Expatriation en famille au Chili

Bonjour à toutes et à tous,

Une expatriation à plusieurs nécessite une plus grande préparation.

Quels éléments doit-on prendre en compte lorsque l'on s'expatrie en famille au Chili ? Quels défis avez-vous dû relever ? Vos enfants se sont-ils facilement adaptés à leur nouvel environnement ?

Quelle est, selon vous, la recette d'une expatriation réussie en famille ?

Merci d'avance de bien vouloir partager votre expérience,

Bhavna

Sauf miracle et diversification de l'économie, le futur du Chili se dessine particulièrement incertain, voire sombre. Les défis à venir ne sont donc pas les mêmes que ceux du passé et il est bien difficile de conseiller des expatriations sans prendre le risque de tromper des espoirs ou des rêves.

Coté scolarité, pas génial : tout est business, même les écoles municipales ou d'État... et sans aucune garantie de qualité. Les écoliers et étudiants se battent depuis 10 ans pour que ça change. À force de manifs sous le président Piñera ils ont usés 8 ministres de l'éducation en 4 ans mais sans rien obtenir ; la présidente Bachelet essaie de mettre en place un mécanisme de prise en charge avec d'énormes résistances de l'enseignement privé. La mise en place d'un organisme de certification des diplomes a débouché sur un gros scandale de corruption en 2013, l'État a voulu fermer l'université privée qui avait "acheté" ses certifications, mais les 12 000 étudiants qui avaient payé 10000 euros de frais de scolarité pendant 5 ans n'étaient pas d'accord...
Le principal problème n'est pas seulement le prix (de 100 à 300 euros mensuels pas élève pour le primaire, par exemple) mais le comportement issu du business : comme les parents payent cher, ils estiment que leurs enfants ont droit à des bonnes notes ; donc soit les profs donnent des bonnes notes à tous, soit ils se font engueuler.... donc parfois le prof fait cours pendant que les élèves jouent à la play station et le prof ne dit rien (histoire vécue à l'alliance française de Viña)... Une amie chilienne, pourtant pas du tout religieuse, a  trouvé comme solution de mettre ses filles chez les bonnes soeurs salésiennes qui savent se faire respecter et enseignent la discipline !  Tout ceci a aussi pour résultat que souvent un chilien passé par ce système éducatif ne fait pas la différence entre un travail bien fait ou mal fait : pour lui, c'est fait et on doit le payer !
Il y a bien sûr beaucoup d'exceptions à ces généralités rapides, la situation est aussi variable selon les régions... Dans le sud allemand, c'est parait-il plus "sérieux"...
L'origine de tout cela est à chercher du coté de Pinochet, qui avait supprimé le ministère de l'éducation, viré (et expulsé) les 6000 enseignants et inscrit dans la constitution que tout chilien a le droit d'exercer le métier qui lui plait. Beaucoup d'écoles privées ont alors été créées ; si vous cherchez un diplôme d'océanographe facile à obtenir (mais coûteux), vous le trouverez surement... Vive le libéralisme ! A part çà le pays est magnifique, les chiliens souvent très accueillants, la vie pleine d'incertitude : vous avez toujours une chance sur deux d'avoir une bonne surprise et l'aventure vaut la peine d'être vécue !

Bonjour,

Pouvez-vous précisez svp?
Mon entreprise propose un poste d'expat au Chili (Santiago - Providencia) pour un minimum de 2 ans.
L'expérience me tente bien mais je me pose beaucoup de questions notamment sur les séismes, l'éducation (j'ai un enfant de 5 ans), la vie de bébé (j'ai un bébé de 5 mois)  ainsi que la sécurité.

Pouvez-vous partager votre expérience svp?

Merci d'avance.

VEN91

Bonjour,
concernant la sécurité, il n'y a pas trop de pbs, notament certains quartiers où tu vivras ss doute si vous venez vous installer ici. Les Chiliens sont sympathiques.
Pour la scolarité, il y a l'école française, lycée Antoine de St Exupéry dans le quartier de Vitacura (avec un autre site un peu à l'extèrieur de Santiago mais transport en bus pour les enfants) où l'accueil est très sympa (ensuite je ne peux pas trop en dire quant à la qualité car nous arrivons juste...) et les familles semblent satisfaites.
Pour les bb, on trouve tt ce qu'il faut et il y a des jardins pour enfants mais je ne sais pas à partir de quel âge ils les prennent. Bcp ont aussi des nanas (nounous) à domicile.
Santiago est une grande ville mais avec des parcs; où l'on peut circuler en voiture, bus, métro, vélo...
Concernant les séismes, les bâtiments sont conçus pour et à moins d'un véritable tremblement de terre, il n'y a pas de soucis.
Ce n'est pas ma première expatriation et je pense que c'est une belle destination ;-)
Bonne chance!!
Patricia

D'accord avec Patou19 sur la vie à Santiago. J'ajouterai que vos conditions d'expat ont l'air bien cool, vivre au Chili en tant que salarié étranger dans la capitale, où vous retrouverez la majeure partie de votre confort français, est une superbe opportunité !
Nous, on a émigré tout seuls  avec nos petites valises, on a créé notre activité  et on s'est débrouillé grâce aux amis chiliens que nous nous sommes faits sur place...
Reste la question des séismes. C'est une sacrée expérience et on ne s'y habitue jamais. Nous avons vécu le dernier terremoto important, celui de 2010, à Valparaiso. Peu de dégâts chez nous, la maison en adobe (colombages et terre crue) avait été bien rénovée et elle a donc bien résisté, rien de grâve à part des fissures dans le plâtre.... Mais dans le voisinage plusieurs maisons du même type ont perdu leur façade, cela fait bizarre, comme une maison de poupée géante avec chaque pièce à la vue de tous... A Santiago, plusieurs ponts du périf sont tombés, heureusement peu de voitures avec, il était 4 heures du matin. L'aéroport est resté fermé quelques jours, puis a rouvert et les formalités se passaient dans des tentes en attendant que l'aérogare soit déblayée. La majorité des victimes ont péri dans le tsunami qui a balayé des villages de la cote. La plupart des immeubles en béton résistent, les constructeurs chiliens ont l'expérience d'un séisme majeur tous les 20-30 ans...
Depuis le séisme, lorsque l'on ressent un "temblor", un  des frémissements du sol qui durent quelques secondes et qui ont lieu de temps en temps, on se dit "est-ce que ça recommence ?" et dans les lieux publics, comme les supermarchés, tout le monde s'arrête, se regarde, et on attend...