Cherrybee a écrit:Ensaimada a écrit:Cherrybee a écrit:C'est un peu contradictoire tout ça. Alors quoi faire, là, maintenant? Être un Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent?
Où est la contradiction ? Je n'en vois pas du tout. Les indépendantistes savent très bien que le fédéral a accordé la citoyenneté à plein de nouveaux Québécois, et à toute vitesse, lors du dernier référendum. On se demande pourquoi Je comprends donc la frustration des indépendantistes.
Et la contradiction, elle est par rapport à quoi ? La protection de la langue française ? Je n'en vois aucune ! Protéger notre langue, c'est protéger qui nous sommes, notre essence profonde. Mais cela n'empêche aucunement d'apprendre une autre langue, dont l'anglais, car qu'on le veuille ou non, beaucoup de choses se passent en anglais au Québec, surtout à Montréal. Et même, parler espagnol, mandarin, arabe... c'est un atout.
Tu vois, ça fera bientôt 40 ans que je travaille et sauf pour l'agence où nous sommes toutes les deux, j'ai toujours eu à utiliser l'anglais et j'ai été embauchée partout parce que je parlais anglais et que c'était un critère de sélection. J'ai même travaillé pour des patrons unilingues anglais, chose que l'on ne voit plus beaucoup aujourd'hui.
L'indépendance pourra peut-être se faire un jour, mais comme le mentionnait Jean-Luc, avec lucidité je le répète, les immigrants qui arrivent ici, même les Français, se considèrent canadiens. Ils sont venus au Canada... et finalement au Québec, car c'est ici qu'on parle français. Mais ils se définissent beaucoup comme des Canadiens et je pense que l'indépendance leur ferait peur.
Et puisque l'immigration augmente, notre poids démographique, en tant que Québécois, au Québec et au Canada, cela va de soi, va continuer de diminuer. Et personnellement, je crains fort que dans quelques décennies, le peuple québécois aura disparu ou presque. Et ce n'est pas du racisme... c'est tout bêtement de l'arithmétique !
Ben ce que je voulais dire, c'est ça:"Et puisque l'immigration augmente, notre poids démographique, en tant que Québécois, au Québec et au Canada, cela va de soi, va continuer de diminuer. Et personnellement, je crains fort que dans quelques décennies, le peuple québécois aura disparu ou presque. Et ce n'est pas du racisme... c'est tout bêtement de l'arithmétique !"
Apparemment, le gouvernement québécois a décidé de favoriser une immigration francophone afin de défendre la langue française. Voici cet article qui date un peu, mais je doute qu'il y ait eu de gros changements depuis.
Ce que je ne comprends pas, c'est ça:" mais il faut aussi faire en sorte que nos enfants soient bilingues, voire trilingues, car l'anglais est essentiel dans notre contexte économique mondial."
On sait trés bien que l'anglais et l'espagnol sont des langues beaucoup plus faciles à maîtriser que le français. Et l'homme est faible, il ira plus volontiers vers la facilité. Alors pourquoi, quand on est un pur francophoniste (je ne sais pas si ça se dit) vouloir à tout prix que son enfant maîtrise une langue autre dont on sait qu'il ira forcément vers cette langue plus facile? Dans ce cas là, effectivement tout le monde sera devenu anglophone avec la bénédiction des Québécois.
Hum... malheureusement, je ne comprends pas ton raisonnement. Il ne me viendrait pas à l'idée de faire en sorte que ma fille ne parle pas anglais (de peur qu'elle oublie le français ou ne le parle plus), car elle se tirerait une balle dans le pied. C'est son avenir qui serait un peu hypothéqué.
Juste pour voyager, parler anglais est un atout et facilite les échanges. En trois mois de séjour en Europe, lorsque j'avais 24 ans, je suis passée des Pays-Bas à l'Allemagne, à l'Autriche, à la Grèce à l'Italie (je ne parle pas des pays francophones bien sûr), et c'est l'anglais qui me servait le mieux. C'est toujours l'anglais qui devenait la langue d'échange commune.
Ma meilleure amie ne peut jamais partir en voyage seule (sauf en France), car elle ne parle pas anglais. Lorsque je suis allée avec elle à Barcelone et que nous nous sommes laissées (je revenais au Québec et elle partait vers Bordeaux), elle s'est retrouvée une journée seule à voyager avec sa fille de 11 ans, en Espagne, a eu des ennuis... et c'était des ennuis de communication, car si les Espagnols pouvaient baragouiner l'anglais, elle ne le pouvait pas du tout.
C'est une richesse incroyable de maîtriser plusieurs langues. Et ce n'est pas tout le monde qui a de la facilité pour apprendre une autre langue. Pourquoi se cantonner à une langue quand on a les outils et l'habileté d'en apprendre une autre, surtout que l'anglais est une langue universelle. C'est la langue des affaires, qu'on le veuille ou non.
Si je peux me permettre de parler encore de ma belle-soeur, c'est qu'elle est un bon exemple. Elle a quitté le Québec vers 23, 24 ans pour vivre en Ontario, puis en Californie. Passage de 2 ans en France et 2 ans en Finlande (où l'anglais lui a sauvé la vie !). Même si elle vit aux USA, elle continue de parler français; elle est parfaitement bilingue et son garçon de 10 ans, qui a toujours fréquenté des lycées français internationaux, parle couramment les deux langues.
Donc, ce n'est pas parce qu'on est au Québec et qu'il faut protéger le français ... qu'il faut se priver d'en apprendre une autre. C'est aussi la responsabilité de chacun de prendre conscience de la précarité du français, de comprendre que c'est notre richesse et de faire en sorte que notre langue ne meure pas ou ne devienne pas une sorte de créole.