J'aide qq compatriotes c'est assez fastidieux de leur faire changer de comportement  . Voila ce que je voulais souligner

Bonjour diveryves
En tant qu'artisan du bâtiment, tu as dû être surpris par la débrouillardise des travailleurs sur les chantiers. J'ai eu l'occasion d'en visiter quelques un et j'ai été surpris de ce qu'ils arrivent à faire avec quasiment pas d'outils. Cela concerne surtout la construction de maisons individuelles, les constructions d'immeubles sont mieux structurées.
J'ai vu des outils improvisés et une belle dextérité et un résultat final bleuffant .
Par contre où ils pêchent souvent c'est au niveau de l'organisation et de la coordination. La rationalisation et la recherche de productivité n'est pas un souci, les salaires étant très bas, on est moins pressé (et stressé).
J'ai vu des exemples où l'on finit une maison complètement y compris les peintures et ensuite on reperce des trous en façade pour passer des tubes disgracieux apparents pour installer des équipements divers comme la clim etc...
Mettre de la pente pour des tuyaux d'évacuation là aussi c'est pas toujours le cas.
La production d'eau chaude sanitaire est vraiment le parent pauvre, les équipements datent un peu, l'isolation thermique pour un gain de fraicheur est absente.
Il y aurait beaucoup à faire...

Oh oui  j'ai été un peu sidéré et surpris des résultats obtenu (moi qui suis assez méthodique et soucieux de la productivité (on ne se refait pas )   Il ne reflechissent pas trop pour la suite des travaux  c'est pour ca que j'aimerais amener ma contribution afin de les aider. Mais c'est tres complique  ils vous disent toujours oui mais n'en font qu'a leurs têtes ils restent sur leurs acquis et c'est vraiment dommage. Un exemple. On a une fondation de clotures de 150 m linéaire ainsi que celles de la maison. On a voulu acheter une bétonnière pour sue ca aille plus vite et surtout moins fatiguant et ben ils n'ont pas voulu prétextant que le gars charge de la bétonniere pourrais s'endormir.Dans ces conditions comment faire  il y a un potentiel énorme surtout qu'il y a des constructions partout. Ils sont entrain d'exploser   Ah pour s'arrêter 2 fois par jour pour leurs merienda   La ils sont champions surtout ne rien changer a ca ils ne reviennent plus bosser  lendemain. C'est vrai qu'on n'est pas habitue a ca en ayant eu une entreprise pendant plus de 25 ans. C'est vraiment dommage ils ont tout a y gagner mais que voulez vous c'est leurs culture que je respecte

Qui a raison dans cette histoire, les stressés occidentaux ou le "m'en foutre" philippins.

Un bétonnière = productivité donc plus d'efforts pour le maçon mais aussi un ou deux emplois de moins (sachant que les "helpers" sont souvent ses enfants, donc des salaires de plus pour la famille et des formations sur le tas de moins)
Vue du côté patron, il est assez simple de comparer l'amortissement d'une bétonnière avec 2 servants (la solution d'un seul servant n'est pas acceptable pour les Pinoys), ou l'embauche de 4 helpers et l'achat de 4 pelles.
Au fait, j'ai un perforateur burineur et un niveau laser rotatif à vendre dans un état quasiment neuf. Après une courte période d'essais, mes ouvriers ont préférés reprendre le clou à béton sur tuyau de PVC et le petit tuyau rempli d'eau. C'est moins rapide, c'est moins précis, mais ça, ils les maîtrisent et préfèrent que mon argent rempli leurs poches que celles du magasin de bricolage.

Je pense que, contrairement à vous, ils n'ont rien à gagner à vouloir copier notre modèle. La productivité est avant tout un concept de propriétaire qui veut plus et plus vite. Si elle est bonne pour le patron, elle peut se révéler néfaste pour l'employé. Pourquoi vouloir exporter nos stress ?
Enfin, une petite question de mon cru : Savez vous reconnaître qui est le "foreman" sur un chantier ? Réponse : c'est simple, c'est celui qui dort ou joue avec son téléphone.
Vous l'aurez compris, sans implication du chef de chantier, pas de productivité. J'ai essayé un jour d'intégrer une prime de productivité dans la rémunération du chef de chantier et de constituer des équipes avec un bonus pour celle qui présentait le meilleur ratio qualité/ production. Ce fut un fiasco ; personne n'a compris, personne n'a adhéré et j'ai perdu plus de la moitié de mes équipes. Ma seule volonté était de reconnaitre les bons ouvriers en les payant plus !
Remarquez: essayez de faire la même chose avec nos fonctionnaires français !

Vous avez entierement raison  mais j'ai du mal a m'adapter  mais je serais bien oblige de m'adapter  j'ai fait construire deja un petit pied a terre du cote de Dingalan j'ai deja eu un avant gout de ces methodes j'ai change 3 fois de workers sur un petit chantier   J'ai ete oblige de faire les finitions moi meme
C'est tres complique quand on a ete habitue toute sa vie de travailler suivant une logique normale  (enfin je le pose la question maintenant si c'est nous ou eux qui ont raison) et de revenir dans le passe

D'un côté les occidentaux stressé et productifs, d'un autre côté les Pinoys qui aime le fare niente. J'ai un peut l'impression qu'il n'y a pas de juste millieux.
Quand je regarde les autres pays asiatique qui me semble ont bien progressé, j'ai l'impression que les Philippines sont à la traîne...

C'est tres complique quand on a ete habitue toute sa vie de travailler suivant une logique normale  (enfin je le pose la question maintenant si c'est nous ou eux qui ont raison) et de revenir dans le passe


Quand je reguarde les pinoys en général, j'ai l'impression qui vont chercher compliquer quand ils peuvent faire simple  :unsure

Avec quelques heures d'avance, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2018, et au plaisir de vous lire l'année prochaine  :one

Venez vivre quelque temps a Metro Manille et vous verrez que les Philippins qui vont bosser sont aussi stresses que le gars qui va bosser en region parisienne. C'est sans doute moins visible a premiere vue car les Philippins ont tendance a garder le sourire meme dans l'adversite !

Bonne annee a vous aussi !

Je pense que le contexe n'est pas le meme en ville qu'en province . C'est la jungle en ville  et c'est deja stressant

Pour les gens du bâtiment, j'ai quand même assisté à la construction d'une école haut de gamme avec un échafaudage en bois posé sur les trous fait dans les briques, les ouvriers travaillant pieds nus sur 15 cm de planches en bois ayant servi plus de 10 fois... la seule fois où j'avais vu ce type d'ouvrage, c'était pour la construction des châteaux forts en France. Mais bon, ils ont l'air content. J'ai fait faire tout l'intérieur de ma maison en hardieflex, ca rend pas mal mais l'entrepreneur, payé pratiquement au jour le jour (sans ma présence) travaillait de plus en plus lentement et facturait des boîtes de rivets à 700P avec factures trafiquées (ca coûte la moitié), rivets que je n'ai jamais retrouvé dans la maison. Je ne parle même pas des objets cassés ou volés... C'est compliqué de suivre un chantier ici. Ce qui est amusant, c'est quand tu demandes : et ça, vous savez faire ? Ils répondent toujours oui ! Rires...

Faut vraiment aimer vivre dans les villes,je supportes 2-3 jours max!Partout,meme en France...

Je reconnais beaucoup de choses lorsque je lis vos commentaires. Mais ne croyez pas qu'ils sont réfractaires au progrès, il y en a toujours certains qui sortent do lot. En général c'est vrai que le nouvel outillage ou la nouvelle méthode leur fait peur, parce qu'ils aiment bien faire ce qu'ils ont toujours fait car ils pensent que au moins ils n'auront pas le reproche que c'est mal fait. Il y a une chose que j'ai constaté, c'est qu'un nouvel outil leur font peur ! Pourquoi ? je pense qu'ils ont la trouille de mal s'en servir et éventuellement le casser où l'abîmer et donc ils fuient cette responsabilité. Une bétonnière chez nous c'est très classique et relativement peu cher, mais pour eux c'est quelque chose qui doit coûter très cher et ils ont trop peur de mal s'en servir et de la casser. Par contre si tu es à côté de ta bétonnière et que c'est toi qui la fait tourner, ils seront ravis. Ils ont besoin de temps ...
C'est vrai dans tous les domaines, j'ai payé un réchaud à gaz à ma belle mère qui cuisinait dans sa cheminée au feu de bois, un an après le réchaud était toujours dans son carton bien à l'abri...ma femme m'a expliqué qu'elle a peur de l'utiliser en craignant qu'elle me froisse en l'ayant abimé. C'est quelque chose de tout simple pour nous, mais on avait fait l'erreur de lui refiler le paquet sans lui faire plusieurs démonstrations pour l'utiliser.
Les jeunes qui sortent de formation sont capables qu'ils savent faire aussi bien que partout ailleurs. S'il y a bien une chose qui m'agace dans ce pays c'est la lenteur et la nonchalance, particulièrement si vous allez dans un petit hôtel restaurant en province.
Il m'est arrivé d'attendre plus d'une heure pour deux œufs au plat pour le petit déjeuner alors que nous étions les seuls clients et avec deux personnes en cuisine.
Par contre vous allez dans un hôtel luxueux, vous avez un personnel au top, très réactif et au petits soins avec leurs clients. Avec une bonne formation et un bon encadrement, il y en a beaucoup qui ont acquis un savoir faire!
Mais bon...je dois avouer que ce qui me plaît beaucoup dans ce pays c'est ce contraste, j'aime les Philippines. Je ne veux surtout pas les changer, mais les aider si je peux.

Je souhaite à tous une très bonne nouvelle année !

Les Philippins ne sont pas lents, il faut les vour sur les petites routes, ils sont très rapides ! Rires...

Sir Ramgoolam, premier ministre de l'île Maurice disait dans les années 1970, comparant la Réunion, avec son énorme stock de chômeurs assistés et son pays, dynamique et sans chômeurs:
"Là où vous mettez une pelleteuse, vous donnez du travail à son conducteur, mais vous enlevez le travail de vingt hommes qui font vivre 80 personnes autour d'eux"

Le paradoxe de la bétonnière aux Philippines n'est donc pas un phénomène nouveau...