Le syndrome paraguayen

Bonjour JC,

Merci beaucoup pour ta réponse. Elle est passionnante, comme toujours.

Tu as raison de citer Devos car ce que tu décris ferait rire si les conséquences n'étaient pas douloureuses pour de nombreuses personnes.

Est-il possible d'indiquer à l'administration fiscale du Paraguay l'adresse d'une boite aux lettres située dans une entreprise de réception et numérisation de courrier située au Paraguay ( pour éviter certains des problèmes que tu as décrit ) ?

Merci.

Cordialement

Sophie

La suite pour les questions de Sophie  :

Puisqu'on parle des relations avec l'Etat, parlons des impôts, ça intéresse tout le monde

Il existe un impôt sur le revenu très proche de notre IRPP, et qui s'appelle curieusement IRP qui veut dire "Impuesto a la Renta Personal"
Pas étonnant quand on sait que c'est le FISC français qui vient former les Paraguayens, ça promet…
Pour l'instant, je ne connais personne qui déclare ses revenus au Paraguay, vu qu'on est pas obligé de le faire, déjà, mais que c'est souvent une mauvaise formule.
En France, et quand tu pars à l'étranger, tu as 2 options :

Option 1 : Tu déclares et tu payes tes impôts en France en tant que Français résident à l'étranger. C'est mon cas et ça me semble être la meilleure formule car ça me permet d'avoir un dialogue plus transparent avec mes caisses et organismes divers, et je paye moins d'IRPP tant que mon montant d'imposition sur le revenu reste inférieur à 25% du revenu imposable, et non du revenu brut. Certes, ça m'oblige à avoir une adresse postale  - la maison du frangin - et de conserver un compte bancaire en France. Ca me permet aussi de conserver les mêmes droits que si je vivais en France, dont la sécurité sociale qu'il ne faut pas négliger car ça peut servir en cas de coup dur, je me fais rapatrier et youpi, direct au bloc opératoire !

Option 2 - Tu ne veux surtout pas faire ta déclaration des revenus ni payer ton IRPP en France, et tu dis que tu le paieras dans ton pays d'accueil. Ça me semble être une très mauvaise formule sauf si tu as des revenus faramineux, car si tu fais virer tes rentes, salaires, retraites et autres revenus directement à l'étranger, le FISC français t'en prélèvera 25% à la source. Evidemment, si tu payes plus d'impôts que 25% de tes revenus nets, tu pourrais y gagner mais il faut bien réfléchir car tu perds tous tes droits et si tu as le moindre revers, le moindre problème grave (santé ou autre) et que tu doives revenir en France, tu seras une illustre inconnue.

Remarque : Personne ne t'oblige oblige à déclarer tes impôts ici. La France n'a pas d'accords bilatéraux avec le Paraguay, donc le FISC français ne peut rien vérifier de tes gains ici. Du moins tant que c'est comme ça…Et puis ce serait une folie de le faire, ça ne t'apporterait rien de plus ici, sauf le droit d'enrichir un peu plus les 12 familles qui détiennent l'ensemble du pays.
Sache qu'en matière d'impôts sur le revenu, et pour un Paraguayen j'imagine que c'est pareil pour nous  El Ministerio de Hacienda del Paraguay prend 10% du salaire annuel net imposable au-dessus de 3.000€ par an, 8% quand la somme est égale ou inférieure.
Ca veut dire en clair que peu de gens sont imposables. Déjà la majeure partie du travail se fait au black, et puis le Paraguayen, quand il perd son boulot auquel il ne tenait pas vraiment, il en profite pour boire tranquillement son téréré assis avec ses potes sur un fauteuil devant la maison. Le lendemain il est tellement fatigué de ses efforts de la veille qu'il est bien incapable d'aller chercher du boulot, pauvre garçon ! Et puis il y a la chaleur…
Toujours pour info, l'impôt sur les sociétés est de 30% des bénéfices et de 25% pour les activités agricoles.

Tu m'as demandé comment se font les communications entre l'Etat du Paraguay et les résidents du Paraguay :
Très simplement vu qu'il n'y en a aucune. L'état, lui, ne bougera jamais un orteil, si ce n'est pour t'envoyer un soit-disant inspecteur si tu te mets en faute. Et c'est très facile d'être en faute car tout le système de corruption est fait pour te mettre en faute pour te tirer du pognon. D'abord, personne ne te dira ce qu'il faut faire, par exemple pour monter une boite. Ce sera toujours à toi de faire les démarches, et quoiqu'il arrive toujours toi l'unique responsable de ce qui n'aura pas été fait ou été oublié. Ceux auxquels  tu auras demandé des renseignements et qui t'auront dit n'importe quoi par ignorance, ceux qui t'auront dit "tranquilo, c'est pas important de faire ça" le jour où tu viendras les voir pour leur dire qu'ils t'ont mis dans un gros merdier, ils te répondront "tranquilo" en tirant sur la pipette de leur téréré, et en rigolant de tes problèmes.
Donc, ici plus que partout s'applique cruellement "nul n'es censé ignorer la loi"

Les communications, ou plutôt les obligations comme simple particulier, ce sera plus simple mais également plein de trucs à payer et pour lesquels personne ne t'aura avertie, comme l'impôt sur les terrains par exemple. C'est comme pour les factures d'électricité qui n'arrivent pas, c'est toujours à toi de te renseigner à savoir ce que tu dois faire, ce que tu dois payer, à ce jeu personne ne t'aidera car tout le monde s'en fout, ça les arrange tu seras toujours perdante, car au Paraguay l'amende pour retard de paiement, tant par son excès que par sa fréquence, est une vraie industrie.

Au Paraguay, il y a trois "pièces essentielles" si tu veux monter une boite sans ennui : Un bon comptable non véreux, un bon notaire non véreux et un bon avocat non véreux. Une fois que tu as cela - c'est mon cas - tu es la reine du pétrole !
Ne rigole pas, c'est sérieux, ça m'a coûté une fortune car pour les comptables par exemple, les diplômes s'achètent et certains ne connaissent que le circuit et les dates à respecter et où mettre les chiffres dans les bonnes cases. Aucun ne sait ce qu'est un amortissement de matériel et on passe allègrement dans les frais de sociétés tous les achats de billets d'avion pour les vacances familiales, les notes de restau de la famille et véhicules personnels. Par ailleurs il n'y a pas de contrôle fiscal des sociétés à domicile, pour l'instant ça n'existe pas, mais ça se profile, et ça va y aller la corruption, ce jour-là !

Mes deux premiers comptables ne connaissaient rien à la comptabilité vu qu'ils avaient tous deux achetés leur numéro d'agrément (une licence) en complicité avec des gens du Ministère des finances, Caramba, un truc comme ça, ça ne s'invente pas ! Moi qui ai eu trois sociétés en France, je peux être expert comptable ici si je prends la peine de connaître le circuit des documents. Et comme ils ne se forment pas, ils cumulent un tas d'erreurs et ensuite le soit-disant inspecteur dont je parle plus haut débarque chez toi la fleur aux dents et te sort toutes tes erreurs en te disant que tu dois payer de suite une amende faramineuse. C'est du pur racket parce que le fric qu'ils récupèrent ne va pas à l'état mais arrose toute la hiérarchie, le système est organisé comme ça. Evidemment tu négocies, mais j'y suis passé 3 fois et ça m'a coûté en tout six mille Euros pour un retard de déclaration de TVA, une inscription au registre des patrons qui n'avait pas été faite parce que le comptable ne le savait pas, et un problème de sécurité sociale pour un employé qui ne l'était pas, mais que le Ministère du Travail avait décidé, lui, qu'il était salarié vu que c'était un membre de la famille d'un des patrons du Ministère.
Je ne sais pas quel travail tu comptes faire ici, Sophie, mais si tu viens monter une boite et employer du personnel, sache que le droit du travail est féroce ici, toujours à l'avantage du salarié, il ne faut pas être pris en défaut.
Il te faudra dans ce cas faire comme moi maintenant : avoir absolument TOUT (comptabilité - déclaration - contrats de travail - reçus du personnel etc) tout fait dans la légalité, avec un comptable, un notaire et un avocat, tous trois blindés de chez blindés… pour dormir sereinement !

Mais quelle époque formidable et ne soyons pas trop médisants avec ces braves Paraguayens, il paraitrait que tout ce que je raconte, c'est un peu la même chose dans les pays voisins, t'as qu'à voir dans quelle merde on est ! comme disait l'ami Coluche…
Et puis quoi, il faut bien les aider ces braves Paraguayens, il est normal que les gringos participent un peu, pas vrai ? Grâce aux gens comme moi, et peut-être demain comme toi, il y a pas mal de gens qui ont un niveau de vie bien meilleur qu'avant….  Ben quoi, t'en connais beaucoup toi, des douaniers qui roulent en Mercedes ? Moi j'ai un hôtel de luxe que j'essaye de rentabiliser et j'ai un vieux 4X4 Toyota pourri, et j'ai des clients agents des douanes qui viennent ici en week end avec des top-models, en Mercedes dernier cri..
Ah, où est-il le bon temps où les douaniers se déplaçaient à cheval, pour attraper les trafiquants qui courraient dans les marais avec leurs sacs remplis de cocaïne sur le dos....

Trop forts ces Paraguayens !

Pour Alain 1999

Ta question : Une étude similaire concernant les français, vue d'un Paraguayen, ne serait pas triste non plus, vous ne croyez pas ?.

Vois-tu je ne pense pas que les Français puissent intéresser les Paraguayens. A part Zidane et Griezmann, peut-être ? Zidane c'est sur, en tout cas il est plus célèbre que Napoleon. Un voisin m'a demandé il y a peu de temps si Napoleon était Français, il croyait qu'il était Américain ; ça non plus ça ne s'invente pas !

Et puis, pour s'intéresser à un pays il faut déjà savoir où il est, pas vrai ? 

Quant à l'étude sur les Français, l'ennui c'est que pour réaliser une étude, il faut avoir étudié...

RECTIFICATION

Dans le texte ci dessus :
El Ministerio de Hacienda del Paraguay prend 10% du salaire annuel net imposable au-dessus de 3.000€ par an, 8% quand la somme est égale ou inférieure.

Je me suis trompé dans mon calcul, il faut lire

El Ministerio de Hacienda del Paraguay prend
10% du salaire annuel net imposable au-dessus de 25.000€ par an (150.000.000 Gs),
8% quand la somme est comprise entre 16.000€ et 25.000€
Pour l'instant, ceux qui gagnent moins de 16.000€ (100.000.000 gs) par an ne sont pas imposables mais une réforme est en cours

Cher JC,

Dans ton livre, tu écris qu'au Paraguay les légumes sont plus chers et de qualité moindre qu'en Espagne.

Cette remarque est sans doute sans importance pour des personnes qui n'ont aucune culture nutritionnelle mais, pour moi, elle est fondamentale.

Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas.

Au Paraguay, il y a tout pour produire des fruits ou légumes de qualité : une terre fertile, de l'eau à gogo, du soleil.

Si tu écris dans le moteur de recherche de Google "Le BIO dans le monde", tu vas trouver un PDF qui donne la superficie totale des exploitations agricoles biologiques dans chacun des pays du monde. Au Paraguay, il y a plus de 51 000 hectares cultivés en BIO.

D'autre part, j'ai lu sur un site dédié aux voyageurs nomades qu'au Paraguay la nourriture est "bon marché et abondante".

Conclusion

Compte tenu de ce que tu nous  as appris sur le niveau de formation professionnelle et la motivation des jeunes du Paraguay, je ne doute pas que pas mal de légumes doivent être de mauvaise qualité.

Mais qu'entends tu par là ? : ils ne sont pas frais à cause de la chaleur et de l'absence de conservation en chambre froide ? ( j'ai vu cela en Afrique )

Veux tu dire que tu as trouvé des supermarchés du Paraguay qui vendent de nombreux légumes de qualité ( mûrs, frais, BIO, avec un goût excellent ) mais qu'ils sont chers donc réservés à l'élite du Paraguay ?

Sur Google image, on peut voir des vendeuses de fruits / légumes du Paraguay. Les fruits et les légumes sont nombreux et très beaux.  Pourquoi ces photos ne reflètent-elles pas la réalité sur les fruits / légumes du Paraguay ?

Merci.

Cordialement

Claire

Cher JC,

J'ai trouvé la source de l'une des informations fiscales que tu nous as donné : la page relative au Paraguay de l'ambassade de France.

Elle dit que "l'impôt sur les sociétés est de 30% des bénéfices et de 25% pour les activités agricoles".

Or, si tu écris "Paraguay fiscalité" sur Google, tu vas découvrir de nombreuses pages web conçue par des experts comptables, des avocats fiscalistes, des grandes banques,... qui indiquent que le taux de l'impôt sur les sociétés est de 10 % au Paraguay.

Je tiens à préciser que je ne confonds pas l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés. Je parle bien de l'impôt sur les bénéfices des sociétés du Paraguay.

Qui a raison ?

Cordialement

Cher JC,

Peux tu m'indiquer les coordonnées de ton comptable, notaire, avocat par message personnel, s'il te plait ?

Je comprends que tu as besoin d'un avocat pour constituer une société. Mais une fois que c'est fait, tu as encore besoin de lui ?

Pourquoi as tu besoin d'un notaire pour faire tourner une société ?

Tu dis que les problèmes bureaucratiques qu'un résident du Paraguay rencontre au Paraguay c'est pareil dans les autres pays d'Amérique latine.

Tu as raison : dans ce documentaire récent relative aux EXPAT, un entrepreneur français expatrié au Brésil nous raconte une histoire hallucinante : https://www.youtube.com/watch?v=T7mW2nu54RA

Au Panama, tu penses que c'est la même chose ?

Maintenant que tu nous as révélé les Inconvénients de la vie au Paraguay, peux tu nous indiquer les Avantages de la vie au Paraguay par rapport à la vie en France ?

Merci.

Cordialement

Claire

Salut Sophie,

Les renseignements et mode de calcul que j'avais m'avaient étés donnés par le Consulat de France (snif...) il y a 5 ans, un an avant l'ouverture de mon hôtel que je pensais être rapidement bénéficiaire, à l'époque du bilan d'exploitation prévisionnel. Malheureusement et après 4 ans d'efforts,  je n'ai pas encore eu la joie de payer l'impôt sur les bénéfices, et j'en suis encore loin, plombé par tous les vols et arnaques dont j'ai été victime entretemps (vols de matières/matériels et malfaçons couteuses dans la construction) j'en suis encore très loin...
Note qu'il est bien dommage que Terrik soit absent depuis un moment sur le site car je pense que lui qui a une entreprise qui fonctionne bien connait probablement la réponse.
Quoiqu'il en soit, je vais interroger ma comptable qui est une pointure puisqu'elle est la comptable de la Cie nationale d'électricité, la fameuse Ande. Je pense que la Ande est bénéficiaire vu le prix où elle vend son électricité !

Je reviens vers toi très vite et je te répondrai en détail sur les idées du bio au Paraguay sachant que tout s'achète dans un pays corrompu jusqu'à la moelle, même et surtout un label bio. Quant aux prix et à la qualité, il y a une grande désinformation. Mais je vais prendre du temps pour te répondre car je connais bien le problème, du moins comme acheteur pour le restaurant

Bonjour et merci JC.

Tu es, de très loin, le plus cultivé des expatriés que je connais.

Au plaisir de te lire.

Claire

Bonjour à tous,

Je viens à votre secours en matière d'impôt.

1° IVA (TVA)
Il est de 10% sur tous les produits, sauf sur les produits de base alimentaire et les médicaments où il est de 5%.

2° Impôts sur les sociétés (IRACIS)
Il est de 10% sur le résultat net fiscal (grosso modo même base fiscale que la base française, sauf en ce qui concerne les amortissements qui sont plus longs donc moins élevés qu'en France).

Pour les sociétés par actions (SA, SRL,...) il faut ajouter un impôt de 5% sur les versements de dividendes.
Si on veut sortir le résultat de l'activité paraguayenne pour l'investir à l'étranger, il faut en plus ajouter une taxe de 15%.

3° Impôt sur le revenu (Impuesto a la renta personal) (je vais essayer de faire simple)

Nous sommes dans une phase transitoire qui se terminera en 2019.
A ce moment, toutes les personnes gagnant au moins 3 fois le salaire minimum seront assujettis à l'impôt. Pour cette année la limite se situe à 6 fois le salaire minimum. (5 fois en 2017 puis 4 fois en 2018).
Ceux percevant plus de 10 fois le salaire minimum sont assujettis au taux de 10%, en dessous le taux est de 8%.

Pour le calcul de l'impôt, des revenus doivent se déduire toutes les dépenses effectuées au Paraguay avec justificatif de facture. En effet, cet impôt, en plus de faire entrer de l'argent dans les caisses de L'État, vise surtout à lutter contre l'économie informelle.

Le salaire minimum mensuel est aujourd'hui à 1.825.000. En annuel, cela donne environ 21.900.000. Cet année, le seuil est donc fixé à 21.900.000 * 6 = 131.400.000 ( 131.331.960 pour les puristes, et sans les arrondis que je me suis permis d'adopter).

En exemple.

Revenu = 150.000.000
Dépenses au paraguay durant l'année égales 120.000.000.
Impôt du = (150.000.000 - 120.000.000) * 8% = 2.400.000

Revenu = 300.000.000
Dépenses au Paraguay = 200.000.000
Impôt du = (300.000.000 - 200.000.000) * 10% = 10.000.000

Bien évidemment, si les dépenses sont supérieures ou égales au revenu, il n'y a pas d'impôt à payer.

A noter que sont exclus des revenus les intérêts des placements financiers, les gains au casino, les pensions de retraite, les indemnités maladie maternité, et quelques autres trucs.
Je pensais voir également que les émoluments versés aux députés at aux sénateurs étaient exemptés. Mais non, ils n'ont pas osé cette fois-ci.

J'espère vous avoir été un peu utile.

A terrik

Ah ben quand même ! Tu avais disparu ? Tu nous a manqué...
Entretemps j'ai eu quelques infos suivant lesquelles ça a fonctionné comme ça jusqu'à la loi 24/21 de 2004 où les taux de 30/25 ont été ramenés à 10% pour toutes les activités.
J'ai constaté que je ne suis pas le seul avec le consulat à être à la traine car l'indicateur de la Banque Mondiale est resté un taux d'imposition total (% des bénéfices commerciaux) pour le Paraguay de …35%
Banque Mondiale

Terrik,

Merci beaucoup de nous avoir éclairé sur la fiscalité du Paraguay.

Claire

Réponses aux questions de Sophie - 1 de 2

Salut Sophie,
Excuse le retard, j'étais charrette !
Pour te répondre, j'emploie la méthode de Terrik, point par point, c'est plus clair

Tu es, de très loin, le plus cultivé des expatriés que je connais.
C'est vraiment trop gentil mais je ne suis pas le seul fort heureusement , il y en a quelques autres, dont Terriik justement, pour ne citer que lui…

Tu écris qu'au Paraguay les légumes sont plus chers et de qualité moindre qu'en Espagne.
C'est exact, c'est un raccourci qu'il faut relativiser, mais c'est vrai, car le rapport qualité prix est tout à l'avantage de l'Espagne.
Mais pour l'expliquer et retomber sur mes pieds concernant le budget nourriture, j'ai besoin de faire une parenthèse sur la viande  :

Note que j'ai bien pris bien soin jusqu'à présent de ne parler que des légumes car les expats disent toujours qu'au Paraguay on peut manger pour presque rien. A mon sens c'est une vision erronée qui est faussée par le prix très bas de la viande qui est souvent la référence des comparaisons de prix de nourriture entre pays. En clair, si la viande coûtait ici le même prix qu'en Espagne ou  en France, il en couterait plus cher qu'en Espagne de se nourrir. Mais le très faible coût de la viande fait chuter complètement la moyenne du budget familial, tant et si bien que chez moi, nous mangeons totalement à l'européenne pour 160€ par personne et par mois, avec du pain français - s'il vous plait - fait par un Allemand qui a travaillé comme boulanger à Strasbourg, une consommation effrénée d'huile d'olive extra vierge de Turquie, des viandes d'exportation, les apéros, les vins, et tout le tintouin ! Ne cherche pas, c'est le prix de la viande qui réalise cet exploit. 
Un exemple ? Comparons ce que l'on appelle en France un "filet semi-paré - de 2,8 kg - U.E. - sous-vide" affichée actuellement en France au détail 42,90€ le kg en prix moyen, est vendu ici 8,54 € (53.000 Gs le kg). Pour info, cette même viande s'affiche en ce moment en prix d'achat/gros pour les professionnels à Rungis à 19,30€ le kg, c'est à dire qu'on la paye ici 5 fois moins cher qu'en vente détail en France, et presque 2 fois 1/2 moins cher qu'un boucher français ne la paiera à Rungis. 

Parenthèse refermée !
Nous connaissons tous la qualité des légumes et fruits d'Espagne, mais aussi à l'application et au travail acharné (je les ai vus travailler) des producteurs espagnols. 
Prenons le cas des tomates, le légume-fruit phare au Paraguay, puisqu'on met de la tomate partout, il parait même que les Guaranis en trempent des rondelles dans le café le matin (je blague). Pour l'instant il n'y a que 2 variétés. la petite qui est la moins chère, et la grosse qui coûte presque le double au kilo. Mais dans les 2 cas la qualité est médiocre. Je les trouve fadasses, sans saveur et surtout elles ne sentent rien. Pour les deux variétés il faut les sélectionner une par une, beaucoup sont tachées par des points d'attaque de mildiou, et la qualité des arrivages est très olé-olé.
Le paraguayen a l'habitude de manger la tomate à moitié mure donc tout va bien pour lui, car les petites qui sont les plus consommées deviennent vite blettes en murissant, un peu farineuses.
La grosse arrive toujours cueillie trop tôt sur les étalages.  Pour nous européens, ces grosses tomates rondes il faut savoir les attendre, et pour le restaurateur que je suis devenu accidentellement elles sont quand même meilleures. Enfin, ça m'arrange de le penser car elles sont beaucoup plus présentables dans l'assiette.
Le prix de la petite fait du yoyo entre 6 à 8.000 Gs (1,30€) en prix au détail alors que celui de la grosse est toujours aux alentours de 13.000 Gs (2,20€)

En Espagne, c'est tout autre, et le prix des tomates a baissé de 124% en 15 ans. Grande variété de tomates, magnifique qualité gustative et pour un prix moyen actuel/2016 de 0,54€ le kg.
Il n'y a donc pas photo, ni sur le prix, ni sur la qualité, ni sur le goût, ni sur le choix, ni sur le plaisir.

C'est pareil pour l'oignon normal, 10.900 Gs (1,81€ le kg) exactement le même prix que l'oignon bio en Espagne
Certes on ne va pas passer tous les légumes en revue, sache que s'agissant des produits de base de la culture méditerranéenne, sur des légumes comme les aubergines et les courgettes, la différence est encore plus flagrante.
Ce qui me fait dire à ma famille et à mes amis "la bouffe paraguayenne permet de se nourrir, la bouffe européenne pareil, et le plaisir en plus !" 

Au Paraguay, il y a tout pour produire des fruits ou légumes de qualité : une terre fertile, de l'eau à gogo, du soleil.
Erreur, la terre n'est pas fertile, c'est majoritairement une terre d'azalées, très chargée en sable. Si elle est bien adaptée à la culture des agrumes, pour tout le reste, oublie, car l'eau et le soleil ne font pas tout, hélas…

Réponses aux questions de Sophie - 2 de 2

Si tu écris dans le moteur de recherche de Google "Le BIO dans le monde", tu vas trouver un PDF qui donne la superficie totale des exploitations agricoles biologiques dans chacun des pays du monde. Au Paraguay, il y a plus de 51 000 hectares cultivés en BIO.
D'abord il ne faut pas oublier que nous sommes au Paraguay et que la notion de bio n'a pas du tout la même valeur dans la bouche d'un Paraguayen que dans celle d'un Français. Ces cultures prétendues "bio" avoisinent les domaines de Monsanto ça devrait déjà te donner une indication.
Mais avant de parler de culture bio, parlons un moment de la culture tout court : Si tu me demandes de tracer le portrait du Paraguayen moyen en 4 mots ou expressions, je te répondrai :  tricheur - ignorant - sans honte - sans scrupules. Non pas que ce soit ma définition, mais c'est celle de tous les gens que je connais, Allemands, Italiens, Belges, Espagnols et Français qui vivent ici depuis quelques années. Et ça fait l'unanimité !
Maintenant, essaye d'intégrer ces qualificatifs dans la culture bio et dans un pays où tout s'achète (surtout un certificat), où les contrôles n'ont d'autre but que de récupérer "la coïma", où les gens par culture se foutent royalement de l'écologie en polluant toutes leurs nappes phréatiques, et où on ne peut avoir de beaux légumes/fruits qu'en les traitant dès leur qu'ils commencent à pousser tellement il y a d'humidité…
Tu mets tout ça dans un grand torchon, tu secoues bien et tu obtiens un légume bio paraguayen.
Mais je ne suis pas un spécialiste en la matière, aussi je vais te passer par message privé les coordonnées  d'un ami  (Alain) qui connait le sujet sur le bout des doigts. Il a tenté de faire de la stevia à Caacupé (40 km d'Asuncion) avant de se lancer dans d'autres cultures, il t'expliquera comment certains légumes paraguayens qu'on retrouve sur le marché bio passent par l'Argentine pour avoir le label qu'ils ne pourraient obtenir tant ils ont été aspergés de produits chimiques. Mais les Argentins n'ont pas plus de scrupules que les Paraguayens…

D'autre part, j'ai lu sur un site dédié aux voyageurs nomades qu'au Paraguay la nourriture est "bon marché et abondante".
Je pense avoir répondu plus haut en partie. J'ajouterai qu'elle est abondante et bon marché pour ceux qui ont de l'argent, et les voyageurs en ont comparé au peuple paraguayen qui dans sa majorité est très pauvre.

Compte tenu de ce que tu nous  as appris sur le niveau de formation professionnelle et la motivation des jeunes du Paraguay, je ne doute pas que pas mal de légumes doivent être de mauvaise qualité. Mais qu'entends tu par là ? : ils ne sont pas frais à cause de la chaleur et de l'absence de conservation en chambre froide ? ( j'ai vu cela en Afrique
Les jeunes me semblent peu concernés par les travaux de la terre, ils cherchent l'argent facile et travailler la terre est difficile. Non, à mon avis ce serait plutôt à cause de la mauvaise qualité de la terre qui me semble vraiment inadaptée à la culture de certains légumes, mais là encore Alain te répondra mieux que moi.

Veux tu dire que tu as trouvé des supermarchés du Paraguay qui vendent de nombreux légumes de qualité ( mûrs, frais, BIO, avec un goût excellent ) mais qu'ils sont chers donc réservés à l'élite du Paraguay ?
Le fait que les légumes, quels qu'ils soient, paraissent frais, vient surtout de l'extraordinaire nonchalance des paraguayens. Entre la cueillette et la mise à l'étalage, il s'écoule un nombre impressionnant de pauses téréré.  Or et comme tu le sais, en deux jours un légume perd 60% de ses vitamines. Mais tout le monde s'en fout, personne n'est impliqué, c'est la mentalité du pays…
Il s'opère néanmoins un changement important en ce moment au niveau de certains légumes (pas des fruits) mais on ne peut pas dire qu'ils soient bio et qu'ils aient un goût excellent. En tout cas ils ne sont pas vendus comme bio.  De nombreuses serres s'installent et produisent des légumes qui ne sont pas en contact avec la terre, disons-le souvent à l'initiative de certains Européens. Ces légumes sont beaucoup plus beaux (exemple les brocolis) et pas fanés comme souvent les autres. Mais c'est un process qui débute ici et nous sommes encore très limités en choix. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

Sur Google image, on peut voir des vendeuses de fruits / légumes du Paraguay. Les fruits et les légumes sont nombreux et très beaux.  Pourquoi ces photos ne reflètent-elles pas la réalité sur les fruits /légumes du Paraguay ?
D'abord, quand tu mets des photos de tes légumes sur Internet, en général tu ne choisis pas les plus moches. Ensuite, les appareils photo d'aujourd'hui donnent toujours des couleurs beaucoup plus chatoyantes qu'au naturel. Enfin quand tu tapes "légumes du Paraguay" Google va te chercher des photos de légumes qui n'ont rien à voir avec le Paraguay.
Je viens de faire la même démarche, je ne trouve pas qu'il y ait beaucoup de choix, seulement le basique. Seuls quelques fruits de saison sont beaux et murs (mangues en décembre) et ça dure peu de temps. En saison de production, les agrumes sont très bon marché mais rarement présentables. Par contre, is sont généralement bio naturellement car personne ne met de produits sur les agrumes, du moins autour de chez moi où il est plus facile de les récupérer quand ils tombent sur le sol dans les chemins de terre avant que les voitures ne les écrasent.

Les Paraguayens sont souvent surprenants pour nous Européens... Ils n'ont généralement pas de fric, mais ils préfèrent dépenser de l'argent en achetant du Coca ou de la bière plutôt que de boire du jus de fruit naturel gratuit. Ceux qui vivent autour de moi ne mangent quasiment pas de fruits à part des bananes !

Bonjour JC,

Merci beaucoup pour ta réponse.

Ce ne sont pas de bonnes nouvelles mais je préfère connaître la vérité plutôt que d'être déçue ou, pire, victime, de ma naïveté ( qui est grande ).

Après avoir lu attentivement ton message, il faut que je réfléchisse...

Cordialement

Sophie et sa soeur ( Claire )

Réponse à Sophie et Claire

Ta réponse me fait plaisir car mes réponses sont justement faites pour donner le reflet de la vie au Paraguay de façon à faire réfléchir les gens qui veulent venir s'y installer afin qu'ils ne se plantent pas.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, elles ne sont pas du tout faites pour détruire l'image du pays qui a bien d'autres qualités. Mais s'expatrier au Paraguay, ce n'est pas s'expatrier en Suisse, les enjeux sont très différents et ça peut briser carrément une vie en cas d'échec.
Si tu réfléchis, c'est que tu es sur la bonne voie, et que j'ai bien fait mon boulot !

Mais sans indiscrétion, pourquoi est-ce si important cette affaire de bio pour ta soeur et toi ?
Vous êtes végétariennes ? Vous êtes toutes deux atteintes du syndrome bio ? :D
A moins que ça te gêne de le dire ici, j'aurais bien aimé savoir quel était votre projet, si c'était seulement pour y vivre ou bien pour y faire une activité quelconque...

N'oublie pas non plus que tu m'as redemandé quelles sont les qualités de la vie ici, pourquoi je suis venu et pourquoi j'y suis encore. Je n'y ai pas répondu car dans le syndrome paraguayen j'ai répondu à cette question (à une autre personne) et comme ça a du t'échapper je te le cite ci-dessous :


Si ce pays est si catastrophique, pourquoi t'y installer ?

1 - Parce-que depuis que je vis ici ma tension est passée de 16/17 à 12 sans traitement !
2 - Parce que le Paraguay est un pays à vivre, pas à visiter. Et si possible à y vivre en autarcie.
3 - Parce que le climat est presque idéal. Toute l'année de 6 à 12° de plus qu'à Buenos Aires ou Montevideo.
4 - Parce que les Paraguayens sont des gens attachants malgré tous leurs défauts, à condition de ne pas avoir d'autre rapport avec eux que des conversations banales, surtout ne jamais avoir avec eux de rapports d'argent, mettre tout sous clé - même les choses sans valeur - et ne pas laisser trainer ses chaussures devant sa porte le soir si on ne veut pas marcher pieds nus le lendemain. D'ailleurs fais gaffe, y'en a un qui est en train de fouiller dans ta poche !
5 - Parce que le Paraguay était un pays encore dans mes moyens. Je dis était, car ça l'est moins aujourd'hui...
6 - Parce que le Paraguay est un pays attachant dans lequel on vit (hors Asuncion) vraiment à la façon du Far West 1860, si ce n'est que les signaux de fumées sont remplacés par le dernier portable Samsung et les chevaux par des  4X4 !
7 - Parce que certes il y a d'autres pays, mais il faut bien se poser quelque part. C'est loin d'être parfait, mais quel pays l'est ? J'ai choisi, et je me sens bien surtout depuis que je parle aux murs et qu'ils me répondent en silence, je me sens moins enlisé dans ma solitude culturelle.  Comme quoi, à défaut de pouvoir encore parler, les murs ont des oreilles  !
8 - Parce que finalement il y a peu de pays qui offrent encore les possibilités qu'offre le Paraguay, même si celles-ci se réduisent d'année en année, mais il ne faut pas être alarmiste non plus sur ce plan. Il y a encore tout à faire, ça coûtera juste un peu plus cher qu'avant et restera sans comparaison avec les prix de chez nous.
9 - Parce que le gros point positif du pays est que quasiment tout ce qui existe est bâtard. Ca fonctionne certes, mais tout fonctionne très mal ...  Déjà il n'y a pas de professionnels, rien n'est vraiment bon ou bien fait. Le mot qualité ne fait pas partie du langage paraguayen. Donc tout reste à faire ou à améliorer
10 -Enfin, et le plus important, j'ai trouvé ici ce que je suis venu y chercher : Un pays « brut de sciage », sans boite aux lettres ni courrier,  qui vit à l'heure du Far West comme je viens de le dire, sans les mille et une interdictions qui nous pourrissent la vie en France (et pays voisins) où tout est règlementé, tout est sujet à interdiction-punition-contravention. J'ai choisi de vivre une vie de Western, elle me convient et je m'y sens bien, libre, même si j'ai parfois, et comme tout le monde, des moments de doute...  Mais qui n'en a pas, qui ne s'interroge pas sur sa vie, même dans son propre pays ?

10 bonnes raisons de s'installer ici.... Ca te suffit ou je t'en rajoute quelques-unes ?

Salut Jean-Claude,

Ma soeur et moi souhaitons nous expatrier dans un pays

1) où le coût de la vie est moins élevé qu'en France ;

2) la bureaucratie est moins chronophage qu'en France ;

3) les prélèvements obligatoires sont moins violents qu'en France ;

4) où la terre est fertile, où il y a de l'eau et du soleil, pour créer un verger biologique ( fruits exotiques ... ).

Nous hésitons entre

1) le Paraguay

2) le Chili ( plus cher )

3) le Panama ( encore plus cher que le Paraguay )

4) la Thailande ( impossible pour un étranger d'acheter de la terre mais il est possible de louer sur une longue durée )

5) l'ouest de la Géorgie ( capitale : Tbilissi ).

Pourquoi BIO ?

Parce que nous aimons les produits frais, bons et sains.

Claire

Réponse à Sophie

S'expatrier au Paraguay ou au Chili ne demande pas de connaissance particulière en espagnol si on y vient pour y passer sa retraite, mais ce n'est visiblement pas ton cas.
Alors je te pose la question : parles-tu bien l'espagnol car travailler ici sans connaitre la langue c'est s'exposer à toutes les arnaques possibles et inimaginables, car les Sud Américains ont un don  "espectacular" pour exploiter les failles de langage des étrangers et en particulier quand ce sont des femmes seules qui débarquent, elles se font plumer très rapidement sans comprendre ce qui leur arrive...

Remarque, le problème se pose en bien pire en Georgie car on y parle le Georgien (moi aussi mais sous la torture) et seulement la moitié des gens parlent le russe, qui n'est pas non plus une langue très facile à apprendre (cyrillique)

Pars du principe que si tu veux monter une activité dans un pays étranger, quel qu'il soit, il faut impérativement maitriser la langue parlée pour les relations avec les fournisseurs, les clients, le comptable, l'avocat, le notaire, les démarches pour avoir tes papiers de résidente

Bonjour Jean-Claude,

Tu as raison, merci.

Je ne parle ni l'espagnol, ni Géorgien.

Dans les forums relatifs à la Géorgie, on entend que des éloges sur les Géorgiens et la Géorgie.

Les expatriés français en Thailande que je connais ne disent pas que tout est merveilleux en Thailande mais ils sont heureux en Thailande.

Il parait que Malte c'est pas mal non plus.

Claire

Réponses dernier message de Sophie

Je ne parle ni l'espagnol, ni Géorgien.
Alors un conseil, oublie la Georgie, car apprendre l'Espagnol en cours accélérés peut se concevoir, le géorgien c'est autre chose et il faut trouver l'école...

Dans les forums relatifs à la Géorgie, on entend que des éloges sur les Géorgiens et la Géorgie.
Dans les forums relatifs au Paraguay, on entend que des éloges sur les Paraguayens et le Paraguay.
Jusqu'à ce que tu tombes sur un site comme celui-ci dont le but est de te montrer un pays tel qu'il est au travers du vécu de ceux qui y vivent depuis un moment, et c'est toujours très différent !
D'ailleurs, tu as surement remarqué qu'Expat.com n'a pas de forum Géorgie ?

Les expatriés français en Thailande que je connais ne disent pas que tout est merveilleux en Thailande mais ils sont heureux en Thailande.
Être heureux en Thaïlande  est très facile tant qu'on a pas besoin d'y exercer un bizness. Tes connaissances y ont-ils créé une affaire  ? Je tiens à ta disposition les coordonnées d'un de mes amis, un intime, marié en France à une Thaï, ils ont essayé de monter une affaire là-bas avec la famille de sa femme, il a jeté l'éponge et ils sont rentrés en France où depuis, ils vivent ...heu-reux !
Si tu veux son téléphone et son mail pas de problème, tu me le dis, il t'en parlera, il avait préparé son départ depuis 4 ans.

Il parait que Malte c'est pas mal non plus.
C'est surement ton meilleur plan, et de loin, j'imagine que vous vous débrouillez toutes les deux en anglais ? De plus,  tu pourras payer... en Euros

Mais c'est moins exotique que le Paraguay, je te l'accorde, mais nous sommes en 2016, le pays idéal n'existe pas ou plus,  d'ailleurs a-t-il jamais existé ?

Bonjour Jean-Claude,

Tu m'as convaincu, une fois de plus.

Merci.

Je vais réfléchir...

Claire

Bonjour Claire

Lorsque tu m'écris "je vais réfléchir" tu ne sais pas à quel point tu me fais plaisir.

En fait, je ne cherche à convaincre ni à dissuader personne de venir vivre au Paraguay ou dans tout autre pays.
Comme je l'ai dit ici klikici chaque candidat à l'expatriation a des raisons qui lui sont très personnelles de vouloir vivre ailleurs. Si l'on y regarde bien cet "ailleurs" a peu d'importance dans la mesure où le départ est réussi, c'est à dire qu'on aurait trouvé dans cette nouvelle vie une amélioration notoire qui ne soit pas due au simple fait d'avoir déménagé d'un pays à un autre. Je parle d'une amélioration qui soit capable de se confirmer avec les années. Et c'est plus compliqué qu'il n'y paraît, car une fois sur place c'est un un vrai parcours du combattant pour essayer de reconstituer dans le pays d'accueil tous les repères qu'on a perdus et dont on avait forcément sous-estimé l'importance, la faute au rêve d'une vie meilleure dans un pays où tout sera plus facile en apparence.

J'ai décidé d'écrire le syndrome paraguayen lorsque l'ancien Consul de France d'Asuncion m'a confié que la majorité des expatriations se terminent par un échec dans les deux années qui suivent, et dont beaucoup de ceux qui étaient venus avec un capital étaient repartis sans un sou en poche, certains rapatriés par le Consulat car ils n'avaient même pas de quoi se payer un billet d'avion. Je me suis dit que mon expérience pourrait profiter à beaucoup, afin qu'ils ne commettent pas les mêmes erreurs que moi.

Le syndrome paraguayen n'a qu'un seul but, celui d'amener le candidat au départ à bien réfléchir avant de sauter le pas, à se poser les bonnes questions et à se retourner 7 fois la langue dans la bouche avant de se les poser à soi-même :
- Ce qu'on va y gagner réellement, et sans l'embellir, ne pas raisonner comme ça nous arrange sur le moment, quand on a envie de partir…
- Ce qu'on va laisser derrière soi, sans le minimiser comme on le fait quand on en a marre et qu'on n'en voit plus que les aspects négatifs.
- Enfin, ne pas négliger le choc des cultures : les habitant du "ailleurs" peuvent avoir des comportements insolites pour nous Européens. Toutes ces petites choses qui nous amusent quand on est en visite touristique mais qu'on trouve rapidement insupportables quand on vit avec eux

Mais ce serait un débat à part entière…

Si tu réfléchis, c'est que tu es sur la bonne voie et tu mets toutes les chances de ton côté pour réussir un départ sain, réfléchi...

Bonjour Jean-Claude,

Quand j'ai lu "Le syndrome Paraguayen", j'ai eu l'intime conviction qu'une personne travaillant à l'ambassade de France au Paraguay t'a invité à écrire ce livre parce qu'un nombre important de français ont été rapatrié après avoir tout perdu.

D'après ce que tu viens d'écrire, je ne mettais pas trompée.

Bref, la France cherche des moyens de faire évoluer des moeurs ( donc des lois, l'enseignement de l'éducation nationale du Paraguay, les programmes médiatiques du Paraguay,... ) pour résoudre des problèmes, sans créer un incident diplomatique entre le Paraguay et la France.

La France sait que le ministère du tourisme du Paraguay trouvera et lira cet article. Et le Paraguay réalisera des réformes s'il pense que beaucoup d'occidentaux qui voulaient s'établir au Paraguay
- ont lu ton article ;
- ont renoncé à s'établir au Paraguay tant que certains ( petits ou gros ) problèmes n'ont pas été résolus.

La France fait la même chose au Sénégal, avec des méthodes plus intrusives.

Merci pour tes efforts.

Claire

Les déchets omniprésent et le problème de gestion de ces mêmes déchets (comme dans toute l'Amérique du Sud moins au Costa Rica mais à Panama City, le stade de saleté était haut). Le fait que les panaméens associent les "blancs"/"gringos" à des américains, canadiens et nous voient comme "des $ sur pattes" !! Heureusement que je négociais tout!

Source

https://www.expat.com/forum/profile.php … mp;lang=fr

Si c'est juste un problème de négociation, cela fait perdre du temps mais ce n'est pas très grave.

Bonjour,

félicitation pour les efforts que tu fais,pour aider les futurs expat...
serait il possible d'avoir le syndrome paraguayen?!

merci

Merci,
Bien sur, envoie moi ton mail en message privé et je te l'envoie !

Super☺
***

Modéré par Priscilla il y a 7 ans
Raison : merci de passer en privé pour l 'échange de coordonnées

Bonjour,

Nous venons de recevoir une menace pour le message que nous avons écrit sur cette page le 19 octobre 2016.

CHARLIE ne veut pas que le gouvernement du Paraguay lise ce message.

Le vrai visage de CHARLIE est celui de l'impérialisme, de la censure et des menaces.

Claire et Sophie

Mais enfin, qui est Charlie ?
Ne t'inquiète pas, il n'y a rien de bien méchant dans ce que tu as dit le 19 octobre… Et puis nous sommes en démocratie

Sache néanmoins que personne du consulat ne m'a jamais conseillé de décourager qui que ce soit de venir s'installer ici, et que ce n'est pas non plus ma mission première.

C'est pourquoi je répète une fois encore que tous les candidats à l'expat ont tendance à idéaliser le pays par lequel ils sont attirés pour la raison bien connue que « l'changement d'herbage réjouit les veaux ! »
Hélas, et quelque soit le pays de destination, une fois passée la très excitante  période de la découverte, ou tout est mieux qu'en France, et après s'être soulés de belles paroles, on se réveille avec une bonne gueule de bois. Et au réveil, il y en a certains qui ont les cheveux qui tirent plus que d'autres...

Dans mon texte, je n'enjolive pas le Paraguay et je ne le démolis pas non plus. Je dis simplement les choses, comme elles sont, les bonnes et les moins bonne, sans les minimiser et sans les dramatiser, afin d'éviter à chacun une sacrée gueule de bois qui pourrait survenir de 6 à 24 mois plus tard, et en ayant perdu tout son fric.

Je soutien jc.paracom , car au delá d´avoir des intérait sur place, il ne fait pas la langue de bois ni vante le "savoir vivre" de l´endroit vis-a-vis d´atiré des candidats à l´expatratiation plus ou moins "cons" ou insipide de destination de choix vers et qui regarde cette endroit.

Em 2012 j´y ais vécu 5 mois, temps sufisants pour  embiber parcielment la culture  et antecipé le futur sur place. Em 2012 on me manquait pas de précheur et avocat des qualités de la destination, au moins 3 membres du forum et aussi présent sur le guide du routards entre autres, ne fesait que défendre la destination invocant sans cesse les "atouts" du pays. Soit la fiscalité atirante, le processus de legalization, le cout de la construction par metres carré, les assurances médicales privé avec des docteurs formé aux USA, l´absence de l´etat dans la vie des TPE, le cout de la vie trés bas, bref ils était partout, sur tous les sujets.

En faites, ils n´avais qu´un désir, apatér des candidats à l´expatration avec une "affaire" sur place quils voulaint vendre pour revenir en France. Depuis ils ne sont plus active sur le fórum, on comprend porquoi.  Un autre membre, çelui çi atteint de cancer est aussi retourné en France pour raison médical.

Le portugal est devenu un paradis fiscal pour les retraités français, tout prés de chez vous. Il m´a fallu cette experience de 05 mois sur Assuncion et San Lorenzo pour prende conte des atouts de mon pays, et regreté ce passage sur Py. J´ai tellement ahis cette expérience, que la seule chose positive fus que j´ai arreté de fumer sur place. Le tabac acheté sur place chez Hyperluisito avenida bogado, ou chez Excelsior dans le centre de la capital, fut le seule article vraimment moins chér sur place comparé avec le Portugal. Çe fus la premiére décision vis-a-vis de stopper l´hemoragie de gaspillage d´argent, suite  à ma "sacrée gueule de bois" pour prendes les mots de jc.paracom.

Aux candidats, veiller prendre em conte l´échange de jc.paracom au sujet du pays. Un avis sant intention ultérieure, et qui certainement à connu pas mals de cas et situation qui ne se sont pas vraimment bien passé. On a tendence à ce taire quand l´experience à tourner court, et ne pas partager son écheque.
Donc, la France semble faire un rapatriement d´urgence pour ces ressortissant qui se retrouve dans le besoin sur place? Est-ce vraimment çela ?

Avant de répondre à Paulo Pereirra je souhaite préciser ceci :

Un certain nombre d'entre vous m'ont demandé pourquoi j'aime bien les exemples, les anecdotes ?
La raison est simple : C'est pour moi la seule façon d'illustrer une critique, qu'elle soit bonne ou mauvaise, sinon quel intérêt ? Pour moi, seuls les exemples et les anecdotes traitant de situations vécues peuvent rendre une critique crédible. En leur absence, chacun peut émettre l'opinion qu'il a envie de faire passer, de porter le pays aux nues, ou le descendre en flammes.
Je m'appuie sur mes anecdotes pour essayer de rester juste, à ne pas enjoliver ou dramatiser, et merci à Paulo de l'avoir perçu. 

Et à propos d'opinions crédibles ou non crédibles, je vous livre ci-dessous un extrait du syndrome paraguayen qui répond à pas mal des questions que tout à chacun pourrait se poser.  Je répondais ici à un Français qui me posait la question suivante :

A mon sens, au Paraguay il y a des gens plus ou moins intelligents, plus ou moins curieux, plus ou moins courageux, et dans tous les peuples. Mais ce qui me hérisse dans ton propos, c'est que tu généralises toujours tout. Ça me fait dresser les cheveux sur la tête !

Je m'efforce d'apporter une réponse la plus précise possible à la question que tout le monde me pose, et en particulier ceux qui veulent venir vivre au Paraguay : « Comment sont les Paraguayens, parle-moi des Guaranis »
Pour sortir un portrait type, je dois essayer de dégager des traits de caractère communs les plus représentatifs en faisant abstraction des exceptions. Dans nos pays un portrait type s'appuie sur des statistiques précises d'instituts compétents qui permettent de l'évaluer à partir de moyennes de valeurs. Quand tu vis dans un pays qui ne donne d'autres résultats que ceux qui plaisent au gouvernement, tu dois aller à la pêche aux infos, ce que je fais au quotidien. Et comme je ne peux pas me baser sur des chiffres et moyennes, je dois extrapoler un profil général le plus proche de la majorité des gens. Pour info, l'organisme officiel (La Dirección General de Estadística, Encuestas y Censos) n'a rien publié depuis 2010. Je suis allé voir les chiffres qu'il donne (40,5 de pauvreté et extrême pauvreté) quand on connait la réalité c'est à mourir de rire !
Donc, quand je dis que la majorité des Paraguayens sont analphabètes, c'est du vécu et pas de la statistique, puisque celle-ci est manipulée par le gouvernement pour prétendre le contraire… Si j'écoute le gouvernement tout le monde est éduqué, tout le monde sait lire écrire et compter. Dans la pratique du quotidien, c'est tout le contraire, le Paraguayen moyen n'a aucune éducation et reste totalement illettré dans son immense majorité.
Alors bien sûr qu'il y a des gens qui maîtrisent à peu près la langue sinon comment faire pour que la presse écrite, les administrations, hôpitaux et autres puissent fonctionner ? Mais le problème n'est pas là ! Moi, je me fous des gens qui sont plus intelligents que les autres car je ne passe pas mes journées dans les hôpitaux ou les administrations, je les passe avec ceux qui travaillent avec moi ,ou pour moi, qui sont ignorants à souhait et savent à peine lire et écrire, ou pas du tout. Je suis donc condamné à avoir toujours des crétins comme interlocuteurs, et vois-tu, ce n'est pas vraiment ce que j'avais prévu en quittant la France. Certes, je ne m'attendais pas un trouver un niveau équivalent ici, mais j'ignorais complètement que c'était à ce point ...
Car en France, vois-tu,  mon coiffeur sait lire, mon boulanger et mon quincaillier aussi, ils savent signer sans faire une croix, et je trouve que c'est bien pratique quand je leur demande quelque chose. Et bien ici ce n'est pas le cas, et quand tu viens vivre au Paraguay, si tes voisins ne te plaisent pas tu ne peux pas les changer, et tu dois faire avec au quotidien !
Sache par ailleurs que quand tu « tapes la discute » avec un Paraguayen moyen, en comparaison, Monsieur Bidochon dont tout le monde se paye la tête en France, me semble être un intellectuel ici quand je regarde les reportages sur la France profonde de TV5 Monde. Ceci vient de très loin, de notre éducation sur les bancs de la maternelle, de celle de nos parents, et de l'héritage culturel dont nous avons bénéficié comme Européens.
Alors quand le gouvernement paraguayen annonce un taux d'alphabétisation de 79% pour le Paraguay, ça me fait hurler de rire ! La réalité du terrain est que la majeure partie de ces 79% est en état d'analphabétisme fonctionnel (ayant quitté l'école trop tôt) ils ne maîtrisent pas suffisamment la langue pour comprendre, dans le texte, ce qui s'écrit dans les journaux, voire dans une simple notice d'utilisation d'un appareil électro ménager. A la pharmacie, c'est le pharmacien qui doit lire la posologie. Ils sont incapables pour la plupart de faire une liste de courses sans faire une faute par ligne (mon cuisinier), mais nous savons tous que sur une liste de courses, il n'y a qu'un mot par ligne... Mais nous y reviendrons une autre fois !

En attendant, j'accepte volontiers tes critiques à condition que tu m'expliques comment faire pour extrapoler un portrait type du Paraguayen si je dois y inclure toutes tes exceptions ? Quand les étrangers font un portrait-type du Français moyen, il est quasi certain que ni toi ni moi ne nous reconnaîtrons dedans, et pourtant nous sommes bien Français tous les deux, même sans béret ni baguette sous le bras.
Sans polémique, sache que toi aussi tu me hérisses en me sortant l'exception de ton chapeau magique à chaque fois que je parle de généralité.


Comme vous pouvez le voir, le débat était très animé...

Salut Paulo

D'abord, merci pour ta confiance.

Juste un commentaire au sujet des questions que tu te poses et de tes jugements sur le Paraguay que je trouve parfois trop durs, probablement à la mesure de ta déception, mais je comprends…

Pense quand même que le but d'un site comme Expat.com n'est pas d'arbitrer des conflits d'opinions entre les détracteurs et les encenseurs du Paraguay (ou autre), ni de faire des comparatifs entre le Paraguay et la France, ou autre pays d'Europe… le Portugal par exemple ?

La règle est simple : D'un côté nous avons des gens qui vivent dans un pays et qui sont tentés d'aller vivre dans un autre, et chacun pour des motifs différents, avec des aspirations différentes. Ces candidats à l'expatriation essaient donc d'obtenir des informations sur le pays qu'ils ont choisi afin de ne pas se tromper, quoi de plus légitime ? De l'autre côté, il y a ceux qui peuvent leur répondre, leur donner les précisions qu'ils attendent, parce qu'ils y vivent et y travaillent.

Là où ça se complique terriblement pour ceux qui cherchent des infos, c'est lorsque ceux qui vivent dans le pays depuis peu (moins de 3 ans), ou qui n'y travaillent pas, ramènent systématiquement leur fraise dans toutes les discussions pour faire étalage de leur savoir, qui n'est souvent qu'une vision complètement erronée du pays, de sa mentalité profonde et des différences culturelles des habitants. Ensuite, le candidat à l'expat, déjà super-excité par son projet, ne va retenir que les bons côtés du pays, parce que ça l'arrange tout simplement de penser que le pays qu'il a choisi est génial.

Lorsque tu voyages, tu rencontres en général des gens pour la première fois de ta vie. Ce que tu perçois d'eux n'est qu'un simple cliché. Quelle que soit leur nationalité, tu partages avec eux des moments et des phrases conventionnelles, lors d'échanges eux-mêmes conventionnels, généralistes et très superficiels de par leur durée et le manque de connaissance de l'autre. Chacun voit l'autre comme une curiosité. Même si ça nous arrange tous, dans ces moments-là, d'avoir l'impression de bien connaître un pays et (ou) sa population, l'expérience démontre qu'on ne connaît jamais rien de la vie et de la vraie nature des gens, tout simplement parce qu'on n'a pas vécu ni travaillé avec eux. Regarde bien qui sont ceux qui ensencent le Paraguay dans Expat.com. Ce sont majoritairement des gens qui y vivent depuis peu, souvent retraités, ou bien d'autres qui sont toujours en France et qui fantasment dessus.
 

J'invite donc tout le monde ici, toi, les autres et moi-même, à bien mesurer nos propos car d'autres vont prendre des décisions de changement de vie embarquant l'avenir de toute leur famille sur le cumul de nos dires. Autant sur un site de voyage, donner une opinion non vérifiée n'a aucune conséquence, autant sur un site d'expatriation ça peut engendrer des catastrophes.
J'en profite pour dire que je ne réponds jamais sans vérifier que ma réponse est parfaitement fondée, et pas basée sur un cas isolé. Je ne la poste jamais le jour-même, toujours le lendemain, après l'avoir longuement relue, et souvent rectifiée.

Tes questions  :

Au moins 3 membres du forum et aussi présents sur le guide du routard entre autres, ne faisaient que défendre la destination invoquant sans cesse les "atouts" du pays. Soit la fiscalité attirante, le processus de légalisation, le cout de la construction au m2, les assurances médicales privées avec des docteurs formé aux USA, l´absence de l´Etat dans la vie des TPE, le coût de la vie très bas, bref ils étaient partout, sur tous les sujets.

Petite piqûre de rappel vite fait du « résumé pour ceux qui sont pressés » du syndrome paraguayen :

Le Paraguay était, il y a peu de temps encore, un pays relativement bon marché pour y passer une retraite tranquille... Je dis était car ce n'est plus le cas. Certes il fait toujours bon y vivre pour les retraités, mais les prix deviennent chaque jour un peu plus déraisonnables, voire même ne ressemblent plus à rien pour certains domaines comme l'immobilier, qui a dépassé en 2015 les prix de l'Espagne.
Certes aussi, le climat serait presque idéal pour ceux, qui comme moi, aiment manger dehors midi et soir la majeure partie de l'année, ce qui n'est pas le cas, ni au Chili, ni en Uruguay, ni en Argentine. Mais au sud de l'Espagne - par exemple - c'est devenu possible, avec un immobilier beaucoup moins cher, des légumes bien meilleur marché et de bien meilleure qualité, de la viande plus chère certes mais qu'on peut aisément remplacer par le poisson qui brille par son absence ici.
C'est aussi un pays dans lequel il est encore possible de monter un négoce qui ne nécessite pas - ou peu - de personnel, et qui reste dans le principe du : j'importe, je vends, on me paie cash et les clients se démerdent avec le SAV.
Ca demandera au moins 4 à 5 ans pour se faire connaître, mais ça marchera, à condition de pouvoir tenir financièrement 4 à 5 ans, ce qui n'est pas le cas de tous, et à condition de ne pas se faire arnaquer et perdre son fric entretemps.
Mais ce n'est vraiment pas le pays pour monter une entreprise qui emploie du personnel, et surtout une entreprise de service, car le Paraguay est le pays de l'arnaque par prédilection avec un droit du travail hyper féroce, surtout par sa magouille, sa bêtise incommensurable et son côté procédurier.
En outre le Paraguayen lambda n'aime pas travailler et cherche l'argent facile. Généralement il n'a aucune qualification professionnelle, aucun goût, aucun talent, ne sait pas ce que veut dire de s'appliquer ou de finir un travail. Mais il prétend savoir tout faire, ce qui engendre souvent des pertes financières énormes pour les étrangers qui ne voient habituellement rien venir….
Ajoutons à cela que mentir et voler sont des sports quotidiens, des méthodes qui permettent de gagner sa vie normalement. Voler est un job comme un autre, d'autant que dépouiller un gringo est dans la culture (déjà dans les contes pour enfants) et c'est un exploit dont on se vante auprès de ses amis et de sa famille !
Il est impératif de savoir que le système paraguayen complètement corrompu est organisé dans ses moindres détails pour pomper au maximum l'argent des étrangers, à un point tel que le nouveau président en avait fait l'un de ses chevaux de bataille, car portant préjudice à l'économie du pays.
Pour vivre au Paraguay, il faut être sacrément solide, blindé, bien dans sa tête, en bonne santé ou bien protégé, sachant qu'une hospitalisation en urgence et en soins intensifs coûte 2500 à 3000€ par jour pour un étranger.…
Il est également impératif d'accepter la très pesante « solitude culturelle», car l'ignorance est omniprésente, même chez les gens qui se croient d'un certain niveau.


Nous en avions déjà un peu parlé sur  le « Coût de la vie au Paraguay – 2015 », Paulo, t'en souviens-tu ?
Tu trouveras toujours des bisounours pour dire que le Paraguay c'est génial et c'est normal car c'est leur perception du pays, accepte-le... Je pense qu'ils sont sincères, enfin pour la plupart, chacun le compare avec la vie qu'il avait avant et celle qu'il a aujourd'hui, et s'il est heureux il a le droit de le dire ! Et s'il ne vient pas ici pour monter une affaire qui emploie du personnel, et qu'il n'a que des relations de bon voisinage avec les Paraguayens, ne va-t-il pas trouver le pays et ses habitants très chouettes et attachants ? Du moins au début ?

Je ne pense pas non plus que 3 personnes que tu cites aient quelque mauvaise intention, ce n'est pas le profil des membre Expat.com. Certes ils sont passionnés, excités, ils ont envie de partager, rien de plus, avec les risques que ça comporte et que j'ai exposés ci-dessus… Essayons de rester lucides, chacun a droit d'avoir son opinion et chacun a le droit de se trouver heureux au Paraguay. Même si le pays te sort par les yeux, tu n'es pas venu vivre ici donc tu n'as pas de rancoeur à avoir vis-à-vis de ce pays !

Tout le monde a sa vision qui est respectable, même si je ne connais aucun Européen installé ici depuis plus de 5 ans qui va avoir envie de sortir dans la rue pour crier que le Paraguay est le pays dont il avait rêvé. D'ailleurs, quel pays correspond dans la réalité à tes rêves ? Le Portugal ? Tu l'as dit toi-même, et tu as la chance d'être Portugais…
Tu es donc le plus heureux des hommes, et accorde au crédit du Paraguay qu'il t'aura fait redécouvrir ton pays.

PAULO PEREIRRA (SUITE)

Tu disais dans un message précédent : Je regrette l'absence de gens comme William Houstra

Je connais bien William, malgré sa haine du Paraguay il habite toujours à 30 km de chez moi.
William n'a pas compris que Expat.com n'est pas un endroit pour vomir sa haine sur un pays d'accueil, quel qu'il soit, ni pour faire des comparatifs entre pays, ici tout est moche et chez nous tout est beau. Toutes ses contributions étaient caustiques, la haine du Paraguay transpirait de partout...
Il a abusé copieusement, souvent en termes grossiers, il s'est fait sanctionner, c'est normal  !

Le Portugal est devenu un paradis fiscal pour les retraités français, tout près de chez vous. Il m´a fallu cette expérience de 5 mois sur Asuncion et San Lorenzo pour prendre conscience des atouts de mon pays, et regretter ce passage sur Py.

Paradis fiscal pour retraités ? franchement je ne vois pas… Si un retraité français part s'installer au Portugal, il a 2 options.
- Ou bien il continue à percevoir sa retraite sur son compte bancaire en France, auquel cas rien ne changera pour lui, il déclarera et paiera ses impôts en France et conservera tous ses droits de citoyen français, avec l'avantage énorme d'une couverture maladie dans toute la zone euro.
- Ou bien il demande à percevoir sa retraite sur un compte bancaire au Portugal auquel cas il n'aura pas de déclaration fiscale à faire au Portugal puisque le FISC français lui prélèvera 25% du montant de sa retraite à la source. Et il faut avoir une très bonne retraite pour dépasser les 25% d'imposition sur le revenu net imposable, alors le paradis fiscal au Portugal, où le vois-tu ?
Cela dit et en oubliant la fiscalité, il me parait beaucoup plus judicieux pour un Français de prendre sa retraite au Portugal ou en Espagne qu'au Paraguay, mais c'est une opinion qui n'engage que moi. Note que ce n'était pas mon opinion quand je suis arrivé.

Donc, la France semble faire un rapatriement d´urgence pour ces ressortissants qui se retrouvent dans le besoin sur place? Est-ce vraiment cela ?

Hélas oui, ça arrive trop fréquemment et très peu de gens en parlent, ils faut dire que ceux qui sont concernés ne s'en vantent pas !
Comment je le sais ? Par l'ancien Consul de France qui était invité à l'inauguration de l'hôtel fin 2012. Note au passage qu'il m'a collé une sacrée trouille sans le vouloir, lorsqu'il a déclaré à table « maintenant que nous sommes à l'inauguration, je peux t'annoncer officiellement que tu es le seul Français qui a réussi à terminer un projet de construction d'envergure dans ce pays, du moins à titre individuel évidemment, et en s'occupant lui-même du chantier »
Puis il a ajouté « La majeure partie des particuliers qui sont venus acheter un terrain pour y construire une simple maison, se sont fait plumer en un rien de temps par le système paraguayen, et certains n'avaient même pas de quoi se payer le billet retour, ils ont été rapatriés par le consulat ! »

Mais qu'est-ce que le système paraguayen ? C'est un comportement national et culturel de pillage qui fait qu'au fil du temps, tout le système de fonctionnement du pays s'est organisé pour pomper l'argent du bon peuple, et surtout celui des étrangers, ceci à tous les niveaux des administrations du pays, ainsi que dans tous les rapports (personnels et professionnels) entre les personnes qui vivent dans le pays .
Chut, il ne faut pas l'ébruiter mais j'ai découvert tout récemment que les Paraguayens sont le résultat d'un croisement d'indiens avec des Shadocks, ils pompent toute la journée sans savoir pourquoi. Par contre, si les Shadocks ne savaient pas ce qu'ils pompaient, les Paraguayens, eux, pompent essentiellement le pognon et ils savent très exactement où faire les forages.

En France, dans le temps on avait le « Eau et gaz à tous les étages »
Ici, c'est  « Escroquerie et corruption à tous les niveaux »
Petit à petit, le pays est devenu une organisation de malfaiteurs

Illustration ?
En juillet 2016 J'ai signé en juillet un compromis de vente avec un Chilien pour un bout de terrain en bas du mien. Mais j'attends toujours un papier du service cadastral pour pouvoir signer la vente chez le notaire,  je devrais être en possession de mes sous depuis 4 mois.
Ils ont dit à mon notaire « il faut que les étrangers comprennent une fois pour toutes qu'on a vraiment beaucoup de travail, que c'est un travail épuisant, et il y à beaucoup de gens avant eux dans la file d'attente… Dites à votre Français qu'on fait passer en priorité les gens les plus  généreux !

Modéré par Bhavna il y a 7 ans
Raison : Veuillez participer uniquement en français sur le forum francophone. Merci
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+ 1 avec le dernier commentaire.

Quand on décide de vivre et de travailler  dans un pays étranger, et qu'on trouve que la somme des points négatifs pèse plus dans la balance que les points positifs, eh bien, on fais ses bagages et on va autre part....

Réponse à Henri Puf

Fastoche !
Hélas il ne s'agit pas seulement de vivre et travailler sinon tout serait simple, s'il n'y avait ...l'investissement !
Et tout se complique quand on y a investi 700.000€, séduit par les discours comme celui de Noela la gentille Paraguayenne, et que le pays n'a tenu aucune de ses promesses quant à l'aide d'équipement (80.000€ de coût supplémentaire), et qu'on s'aperçoit au fil des jours que l'ensemble du mode de fonctionnement du pays est complètement organisé pour pomper l'argent des étrangers à son maximum.
Car la règle du jeu s'annonce avant, et le Paraguay ne la respecte pas. Moi, j'y ai laissé 1/3 de mon capital, et en étant très méfiant, ça me donne donc le droit et surtout le DEVOIR de prévenir ceux qui veulent venir monter un bizness ici, savoir où ils vont réellement mettre les pieds, ce forum est fait pour ça,

Nous ne sommes pas sur un site qui traite seulement de douceur de vivre pour retraités, mais bel et bien d'expatriation active. Pour ces futurs "entrepreneurs", vanter les quelques points positifs du pays en occultant ses aspects les plus négatifs qui vont régir leur vie future, c'est les envoyer à l'abattoir avec leur famille

Par ailleurs, ça fait un moment que cette discussion est commencée et si je racontais des bêtises ça fait longtemps que ça se saurait et que j'aurais été rappelé à l'ordre par ceux qui vivent ici et par la censure.  Pour l'instant je n'ai eu aucune critique et beaucoup de remerciements.
Mes avis sont le fruit d'un vécu, ils ne sont pas fait pour nuire au pays, ils le décrivent tel qu'il est et personne ne peut me reprocher de dire la vérité.

A mon tour d'ajouter mon grain de sel.

Je déduis que le post supprimé devait exprimer en substance, "si vous n'êtes pas contents, allez voir ailleurs".

En préambule, ce forum n'est pas là comme l'écrit JC pour que chacun y déverse sa bile, mais pour donner des informations, des ressentis, relater la vie quotidienne,..., toute chose que ne pourra jamais lire dans un livre ou dans un recueil d'informations officielles, un ou une candidate à l'expatriation au Paraguay. Nous sommes plusieurs à intervenir avec nos différentes sensibilités et nos différentes opinions sur le pays, positives ou négatives, et un lecteur attentif sera à même de commencer à pouvoir se forger la sienne.

J'ai besoin tout d'abord de faire un retour en arrière d'une dizaine d'années, lorsque j'ai pris la décision de m'expatrier au Paraguay, et quels étaient les plus et les moins du pays à l'époque, ceux que j'ai découvert ensuite, et comment ces plus et ces moins ont évolué depuis.

Pour moi les plus étaient:
Un pays "nature".
Un pays avec stabilité politique.
Un pays avec une culture proche de la mienne (je répète que c'est ce que je pensais à l'époque).
Un pays avec un gros potentiel (eau et énergie abondante, faisant partie du Mercosur)
Un pays où les investissements y étaient peu chers (terres, construction...)
Un pays où la main d'œuvre était bon marché et formée (j'avais lu à l'époque un taux d'alphabétisation de 94%)
Un pays sans beaucoup d'impôts.
Un coût de la vie bon marché.
Un pays sans trop de tracasseries administratives.
Un pays où il était relativement facile d'obtenir sa résidence.

Pour moi les moins étaient peu nombreux et dont certains sont inhérents à l'expatriation, quel que soit le pays où l'on se dirige.
Devoir s'adapter
S'exprimer et penser dans une autre langue.
Un pays peu attractif, enclavé, sans mer ni montagne.
Un climat difficile, notamment l'été.
Un pays avec des infrastructures sous-développées. (mais je n'imaginais pas à quel point)
Et probablement une perte de certains éléments de confort dans mes habitudes de vie.

Le bilan était globalement positif, et les quelques moins ne me semblaient pas rédhibitoires, moi qui avaient déjà pas mal baroudé dans plusieurs pays émergents (comme on dit aujourd'hui) que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique du Sud.

Et globalement, toujours à l'époque, ce bilan reflétait globalement la réalité, hormis "la culture proche de la mienne" et la "main d'œuvre bon marché et formée". Ces aspects ne se découvrent réellement qu'en vivant et en travaillant au Paraguay au quotidien, ou qu'en parcourant ce forum, qui n'existait pas à l'époque.
Il n'est pas du tout anodin que nombre de posts, probablement une majorité, évoquent de près ou de loin la culture paraguayenne, et les conséquences qu'elle peut avoir dans le fonctionnement du pays et de ses administrations, dans la bonne marche d'une entreprise et particulièrement dès que l'on a des employés, et jusque dans les relations interpersonnelles.
Il ne m'était pas du tout venu à l'esprit ou à ma connaissance à l'époque, que le choix de venir m'installer au Paraguay aurait pu s'apparenter à celui de s'installer en Chine, en terme de déracinement culturel.
Bien au contraire, la croyance que je venais m'installer dans un pays à la culture hispanique avait beaucoup peser sur ma décision, et si j'avais réellement bien su ce qu'était la culture paraguayenne, probable que j'y aurais alors réfléchi à deux fois.

Alors avant de revenir dans le post qui suivra sur ce que sont devenus ou sont les plus et les moins de mon bilan précédent, je vais répondre à "si tu n'es pas content, va voir ailleurs".

C'est une décision qui appartient à chacun, en fonction de sa situation personnelle et patrimoniale.
M'expatrier à nouveau alors que j'ai 10 ans de plus et que je suis au crépuscule de ma vie professionnelle, n'est pas une option pour mon cas personnel, et je ne regrette pas en définitive d'avoir immigrer, même si tout ne s'est pas avéré aussi simple ou facile que ce que j'aurais pu penser au départ.
Par contre ce qui est clair c'est que d'ici quelques années, quand j'aurai remis ma tenue de travail au vestiaire et que je n'aurai donc plus aucun intérêt pécuniaire à rester au Paraguay, je passerai l'essentiel de mon temps, voire tout mon temps (en fonction des opportunités du moment) en dehors du Paraguay.

Salut Terrik,
Oui c'est cela ! Le post supprimé était rédigé par Noella une avocate qui fait partie d'un groupement d'avocats spécialisés dans "tous vos papiers d'immigration clés en main pour 5 fois le prix normal" et qui se permettent non seulement de racoler des clients sur ce forum alors qu'ils sont 100% Paraguayens, mais aussi de faire la leçon à ceux qui émettraient la moindre opinion pouvant ternir l'image du pays... donc leurs intérêts.
Ils se permettent même de mettre en avant leur cabinet d'avocats dans le Guide du Paraguay d'Expat.com, et d'en louer les mérites dans leurs discussions.

Ce qui me consterne est de voir que de tels intrus opportunistes puissent trouver défenseurs chez certains retraités bisounours qui croient que le temps de séjour fait la connaissance du pays.
Le retraité n'a et n'aura toujours qu'une vision superficielle du pays, de par sa relation superficielle avec les gens qu'il côtoie.
Seuls ceux qui ont à manager une affaire au Paraguay connaissent la mentalité réelle paraguayenne...

Suite post précédent.

Pour faire suite à mon post précédent, je vais refaire un par un l'état des points positifs et négatifs du bilan que j'avais lors de ma décision d'expatriation il y a une dizaine d'années, dire si je m'étais planté oui ou non et pourquoi, et comment ces points ont évolué.

Un pays "nature".

Oui c'était vrai, mais sa dépend où. C'était vrai notamment dans la région du Chaco, ou vers le nord dans le Pantanal. C'est de moins en moins vrai, tant on assiste à une déforestation intensive. Et même si c'est un pays nature, force est de constater que tout y est grillagé et que rares sont les endroits où l'on puisse aller librement.
Nature oui mais sans la protéger. L'absence presque partout de stations d'épuration et de centre de traitement des déchets et le comportement naturel des paraguayens qui jettent de tout n'importe où, font que la nature est polluées, et notamment ses cours d'eau. Que dire du lac d'Ipacaraï qui lorsque je suis arrivé au Paraguay constituait le lieu de villégiature des paraguayens aisés et qui depuis quelques années sert de couveuse au cyanobactéries tant il est pollué lui-même et par les quelques rivières qui s'y déversent.

Un pays avec stabilité politique.

Oui c'est vrai. Même si la politique au Paraguay n'est pas un long fleuve tranquille, c'est de loin un des pays les plus stables de la région.

Un pays avec une culture proche de la mienne (je répète que c'est ce que je pensais à l'époque).

Alors ça, c'est complètement faux. Je me suis planté lourdement sur ce point. Les habitants du Paraguay n'ont pas du tout la culture hispanique, mais la culture guarani, du nom des populations autochtones qui vivaient là avant l'arrivée des premiers colons. Et croyez-moi, cela change tout. Je ne vais pas re-détaillé ce qui a maintes fois été évoqué dans de multiples posts, vols, paresse, corruption, problèmes de confiance, inaptitude au travail, impossibilité à prévoir,.....

Un pays avec un gros potentiel (eau et énergie abondante, faisant partie du Mercosur)

Oui c'est vrai et ça le reste. Mais c'est sans compter sur les infrastructures défaillantes qui fait que le courant est coupé fréquemment, que le réseau d'eau (potable au moins dans la capitale) est assez souvent défaillant dans certaines zones.
J'assimilais à tort le Mercosur a une espèce d'union des pays d'Amérique Latine, un comme l'Union Européenne. En fait, le Mercosur n'est que de la poudre aux yeux. Pas de liberté de circulation entre pays, des douanes, des taxes,....

Un pays où les investissements y étaient peu chers (terres, construction...)

C'était vrai à l'époque. Cela a beaucoup changé. En 10 ans le prix des terres et de l'immobilier a du se multiplier par 5 environ. Une gigantesque bulle immobilière est sur le point d'éclater sur Asunción. Ce n'est donc pas du tout le moment de venir y investir. Le prix des terres quant à lui rejoint peu à peu le prix des autres pays de la région et continuera à augmenter au fur et à mesure que d'autres routes seront construites.

Un pays où la main d'œuvre était bon marché et formée (j'avais lu à l'époque un taux d'alphabétisation de 94%)

C 'était complètement faux et ça le reste, voire ça empire. Il y a quand même quelques exceptions de jeunes paraguayens qui commencent à être formés presque convenablement. Avec quand même un gros décalage par rapport à l'Europe. Le titulaire d'une licence ici, vaut un niveau bac en Europe.
Mais en règle générale, la majorité de la population sait à peine lire et écrire, compter sans machine à calculer impossible, et ils n'ont aucune possibilité de traiter des abstractions ou de se projeter.
Par ailleurs, même si le salaire de base est très largement inférieur (330 euros) ce n'est pas sûr que ce soit finalement une très bonne affaire si on prend en compte la productivité qui est de 3 à 5 fois inférieure à la productivité d'employés européens selon les postes de travail. (sans parler de la qualité mis en œuvre dans les travaux confiés - la conscience professionnelle est inexistante)

Un pays sans beaucoup d'impôts.

C'était vrai. Mais ça l'est de moins en moins. Depuis mon arrivée, l'impôt sur le revenu a vu le jour. Même s'il est encore modéré, il ne manque pas de projets pour l'augmenter. Ce sera chose faite dès 2017 a priori. Et la gloutonnerie de l'État Paraguayen ne fera que croître. En effet 85% du budget national sert à payer les fonctionnaires, dont une bonne moitié ne travaille jamais, car la plupart des fonctionnaires obtiennent leur poste par népotisme ou par parrainage politique. Le reste du budget, petit, sert à tout le reste (santé, éducation, développement des infrastructures,....) et une bonne partie de ce petit reste est absorbé dans les sables de la corruption.

Un coût de la vie bon marché.

C'était vrai, mais ça ne l'est plus. Il y a une dizaine d'années, le cout de la vie était inférieur d'environ 50% au coût de la vie en France. Aujourd'hui, avec des taux annuels d'inflation compris entre 5 et 10% selon les années, le coût de la vie au Paraguay a largement rattrapé le coût de la vie en France, voire dépassé sur un bon nombre de produits. L'alimentation, à part la viande qui reste bon marché, est désormais chère, et tous les produits d'importation ont flambé (en général ce sont les produits manufacturés car l'industrie est quasiment inexistante au Paraguay) Le prix d'une voiture neuve par exemple est supérieur de 30% au prix du même modèle vendu en France, alors que la TVA y est plus de 2 fois moins élevée.

Un pays sans trop de tracasseries administratives.

Oui et non. Si on n'y travaille pas ou si on n'y a pas d'entreprise, c'est vrai. Sinon, toutes les démarches administratives confinent au calvaire, avec des règlements ou des "logiques" ubuesques, sans parler de la corruption qui mine chacun des rapports que l'entreprise peut avoir l'administration ou les instances officielles. J'ai des dizaines et des dizaines d'exemples vécus. Si un jour j'ai le temps, promis je vous en conterai quelques-uns.

Un pays où il était relativement facile d'obtenir sa résidence.


Oui c'est vrai et ça l'est encore. Pour combien de temps encore? Récemment, est venue s'ajouter aux réquisitions habituelles, une assurance santé souscrite auprès d'une assurance privée locale. Le gouvernement souhaite ralentir peu à peu le flux migratoire et va donc durcir les conditions d'obtention de la résidence. Comment, je ne sais pas au moment où j'écris ces mots. Mais c'est une tendance générale et mondiale, qui va de pair avec la montée des populismes et des nationalismes.

Pour moi les moins étaient peu nombreux et dont certains sont inhérents à l'expatriation, quel que soit le pays où l'on se dirige.

Devoir s'adapter

C'est vrai particulièrement au Paraguay. Après 10 ans ici, je ne comprends toujours pas toutes les réactions, et certains expatriés depuis 40 ans, n'ont toujours pas assimilé complètement le mode de fonctionnement des paraguayens.

S'exprimer et penser dans une autre langue.

C'est vrai, comme partout. A cela vient s'ajouter un bilinguisme qui mêle le castellano au guarani pour renforcer encore un peu plus l'isolationnisme et le nationalisme.

Un pays peu attractif, enclavé, sans mer ni montagne.

Rien à ajouter de plus

Un climat difficile, notamment l'été.

Même après 10 ans, supporter des températures voisines de 40 avec des taux d'humidité dépassant 90% reste difficile. Mais avec une bonne clim, notamment pour dormir la nuit, c'est vivable.

Un pays avec des infrastructures sous-développées. (mais je n'imaginais pas à quel point)

J'ai parlé plus haut du réseau électrique défaillant. Mais que dire d'internet, monopole d'état (pas les vendeurs d'accès) qui est extrêmement couteux pour un débit ridicule. (environ 50 €uros pour 5 mégas, et encore quand on les a!!!
Pour les routes, elles sont très mal entretenues quand elles existent, et il y a encore de nombreuses pistes à travers le pays, impraticables par temps de pluie.

Et probablement une perte de certains éléments de confort dans mes habitudes de vie.

Oui, comme partout. Une perte et aussi un gain.
Beaucoup avec les habitudes alimentaires, mais plus le temps passe et plus il est possible de trouver aujourd'hui certains produits auparavant inexistants, à condition d'y mettre le prix.

Par contre si il y a eu une bonne surprise, elle est peut être dans la qualité de vie, Un rapport au temps si l'on s'y adapte qui fait qu'il est possible de vivre à un autre rythme, avec moins de stress (je parle vie personnelle et non pas vie au travail).
Il y a toujours du temps pour recevoir des amis, partager avec eux une bière un verre de vin et/ou un asado. Et le tout très simplement, sans chichi. Cependant, après de nombreux déboires avec les paraguayens, mes fréquentations se limitent aujourd'hui aux autres expatriés, français bien sûr, mais aussi européens, argentins chiliens, ou colombiens........
Par ailleurs, on est ici moins dépendant de la folle course à laquelle nous contraint la société de consommation européenne.


En résumé, mon bilan, s'il était plus ou moins équilibré à mon arrivée, avec de bonnes mais surtout de mauvaises surprises, tend à se détériorer au fil du temps.

Mais je tiens à le rappeler, c'est mon expérience, ma vision personnelle du Paraguay, et je ne revendique pas de détenir la vérité vraie, à part sur quelques points très factuels et très précis.

J'espère seulement, que ces 2 "pavés" permettront aux futurs candidats d'affiner leur connaissances sur le pays et de contribuer à former leur choix de venir s'installer ou pas au Paraguay.

Terrik a écrit:

Suite post précédent.

Pour faire suite à mon post précédent, je vais refaire un par un l'état des points positifs et négatifs du bilan que j'avais lors de ma décision d'expatriation il y a une dizaine d'années, dire si je m'étais planté oui ou non et pourquoi, et comment ces points ont évolué.

Un pays "nature".

Oui c'était vrai, mais sa dépend où. C'était vrai notamment dans la région du Chaco, ou vers le nord dans le Pantanal. C'est de moins en moins vrai, tant on assiste à une déforestation intensive. Et même si c'est un pays nature, force est de constater que tout y est grillagé et que rares sont les endroits où l'on puisse aller librement.
Nature oui mais sans la protéger. L'absence presque partout de stations d'épuration et de centre de traitement des déchets et le comportement naturel des paraguayens qui jettent de tout n'importe où, font que la nature est polluées, et notamment ses cours d'eau. Que dire du lac d'Ipacaraï qui lorsque je suis arrivé au Paraguay constituait le lieu de villégiature des paraguayens aisés et qui depuis quelques années sert de couveuse au cyanobactéries tant il est pollué lui-même et par les quelques rivières qui s'y déversent.

Un pays avec stabilité politique.

Oui c'est vrai. Même si la politique au Paraguay n'est pas un long fleuve tranquille, c'est de loin un des pays les plus stables de la région.

Un pays avec une culture proche de la mienne (je répète que c'est ce que je pensais à l'époque).

Alors ça, c'est complètement faux. Je me suis planté lourdement sur ce point. Les habitants du Paraguay n'ont pas du tout la culture hispanique, mais la culture guarani, du nom des populations autochtones qui vivaient là avant l'arrivée des premiers colons. Et croyez-moi, cela change tout. Je ne vais pas re-détaillé ce qui a maintes fois été évoqué dans de multiples posts, vols, paresse, corruption, problèmes de confiance, inaptitude au travail, impossibilité à prévoir,.....

Un pays avec un gros potentiel (eau et énergie abondante, faisant partie du Mercosur)

Oui c'est vrai et ça le reste. Mais c'est sans compter sur les infrastructures défaillantes qui fait que le courant est coupé fréquemment, que le réseau d'eau (potable au moins dans la capitale) est assez souvent défaillant dans certaines zones.
J'assimilais à tort le Mercosur a une espèce d'union des pays d'Amérique Latine, un comme l'Union Européenne. En fait, le Mercosur n'est que de la poudre aux yeux. Pas de liberté de circulation entre pays, des douanes, des taxes,....

Un pays où les investissements y étaient peu chers (terres, construction...)

C'était vrai à l'époque. Cela a beaucoup changé. En 10 ans le prix des terres et de l'immobilier a du se multiplier par 5 environ. Une gigantesque bulle immobilière est sur le point d'éclater sur Asunción. Ce n'est donc pas du tout le moment de venir y investir. Le prix des terres quant à lui rejoint peu à peu le prix des autres pays de la région et continuera à augmenter au fur et à mesure que d'autres routes seront construites.

Un pays où la main d'œuvre était bon marché et formée (j'avais lu à l'époque un taux d'alphabétisation de 94%)

C 'était complètement faux et ça le reste, voire ça empire. Il y a quand même quelques exceptions de jeunes paraguayens qui commencent à être formés presque convenablement. Avec quand même un gros décalage par rapport à l'Europe. Le titulaire d'une licence ici, vaut un niveau bac en Europe.
Mais en règle générale, la majorité de la population sait à peine lire et écrire, compter sans machine à calculer impossible, et ils n'ont aucune possibilité de traiter des abstractions ou de se projeter.
Par ailleurs, même si le salaire de base est très largement inférieur (330 euros) ce n'est pas sûr que ce soit finalement une très bonne affaire si on prend en compte la productivité qui est de 3 à 5 fois inférieure à la productivité d'employés européens selon les postes de travail. (sans parler de la qualité mis en œuvre dans les travaux confiés - la conscience professionnelle est inexistante)

Un pays sans beaucoup d'impôts.

C'était vrai. Mais ça l'est de moins en moins. Depuis mon arrivée, l'impôt sur le revenu a vu le jour. Même s'il est encore modéré, il ne manque pas de projets pour l'augmenter. Ce sera chose faite dès 2017 a priori. Et la gloutonnerie de l'État Paraguayen ne fera que croître. En effet 85% du budget national sert à payer les fonctionnaires, dont une bonne moitié ne travaille jamais, car la plupart des fonctionnaires obtiennent leur poste par népotisme ou par parrainage politique. Le reste du budget, petit, sert à tout le reste (santé, éducation, développement des infrastructures,....) et une bonne partie de ce petit reste est absorbé dans les sables de la corruption.

Un coût de la vie bon marché.

C'était vrai, mais ça ne l'est plus. Il y a une dizaine d'années, le cout de la vie était inférieur d'environ 50% au coût de la vie en France. Aujourd'hui, avec des taux annuels d'inflation compris entre 5 et 10% selon les années, le coût de la vie au Paraguay a largement rattrapé le coût de la vie en France, voire dépassé sur un bon nombre de produits. L'alimentation, à part la viande qui reste bon marché, est désormais chère, et tous les produits d'importation ont flambé (en général ce sont les produits manufacturés car l'industrie est quasiment inexistante au Paraguay) Le prix d'une voiture neuve par exemple est supérieur de 30% au prix du même modèle vendu en France, alors que la TVA y est plus de 2 fois moins élevée.

Un pays sans trop de tracasseries administratives.

Oui et non. Si on n'y travaille pas ou si on n'y a pas d'entreprise, c'est vrai. Sinon, toutes les démarches administratives confinent au calvaire, avec des règlements ou des "logiques" ubuesques, sans parler de la corruption qui mine chacun des rapports que l'entreprise peut avoir l'administration ou les instances officielles. J'ai des dizaines et des dizaines d'exemples vécus. Si un jour j'ai le temps, promis je vous en conterai quelques-uns.

Un pays où il était relativement facile d'obtenir sa résidence.


Oui c'est vrai et ça l'est encore. Pour combien de temps encore? Récemment, est venue s'ajouter aux réquisitions habituelles, une assurance santé souscrite auprès d'une assurance privée locale. Le gouvernement souhaite ralentir peu à peu le flux migratoire et va donc durcir les conditions d'obtention de la résidence. Comment, je ne sais pas au moment où j'écris ces mots. Mais c'est une tendance générale et mondiale, qui va de pair avec la montée des populismes et des nationalismes.

Pour moi les moins étaient peu nombreux et dont certains sont inhérents à l'expatriation, quel que soit le pays où l'on se dirige.

Devoir s'adapter

C'est vrai particulièrement au Paraguay. Après 10 ans ici, je ne comprends toujours pas toutes les réactions, et certains expatriés depuis 40 ans, n'ont toujours pas assimilé complètement le mode de fonctionnement des paraguayens.

S'exprimer et penser dans une autre langue.

C'est vrai, comme partout. A cela vient s'ajouter un bilinguisme qui mêle le castellano au guarani pour renforcer encore un peu plus l'isolationnisme et le nationalisme.

Un pays peu attractif, enclavé, sans mer ni montagne.

Rien à ajouter de plus

Un climat difficile, notamment l'été.

Même après 10 ans, supporter des températures voisines de 40 avec des taux d'humidité dépassant 90% reste difficile. Mais avec une bonne clim, notamment pour dormir la nuit, c'est vivable.

Un pays avec des infrastructures sous-développées. (mais je n'imaginais pas à quel point)

J'ai parlé plus haut du réseau électrique défaillant. Mais que dire d'internet, monopole d'état (pas les vendeurs d'accès) qui est extrêmement couteux pour un débit ridicule. (environ 50 €uros pour 5 mégas, et encore quand on les a!!!
Pour les routes, elles sont très mal entretenues quand elles existent, et il y a encore de nombreuses pistes à travers le pays, impraticables par temps de pluie.

Et probablement une perte de certains éléments de confort dans mes habitudes de vie.

Oui, comme partout. Une perte et aussi un gain.
Beaucoup avec les habitudes alimentaires, mais plus le temps passe et plus il est possible de trouver aujourd'hui certains produits auparavant inexistants, à condition d'y mettre le prix.

Par contre si il y a eu une bonne surprise, elle est peut être dans la qualité de vie, Un rapport au temps si l'on s'y adapte qui fait qu'il est possible de vivre à un autre rythme, avec moins de stress (je parle vie personnelle et non pas vie au travail).
Il y a toujours du temps pour recevoir des amis, partager avec eux une bière un verre de vin et/ou un asado. Et le tout très simplement, sans chichi. Cependant, après de nombreux déboires avec les paraguayens, mes fréquentations se limitent aujourd'hui aux autres expatriés, français bien sûr, mais aussi européens, argentins chiliens, ou colombiens........
Par ailleurs, on est ici moins dépendant de la folle course à laquelle nous contraint la société de consommation européenne.


En résumé, mon bilan, s'il était plus ou moins équilibré à mon arrivée, avec de bonnes mais surtout de mauvaises surprises, tend à se détériorer au fil du temps.

Mais je tiens à le rappeler, c'est mon expérience, ma vision personnelle du Paraguay, et je ne revendique pas de détenir la vérité vraie, à part sur quelques points très factuels et très précis.

J'espère seulement, que ces 2 "pavés" permettront aux futurs candidats d'affiner leur connaissances sur le pays et de contribuer à former leur choix de venir s'installer ou pas au Paraguay.


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100 % d'accord avec les points cités. Rien à redire.

Niveau infrastructures, j'ajouterai que dans un pays réputé à forte croissance économique et en plein "essor", je suis dégoûté de l'état du réseau routier.  ( je ne connais que Asuncion et tout le Chaco où je travaille)

Ma conclusion est identique : j'en suis à ma 11ème année au Py, pas très loin de la retraite,. Et quand j'aurai décidé de cesser de travailler, j'irai passer ma retraite autre part (essentiellement par goût personnel sur le plan climat et environnement géographique)