Christiane en Italie: « J'ai découvert un pays chaleureux, accueillant »

Interviews d'expatriés
  • Christiane en Italie
Publié le 2014-03-27 à 00:00 par Expat.com team
Christiane avait l'habitude d'aller régulièrement en Italie. Après son départ à la retraite, elle a décidé d'y poser ses valises et vit désormais sur la côte amalfitaine...

Pourquoi as-tu choisi de vivre en Italie ?

Après avoir quitté Paris et la compagnie d'assurances qui m'employait (il y a une petite dizaine d'années), je suis retournée dans ma région natale (à Grenoble), où j'ai exercé une activité de consultante et journaliste, auteur de divers ouvrages et publications. Durant cette période, j'ai repris contact avec l'Italie, où, enfant, j'avais passé quelques vacances. J'ai découvert un pays chaleureux, accueillant, profondément ancré dans les traditions, mais aussi un pays coloré, plein de contrastes.
C'est à mon départ à la retraite, que je me suis expatriée en Italie. Pour le climat et l'ambiance en général.

Comment s'est passée ton installation ?

Mon installation s'est faite progressivement. Depuis quelques années je venais régulièrement dans la région. C'est donc tout naturellement, que j'ai posé mes valises.

Quelles ont été les formalités que tu as dû accomplir pour pouvoir venir passer ta retraite en Italie ?

Pour les ressortissants des pays de l'Union européenne qui s'installent en Italie une simple déclaration de présence à la mairie du lieu du domicile suffit. Cependant, pour vivre en Italie, vous devez vous procurer un « codice fiscale » (numéro d'identification fiscal) indispensable pour réaliser de nombreuses opérations de la vie courante (comme acheter un téléphone ou une voiture, ouvrir' un compte en banque, signer un bail ou régler des factures), et pour pouvoir bénéficier du système national de santé.
En tant que retraité du régime français de sécurité sociale, j'ai dû faire remplir le formulaire E121 qui est en fait le document portable européen S1. Et là, je dois dire qu'en matière de protection sociale et de fiscalité, j'ai constaté des lacunes des deux côtes des Alpes, des informations peu fiables sur les démarches à effectuer et la détermination des interlocuteurs auprès desquels les remplir. Et par ailleurs, s'il est facile des informations sur les sites officiels des ministères, la distinction entre la notion de résidence et celle de résidence fiscale est, dans les faits, loin d'être connue et clairement appliquée par les différents services.

As-tu eu des difficultés d'adaptation (barrière de la langue, coutumes) ?

J'avais appris l'italien dans ma jeunesse au collège et lycée. Je n'avais pas pratiqué depuis, mais l'italien c'est comme la bicyclette, cela ne s'oublie pas. Il faut seulement un peu plus de temps pour s'y remettre... Et, bien que le napolitain soit parlé localement, je dois reconnaitre que je n'ai pas vraiment eu de problème. Les Italiens cherchent toujours à vous comprendre et à se mettre à disposition. Ils sont ouverts, accueillants, chaleureux, et traditionnellement très expansifs.
Quant aux coutumes, elles ne sont pas si différentes. Seulement plus vivaces, avec des commémorations séculaires où cultes religieux et rites païens s'entremêlent, mélange de croyances et de superstition. Les Italiens aiment les fêtes. Et le pays tout entier, fier de son patrimoine artistique et culturel, cultive ses traditions.
Ce qui m'a le plus gêné, c'est le manque d'exactitude, les rendez-vous non honorés, les files d'attente inexplicables...

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris sur la côte amalfitaine ?

C'est une zone splendide qui fait la fierté de ses habitants, avec des vues à vous couper le souffle, sur les sentiers qui mènent d'Agerola à Amalfi et Positano (Amalfi, l'une des quatre républiques maritimes qui, avec Gênes, Pise et Venise, contrôlait la Méditerranée et défendaient le peuple des pirates Sarrasins. Il y a encore de nombreux vestiges de cette ancienne république). Suspendue entre mer et ciel, la vue surplombant la côte amalfitaine est tout simplement unique. «Pour les amalfitains qui iront au paradis, ce sera un jour comme les autres» dit une maxime à l'entrée de la ville.
Le paradoxe, ce sont les temps de trajets et la circulation chaotique en été. Pour faire 16 kilomètres, en voiture ou en bus, il faut minimum une heure, voire beaucoup plus en plein été. Du coup, les personnes empruntant les sentiers mettent moins de temps à pieds, arrivent bien avant, sont plus détendus, et ont déjà les pieds dans l'eau depuis un bon moment quand finalement vous arrivez, si vous avez eu la chance de trouver une place de parking, ce qui n'est pas gagné en plein mois d'août.

Les Italiens sont-ils accueillants ? Est-il facile de s'intégrer et de faire de nouvelles connaissances ?

Les Italiens sont accueillants, chaleureux, dynamiques et très expansifs, avec une grande capacité d'adaptation, surtout dans le Sud où l'hospitalité est une valeur sacrée. Il est donc très facile de faire de nouvelles connaissances. Mais quant à être intégrés, je crois qu'il faut un peu de temps. De toutes façons, en tant qu'expatriée, c'est à vous de vous adapter au mode de vie et de pensée. Et pas le contraire !

Peux-tu partager avec nous un trait caractéristique de la côte amalfitaine qui te plaît particulièrement ainsi qu'un aspect négatif ?

Le côté positif, c'est le décor, la beauté naturelle des sites, des paysages magnifiques, et leur facilité d'accès. Ce sont aussi des gens sympas, ouverts, qui entretiennent leurs traditions : musicales et artistiques, artisanales, culinaires,... et des glaces ... à tomber !
Le côté négatif, ce sont les temps de transports durant la période estivale, les prix prohibitifs des parkings de certaines zones touristiques

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Une idée reçue sur l'Italie qui s'est avérée totalement fausse :

Les Italiens sont indisciplinés, insupportables, exubérants, superficiels, bruyants. Le cliché même des films de Fellini ? Eh bien non. Comme dans tous les pays, il y a de tout : des gens attachants et des gens ignobles. Il y a aussi des gens disciplinés, ponctuels, pragmatiques, sensés, réservés, discrets. Laissons tomber les idées reçues et regardons seulement les personnes que l'on a en face de soi.

A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée en Italie ?

Celui d'une femme au foyer. J'habite dans un village de la côte amalfitaine. L'été beaucoup d'animations avec l'arrivée des touristes. L'hiver un peu plus tristounet. Je dois dire que j'ai la chance de résider dans une commune virtuose : pas de problèmes de poubelles, la raccolta differentiata fonctionne bien, nombreuses initiatives pour l'animation du pays, équipe municipale dynamique avec nombreux projets en cours de finalisation.
Seul gros problème, la connexion Internet est un désastre. Une connexion de Tiers-Monde avec une vitesse inférieure à 700KB, des interruptions intempestives... Je peux rester plusieurs jours sans connexion et sans téléphone. Vive Telecom Italia !!!
Autrement, je suis la seule française du coin. Je n'ai pas de contact avec la communauté des Français expatriés vivant à Naples (à une petite cinquantaine de kilomètres).

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?

Mon fils bien sûr, qui vit à Paris. Et aussi entendre parler français. L'italien est une belle langue, très expressive et très colorée, mais il est toujours plus confortable de s'exprimer dans sa langue maternelle.

Quel est ton plat italien préféré ?

Difficile de choisir tant la cuisine italienne est riche. Et oui, l'Italie n'est pas seulement le pays des pâtes, des pizzas et du risotto. La cuisine italienne se caractérise par la très grande variété de produits utilisés et une grande diversité régionale. Je crois que j'ai quand même un faible pour la « Fritura di pesci ».

Tu viens de publier tout récemment (février 2014) un ouvrage dédié à l'expatriation en Italie : « Je m'installe en Italie ». Comment t'es venue l'idée de ce livre et en quoi peut-il aider ceux qui veulent vivre dans le pays ?

En fait, l'idée est venue Catherine Fourmond, Responsable des éditions de GERESO Edition (qui a publié mes ouvrages les plus récents) qui voyant mon intention de m'installer en Italie, m'a proposé de réaliser un ouvrage qui pourrait s'insérer dans sa collection sur la mobilité internationale. C'est donc un guide, « Avec ce guide, donnez-vous toutes les chances de succès dans votre expatriation, de la préparation au départ jusqu'à votre installation en Italie : formalités d'immigration et de séjour, emploi, santé, protection sociale, logement, études, fiscalité, aspects pratiques et mode de vie... Parce qu'une expatriation réussie, c'est avant tout une expatriation bien préparée !

Quels conseils peux-tu donner à ceux qui veulent s'installer en Italie ?

Je reprendrais un conseil cité dans mon livre : Ne partez pas avec des idées préconçues. En tant qu'expatrié, vous devez changer votre regard sur l'Italie et les Italiens, laisser de côté les images toutes faites véhiculées par des médias trop occupés par la recherche de « scoops » pour se débarrasser de « clichés » totalement dépassés. L'Italie est un pays moderne, même si le Mezzogiorno souffre d'un manque chronique d'équipements. Les Italiens....C'est à vous de vous adapter à leur mode de vie et de pensée. Pas le contraire !

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