L'Allemagne accuse la BCE de brûler l'argent de ses épargnants
La guerre est ouvertement déclarée entre Mario Draghi et les Allemands après l'annonce par la BCE de nouvelles largesses monétaires, prises comme des attaques contre l'économie du plus puissant pays d'Europe.
Rendre l'argent gratuit comme l'a fait hier jeudi la Banque centrale européenne (BCE), c'est inciter à l'endettement des entreprises, des ménages, voire des Etats. Une aubaine pour les plus dépensiers, une moins bonne affaire pour ceux qui disposent déjà d'une épargne, inexorablement dévaluée par des taux au plancher. Longtemps impassible, Mario Draghi avait riposté jeudi par avance aux attaques allemandes. L'inaction de la BCE, à savoir une politique de "non à tout", aurait mené à "une déflation désastreuse", a-t-il martelé. Lui qui s'exprime d'ordinaire exclusivement en anglais lors de sa traditionnelle conférence de presse, a prononcé "non à tout" en allemand ("nein zu allem").
"Les épargnants se sentent floués"
Mais en Allemagne, les dernières mesures prises par le conseil des gouverneurs font déborder le vase. Un montage-photo avec Mario Draghi s'étale ce vendredi en Une du quotidien des affaires Handelsblatt, narquois, cigare aux lèvres allumé avec un billet de 100 euros, avec pour titre Whatever it takes, c'est à dire "A n'importe quel prix", la formule-choc que l'italien avait employé en 2012, au plus fort de la crise européenne.
Tandis que le tabloïd Bild parle d'un "choc", le président de la fédération des exportateurs évoque des décisions "catastrophiques" et une "dépossession des épargnants". En Allemagne, plus qu'ailleurs, thésauriser tient du sport national. "Pendant des années on a dit aux gens qu'il fallait mettre des sous de côté pour la retraite", rappelle pour l'AFP Carsten Klude, économiste de la banque M.M.Warburg.lire le reste de l'article jean Luc