Les emplois au Brésil, fin de rêve pour les gringos, marché en crise

Une légende dit qu'ici, les recruteurs ont du mal à trouver des gens qualifiés !! j'en doute fortement, déjà qu'en France lorsqu'un recruteur reçoit + de 30CV pour une place, juge que le marché est en crise, avec une baisse des offres.

je viens de consulter un site d'offres d'emplois hautement qualifié Brésilien et voici ce qu'il en est :

offre de : responsable logistique  sur Sao Paulo
publié le 14/10 pour la société Nike, niveau superior exigé, anglais fluente etc.....  2394 CV reçus !!!

offre de directeur général  national en Logistique, lieu Guarulhos, publiée le 09/10......645 CV de reçus

assistante de direction Rio de Janeiro : publiée le 14/10   350 CV de reçus

Gerente de magasin à Recife : publiée le18/10   445 CV de reçus

responsable transport  pour Sanofi, dans la région de SP, publiée 18/10.....645 CV de reçus

etc...

résultat : le gringo qui croit qui va trouver un job facilement au Brésil, en n'ayant ni visa, mais que son aura d'étranger peut croire au miracle  (se deus quiser)!!! à moins d'avoir un réseau de relation qui par le bouche à oreille, le recommandera...

le gringo qui croit qui va trouver un job facilement au Brésil, en n'ayant ni visa, mais que son aura d'étranger peut croire au miracle


Et l'entreprise patientera, après qu'elle l'ait recrutée, les semaines nécessaires pour qu'il obtienne ce visa jamais octroyé par régularisation sur place, alors que ça prend des semaines?

Bonjour,

Je ne cesse de le dire et de le repeter, mais ca rentre par ici et ca sort par la....bref, a la bresilienne quoi !!!!

Pas de travail pour les etrangers sans diplomes reconnus,et contrats justifies, visas et formalites a jour,  point barre.

Rien a ajouter....

Voilà qui est clairement dit. Mais quid:
1° du brésilien expérimenté qui n'a que des diplômes français ?
2° de faire un master à la FGV São Paulo pour favoriser son employabilité ? En France, la crise a touché même les diplômés de grandes écoles.

Le Brésilien dans cette situation n'a déjà aucun problème de carte de séjour, d'autres formalités d'entrée, et de ce fait il est dégagé d'une myriade d'activités chronophages et coûteuses.

A lui ensuite de "se vendre" en se mettant sur les réseaux qui marchent là-bas, en envoyant des CV spontanés, en allant au contact.
Effectivement un complément d'études paulista l'aidera sans aucun doute, mais avec des diplômes même étrangers, il sera toujours moins mal loti que son compatriote qui n'en a pas.

Le marché de l'emploi est à l'inverse de celui de la France... les candidats à un poste doivent payer pour mettre leur CV en ligne, pas de gratuité.

En France c'est les entreprises qui payent pour déposer leur offres.

Ensuite dire que le marché est porteur au Brésil et que cela est le plein emploi, c'est oublier que le taux de chômage est estimé à 12% sur Sao Paulo... et quand je vois que 400 CV arrivent pour 1 offre d'emploi, cela me pose quelques questions..

Des amis, recherchant une agent d'accueil pour leur société de location de voiture, ont reçu pas loin de 230 candidatures en 1 semaine et même après avoir retiré l'annonce, continue de recevoir des CV
La rémunération proposée se situant à 790 R$ / mois et sans paiement du repas et du transport....

Un autre ami, a reçu 650 Cv pour 1 poste d'ingénieur en électricité, niveau demandé minimum Vestibular, 10 ans d'expérience,  salaire proposé 1700 R$..... vu l'afflux de CV, il a suspendu sa recherche.....

On ne dira jamais assez le mal qu'ont fait tous ces "journalistes" qui ont évoqué un mythique eldorado brésilien, faisant croire à des millions de jeunes européens que là était le salut, qu'on les attendait à bras ouverts, que les formalités seraient réduites à leur plus simple expression et que le fortune était garantie.
Le chômage n'est pas (encore) dramatique au Brésil en grande partie grâce au secteur informel (mais le fait que par définition ce secteur qui atteint 50% à Belém échappe à la fiscalité, fait peser un poids excessif sur les entreprises régulières et leur impose des charges trop lourdes qui les empêche justement de se développer) mais oui, trouver un emploi gratifiant payé au juste prix n'est pas facile.
A ces "journalistes" qui ont commis leur "grande enquête" en huit jours (distractions locales inclues) on ajoutera les gens venus en vacances et éblouis par la grande décontraction des Brésiliens, leur pouvoir d'achat apparent. Le prof français en vacances qui mange dans un restaurant de Copacabana à côté de Brésiliens sympas qui feront table commune (cette convivialité qu'on ne trouve effectivement pas en France) ne s'imagine pas que son homologue, prof du public à Rio, se paye (peut être) au même moment une brahma (bière locale) servie dans un verre minable, au fond d'une lanchonete crasseuse (où on peut parfois s'y amuser tout autant, mais pas dans la même ambiance). Ou si d'aventure il va manger une fois à Copa, il "fait chauffer la carte" et paiera son repas en dix mensualités. Et avec son salire de prof brésilien, sauf miracle, il ne peut pas rêver aller passer quinze jours en France!

Il ne capte pas que si le Brésilien moyen se défoule quand il se distrait (et c'est revigorant de le voir à cet instant), c'est parce qu'entre ses semaines de travail qui ne sont pas de 35h (souvent en plus il cumule deux emplois pour faire mieux que survivre), ses temps de transports démentiels dans des conditions excessivement pénibles, il a réellement besoin de décompresser pendant de (rares) plages de loisirs.

Idem, il ne capte pas que la décontraction de rigueur pendant les plages de loisir fait place à une rigueur très formaliste au travail (manière de parler aux supérieurs, aux clients, tenue, etc.)

Bref on lui a fait miroiter un paradis à la place de ce qui n'est pas un enfer, loin de là, mis qui n'a rien à voir avec un quelconque eldorado.
Les formalités administratives de rigueur pour avoir une place dans ce grand puzzle constituent, à mon sens, un rite initiatique indispensable. Si on y a survécu, on a une chance de supporter le reste. Si on pète un câble, autant rentrer de suite

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