Bonsoir tout le monde,
nous voici rentrés en métropole après 15 jours passés sur l'île. Ni volé, ni agressé, ni menacé. Sains et saufs. A lire tout ce qu'on lit, c'était pas joué d'avance.
Arrivés le 7, les poubelles non ramassées depuis plusieurs semaines jonchaient les rues. Les barrages étaient levés, sauf dans le sud après Bandrélé et dans le nord à Dzoumogné.
Nous avons logés dans 8 endroits différents pour faire le tour des îles: gites tenus par des mzungus ou des mahorais, et 2 fois dans des hôtels.
Les gens sont très majoritairement accueillants et sympathiques. Les sourires sont partout, les échanges avec les adultes et les enfants très faciles. Tous parlent facilement. On se mêle facilement à la population locale, régulière ou clandestine d'ailleurs. Nous avons fait un voulé un dimanche midi sur une petite plage de Sada, avec des comoriens en situation irrégulière. C'était très sympa, on a bien rit et discuté des difficultés locales. Tout le monde ne parle que de çà.
Pour faire court, notre ressenti est que tout le monde est d'accord pour dénoncer la vie trop chère sur Mayotte.
Les Mahorais ne demandent pas l'aumone, ils veulent du travail pour gagner de quoi payer (à un prix normal) ce dont ils ont besoin.
Certains comoriens ont été grugés par des mahorais qui les font travailler dans leurs champs ou sur leurs constructions puis ne les payent pas, voir les dénonce à la police ...
Certains mzungus regrettent l'ancien temps (lire avant 2007 ...) où il était a priori facile de "faire de bonnes affaires" en sécurité ... C'est du moins ce que nous en avons conclu.
Mayotte change visiblement. Elle devient petit à petit une société de consommation. Donc les gens qui n'ont rien se servent de temps en temps là où il y a des richesses, multipliant les vols et les agressions. Ceci dit, beaucoup nous disent que les vols sur les plages sont la plupart du temps perpétrés par des enfants qui s'enfuient aussi vite qu'ils sont apparus. Tous ne sont pas des comoriens en situations irrégulières...
Près de 3 vols par jour sur Mayotte en juillet 2011 (contre 2 en 2010).
Nous avons pris tous les jours des mahorais, des mzungus (peu nombreux) ou des comoriens qui faisaient du stop au bord des routes. C'est à chaque fois l'occasion d'échanger, souvent de rigoler un peu. L'humour et la bonne humeur sont omniprésents, malgré parfois des conditions de vie hallucinantes.L'entraide est à chaque coin de rue.
Mayotte, c'est aussi le soleil, le lagon avec ses baignades, les makis, les tortues, les dauphins, les plages ... c'est un côté paradisiaque de Mayotte !!
Alors, oui j'ai envie de m'y installer. Nous nous donnons encore 8 jours de réflexion dans notre petit confort en métropole ...
Je peux vous assurer que les mahorais sont à la hauteur de l'énorme défi de la départementalisation avec tous ses côtés négatifs et positifs. Il ne faut pas les prendre pour des imbéciles et ne pas vouloir les abuser ni vouloir d'un colonialisme économique. Il faut les former, et mettre de l'ordre parmi ceux (blancs ou noirs) qui trichent et piquent dans les caisses ... Il faut produire localement et donner du travail aux gens.
Voici un peu en vrac mes premières réflexions à chaud.
A bientôt