Bonjour
Cela fait maintenant une bonne année que je vis en Norvège près de Tomsø.
J ai suivi mon mari qui est cuisinier et avait, å cette époque, accepté une proposition de travail a villmarkssenter.
Pour ce faire, j ai négocié une rupture de fin de contrat avec mon ancien employeur où j exerçais la profession de chef de service éducatif.
Je suis partie en Norvège avec le formulaire E 301 qui, selon la loi, me permettrait de transférer mes droits d allocation chômage de la France å la Norvège: Cette démarche me permettait de ne pas rester sans ressource, le temps de pouvoir suivre des cours de norvégien et par la suite trouver du travail.
Cependant, les choses ne se sont pas produites comme nous le souhaitions. Malgré avoir fourni tous les documents demandes pour prétendre å cette allocation, nous sommes encore en attente d une réponse, après avoir essuyé 3 refus, lesquels nous avons fait appel. Il semblerait que le personnel en charge de mon dossier n ait pas pris en compte toutes les pièces jointes å mon dossier ( dixit la direction de NAV qui a étudié mon dossier au 3 eme appel).
La première année a été très difficile,pour moi tant au niveau financier que dans mon intégration. En effet, parlant uniquement le français, j ai ressentis quelques difficultés å être autonome dans la vie courante. Ce changement fut brutal pour moi, qui subviens å mes besoins depuis 20 ans. Je n avais pas mesuré les difficultés liées au langage.
Cependant, j accepte plus facilement cette nouvelle vie et commence å pouvoir me débrouiller pour des petites choses grâce å mes petits souvenirs en anglais que j avais acquis pendant ma scolarité il y a 25 ans.
J ai pu travailler quelques semaines, l été dernier, pour la commune de Tromsø qui a su me faire confiance. En effet, l été dernier mon mari a tenu un restaurant (Hellastua), se situant sur un site historique. Une place superbe où les norvégiens, entre autre, viennent se détendre et pêcher.
En fin de saison, j ai pu y effectuer quelques heures et me rapprocher de la population norvégienne. Cette expérience m a regonflé d espoir.
Mon mari et moi devons y travailler pour toute la prochaine saison d été. Nous souhaitons par la suite pouvoir développer ce projet sur une plus grande période. Nous attendons encore des réponses de la commune.
Concernant le logement, nous avons trouvé un appartement au bout d une année grâce å l patronne de mon mari. Les logements sont rares et très chers. Sans elle nous serions peut être encore en train de chercher et vivre comme la première année, å savoir chez un ancien couple d amis, quelques mois dans un logement puis dans un autre, sans cesse avec nos bagages sous le bras.
Lå encore, avoir un logement "defenitif" ( il s agit d une location) a change ma vie. Avoir quarante ans et se retrouver å na pas vraiment savoir où je dormirais le mois prochain et transporter sans cesse mes bagages, fut pour moi une épreuve. Cela ne m était jamais arrive de ma vie et ma seule motivation å venir vivre en Norvège était de suivre mon mari qui était auparavant "globetrotteur".
Notre situation financière reste encore précaire car je n ai pas trouvé de travail cet hiver. Je suis bénévole å la croix rouge ce qui me permet de faire quelques rencontres et me "baigner" dans la langue norvégienne. L isolement et la solitude reste présents mais je le vis toutefois assez bien. Je me suis remotivé dans l apprentissage de la langue norvégienne et j espère que cela va continuer.
Je ne suis pas sure que je reprendrais cette décision de tout quitter en France pour vivre cette expérience si c était å refaire, mais maintenant je dois aller de l avant au moins pour mon mari que j aime du fond du cur. Il est la plus belle chose qui ma soit arrivée dans la vie et son bonheur est le mien.
Bien cordialement