Voici la mésaventure que je viens de vivre et que je vis toujours…
Le vendredi 10 octobre, comme tous les matins, j'ai garé ma toute nouvelle voiture (achetée 3 mois auparavant, 4.000 km au compteur) dans une rue très calme, peu fréquentée, bien large de Torre del Mar (Vélez-Malaga) et je me suis rendu à mon bureau. A 17h, mon fils vient me chercher, hors d'haleine, et il m'annonce que ma voiture est complètement « défoncée » et que la rue grouille de policiers.
Je me rends immédiatement sur place et je constate les dégâts : l'avant de la voiture est en piteux état. Pare-choc coupé en deux, phares explosés, calandre détruite, capot ouvert et enfoncé, l'aile avant droite a reculé jusqu'à toucher la portière, le radiateur est crevé. Je fais le tour du véhicule et je constate d'emblée que le coffre arrière (électrique) est lui aussi profondément enfoncé (une belle circonférence de 20 cm, bien profonde). Ma voiture est, en outre, encastrée dans celle qui était garée derrière elle, le matin même. En réalité, sous la violence du choc, mon véhicule a reculé d'au moins 1,50 m…
Dans la rue une petite dizaine de policiers font semblant de servir à quelque chose. Je repère alors l'auteur de ce carnage : un clampin, débraillé, presque hilare, affublé d'un short douteux et portant une vilaine barbe de trois jours. Il m'apostrophe : « et bien quoi ? Vous n'avez jamais eu d'accident, vous ? ». Il pue l'alcool.
Vu le nombre de flics, je me retiens de lui faire une démonstration de ce qui peut arriver dans une mêlée. En bon juriste que je suis, je suggère aux forces de l'ordre, jusqu'ici assez désœuvrées, de lui faire subir un alcool test. Funeste et grossière erreur de ma part ! Le test est, évidemment, positif : le schmock affiche 0,57 gr de vinasse (taux maximum autorisé 0,25 gr).
Ma voiture doit être tractée jusqu'au prochain garage Toyota. Quelques heures plus tard, au commissariat, le Maigret de service éclaire ma naïve lanterne : je ne serai jamais indemnisé par l'assurance du clown. Jamais. Por qué ? Ben, il était bourré et dans ce cas toutes les assurances espagnoles ont coutume de se débiner, (modéré: veuillez ne pas mentionner le nom des agences ici svp) . Je ne toucherai rien, nada, que dalle. D'après le policier, il ne me reste plus qu'à attaquer moi-même le saoulard en question en justice. Super ! Vu l'état de ses fringues et son taux d'alcoolémie à 17h, c'est certain que j'ai toutes mes chances, moi l'étranger, face à un Espagnol.
Me voilà donc victime absolue : ma voiture est détruite, elle ne roulera plus avant 6 ou 7 mois, je devrai payer moi-même tous les réparations (que j'évalue à 10.000 euros), je devrai agir en justice contre un zozo manifestement insolvable.
Viva Espana ! Viva l'assurance (modéré: veuillez ne pas mentionner le nom des agences ici svp) (mon assurance) qui s'en fiche totalement et me laisse mariner comme une sardine dans l'huile d'olive.