Comment faire pour quitter Madagascar

Malala21 a écrit:

La question qui peut se poser est également pourquoi avoir quitté la France ? Pourquoi avoir choisi Madagascar ? Et maintenant pourquoi ne pas pouvoir ou ne pas avoir envie de rester ? Concernant la dernière interrogation, les réponses sont déjà nombreuses et plus ou moins fondées. A la déception se mêlent l'amertume et peut-être un brin de colère....


Les expats peuvent débarquer ici pour X raison, les miennes avaient déjà été expliquées. Ne serait-ce que pour une opportunité professionnelle.

Personnellement, je trouve mon compte à Mada, même si le pays est fatigant. Avoir un passeport qui permette de partir si ça se gâte offre aussi un certain confort de l'esprit.

Alors, je pourrai y construire ma vie même, en sachant que j'y aurai toujours un boulot au vue des compétences locales, que je pourrai toujours y vivre confortablement, et que malgré les années, je serai toujours un bo gosse ici  :cool:

Le problème viendrait du fait que je serai toujours un vahiny. J'en tire des avantages aussi, mais comment construire sa vie en sachant qu'on ne pourra jamais être propriétaire de sa maison (cela passe encore), mais surtout que n'importe quel haut fonctionnaire mal embouché pourrait un jour décidé de m'expulser sous n'importe quel prétexte fallacieux ?

Il y manque un minimum d'état de droit.

Bon, je connais assez bien le pays, les mœurs et les comportements à adopter, et le fait d'y travailler et de devoir y gagner de l'argent donne un cours accéléré à ce niveau.

Donc même en m'y plaisant, la question que je vais devoir trancher dans les deux ans à venir est :

- Dois-je y rester en sachant que je m'y plais aujourd'hui mais que demain cela risque de ne plus être le cas, ou que je sois obligé de quitter le pays pour X raison (chaos total, expulsion etc..) en sachant que le risque soit que je sois devenu totalement inadapté tant socialement que professionnellement à l'occident si tel évènement se produisait ?

- Dois-je préparer mon départ alors que je m'y plais et que j'y vis malgré tout bien,  ce qui est dommage, dans le but unique de ne pas y rester coincé si les choses tournaient (et le risque n'est pas nul loin de la)

Et une autre question que je me pose au cas ou je choisirai la première option. Que l'expérience que j'ai acquise à Mada ne soit pas valorisable en Europe est un fait si elle dure trop longtemps. Mais le sera-t-elle dans un autre pays d'Afrique ou autre ?

Les questions sont bien sur tout autre que pour quelqu'un qui y passe sa retraite et qui y aurait investit tout ou partie de ses économies...

1 ) pour ce qui est de la valorisation d'une expérience professionnelle à l'étranger, il a été déjà été fait remarquer fort justement sur ce site qu'elle n'est acceptée que pour un autre pays africain : on est catalogué au bout de quelques années dans le pays comme adapté à la mentalité africaine, et elle n'est pas transposable à un pays occidental.

2 ) pour ce qui est de la réadaptation à l'Europe après de nombreuses années passées dans un pays tropical, celui-là ou au autre, elle se révèle souvent très difficile, et pas seulement à cause du climat : mentalité, mode de vie sans compter la rupture avec la famille, les amis etc etc... Ce qui explique qu'on rencontre à Mada beaucoup de Français venant d'un pays africain ou "des îles". C'est le dilemme des immigrés en Europe. L'âge est un facteur clé.

3 ) quand à savoir si les vazahas seront rapatriés un jour comme leurs prédécesseurs ( Zaïre dans les années 80, Côte d'Ivoire récemment... ) il y a toutes les nuances de l'arc en ciel : très pessimistes ( Ray61 ), moyennement pessimistes ( moi ) optimistes ( dames patronnesses de la Croix Rouge ) et cons à la vue basse qui sont là pour l'alcool, les filles et autres acheteurs de pizzerias...
Si je suis moins pessimiste que Ray 61, c'est parce que je ne crois pas une explosion politique ou sociale : 2 000 ans de fihavanana ont fait des Malgaches un peuple juridiquement dompté. Je crois plutôt à une amplification du pourrissement constaté actuellement ( augmentation des actes de brigandage, enlèvement contre rançons, attaques à main armée, coupure de routes, dégradation de la situation sanitaire, perte de contrôle par l'état de secteurs entiers du territoire,  etc.. ). Le résultat final sera le même, les Occidentaux finiront par quitter le pays petit à petit.

@Goufy, C'est vrai que je suis probablement plus pessimiste ou que du moins, j'affiche plus ouvertement mes idées. En fait, j'ai le même pessimisme que Salsera, autre indépendante et manager de société, et tous deux, nous avons poussé sur le bouton "action" dans les premiers, probablement aussi, car nous avons davantage la possibilité de nous retourner et surtout l'expérience des relocalisations successives.

Je pense, par contre, que vous n'êtes probablement pas très loin de mon pessimisme, mais qu'il est encore un peu trop tôt, pour vous, de vous en convaincre vous-même, car cela vous amènerait inévitablement à devoir pousser également sur le même bouton "action". Mais comme vous le dites, il y a de grandes chances que vous le fassiez tôt ou tard, voire plus tôt que tard.

Comme le souligne Lord2laze, le problème, n'est pas vraiment le niveau de pessimisme (on peut en débattre longtemps), mais c'est surtout de savoir comment pousser sur le bouton, pour faire quoi ? pour aller où ? pour quel avenir ? Seules les bienfaitrices sont très loin de se poser la question. Les esprits rationnels et prévoyants y pensent. En fait, que vous ayez ou non mon pessimisme, si vous en aviez autant la possibilité que Salsera et moi, vous auriez peut-être aussi déjà pris la décision. C'est donc bien là, le creux du problème, une fois que l'analyse est faite, c'est ensuite comment faire ?

A cela, je n'ai malheureusement pas de réponse. Salsera a trouvé la sienne, moi la mienne et la moitié du globe nous sépare, mais cela ne vous donne pas la solution non plus. Un cas n'est pas l'autre. Clientfinal est probablement sur la même voie que moi, puisque nous vivons de la même manière, au travers d'Internet et il est vrai que dans cette situation, une relocalisation est plus facile à définir.

Nous avons cet outil d'expatblog -- où je remarque avec satisfaction, que nos deux fils mènent à des débats très intéressants -- peut-être, devrions-nous faire un appel à l'ensemble des expats utilisant le forum et localisés sous d'autres cieux, à nous faire part de leurs idées pour permettre aux expats de Mada, d'étudier des solutions pour quitter le navire.

Je pense en effet, et c'est également mon cas, qu'ayant longuement vécu à l'étranger, nous aurions bien du mal à nous acclimater à notre mère patrie, d'autant que pour le moment, l'Europe est en pleine crise tant économique, que  d'identité. C'est vrai dans un sens, mais c'est aussi vrai dans l'autre. Pour nos pays également, nous n'en faisons plus vraiment partie et nos profils font un peu peur aux recruteurs éventuels, si nous avions à y revenir, sans compter les risques fiscaux....

Ce forum devrait d'ailleurs avoir une rubrique dédiée à notre vie d'expat, car quelle que soit notre localisation, nous avons en fait, les mêmes préoccupations.

mapilamada a écrit:

oui , Tigresse, je trouve aussi que les malgaches, en majorité, ne se battent pas pour changer ou améliorer la situation.
Ca se saurait !
Bien que je sois retournée en France, je pense toujours à  " mais, qu'est ce que j'ai loupé, où est l'erreur ?
J'ai trouvé une partie de réponse, en fait, Mada, c'est bien si on n'a rien à y faire et suffisament d'argent pour ça.
C'est un vazaha rencontré au hasard à qui je demandais ce qu'il faisait , il a répondu "rien, et je le fais bien".
Il y est toujours .....


Je dirais, au contraire, que deux des principaux dangers, pour un étranger vivant à MADAGASCAR, sont l'oisiveté et la facilité.

à l'attention de Ray61

Non, la différence dans le degré de pessimisme vient de ce que je pense que vous n'êtes pas resté suffisamment longtemps dans le pays pour comprendre tous les aspects de la mentalité de ce peuple ( je regrette du reste être un des seuls sur ce site à vouloir approfondir la mentalité malgache, ce qui me différencie radicalement de tous les intervenants, ainsi que de l'admirable ex-ambassadeur de France F. Goldblatt, ainsi que du journaliste M. Pellerin dont l'article paru dans Ifri est le plus percutant écrit sur le pays depuis 10 ans ) .
Je considère la mentalité particulière de cette population comme seule causalité de l'état de délabrement du pays ( alors que Pellerin et Goldblatt incriminent les politiciens, comme le Guide du Routard).  Aujourd'hui Mada a la physionomie de l'Allemagne en 45 sans avoir connu ni guerre étrangère, ni guerre civile, ni sécheresse, ni tsunami, ni tremblement de terre : les Malgaches se sont mis dans la panade tous seuls, en cultivant une mentalité rétrograde, conservatrice, néophobe, dont la principale caractéristique est le refus total d'évolution ( le regard que porte la plupart des Occidentaux sur la nécessité de "développement" est de l'ethnocentrisme, les Malgaches n'ayant aucune envie de développement, tout simplement  parce qu'ils refusent  les efforts et les changements que ce développement implique ). Ils ne sont tout simplement pas prêts à renoncer à ce "confort intellectuel" qu'apporte la religion, pour parler comme Emmanuel Todt.
La mentalité et ses conséquences nécessiteraient l'ampleur d'une thèse de doctorat, et il n'y pas la place ici pour tous ses développements : je vais juste essayer de vous expliquer la notion de "fihavanana" qui explique que je suis moins pessimiste que vous ( mais tout aussi critique ). Il s'agit d'un puissant anesthésiant local, qui combiné avec le rhum à 2 balles engendre le même état de conformisme et d'hébétude que l'islam sunnite ou le bouddhisme. C'est un extincteur qui met sous le boisseau toutes les passions, contradictions, situations conflictuelles, pour favoriser la vie en commun d'un peuple aux origines ethniques variées. S'il a permis depuis 2000 ans d'éviter à Mada une histoire conflictuelle ( le pays n'a connu ni Verdun ni Auschwitz ), le fihavanana est en train d'engendrer des effets pervers car il développe aussi la docilité et la soumission ( vous aurez du remarquer durant votre séjour assez bref à quel point les Malgaches sont totalement imperméables à la dialectique et à toutes les formes de contestations; en 14 ans de fréquentation, je n'ai jamais rencontré de Malgache capable de joute verbale comme vous le faites, de contestation d'un raisonnement, d'affrontement rhétorique : ils sont constamment dans des échappatoires, ce qui fait que les Vazahas les traitent souvent d'"hypocrites", qui n'est le pas le terme qui convient).
C'est pour cela que Goldblatt et Pellerin sont en partie passés à côté de leur sujet ( le premier à cause de la bienséance de sa fonction ) : c'est aussi pourquoi votre pessimisme est exagéré, il n'y aura pas de scénario à Mada à la Tunisienne, ou à l'Ivoirienne, ou à la Congolaise ( conflits ethniques, religieux, révoltes populaires etc... )
Ce peuple ignore la violence, pour le meilleur et pour le pire.

L'avenir ne sera qu'une amplification du présent ( si rien n'est fait ), c'est à dire un pourrissement de tous les indicateurs ( niveau de vie, insécurité, corruption, racket, état de toutes les infrastructures etc..). A moyen terme, les résultats seront les mêmes et les vazahas seront rapatriés comme leurs cousins du Zaïre, Côte d'ivoire etc...

Chapeau pour cette analyse et ce compte rendu !
Le tableau que vous décrivez est plus que noir.

Je n'ai pas dit que le pays était au bord de la guerre civile, mais simplement qu'il sombre, pour reprendre votre image du Titanic.
Et en ce sens, je vous rejoins complètement. J'allume seulement tous les voyants au rouge, non pour dire que le pays est près d'exploser ou d'imploser, mais seulement qu'il est temps, de quitter le navire.

En fait, votre terme "pessimisme" est mal choisi. Nous pensons tous les deux que le bateau coule et c'est le cas de la majorité des intervenants. Cependant chacun mettra son niveau d'alerte, selon ses convictions personnelles.

Personne ne peut dire, combien de temps sera nécessaire pour que le dernier ponton du navire soit au niveau de l'eau. Nous savons seulement qu'il y arrivera. Certains attendront d'avoir les pieds dans l'eau pour se mettre à chercher une solution de sauvetage. D'autres, la chercheront avant que cela ne soit plus possible. Le pessimisme, n'a, en fait, pas vraiment grand chose à voir, mais chacun définira au mieux, selon ses convictions, son niveau d'information, ses moyens et tout un tas de paramètres, quand il sera le moment de partir.

Comme vous le dites et le décrivez très bien, rien ne changera au processus de délabrement du pays. C'est à nous (vous maintenant puisque je n'y suis plus) de définir l'action à prendre et quand, et comment la prendre. C'était d'ailleurs la question de Lord2laze en créant ce fil, car c'est bien aujourd'hui qu'il faut s'y préparer, même si vous mettrez probablement des mois à réellement vous décider. Il apparaît cependant certain et raisonnable que plus vous vous y prendrez tôt, mieux cela vaudra. Pour beaucoup d'entre vous, c'est surtout prendre cette décision qui pose problème, car naturellement, elle engendre de gros changements de vie et de parcours et cela sous entend, un énorme travail de réflexion, de préparation et des moyens.

Alors là Goufy "Ce peuple ignore la violence, pour le meilleur et pour le pire." fallait la faire celle là. Quand l'eau déborde c'est pas seulement un voleur de poulet, demandez au Comoriens de Majunga.

Etre optimiste ou pessimiste n'est d'ailleurs pas le sujet, réaliste suffira. C'est devenu un tel bordel que pour envisager rester et s'implanter j'entends, prendre le risque de dépasser du radar, à moins d'être copain de la pègre ou des militaires, donc rentrer dans le système, je ne trouve pas ça raisonnable. Toutes les règles sont faussées on part objectivement avec trop de handicaps.

C'est probablement le niveau d'implication qui fait qu'on sera tenté par un comportement dit pessimiste ou pas. Salarié expat ici pour mission de 2-3 ans si on est bien payé je vois pas de risque pays (terroristes etc.)

Pour la question : comment se barrer ? Vu la bulle immo actuelle je ne comprends pas qu'on ne trouve pas un prix de vente incitatif (et donc acheteur) à moins d'avoir acheté avant-hier. Evidemment vouloir faire du gras et le beurre et l'argent du beurre...

Quand je dis "ignore la violence" je parle de la violence politique style "printemps arabe" qui a abouti à la chute de Ben Ali, Moubarak et autres, et non de la criminalité, et je ne crois pas me tromper : l'instabilité politique qui caractérise ce pays depuis 55 ans est toujours venue d'en haut ( coups d'état, "transition", manoeuvres politiciennes ) et non de soulèvements populaires.

S'il y a eu des réactions épidermiques comme la destruction des locaux de la Jirama à Fénérive suite aux coupures de courant, il n'y a pas à ma connaissance de "conscientisation des masses" pour parler comme les marxistes susceptible d'amener un changement de régime ou de politique ( pas plus qu'il n'y a d'écologie, de syndicalisme, de féminisme etc... ).

Les Malgaches sont par leur culture capables de beaucoup d'endurance et de fatalisme quand à leur sort : il n'y a pas eu comme dans beaucoup de pays des révoltes à cause du prix du pain; si le prix du riz augmente, le Malgache mangera moins de riz. Je pense avoir correctement analysé la source de ce conformisme en la situant dans le fihavanana ( l'introduction du christianisme, religion de la mortification et de la pénitence, a fait le reste, avec le rhum, moins cher que l'eau minérale ).

Je ne crois pas aux mouvements populaires "spontanés", cf votre 2è paragraphe qui contredit le 1er. Et concernant le fihavanana je ne sais quoi en penser, les histoires récentes de "réconciliation nationale" en invitant les 5 derniers parrains (tous en vie et sur le territoire) me laissent dubitatif. Je vais donc m'abstenir.

Non en fait pour être plus factuel je dirait que vu le coût ridiculement bas pour organiser un coup d'état par la rue, ramener en bus des milliers de gars de la campagne et les nourrir sur place 8 jours, vu que tout le monde s'en fou mais également qu'on peut trouver des milliers de jeunes qui n'auront rien à perdre (voir les opérations t-shirt+5000 ar) je ne parierais pas là-dessus. Il suffirait en fait que Rajoelina refasse le coup, ou un challenger hors système, un électron libre... Vous omettez aussi un option candidat anti-français (Ravalomanana en son temps) puisque nous sommes (encore un eu plus) assez mal vus depuis 2009.

Clignotant orange foncé...

> Alors là Goufy "Ce peuple ignore la violence, pour le meilleur et pour le pire." fallait la faire celle là. Quand l'eau déborde c'est pas seulement un voleur de poulet, demandez au Comoriens de Majunga.

Clientfinal: C est exactement ce qui m a incitee enfin a partir - le comportement des Malagasy me rappelle quelqu un qui met des ordures dans un recipient, quand c est plein, on comprime tout avec les pieds et on en remet encore - quand cela ne va plus du tout, une etincelle suffit et tout explose. C est ce dont j avais peur - une situation qui derape en secondes (la grand mere de mon employe nous avait raconte comment cela c est passe), c est comme un feu de brousse sous un vent fort, completement hors controle. 2.000 Comoriens furent assassines en  2 jours avant Noel en 1976, les autres ont ete sauves en avion, et Mahajanga fut a cette epoque-la la plus grande agglomeration de Comoriens en-dehors des Comores.

En 2009 j avais rencontre un ex-legionnaire francais dans un hotel, on a parle de la crise et il m a explique la procedure en cas d une situation comme en Cote d Ivoire. Je voulais savoir ce qui se passe avec les etrangers residants a Madagascar. Il a dit qu il y avait un avion de transport militaire francais a La Reunion qui viendrait en cas d urgence pour aller chercher d abord les Francais et puis les autres Europeens. On ne peut emporter qu une petite valise.

S il y a une chose que je n ai jamais compris concernant la mentalite des Malagasy, meme en 11 ans, c est cette fatalite, cet immobilisme et cette indulgence. Jusqu a quel moment? Il y avait les expulsions des etrangers en 1972 et il y avait "les evenements" de 1976 avec le genocide des Comoriens (puisque c est un genocide, mais dont on parle seulement avec beaucoup de gene, si possible pas du tout, car c est une tache noire sur l histoire de Madagascar).

Comme ils ont tendance de blamer toujours les autres - la CI, les Americains, les etrangers, les Francais - une violence subitement naissante s adressera toujours a des "non-malagasy".

Et j ai decide qu a ce moment-la je ne voudrais pas etre sur place.

lord2laze a écrit:

Personnellement, je trouve mon compte à Mada, même si le pays est fatigant. Avoir un passeport qui permette de partir si ça se gâte offre aussi un certain confort de l'esprit.

Alors, je pourrai y construire ma vie même, en sachant que j'y aurai toujours un boulot au vue des compétences locales, que je pourrai toujours y vivre confortablement, et que malgré les années, je serai toujours un bo gosse ici  :cool:

Le problème viendrait du fait que je serai toujours un vahiny. J'en tire des avantages aussi, mais comment construire sa vie en sachant qu'on ne pourra jamais être propriétaire de sa maison (cela passe encore), mais surtout que n'importe quel haut fonctionnaire mal embouché pourrait un jour décidé de m'expulser sous n'importe quel prétexte fallacieux ?

Il y manque un minimum d'état de droit.

Bon, je connais assez bien le pays, les mœurs et les comportements à adopter, et le fait d'y travailler et de devoir y gagner de l'argent donne un cours accéléré à ce niveau.

Donc même en m'y plaisant, la question que je vais devoir trancher dans les deux ans à venir est :

- Dois-je y rester en sachant que je m'y plais aujourd'hui mais que demain cela risque de ne plus être le cas, ou que je sois obligé de quitter le pays pour X raison (chaos total, expulsion etc..) en sachant que le risque soit que je sois devenu totalement inadapté tant socialement que professionnellement à l'occident si tel évènement se produisait ?

- Dois-je préparer mon départ alors que je m'y plais et que j'y vis malgré tout bien,  ce qui est dommage, dans le but unique de ne pas y rester coincé si les choses tournaient (et le risque n'est pas nul loin de la)

Et une autre question que je me pose au cas ou je choisirai la première option. Que l'expérience que j'ai acquise à Mada ne soit pas valorisable en Europe est un fait si elle dure trop longtemps. Mais le sera-t-elle dans un autre pays d'Afrique ou autre ?

Les questions sont bien sur tout autre que pour quelqu'un qui y passe sa retraite et qui y aurait investit tout ou partie de ses économies...


Voilà  ;) 

Laurence...

Salsera, oui un proche dans la famille que je peux croire, métisse franco malgache, m'a raconté les événements avec les Comoriens, partis de rien, mais avec un tonneau de rancœurs rempli probablement depuis des années, les Comoriens dirigeant le commerce et ayant l'argent comme les Karana aujourd'hui. Il s'agissait parait-il d'un affront et visiblement il m'a bien expliqué que proposition avait été faite de le réparer, je ne sais ps si c'est véridique en revanche. La discussion ayant échoué, ce sont des sortes de troupes de la mort qui ont débarqué sur place et effectué leur carnage jusque dans la mer.

En effet comme beaucoup de peuples, on préfère montrer du doigt la morve dans le nez du voisin et prendre l'étranger pour bouc émissaire de nos propres défauts et turpitudes.

En tous cas Salsera merci pour vos messages et si je crois que vous êtes allemande (pardonnez moi si je me trompe) je suis admiratif de vos écrits.

Il faudra que je suive vos intervention sur le forum Nicaragua (si je ne me trompe) pour songer apprendre avec une source d'information de qualité.

@Laurence...voila quoi ?

@clientfinal - Merci beaucoup de vos paroles gentilles! Et oui - je suis allemande.

Quant aux "evenements" de 1976: cela avait commence avec une petite bagarre entre 2 familels dans le quartier de l Abattoir - une famille comorienne et une betsirebaka. Un petit enfant de l une famille avait fait ses besoins dans la cour de l autre. La deuxieme fois que cela est arrive, le pere de l autre famille a pris le - pardon - caca et a barbouille  l enfant avec ses excrements.En en rien, cela a completement degenere et tout le quartier a commence a se battre. Le reste est connu.

Comme ses histoires ne sont jamais intellectuellement analysees et comprises pour en tirer des conclusions pour le futur, mais que tout est (honteusement) balaye sous la table, il est a craindre que de telles choses puissent se repeter - peut-etre avec d autres protagonistes, cela depend de la constellation du jour...

Je m'attendais à ce qu'on me sorte cet argument, mais je ne m'attendais pas à tant de mièvrerie, notamment de la part de salsera ( "jamais intellectuellement analysée" )

Si, justement elles l'ont été et dans le détail ! Il s'agit d'un pogrom effectué contre une ethnie ayant servie de bouc émissaire ( comme le dit clientfinal, qui emploie le terme exact mais dont le raisonnement est tout aussi faux ). Il y en a eu du reste un autre au Kenya en 1982, contre les Indiens. Les Comoriens représentaient une cible parfaite : musulmans, riches (avec une propension à l'ostentation ), endogames et concentrés en un seul endroit. Tout le contraire des vazahas aujourd'hui : disséminés, chrétiens, mariés à des Malgaches et souvent fauchés.

De plus, cet évènement n'a eu ni de précédent ni de suite : tant qu'à revisiter l'histoire, on aurait pu faire remonter les compteurs à 1947, quand les colons français ont exterminé 89 000 malgaches.

Si vous lisiez correctement avant de répondre de manière impulsive, vous auriez constaté que je parle de violence politique, et non de pogrom : cela revient à confondre la St Barthélémy et la révolution de 89, les pogroms russes avec la révolution de 1917.

Je confirme donc la justesse de mon analyse précédente, à savoir le peu de risques d'un scénario violent  et ce pour les raisons suivantes :
- pas de conscience politique de la population;
- pas de clivage ethnique ( comme au Rwanda ) ou religieux ( Soudan, Côte d'Ivoire );
- pas de leader charismatique;
- tempérament "quiétiste" de la population, due aux 3 ingrédients déjà cités ( fihavanana, religion, rhum ); quand je parle de "quiétisme" je suis réservé, Michelle Rakotoson parle de somnambulisme.

Si vous vous penchez sur l'histoire du pays,depuis l'indépendance,  vous constaterez que le "peuple" n'est presque jamais impliqué dans les crises politiques, les militaires presque toujours. Un scénario comme en Egypte, ou un million de personnes sont descendues dans la rue tous les soirs pour renverser Moubarak n'a que peu de chances de se produire.

Ces développements étaient une réponse à Ray61, qui n'est pas resté assez longtemps dans le pays pour percevoir le tempérament malgache, fait avant tout de conformisme et de soumission, et dont le pessimisme était exagéré : l'évolution du pays depuis 2009 ressemble plutôt à un pourrissement de toutes les activités criminelles ( trafic, économie souterraine, crime crapuleux, lynchages etc... ) La rubrique "faits divers " du journal doit à mon avis être lue tous les jours !

A moyen terme, si rien n'est fait, les résultats seront les mêmes qu'une révolution : la situation sera intenable pour les Occidentaux.

L'épisode "mièvre" de Majunga, Salsera, nous avons la même histoire tous les deux.

Goufy, on peut distinguer un pogrom spontané d'une révolution, je vous l'accorde. Mais si je vous suis bien, comme en 65 ans il n'y a pas eu de printemps malgache, vous voulez être là pour voir le premier ?.. Tout n'est pas écrit dans les livres d'Histoire et tout n'a pas déjà eu lieu. Et je ne sais pas si je le souhaite pour le pays dans ce petit théâtre de marionnette.

En effet je balance entre : le truc violent (allez 5%, mais là planquez-vous tous), le coup d'état mou (bon 25%, armée, passage TV), et rien (70%, ça continue de pourrir). Vu qu'on est dans la situation 3 et qu'on continue à tirer les dés, il y a un moment où c'est le 2 ou le 1 qui va sortir. Et ça pour le sentir, vu que ça à l'air de ne pas bouger comme ça, bah c'est tout l'objet de ce fil de discussion, il me semble ?

Il est donc bien possible que nous ayons tous raison mais pas au même moment, ce qui nous fera une belle jambe si on a pas anticipé. Bien malin qui connait l'avenir mais on est pas en bourse où il suffit d'un ordre d'achat ou de vente.

Ah là, enfin d'accord !! ma mise au point aura servi à faire évoluer les points de vue.

Oui, les pourcentages sont à peu près exacts, j'ai voulu réagir contre le pessimisme de Ray61, qui a cru arriver au Rwanda en 94, ou de Salsera qui  prédit une St Barthélémy aux vazahas.

L'histoire la plus sanglante, c'est la nôtre, il serait injuste de ne pas le rappeler : la différence, c'est qu'en Occident nous sommes entrés depuis une cinquantaine d'année dans la post-histoire, alors que dans le tiers-monde l'histoire n'est pas accomplie. On le sait dès le jour on y pose les pieds.

Apparemment, pour ceux qui participent au débat sur le futur de Mada, aucun de vous ne peux assurer qu'il ne se produira, ou non, de bain de sang, petit ou grand. Cependant, vous semblez tous constater l'augmentation de la criminalité, parfois sanglante. On peut dire ici que certains sont plus pessimistes que d'autres, mais il y a une chose sur laquelle vous êtes tous d'accord, c'est qu'il faut ou faudra quitter Mada car le pays ne s'arrêtera pas de s'enfoncer et que davantage de voyants s'allument tous les jours. Donc, ceux qui sont raisonnables partent, se préparent ou réfléchissent à partir, les plus téméraires attendent encore un peu et les inconscients ou fatalistes n'y réfléchissent même pas.

En fait, ces deux fils remplissent pleinement leur fonction, c'est de vous faire réfléchir à la situation à Madagascar et de voir comment est-il possible de quitter Madagascar.

A Goufy, j'ai probablement une méconnaissance de l'histoire et de la psychologie malgache, mais il faut admettre que mon opinion de résident récent à Mada et mon fil "J'ai quitté Madagascar", n'ont soulevé que des réactions semblables à mes opinions. Cela laisse penser que ceux qui n'ont pas la même connaissance que vous de l'histoire du pays, constatent le même dépérissement et ont quand même peur que cela finisse dans des bains de sang, Par contre, Salsera, qui semble connaître l'histoire du pays sur la bout des doigts, est aussi partie la première, alors qu'il s'agit d'une femme qui a visiblement la tête sur les épaules. Donc comme dit Clientfinal, par vos trois profils différents, mais compétents, vous représentez assez bien, les participants de ce forum et bien que vous ayez un avis différent sur la manière dont cela se passera, vous êtes tous d'accord, qu'il faudra faire vos valises.

La question reste donc comment faire pour quitter Madagascar ?

Ahaha il est vrai que Ray marque un point, enfin surtout désigne le point. Parce que là on est tous en train de tourner autour du pot : partir.

Dites-moi si je me trompe, mais il semble qu'on en soit plutôt à la phase : selon mes conditions personnelles, familiales et professionnelles (tout compris pas juste économiques), est-ce que je reste encore 0 / 2-3 ans / 5 ans / 8-10 ans avant que ça devienne impossible ?

Du coup vu que chacun verra midi à sa porte, le "comment faire pour partir" est d'autant plus à l'ordre du jour : comment préparer ça sereinement avec un maximum de données. Que faire ou pas ici, que préparer dans une "short list" d'autres pays ?

On a bien divergé je crois qu'on est prêts pour converger. Ray à ce sujet sur le travail délocalisé (Internet) + projets locaux d'entreprises (passe ou casse) on en cause comme vous voulez.

pour vivre a mada faut être rentier certain vivre tres bien a mada et mieux qu en france  sauf ceux qui travail sûr place avec des activités car la confiance est difficile a Madagascar est les problemes sont les infrastructures , l aeroport , electricite, internet qui ne permet pas de developpé pleinement l economie  il faut savoir vivre a l ancienne est tout va bien est surtout n avoir confiance a personne car les tentations arnaque est un sport nationale bonne journée a tous

Quand partir ? Je suis déjà parti, mais je me mets à votre place. Je dirais qu'il vaut mieux partir le plus tôt possible, puisque le temps que vous y resterez est un peu du temps perdu puisque vous êtes certain de ne rien pouvoir y créer. Mais il y a des aspects pratiques. Par exemple, la scolarité de vos enfants. S'il ne sont pas encore en âge d'aller à l'école, il vaut mieux partir avant qu'ils le soient. S'ils sont en cours de cycle, il faut voir selon leurs études s'il vaut mieux attendre la fin de leur cycle ou changer dès maintenant. Autre exemple, si, vous avez un bien immobilier, et s'il y a comme vous dites actuellement une bulle intéressante, il vaut mieux vendre maintenant que d'attendre que l'immobilier s'effondre etc... Bref, tout cela dépendra de la situation de chacun.

Donc, je ne m'en référerais pas à la vitesse des événements futurs à Mada, puisque vous n'avez aucune certitude à ce sujet et personne ne peut avoir la prétention de les prédire. La seule sagesse voudrait que s'il y a un risque et si vous savez pris conscience de devoir partir, il vaut mieux réfléchir et agir dès maintenant, mais pas dans la précipitation.

A Clientfinal, il est clair que nous pouvons parler boulot et perspectives. Nous aurions tout intérêt à le faire, quelle que soit la destination que vous choisirez.

à l'attention de salsera, Ray61 et clientfinal

J'ai suffisamment débiné les Précieuses Ridicules, ces vieilles dames du 18ème siècle, méchantes et ( parfois ) cultivées, pour ne pas pourvoir être taxé d'optimiste béat : mais je vous rappelle une nouvelle fois le côté piégeux de ces forums de discussion.

Dans un tout autre domaine ( médecine ) un kiné me l'avait fait remarquer : pour les opérations de l'arthrose de la hanche, il y a paraît-t-il 98 % de réussites et 2 % d'échecs; seuls les 2 % d'échecs se rendent sur les forums de discussion pour communiquer leur mécontentement, d'où fausses conclusions des autres participants.

A ma connaissance, le site du Quai d'Orsay ( "France Diplomatie" rub. "Conseils aux voyageurs" ) fait beaucoup mieux la part des choses ( il est vrai qu'il s'adresse aux voyageurs et non aux investisseurs ) : aucune zone du pays n'est déconseillée, et c'est un des seuls pays d'Afrique dans ce cas ( on parle seulement de "vigilance" ).

Il est vrai que le quai d'Orsay n'avait pas non plus prévu la révolution tunisienne !!

Je ne crois pas qu'on puisse appliquer la comparaison du consommateur mécontent ici.

Pourquoi pas essayer de voir le verre à moitié plein sous le soleil avec une belle musique de fond, je ne passe pas mon temps à broyer du noir je vous assure. Mais quand je me livre à l'exercice, bon, on fait quoi, quel secteur, être salarié, être consultant, monter un entreprise ? Dès qu'il s'agirait de prendre des risques ça clignote. A part sniper, one shot (fire and forget) sans foi ni loi je vois pas.

Alors c'est vrai, les millionnaires français ne se manifestent pas ici, les success story à la pelle nous échappent.

goufy54 a écrit:

à l'attention de salsera, Ray61 et clientfinal

J'ai suffisamment débiné les Précieuses Ridicules, ces vieilles dames du 18ème siècle, méchantes et ( parfois ) cultivées, pour ne pas pourvoir être taxé d'optimiste béat : mais je vous rappelle une nouvelle fois le côté piégeux de ces forums de discussion.

Dans un tout autre domaine ( médecine ) un kiné me l'avait fait remarquer : pour les opérations de l'arthrose de la hanche, il y a paraît-t-il 98 % de réussites et 2 % d'échecs; seuls les 2 % d'échecs se rendent sur les forums de discussion pour communiquer leur mécontentement, d'où fausses conclusions des autres participants.

A ma connaissance, le site du Quai d'Orsay ( "France Diplomatie" rub. "Conseils aux voyageurs" ) fait beaucoup mieux la part des choses ( il est vrai qu'il s'adresse aux voyageurs et non aux investisseurs ) : aucune zone du pays n'est déconseillée, et c'est un des seuls pays d'Afrique dans ce cas ( on parle seulement de "vigilance" ).

Il est vrai que le quai d'Orsay n'avait pas non plus prévu la révolution tunisienne !!


pas plus que le coup de chaud sur la plage a Nosy Be

clientfinal a écrit:

Je ne crois pas qu'on puisse appliquer la comparaison du consommateur mécontent ici.

Pourquoi pas essayer de voir le verre à moitié plein sous le soleil avec une belle musique de fond, je ne passe pas mon temps à broyer du noir je vous assure. Mais quand je me livre à l'exercice, bon, on fait quoi, quel secteur, être salarié, être consultant, monter un entreprise ? Dès qu'il s'agirait de prendre des risques ça clignote. A part sniper, one shot (fire and forget) sans foi ni loi je vois pas.

Alors c'est vrai, les millionnaires français ne se manifestent pas ici, les success story à la pelle nous échappent.


Il y a eu des success story d'expats qui y ont investit il y a 20 ans....tout est une question de timing.

lord2laze a écrit:

@Laurence...voila quoi ?


;)  Voila un bon résumé des questions que l'on se pose lorsque l'on vit à Mada... Voila un bon résumé des questions que l'on se pose quand on décide de s'y installer.
Enfin les questions que je me suis posées et en quittant ce Pays et en voulant y retourner.
Laurence  :)

Certains gens qui peuvent se le permettre et qui vivent a Madagascar depuis des decennies, partent seulement pour d autres cieux quand cela chauffe. Pendant toutes les crises, certains Karanas et Francais qui possedent des villas p.ex. a Mahajanga, sont partis vivre deans leurs villas ailleurs, p.ex. a Paris ou ailleurs en France.

Meme une dame malagasy qui travaillat a la Region a l epoque, me dit en 2009 que le mieux pour les etrangers serait  de partir pour quelques mois ou plus longtemps - de toute facon pour la duree de la crise - chez moi et de revenir apres, quand tout est calme.

Il faut etre millionaire pour faire cela - si vous avez une compagnie, loue une maison, avec tous les meubles et le materiel pour la compagnie, des eñployes - vous allez partir simplement pour vivre ailleurs (de quoi materiellement?) et puis revenir pour tout demarrer?

Bonjour, nous sommes revenus en France il y a 18 mois. A regret. Mais plus de boulot,  donc....  Notre expérience professionnelle ? Gérants d hôtel.  Réponse des recruteurs français: "retour de l étranger ? D Afrique, en plus ? (non, la géographie n est pas le fort de nos compatriotes) mais ce n est pas une référence ! " donc me voici rsiste et mon compagnon ouvrier viticole. Se réhabituer ? Remettre des chaussures,  avoir si froid l hiver, voir les gens qui font la gueule, constater qu on est friqué partout, le coût de la vie, la bouffe dégueulasse, trouver un logement: galère,  quand on revient,  sans boulot, j en passe et des meilleures. Pas facile de se réintégrer. ....

> goufy54 : vous dites pas de clivage ethnique, vous ne connaissez pas réellement le pays je pense, pour faire court: côtiers et hauts plateaux ne s'entendent qu'à travers le fait qu'ils ont le même drapeau mais sont loin d'avoir la même mentalité, les uns se croyants sortis de la cuisse de Jupiter (hauts plateaux) et prenant les côtiers pour leurs esclaves en les manipulant physiquement, culturellement, politiquement, et les autres, côtiers, se laissant faire du fait de cette manipulation, ils n ont que très peu leur mot à dire dans quoi que ce soit de la société, certain se disent même colonisés et étrangers dans leur propre pays, combien de hauts plateaux n ais je point rencontré traitants les côtiers d'andevo, tout cela est bien loin du fihavanana, le pire est que même à l'étranger il continue à y avoir ce même clivage ethnique, les deux communautés ne se mélangent que très peu, voir ne se supporte pas, alors que si on remonte à la genèse de Madagascar les peuples hauts plateaux d'origines Indo-Malais ont colonisé une terre qui est de l'autre coté de l'océan Indien alors que côtiers sont d'origines Africaines ou Arabes, tout cela pour dire que de ce coté là ça pourrait un jour exploser à la manière du Rwanda ou Burundi, peut-être dis-je, heureusement il y a de la sagesse d'un côté comme de l'autre.

voay a écrit:

Bonjour, nous sommes revenus en France il y a 18 mois. A regret. Mais plus de boulot,  donc....  Notre expérience professionnelle ? Gérants d hôtel.  Réponse des recruteurs français: "retour de l étranger ? D Afrique, en plus ? (non, la géographie n est pas le fort de nos compatriotes) mais ce n est pas une référence ! " donc me voici rsiste et mon compagnon ouvrier viticole. Se réhabituer ? Remettre des chaussures,  avoir si froid l hiver, voir les gens qui font la gueule, constater qu on est friqué partout, le coût de la vie, la bouffe dégueulasse, trouver un logement: galère,  quand on revient,  sans boulot, j en passe et des meilleures. Pas facile de se réintégrer. ....


Aviez-vous préparé votre retour ou celui-ci s'est-il fait de manière "brutale" ?

Faisiez-vous le même métier à Madagascar que celui que vous faisiez en Europe avant de vous expatrier ? Ou gérant d'hôtel était un nouveau métier que vous avez appris à Mada ?

C'est un peu la crainte que je peux avoir.

Bon, j'exerce le même métier à Mada que j'exerçais en Europe, et j'ai dix ans d'expérience dans mon métier en Europe. Je pense que si je rajoute à ces dix ans 4-5 ans d'expérience à Madagascar, je pourrai rebondir en Europe et même les mettre à profit....mais si j'y rajoute dix ans d'expérience à Madagascar, j'en suis moins sur....

Et l'autre question, comment faire pour quitter Mada alors que l'on s'y plait, pour retourner en Europe.

En sachant que l'on doit faire le choix entre deux boulots à salaire équivalent, mais en sachant que le statut social et le pouvoir d'achat sera bien moindre en Europe avec le même salaire.

à l'attention de Jacques VB
"vous dites pas de clivage ethnique, vous ne connaissez pas réellement le pays"

J'espère que vous lisez tous les posts depuis le début, apparemment vous avez raté le développement suivant : 
"...pour favoriser la vie en commun d'un peuple aux origines ethniques variées".

Je connais parfaitement ces différences, de plus mon épouse étant Merina, je me suis rendu compte que je suis mieux admis qu'elle quand nous sommes en vacances dans les régions côtières.

Mais j'ai également insisté sur l'importance du fihavanana : "c'est un extincteur qui met sous le boisseau toutes les passions, contradictions, situations conflictuelles", pour rassurer certains participants qui croient sentir un danger imminent d'explosion, un peu comme les éléphants sont capables de détecter les tremblements de terre à l'avance.

Si cet extincteur avait existé au Rwanda, il n'y aurait jamais eu de génocide.

@lord2case

Peut-être essayer de construire une grille de choix stratégique paramétrées (avec les atouts, contraintes, opportunités, menaces, points forts, points faibles, leviers, freins...) des 2 situations, affectées de notes et de coefficients de pondération. Le nombre de points obtenu infirmant ou confirmant une décision. Ca peut paraître "simpliste" comme méthode, mais c'est comme ça que je ferai. Bien sûr, je conçois, vu la complexité de la situation qu'il est difficile d'estimer certaines variables objectivement tant l'affectif peut largement interférer. En tout cas ce travail sera basé sur la qualité des informations retenues et de vos analyses et votre projection spatio-temporelle future (le plus difficile à faire).

lord2laze a écrit:

Et l'autre question, comment faire pour quitter Mada alors que l'on s'y plait, pour retourner en Europe.

En sachant que l'on doit faire le choix entre deux boulots à salaire équivalent, mais en sachant que le statut social et le pouvoir d'achat sera bien moindre en Europe avec le même salaire.


Et c'est pour cela que beaucoup transite par La Réunion dans un premier temps et quand c'est possible... pour une adaptation plus douce à reconstruire "sa citoyenneté Française" et retrouver quelques repères  ;) et comme il n'y a pas de boulot rentre en métropole... mais il faut avoir beaucoup de force face à l'adversité et au changement de vie radicale.

Laurence  :)

goufy54 a écrit:

à l'attention de Jacques VB
"vous dites pas de clivage ethnique, vous ne connaissez pas réellement le pays"

J'espère que vous lisez tous les posts depuis le début, apparemment vous avez raté le développement suivant : 
"...pour favoriser la vie en commun d'un peuple aux origines ethniques variées".

Je connais parfaitement ces différences, de plus mon épouse étant Merina, je me suis rendu compte que je suis mieux admis qu'elle quand nous sommes en vacances dans les régions côtières.

Mais j'ai également insisté sur l'importance du fihavanana : "c'est un extincteur qui met sous le boisseau toutes les passions, contradictions, situations conflictuelles", pour rassurer certains participants qui croient sentir un danger imminent d'explosion, un peu comme les éléphants sont capables de détecter les tremblements de terre à l'avance.

Si cet extincteur avait existé au Rwanda, il n'y aurait jamais eu de génocide.


De mon point de vue, le "fihavanana" a été progressivement vidé de sa substance "originelle", phénomène qui s'est d'ailleurs particulièrement accéléré au cours de la dernière décennie.

Les "nouvelles générations" ont ainsi de plus en plus de mal à se reconnaître dans les valeurs que le "fihavanana" est censé incarner.

Il est surtout devenu, désormais, un instrument de manipulation du "petit peuple" au service des "prédateurs gouvernants".

LaurenceL a écrit:
lord2laze a écrit:

Et l'autre question, comment faire pour quitter Mada alors que l'on s'y plait, pour retourner en Europe.

En sachant que l'on doit faire le choix entre deux boulots à salaire équivalent, mais en sachant que le statut social et le pouvoir d'achat sera bien moindre en Europe avec le même salaire.


Et c'est pour cela que beaucoup transite par La Réunion dans un premier temps et quand c'est possible... pour une adaptation plus douce à reconstruire "sa citoyenneté Française" et retrouver quelques repères  ;) et comme il n'y a pas de boulot rentre en métropole... mais il faut avoir beaucoup de force face à l'adversité et au changement de vie radicale.

Laurence  :)


Oui, mais y a-t-il du travail à la RUN ? L'expérience Gasy y est-elle reconnue ?

Réponse à Ray 61. Ne faites pas de votre cas une généralité et arrêtez de juger selon vos critères qui sentent les œillères bien positionnées pour voir ce que vous voulez voir. Inutile de me répondre, je ne lirai pas, je ne fais que passer... Vous êtes pas quelqu'un que je fréquenterai à Madagascar, je connais trop le genre. A bon entendeur salut...

@Bernika, A vous lire, je suis même enchanté de ne pas vous lire davantage. Vous n'êtes pas de celles qui font briller la gente féminine en tous cas...

Comment faire pour quitter Mada ?  :unsure
Normalement, par avion (venu ainsi il paraît).  :D
Pour ce qui est des moyens, en théorie on est sensé capable de se payer un aller simple mais si jamais la poche est vide, il reste l'expulsion mais bien réfléchir avant de jouer ce jocker.......... :whistle:

lord2laze a écrit:

Oui, mais y a-t-il du travail à la RUN ? L'expérience Gasy y est-elle reconnue ?


Il n'y a pas énormément de possibilité à La Run... car très peu de postes, mais le fait de venir de Mada ne pose pas vraiment de problème car c'est une "démarche" acceptée en tant qu'île voisine et connue.
Laurence  :)