Quelques questions pour vous ( Expats et VIE au Cameroun )

bonnes questions! voici une tentative de réponse, il y aurait beaucoup à dire et à réfléchir:
1) qui prend mari prend pays, comme on dit, c'est mon cas
2) tout le monde autour de moi est camerounais, mais j'ai du mal à trouver parmi ces gens des personnes que je pourrais qualifier "d'amis". je crois que j'aie une amie, pour l'instant nous partageons des moments avec les enfants, nous nous rendons service, et je pense que c'est une relation vraie, appelée à s'approfondir, au fur et à mesure que nous nous comprendrons mieux (la communication interculturelle n'est jamais facile, surtout quand on essaie d'être le plus vrai possible)
3)le "lâcher prise" ; le sens de l'accueil à la maison ; les femmes sont bien avec leur corps, elles n'ont pas les mêmes complexes que l'on voit en occident
4)j'apprends le lâcher prise, j'apprends à être plus en confiance même quand tout va mal. ici, rien ne va jamais comme on l'attendait . j'apprends aussi la dureté, j'ai toujours été une personne douce et ouverte, maintenant je suis dure au besoin, plus affirmative, et j'apprends à cacher un peu de moi, car ici quand tu es trop ouvert, on te voit comme très naïf
5)beaucoup de choses m'ont déplue et déçue au cameroun, je suis désolée de le dire. l'attitude des gens face au travail par exemple, ils s'investissent toujours à moitié, très peu sont passionnés par ce qu'ils font. mais ce qui me déçoit tous les jours, ce sont les Camerounais qui manquent de savoir-vivre, ils rendent ma vie difficile, car je ne peux pas sortir 5 minutes de ma maison sans me faire insulter, commenter, harceler, dévisager, toucher malencontreusement (non pas par des enfants, mais par des hommes adultes). quand je parle de cette réalité à mon entourage (camerounais), ils sont surpris et désolés pour moi, mais ça les amuse aussi un peu, c'est qu'ils ne mesurent pas l'ampleur du phénomène. je pense que seulement une autre femme blanche peut comprendre cette réalité, surtout si elle a l'habitude de marcher seule. car moi je suis sans voiture, je prends dont le taxi comme tout le monde, je vais au marché comme tout le monde, j'habite dans un quartier peu diversifié, bref on me remarque. je sais que les camerounais seront choqués de lire ceci, mais je pense que pour avancer, il faut dire la vérité. moi j'aurais personnellement du mal à conseiller à une amie de venir s'installer à yaoundé, à moins qu'elle soit à la recherche d'une expérience difficile. je suis sereine avec ce que je vis car je l'ai choisi, mais je sais que cette réalité fera en sorte que je ne serai jamais tout à fait à l'aise ici, que mon vrai chez-moi sera toujours ailleurs.
6)se référer au point précédant! je rejoins Emmanuel qui a écrit plus haut: le civisme.
Mes amitiés à tous!