Développer son réseau social au Burkina Faso

Bonjour à toutes et à tous,

S'expatrier au Burkina Faso, c'est aussi quitter sa famille et ses amis. Il apparaît alors important de pouvoir se créer rapidement un nouveau cercle de connaissances.

Comment faire pour se constituer un réseau social au Burkina Faso ? Où et comment rencontrer du monde ?

Est-il facile d'aller vers la population locale ? Quelles sont les spécificités culturelles à prendre en compte ?

Partagez vos conseils et votre expérience !

Merci d'avance,

Christine

Bonjour,
Au Faso, rien de plus facile que d'établir de la relation sociale, aisé d'avoir un réseau de connaissances, pas bien compliqué de se faire une poignée de copains, par contre, pour ce qui est de construire des amitiés véritables...
Bien évidemment, ça passe par la confiance et les premières expériences malheureuses au Burkina, nous conduisent irrémédiablement à un surcroit de défiance.
Mais bon, ce n'est évident nulle part sur le globe, en tous cas, ça prend du temps et exige de vivre ensemble le bon comme la galère.
Quant-à la stratégie, pour ce qui me concerne, au début j'ai payé des bières, mais depuis quelques années, j'en vends.

ce que j'ai pu remarquer c'est qu'à Ouaga la grande majorité des occidentaux, qu'ils soient miniers, volontaires, expat ou autres s'intègrent d'abord dans des réseaux occidentaux. assez logique d'ailleurs, car simple à faire, pour autant que l'on dispose des moyens financiers pour tenir la route et que l'on montre patte blanche (au sens propre comme au figuré). une porte d entrée est de commencer par participer aux activités des centres culturels occidentaux (institut français, institut Goethe etc) , aux diverses soirées et spectacles culturels proposés principalement  dans la zone centre-ville / zone du Bois et alentours, à participer aux diverses activités et associations populaires parmi les occidentaux.... , l'on y rencontre des étrangers qui ont souvent  beaucoup voyagé, et il y a également des burkinabè mais qui en général sont soit assez aisés, soit qui ont fait mbengue avant, ou bien qui ont un profil plutôt musicien / artistique / mode (je grossis un peu le trait mais c'est pas mal ca).
c'est un milieu toutefois qui reste à part du reste de la ville, avec ses propres codes et spécificités,  même si il n'y a pas de frontières clairement établies avec les autres milieux ouagalais ....et ou l'on aussi trouve facilement des gens qui sont la par intérêt.

sinon pour ce qui est de la "population locale" bon, oui c'est facile de parler avec les gens dans la rue ou au maquis, ce n'est pas pour autant que c'est comme ca que l'on va se faire des potes. meme si ca peut arriver. perso à Ouaga les gens que je croise au hasard dehors (homme comme femme) on peut causer sans problème mais si c'est pour échanger les contact en général je vais les fermer systématiquement. peut etre que c'est plus un truc de mec d'ailleurs?
pour le côté relations personnelles,  j'ai rencontré beaucoup d'amis d'amis, beaucoup de monde par la diaspora burkinabè et leurs relations, et aussi par les réseaux sociaux dont certains sont devenus de tres bons amis avec le temps. J'évite autant que possible d'intégrer dans mon réseau amical collègues et relations professionnelle, et je pense aussi que le fait de fréquenter seule (surtout pas en couple!) des milieux ou j'étais la seule occidentale m' a beaucoup facilité les choses en termes d'intégration.

et puis ah oui, spécificité culturelle, si on t'invite individuellement, ne pas chercher à payer l'addition, surtout si tu es une femme. à l'inverse, si tu invites un ami /une amie a prendre un verre ou à manger, c'est sous entendu que c'est toi qui vas payer le repas et la boisson pour vous deux, au moins au premier round. Ensuite en fonction du degré d'amitié et de connaissance il y a des nuances bien sur, et en fonction du contexte (exemple tu appelles ton ami tu lui demandes sa position il est installé dans tel maquis ou tel coin, si tu le rejoins la c'est chacun qui gère sa facture en général);  et les choses fonctionnent différemment quand il y a des sorties, invitations ou activités de groupes (système de cotisation, etc.)

Je ne "m'intègre" pas aux groupes des Occidentaux, mais au contraire, je plonge avec délices dans la population très attachante du pays.
Les contacts sur Facebook...
Je contacte ceux que je voudrai croiser, et ce n'est que du bonheur!
C'est ainsi que j'ai des jeunes dynamiques autour de moi, qui me pilotent à moto pour mes déplacements, et qui sont de bon conseil pour tout ce que j'ai à faire!
Mais pas seulement des Jeunes, j'ai fait des rencontres (à partir de Facebook) formidables, et j'ai donc un bon réseau de personnes de jobs et de villes/ villages divers.
Mais j'ai l'esprit de l'aventure depuis toujours, donc no problem pour moi...
Soyez audacieux, allez vers les autres, les Burkinabés sont des gens simples et chaleureux!
I love Burkina tellement!

Pour nous les Canadiens venant du Québec, contrairement à d'autres nationalité, nous ne venons pas en groupe et ne formons pas d'association non plus; nous sommes ici parce que nous voulons être avec les gens locaux... pour développer son réseau social, ça prend une grande ouverture qu'il est important d'avoir. Si on répète tout ce que nous vivons chez-nous, avec les mêmes gens que chez-nous, il est presque impossible de développer un réseau qui soit du Burkina. C'est un peu ce que je reproche aux gens de l'extérieur qui viennent au Canada; rester entre eux et ne pas se mêler à nous; donc, pour moi, oui c'est le secteur minier qui m'a attiré ici en premier, mais après j'ai développé un amour du pays et des gens qui m'entourent aussi. Mes amis sont Burkinabé.
Je suis ici, parce que j'aime les gens d'ici, et je veux travailler avec les gens d'ici!!

Oui, c'est très facile!!

Merci pour ta réponse Tardifd25!
C'est vraiment ça, connaître un pays!
Bravo, on se croisera sûrement à mon prochain séjour, qui sera sûrement mon installation au Burkina.
A bientôt donc!

humm...difficile de généraliser selon les nationalités, de ce que je connais du secteur minier ce n'est pas non plus très évident, et beaucoup de canadiens qui y travaillent ne s'intègrent pas non plus...au dela de la nationalité je me dis qu'il y a une véritable démarche personnelle derrière cela...

il y a également le fait d'être fait pour un pays ou pas. j'ai fais plus de 8 ans au canada et je n'ai jamais réussie à m'intégrée la bas, à comprendre la mentalité, à m'identifier à elle.  vraiment, ca m'a dépassée. j ai essayé mais ca n'accrochait pas du tout. si j'enlève les collègues de boulot, j'ai du me faire 4 ou 5 connaissances québécoises en  8 ans.... tous ceux que j'ai connu la bas sont immigrés, africains pour la plupart....tandis qu'au Burkina, le réseau, les connaissances, les amis, tous est toujours allé tout seul, bien que j'y ai passé beaucoup moins de temps si l'on totalise tous mes séjours sur place...je me sens tout a fait ouagalaise alors que je ne me suis jamais sentie Montréalaise... alors qu'il y a des gens pour qui c'est complètement l'inverse.

et paradoxalement, en étant blanc, lorsque tu dis que tu es Montréalais ca ne choque personne...lorsque tu dis que tu es Ouagalais, on te regarde souvent d'un air dubitatif....et les premiers a avoir ce type de  réaction ou de préjugés sont souvent les occidentaux eux memes.
quand tu dis que tu t'investis dans des actions citoyennes on pense que tu veux aider les gens, faire du social ou faire de l'humanitaire, quand tu dis que tu aimes la vie ici on pense que c'est à cause du confort ...quand tu dis que tu n'as ni job, ni projet associatif, ni histoire d'amour qui t'a fait venir et rester ici les gens comprennent encore et encore moins....ca en dit long sur les représentations des autres, occidentaux comme burkinabè...

et cela me fait dire qu il y a de véritables progrès qui restent à faire en matière de comment appréhender l'intégration de la part des occidentaux, au Burkina et en Afrique plus généralement, qui aille au delà des clichés classiques

à ce propos, je vous conseille l'article totalement génial d'Hélène Quashie - débuter sa carrière professionnelle en Afrique, disponible a 5 euros sur le site de Cairn.info

une des très rares et de plus très juste analyse sur l'intégration des occidentaux sur le continent....

." l intégration est un mot trompeur au final, d ailleurs c est un concept très franco-francais (les francais adorent se m*** l'esprit avec ca, en y mélangeant la question des origines etc), mais très honnetement pour les personnes qui évoluent a la base dans des milieu ou des parcours très multiculturel cela devient rapidement vide de sens "
Heu, LunaC, tu aimes bien jouer sur les mots, non? .

Je dirai plutôt Adaptation, car tout dépend de notre façon d'aborder les gens, les cultures, etc...

sisi kwiliga , clairement!, j'aime jongler avec tout ca, forcément, quand on t'envoies constamment des balles avec lesquelles s'amuser...origine, identité, accent, couleur..... ;-)

je n'ai pas de probleme d'intégration mais Je suis un peu casanière mais la j'ai envie de me faire des Amis.
Notons que je suis au bf depuis deux ans.
Comment procéder
Bien à vous
Jess