Votre expérience du choc culturel au Cambodge

BERDMOREI a écrit:

Bonsoir.
Il est 23h45.  A KEP a cette heure tardive,j ai pas tres loin de chez moi.....sans savoir vraiment d ou cela vient..... un KARAOKE qui braille....la Culture au Cambodge aujourd hui......


voilà, on s'approche déjà un peu plus de la réalité de cette "culture" khmer...

Quand je suis allé visiter la France la première fois ont m'a amené au crazy horse. Je me suis dis non ce n'est pas ça la culture française. Au moins je sais distinguées le superficiel et le vrai. Allons, messieurs un peu de jujottes. Les visites spirituelles n'a jamais nuies à personne au contraire vous profiterait bien mieux que tout le reste de bas niveaux.

C'etait sacre en Europe il y a 50 aussi. Les temps changes et les Asiatiques s'adaptent tres vites au changement...
Sacre est un bien grand mot.

Une chose que nous les occidentaux avons trop l'habitude de faire-"C' EST GENERALISER"-
ARRETER DE METTRE TOUT LE MONDE DANS LE MEME PANIER...

Laissez moi vous conter une belle histoire; Celle des Expatriés au Cambodge. Certains riront, d'autres pleureront; mais il y a beaucoup de vérités dans mon récit, même si parfois il est enjolivé. Je me suis inspiré pour beaucoup, du livre de Frédéric Amat "La drôle de vie des expatriés au Cambodge"

Après de longues semaines sur les pistes et chemins, je revenais à Sihanoukville pour un repos bien mérité, les yeux remplis de merveilles à ne partager uniquement qu'entre amis. Et je retrouvais la communauté française des expatriés, c'est Expats' exaltés à la recherche de l'eldorado. Une des principales causes de l'exaltation joyeuse qui soulève l'Expat' en Asie, c'est qu'ils ne sont pas synchrone à la douleur ambiante, comme détaché de la compassion, elle ne fait rien vibrer en eux, elle n'envoie pas de rayons noirs... Alors ils se disent : pays heureux, pays de plénitude, pays sans ombre ! Mais viennent les temps durs et les ombres aussi !
Pour ceux qui parlent la langue de ces pauvres diables, et pour ceux qui s'initient à leurs souffrances, ils retrouvent la misère universelle, et c'en est fini de cette orgueilleuse attitude occidentale...
Les "Expats'", pour la majorité des français, des australiens  ou des russes, se répartissent, principalement,  entre les quatre grandes villes : Phnom Penh - La Capitale -; Siem Reap – La Majestueuse Angkor ; - Sihanoukville - La Balnéaire -; Battambang - La Coloniale -, et quelques uns vont au bout du monde. Deux petites communautés de français expatriés vivent à Kep ou Kampot, mais là nous rencontrons beaucoup de gens bien intégrés, sans histoire, même si parfois leurs affaires ne réussissent pas.
Alors ces Expats' ont posé leurs valises, le temps de flamber leurs dernières économies ou celle de leur grand-mère dans je ne sais quelle affaire miraculeuse. Mais une poignée est morte de trop attendre le touriste, de trop fumer et d'un trop plein de whisky local. Les plus heureux sont les retraités, qui mènent une vie paisible dans leurs maisonnettes, entouré de quelques copains ou amis de passages. Les affaires des Expats' ont une durée de vie relativement courte, maximum 18 mois pour les plus chanceux. Elles s'achètent et se revendent sans arrêt, seules les têtes changent.
Bien sûr il y a des exceptions pour confirmer la règle, mais là ce ne sont plus les économies de grand-mère qui sont investies, mais un bon million de dollars. Ceux-là se partagent les grands commerces et le marché des voyageurs individuels, ils sont établis depuis longtemps et leurs affaires sont prospères, mais ils se comptent sur les doigts de la main d'un lépreux.
À Sihanoukville, on joue chaque jour, à guichet fermé, un remake des "Misérables", avec sa faune, ses bars, et restaurants bringuebalants soutenus par les cuisses de très jeunes filles légères, souvent entourées d'une fumée que la législation réprouve. De nouveaux arrivants pleins d'optimisme, persuadés de réussir là où les autres ont échoués, côtoient les déçus, la valise sous le bras, et sans le sou pour un billet de retour.
En général, la communauté des expatriés francophones de Sihanoukville s'apparente trop souvent à un groupe de vieux loup de mer, toujours fâchés les uns avec les autres, manifestement fauchés, regroupés malgré eux sur une île après le naufrage de leur vie. Drôle de ville tout de même, avec tous ces Expats' ! On arrive, on part; on part, on arrive, et l'hôpital comme régulateur du mouvement !
A Siem Reap, le panorama est tout autre, de quelques milliers de touristes à la réouverture des frontières, en 1994, à plusieurs millions en 2014, cette petite bourgade a été emportée par le choc d'un tourisme de masse. Les devises, apportées dans les bagages visiteurs et semées aux quatre vents, ont permis à une classe moyenne cambodgienne d'émerger. Les Expats' ont bien tenté leur chance, dans l'industrie du touristique, mais ils ne font pas le poids face aux chinois, coréens, et riches cambodgiens qui dominent le marché.
Là aussi, les Expats' se retrouvent derrière leur bar ou devant celui du voisin, dans leur restaurant ou attablé chez leurs confrères, avec les mêmes vicissitudes. Le Baraing de Siem Reap est généralement à mi-chemin entre celui de Phnom Penh et celui qui peuple le littoral de Sihanoukville; pas assez riche ou trop solitaire pour rentrer dans la catégorie des patrons, trop bien éduqué et pas assez pauvre pour sombrer dans la déchéance. Mais il n'est pas arrivé là par hasard, il a personnellement choisi de s'installer dans ce village transformé en grande ville.
À Battambang, on croise surtout des Expats' mariés à des Khmères, qui ont un petit business local, tenu par la famille cambodgienne, et qui réussissent à tirer leur épingle du jeu. Ils font partie des Baraings du bout du monde, dignes héritiers des colons, que l'on trouve également dans les villages et provinces reculées (Kep, Kampot, Prey Veng, Sen Morodome...) Ces Baraings du bout du monde, sont les seuls à ne pas profiter de la misère, à ne pas vivre sur elle, mais à vivre à ses côtés. Ce sont souvent des personnes, fuyant les turpitudes des grandes villes. Ils peuvent tenir une auberge, un bistrot, une ferme avec leur épouse Khmère, cultiver les fruits du dragon ou élever des cochons, mais fréquemment ils font en plus de l'humanitaire. Ce sont eux qui sauvent l'image décadente de l'homo humanitarus Phnompenhois, accroché à son Land Rover climatisé pour n'arpenter que du bitume comme une bernique bronzant sur un rocher humide.
Ces Baraings du bout du monde sont des personnages que l'on croise parfois, mais trop rarement, dans un bistrot d'une grande ville. Et c'est uniquement lorsqu'ils sont parvenus à économiser quelques dollars pour parcourir à l'arrière d'une moto les 5 heures qui séparent leur cahute de la civilisation.
Ces Baraings du bout du monde n'ont pas de 4x4 alors qu'ils seraient les seuls à en avoir véritablement besoin. Ils s'en fiche, ils ne sont pas forcément idéaliste. Ils sont très souvent diplômés universitaires, toujours bien dans leurs tongs et avec leur Krama, vêtu d'un short et d'une chemisette. Ils savent qu'ils ne sauveront plus ce monde-là, mais ils désirent apporter avec convictions leur aide dans cet océan de catastrophes.
Vivre dans les régions inhospitalières, parfois minées et impaludées, n'était pas forcément ce à quoi ces Expats' pensaient en débarquant à l'aéroport de Pochentong, Mais ils s'y sont fait, ou presque. Dans leur maison de bois et de palmes, ils mènent une existence d'ascète. Internet et son haut débit est un doux rêve qu'ils caressent parfois en regardant la lune briller à travers les interstices des feuilles de chaume au-dessus de leur moustiquaire. Ils cumulent parfois plusieurs maladies aux noms évocateurs d'époques révolues, comme le choléra, la typhoïde, et bien entendu le paludisme. Ils parlent Khmer couramment, le lisent et l'écrivent, fument du tabac infecte que l'on trouve que dans leur coin de jungle.
Ils adorent ce qu'ils font et parlent mieux que quiconque du Cambodge et de ses habitants.
La manière dont ils décrivent une tranche de vie traditionnelle, dont ils évoquent le mélange de beauté et de dureté qui émanent de la rizière, font de ces Baraings un peu particuliers des narrateurs fascinants ; les derniers acteurs et spectateurs d'un monde qui l'est tout autant.
Mais l'Expat' ne vit pas seulement au Cambodge parmi les Khmers, il évolue en vase clos dans un monde où gravitent d'autres expatriés. Il est pareil à  une comète qui traverse l'univers cambodgien, un univers qui lui reste extérieur, où il souhaite malgré tout faire fortune.
Beaucoup d'Expats' ne comprennent pas les Khmers, et les critiquent au quotidien, des comportements jugés stupides par les occidentaux trouvent une certaine logique pour celui qui a appris à penser en Asiatique, même si apparemment c'est fait en dépit du bon sens. Les Asiatiques, et encore plus les Khmers, ne pensent pas comme les occidentaux, et par conséquent n'agissent pas comme nous.
Ce qui peut nous paraître stupide au premier abord, est loin d'être idiot. Et si l'on a la patience d'attendre, le résultat sera surprenant. Bien sûr, les cambodgiens font le minimum syndical, mais toujours avec astuces et faibles coûts. Avec deux vielles brocs, on fait du neuf, un peu comme nos grands-parents autrefois, avant qu'existe l'échange standard, lorsque un truc ne fonctionne plus.
Trop souvent, au lieu de tenter de comprendre les khmers, l'Expat' n'a de cesse de les critiquer. Car il analyse avec sa grille de lecture, façonnée par sa culture. Or le Cambodge est bien plus distant que les dix mille kilomètres qui le séparent de l'Occident. Tenter un décryptage avec ses propres repères d'étrangers, relève de la mission impossible. C'est pourtant l'erreur commise par beaucoup. Il est déjà difficile de comprendre la culture Khmère lorsque l'on parle la langue, mais combien de pseudos spécialistes du Cambodge, n'ont jamais fait l'effort d'apprendre le khmer ?
Et si l'on compare avec l'Europe c'est pas mieux. Regardez autour de vous ce que l'occident moderne fait comme ravages et méditez sur l'évolution de la race humaine depuis trente ans, aux profits des vautours "Financiers et Politiques" animés uniquement par la cupidité, Où sont passés les 30 glorieuses où la modernisation était au service de l'humain, maintenant nous avons les 30 piteuses où l'humain est au service de l'argent.
Et il y a les routards, ces fameux Backpackers, ces tour-du-mondistes à cinq dollars, leurs sacs-à-dos démesurés, bourrés de je ne sais trop quoi, vu qu'ils portent toujours les mêmes fringues sales et usés. Avec les Expats fauchés nous avons les routards sans le sous.
Or quelque part, le routard est le Christophe Colomb des temps modernes, la petite vérole du monde tranquille. Les Indiens vivaient heureux avant que la Santa-Maria ou la Mayflower débarque ses explorateurs, des temps modernes. Parce que ce voyageur, à première vue marginal, qui fuit la mondialisation, est en fait semblable à une abeille. Il trimbale des poussières de civilisation sur son dos. Partout où il passe, il déflore à jamais les lieux, les gens, et bouleverse l'ordre des choses.
Mais le routard est aussi un thermomètre, plus on en trouve, plus le pays avance dans la paix et s'adapte aux désirs des visiteurs, se transforme, se rattache au monde. Le Cambodge, embarcation restée trop longtemps à la dérive, sans capitaine, équipage épuisé par trop d'années de guerre, accueille l'arrivée de ces drôles d'explorateurs avec sourires et étonnements.
Ainsi les « Net Café », les « Free Wifi » etcétéra font leurs apparitions dans chaque bourgade équipée d'électricité, pour que ces reporters d'un autre genre puissent échanger leurs expériences douteuses, sur le meilleur massage du coin, avec quelques gâteries en sus, ou le Karaoké sympa, équipé de chambres sordides pour je ne sais quelles luxures.
Maintenant, le pays se relève, les aides abondent, et la fierté renaît. Mais le Khmer n'a pas besoin qu'on lui donne de leçons. Et ceux qui cherchent à imposer des pseudos modèles de développement, ne cherchent en fait qu'à développer leur propre compte bancaire !
On devrait obliger les étrangers à laisser leur complexe de supériorité, à la consigne de l'aéroport, bien rangé à côté de leur compassion, afin que, l'esprit ouvert et l'âme en paix, ils puissent comprendre le peuple de ce merveilleux royaume.

La misere est partout. Je vie a Londres depuis 30 et je vous garantie que je n'ai pas besoin de retourner en Indes pour voir des gens qui ont faim, sans abrit, et depourvu de securitee social.
Le monde est grand et nous creons nous meme notre environement.
Votre vision est triste et sombre.

Cher Xavier Elguedj

Venez au Cambodge, pour étudier la vie des Expats de chez nous et vous serez très surpris !

Malheureusement, comme vous le précisez, la misère se répand de plus en plus, même en Europe.

Cordialement  Krousar  (En Khmer = la famille)

Excellent Kroussar. Il y a aussi le point de vue de l'expat qui vit en symbiose avec une vie boudhiste khmer exemplaire. Ca c'est aussi interressant que le point de vue du Baraing colon (à nuancer) expat.

Je connais le pays, et y est sejournee par deux reprises et viens y habiter definitivement dans un mois.
Comme je le disais on cree son monde autour de soi.
Et la compation existe effectivement mais n'est certainement pas presente partout...

Joli Kroussar ..... un superbe portrait... quelques details manquent mais on s en passe... rare que je lise de si longs posts et je suis alle au bout du votre,,, merci!