L'INVITÉ DU MERCREDI
Christophe Planche, du bon pour les oreilles
Voter
0
Publié le mercredi 12 octobre 2011 à 03H00
Si vous ne lavez jamais vu, vous lavez probablement déjà entendu, du moins son travail. Christophe Planche est le régisseur son du centre culturel du Mont-Dore, également cofondateur du label Big sound master.
Christophe Planche a un credo : faire du bon son pour en finir avec le « complexe Pacifique ».
Homme de lombre, il ne lest assurément pas du silence. Le régisseur son du centre culturel du Mont-Dore, qui a vu naître la structure, a déjà une longue expérience derrière lui. Contrairement à de nombreux élèves, sa vocation, il la trouve en troisième, à loccasion du stage obligatoire en entreprise de fin dannée. Quelque temps avant, il sétait mis à la guitare. Alors, pour choisir son entreprise, il prend le bottin et « cherche à la page studio denregistrement ».
Une chance, il est à la Seyne-sur-Mer après avoir quitté Bourail au début des Evènements. Cest non loin de là que se trouve Miraval, un des plus gros studios de France. « Une semaine avec Indochine qui enregistrait : cétait tout tracé pour moi », se souvient lingénieur du son qui, à lépoque, avait trouvé comment rester dans la musique.
Rencontre. Pour se préparer, il prépare un Bac F3 (électricité) quil obtient en 1990 à Jules-Garnier. « Quatre jours après, jétais dans lavion pour apprendre le métier en France. » Pendant cinq ans à Paris, il sera servi en écumant les salles de la capitale. Il fait un premier stage à lécole Creart qui lui donne la convention dont il a besoin.
Mais en 1995, pas encore satisfait de son niveau, il entre dans une des meilleures écoles dingénieurs du son au monde : la SAE, dont il sort pour enchaîner des tournées à tire-larigot. Alpha Blondy,
I Jah man and the Gladiators, ou encore Bruning Spear. Il prend alors une leçon magistrale auprès de lingénieur du son de Madonna
Autant de grands concerts qui forgent son expérience quil ramène à Nouméa en 1997.
Il commence chez Sono plus, qui monte en puissance, avant de rencontrer Xavier Vergès en 2000. Lactuel conseiller municipal est alors responsable des services danimation et dinsertion et travaille sur la création du centre culturel du Mont-Dore. La rencontre sera payante puisque Christophe Planche accompagnera le développement du centre dès sa création, en dehors dune parenthèse de quatre ans, entre 2005 et 2009.
Complexe. Une période au cours de laquelle il ne chôme pas puisquavec le spectacle Les champs de la terre, il multiplie les tournées en Métropole et en Calédonie où la pièce de Pierre Gope est produite près de 150 fois. Infatigable, il peaufine son label Big sound master, quil gère avec Gregory Louzier, pour « promouvoir les artistes locaux » et notamment Tevita, Sacha et Zool, un des plus anciens groupes de métal calédonien.
Les cartons sont pleins. Lannée prochaine, il prévoit de produire Naïa roots, Shem ou encore Robin Martin, toujours en respectant le credo : donner le meilleur son possible aux musiciens et en finir avec le « complexe Pacifique » qui veut que le son soit de mauvaise qualité. Cette exigence, il lapplique également au centre culturel, une des salles les plus actives, et pour laquelle Christophe et ses collègues mouillent la chemise.
Au milieu de cet emploi du temps surchargé, Christophe Planche garde quand même un espace à lui, petit, mais présent. « Faire le son pour les autres, cest bien, mais des fois, ça fait du bien de passer de lautre côté. » Une sensation quil a retrouvée récemment en travaillant sur lalbum de Tevita, avant, plus tard, un projet vraiment à lui.