Vers une baisse de l'immigration professionnelle en Océanie ?

Vie pratique
  • Expatriation professionnelle
Publié le 2017-04-19 à 13:30 par Veedushi
Destinations privilégiées par les professionnels étrangers, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont annoncé, cette semaine, de nouvelles conditions pour l'octroi de visas pour les travailleurs qualifiés. Découvrez les détails avec Expat.com et les impacts sur l'expatriation professionnelle en Océanie.

Le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a annoncé ce mardi 18 avril la suppression d'un visa de travail destiné aux professionnels étrangers. Il s'agit du visa 457 qui permettait aux travailleurs qualifiés de s'installer en Australie avec leur famille. A compter de mars 2018, ce visa sera remplacé par le programme Temporary Skill Shortage (TSS) dont l'objectif est d'instaurer la préférence nationale. Les entreprises pourront toutefois faire appel à l'expertise étrangère lorsque les compétences requises ne sont pas disponibles localement.

Qu'est-ce que le visa 457 ?

L'Australie a longtemps été une terre d'accueil pour les professionnels étrangers disposant de compétences n'étant pas disponibles localement. En effet, le visa 457 a été mis en place pour permettre à ces derniers, et aux membres de leur famille, de séjourner quatre ans en Australie. Selon les chiffres officiels, 95 758 travailleurs qualifiés, principalement des Indiens, des Britanniques et des Chinois, étaient détenteurs de ce visa en 2016. La plupart d'entre eux œuvrent dans les secteurs des technologies de l'information et de la communication, de la restauration et de la santé.

Rappelons que le visa 457 s'applique à une liste de plus de 650 professions, dont celui de comptable, d'architecte, d'anesthésiste, de gérant de restaurant, de cuisiniers, ou encore de professionnels en marketing et d'administrateurs d'établissements pré-scolaires.

Qu'est-ce qui change en 2018 ?

Il va sans dire que le nouveau système sera plus rigoureux en matière d'octroi de visas professionnels pour l'Australie. En effet, les travailleurs qualifiés seront dorénavant éligibles à deux nouveaux types de visa temporaire : l'un ayant une durée de deux ans et l'autre de quatre ans. Aussi, de nouvelles conditions seront appliquées. Dans un premier temps, plus de 200 professions seront enlevées de la liste des professions éligibles.

Les demandeurs de ces deux nouveaux visas devront également faire preuve d'une bonne maîtrise de l'anglais et disposer d'un casier judiciaire vierge ainsi que d'une expérience professionnelle de deux ans minimum. Une évaluation obligatoire du marché de l'emploi, de la non-discrimination à l'embauche et des grilles de salaire seront conduites. Sous ce nouveau programme, les employeurs souhaitant parrainer un travailleur qualifié étranger devront, pour leur part, assurer la formation renforcée de leur personnel australien dans les domaines faisant face à un manque d'expertise.

Contrairement au visa 457, le nouveau programme ne garantit pas l'éligibilité à la citoyenneté au terme de la durée du séjour en Australie. Ce qui conduira probablement à un nombre inférieur de résidents permanents en Australie dans les prochaines années. Rappelons, cependant, que ces nouvelles réglementations n'affecteront, en aucun cas, les travailleurs qualifiés qui se trouvent déjà en Australie avec un visa 457.

Vers la préférence nationale en Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande prévoit également de durcir ses réglementations dans le cadre de l'octroi du skilled work visa afin de privilégier l'emploi de ses citoyens qualifiés. Parmi les objectifs de cette mesure : réduire le taux d'immigration très élevé enregistré par la Nouvelle-Zélande ces dernières années, parer à la pénurie de logements, à la congestion routière, ainsi qu'à la surpopulation des principales villes néo-zélandaises telles qu'Auckland.

Selon les chiffres officiels, plus de 70 000 expatriés se sont installés, en 2016, en Nouvelle-Zélande, la plupart ayant choisi de poser leurs valises à Auckland qui compte, à présent, une population de près de 1,5 million d'habitants. Rappelons que la communauté expatriée en Nouvelle-Zélande est majoritairement composée de Britanniques, Chinois, Indiens, Philippins et Sud-africains.

Parmi les amendements annoncés : une hausse du seuil de revenu des travailleurs qualifiés à près de 50 000 $NZ par an. Ainsi, les ressortissants étrangers touchant au moins 73 000 $NZ seront classés en tant que travailleurs hautement qualifiés tandis que ceux peu qualifiés seront éligibles à un visa d'une durée ne dépassant pas trois années. Ces derniers devront également se plier à une période d'attente avant de pouvoir demander un nouveau visa temporaire. Dans la foulée, la durée des visa détenus par les travailleurs saisonniers sera également raccourcie en fonction des besoins du pays.