Enseigner au Québec

Bonjour,
Je suis un peu en mode réflexion vu qu'il est fort possible que je puisse enfin partir cette année :) et pour moi il était clair depuis le moment que j'avais entamé la procédure, que je reprendrais mes études.
surtout que niveau boulot j'aimerais faire une reconversion, après 10 ans à faire ce que je fais actuellement. j'ai vraiment besoin de faire autre chose.
et je suis vraiment tentée par un baccalauréat en enseignement secondaire option français, mais je me demande si le marché de l'emploi est assez ouvert, j'hésite vraiment entre ce baccalauréat et un autre... mais celui là me tente plus, seulement qu'en généralement je jette un oeil sur la tendance des offres d'emploi dans la ville (trois-rivières) ou j'aimerais m'installer je ne vois presque jamais d'offres concernant l'enseignement. Bien sur il est fort possible que je ne cherche pas comme il faut, j'aimerais juste pouvoir être un peu rassurée sur la possibilité de trouver un boulot dans ce domaine après les études ... pour que je fasse un bon choix par rapport au baccalauréat que j'aimerais faire.
Donc si vous avez des estimations etc je suis preneuse.
merci

Si j'en crois mes nombreux collègues du Québec, il y a des postes en enseignement dans la province mais un nouveau diplômé doit passer par plusieurs années d'attente à faire des remplacements et à se faire apprécier des directions d'école avant de décrocher un poste permanent. Du coup les postes disponibles sont surtout affichés en interne au sein des commissions scolaires et seuls ceux qui sont dans le circuit (profs titulaires ou remplaçants) sont susceptibles d'être pris. C'est la même chose dans les provinces anglophones pour le système anglais. Si vous voulez un poste plus rapidement après vos études il vous faudra essayer les écoles francophones hors Québec car la demande y est plus grande mais même là, il est possible qu'on vous demande une période à faire des remplacements d'abord. Les directions d'école n'aiment pas recruter quelqu'un qu'ils n'ont jamais vu à l'oeuvre car une fois qu'un prof est recruté, c'est difficile de le renvoyer en cours d'année et s'il est mauvais ce sont les élèves qui en paient le prix pendant au moins 1 an. J'ai du une seule fois dans ma carrière aider à monter un dossier de rupture de contrat en cours d'année et ça a été compliqué. Donc tout ça pour dire qu'il faut faire ses preuves et avoir de bonnes références avant d'avoir un poste.

Merci pour ta réponse ...
Je comprends le besoin de faire ses preuves avant de trouver une place permanente, mais est ce que c'est quand même évident de trouver des places comme remplaçant ?
c'est vrai qu'être remplaçant durant plusieurs années fait peur quand même ...
enfin merci ça me permet de mieux réfléchir à mon choix

Oui il y a du travail en remplacement, tout prof absent doit être remplacé, on ne peut pas laisser une classe libre comme ça ou en salle d'étude pendant des heures comme j'ai vu faire en France. Il y a des remplacements longs termes comme un congé maternité, moyens termes comme par exemple 2 semaines ou 1 mois et bien sûr courts termes comme la journée ou la demi-journée. Ce n'est pas évident au début, surtout si vous tenez absolument à rester dans la même ville.
Avez-vous déjà une idée de l'université dans laquelle vous iriez? Est-ce qu'il faut que vous fassiez tout le bac depuis le début, c'est-à-dire 4 ans?

Salut,

J'ai un ami (français) qui est chargé de cours en français langue seconde. Depuis son arrivé au Québec, il se balade d'universités en universités et de cessions en cessions au gré des remplacements disponibles ET qu'on veut bien lui accorder. Le système fonctionne à la fois par connaissance et par ancienneté : plus vous remplacez, plus vous êtes connu, plus vous montez dans la liste.

Cela dit, au bout de 5 ans d'un tel régime et quand tu as une maison à payer, le stress fait son oeuvre. Il a donc cherché un poste plus permanent, qu'il a finit par trouver dans un CEGEP. Il commence d'ailleurs au moment au j'écris ces lignes. Mais comme il me l'a dit lui-même, ici le mot « permanent » est tout relatif.

C'est pour ça que c'est mieux d'arriver au Canada sans idée fixe de l'endroit où on veut s'installer. Pour avoir un contrat permanent rapidement il vaut mieux être mobile. On peut avoir un but global (Trois-Rivières comme le désire Maddix) mais il faut être prêt à faire plusieurs années ailleurs avant de décrocher le contrat que l'on veut dans la ville de nos rêves. Mais ce n'est pas plus mal car parfois on finit par découvrir mieux que l'endroit précédemment convoité.

Oui j'ai choisi l'université de trois-rivières et je compte faire les 4 ans. Il est vrai qu'au départ je pensais pouvoir rester dans la même ville mais je me rends de plus en plus compte que si après je ne trouve pas du travail il faudra bien penser à aller ailleurs ...

Si vous faîtes vos études dans la ville même cela augmente vos chances de trouver des contacts plus rapidement. Par exemple vous ferez vos stages dans des écoles locales et ce sera probablement le moment crucial de vos études. Durant les stages n'hésitez pas à parler avec la direction, à vous faire bien voir, à coopérer pleinement etc..etc.. si ça marche bien vous serez appelée pour faire des remplacements dans ces écoles une fois diplômée.

Au départ je voulais vous conseiller l'université d'Ottawa qui propose un programme accéléré en 2 ans pour ceux qui ont déjà une licence (ou un bac) dans un autre domaine. Mais à Trois-Rivière même vous aurez un pied dans le bateau.

L'idée de faire le programme en deux ans semble géniale, je vais quand même regarder. Mais je croyais que j'étais tenue de m'installer au QUEBEC pour un premier temps ? Je vais quand même regarder ce que propose l'université ottawa...

p.s: c'est vrai que 3R ça été un gros coup de coeur :)

Maddix a écrit:

L'idée de faire le programme en deux ans semble géniale, je vais quand même regarder. Mais je croyais que j'étais tenue de m'installer au QUEBEC pour un premier temps ? Je vais quand même regarder ce que propose l'université ottawa...

p.s: c'est vrai que 3R ça été un gros coup de coeur :)


Tu peux vivre à gatineau et aller à l'université d'ottawa... l'un n'empêche pas l'autre.

@ pigkiller  ah d'accord merci ...

ça va me permettre de mieux m'informer.

J'ai obtenu ma résidence permanente 5 ans après être venu au Canada. Auparavant j'étais entre permis ouvert, permis d'étude et AMT (avis marché du travail). Je suis passé par la sélection du Québec car c'est la province qui me donnait le plus de points mais je n'y ai jamais vécu. Je me souviens que le jour de la validation, je me suis rendu à une frontière perdue entre l'Alberta et les États-Unis et je disais au douanier Canadien : "oui oui, dès que vous tamponnez ma RP je déménage au Québec." Mais en réalité on est libre de se déplacer où on veut au Canada.

smaynill a écrit:

je me suis rendu à une frontière perdue entre l'Alberta et les États-Unis et je disais au douanier Canadien : "oui oui, dès que vous tamponnez ma RP je déménage au Québec." Mais en réalité on est libre de se déplacer où on veut au Canada.


:D

Mouai il y a aussi une question morale à se poser quand tu passes par un programme d'immigration avec des quotas en sachant très bien ne jamais y vivre! Certaines personnes attendent un csq pendant plus de 5 ans alors que quand on a une morale élastique (tu savais très bien que tu n'iras jamais au Québec !) on prend une place qui aurait pu être profitable à une autre personne juste par intérêt personnel!

Tant que je suis dans la légalité je ne me pose pas souvent de questions de moralité. Je n'irai jamais réclamer le chômage en France alors que je travaille au Canada. Mais si je peux ouvrir un compte offshore, le déclarer et payer moins d'impôts, je le ferai. C'est à la loi de limiter mon intérêt personnel et si les lois durcissent je ne conteste pas, je ne manifeste pas au pire je change d'endroit. Il y a obligation morale de vivre dans la province de sélection mais pas légale car la charte elle-même garantie le libre déplacement dans le pays.

Je te parle pas de l'ogligation de resider ou non mais de faire une demande par un programme avec des quotas alors que tu sais volontairement que tu ne vas pas y aller... Et de ce fait prendre une place inutilement.

Oui j'ai compris, et comme je te dis ça ne me pose pas vraiment de problème. "prendre une place inutile" est une question de point de vue. Je comprends ton point de vue et on peut effectivement le voir comme ça mais à mon sens, ce n'est pas inutile pour la province où je réside ni même pour le fédéral et encore moins pour mon propre cas. C'est totalement inutile pour la province du Québec par contre. Quant à la personne à qui "j'ai volé une place" c'est le principe même des quotas. Il y a des critères à remplir, certains sont pris et d'autres non. C'est vrai que je n'ai jamais songé aller au Québec. Pire, le Québec (et les Maritimes) est la dernière province où j'aurais voulu aller mais c'est elle qui me donnait le plus de points juste parce que je parle français. En revanche, c'est l'Ontario et l'Alberta qui me proposaient les meilleurs conditions de travail parce que je parle français.

C'est un peu comme mon rapport à la France. Beaucoup m'ont déjà dit que mon parcours était immoral en France. Car j'y suis allé pour mon lycée et je passe donc les 3 ans de résidence nécessaires pour être éligible à l'université gratuite. Je fais mes études et je finis par partir juste après car le Canada propose de meilleures conditions d'emploi. Je ne veux pas avoir l'air cynique ou quoi, rien de tout cela n'est calculé dans un esprit de profiter d'un système, mon objectif était juste de m'en sortir et je m'appuyais sur toutes les ressources à ma disposition.