France à Cotonou: « Tout s'obtient avec des sourires et du temps ! »

Interviews d'expatriés
Publié le 2014-03-13 à 00:00 par Expat.com team
France a quitté Bruxelles il y a plus de 20 ans pour suivre son frère au Bénin. Elle y a trouvé un travail et rencontré son mari et vit désormais en famille à Cotonou...

Pourquoi as-tu choisi de t'installer à Cotonou ?

Sans beaucoup d'amis et à la recherche d'un emploi, mon frère célibataire m'a proposé de l'accompagner au Bénin. Graphiste de profession j'ai postulé pour un poste de volontaire des Nations Unies dans un projet pour la santé et j'y suis restée 8 ans. J'ai rencontré mon mari marocain à Cotonou. Nous avons eu deux enfants nés au Bénin.
Nous vivons à Cotonou depuis plus de 20 ans. J'ai occupé plusieurs emplois et monté deux entreprises. La première, une agence de com et la seconde une agence conseil en visa. C'est elle que je gère en ce moment mais ce n'est pas facile et je recherche donc un emploi.

Comment s'est passée ton installation ?

Je ne suis partie qu'avec une seule valise pour rejoindre mon frère installé depuis 3 mois à Cotonou. C'est une fois mon contrat signé avec les Nations Unies que je suis rentrée en Belgique préparer mes malles pour m'installer seule à Cotonou.
Une fois installée seule dans un grand appartement, j'ai engagé un cuisinier assez vieux pour être mon père et très protecteur. Je fréquentais beaucoup de couples d'amis et ce n'était pas toujours facile d'être seule. J'avais une mobylette P50 des Nations Unies au nom du projet pour me déplacer. Je faisais du tennis et de la natation tous les week-ends. Il n'est pas facile d'avoir des amis béninois car ceux-ci ne sont pas sincères et vous font rarement rentrer chez eux. Étant célibataire, ils recherchaient plus avec moi la fille blanche à marier !

Comment as-tu procédé pour trouver un emploi à ton arrivée ? Des conseils à partager avec les autres membres ?

J'ai eu l'opportunité de postuler un emploi de volontaire au PNUD et je suis restée en poste au projet pendant 7 ans.
Je conseillerai d'avoir un bon curriculum et du culot. Il faut aller voir les chefs d'entreprise et se vendre comme en Europe.

Tu as également créé deux sociétés : quelles sont les formalités que tu as-dû entreprendre pour cela ?

Je suis passée par un notaire pour la création du registre et la parution au journal officiel et par la chambre du commerce pour la carte professionnelle.

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Cotonou ?

Les taxi-motos (plus de 20.000) et les camions en état de décomposition qui roulent toujours !

Les Béninois sont-ils accueillants ? Est-il facile de s'intégrer et de faire de nouvelles connaissances ?

Les Béninois sont gentils mais très hypocrites. Ils ne vous diront jamais le fond de leur pensée. S'ils peuvent profiter de votre naïveté, ils le feront sans aucun scrupule ! Ils ne vous inviteront jamais chez eux, ils préfèreront venir chez vous.

Peux-tu partager avec nous un trait caractéristique de Cotonou qui te plaît particulièrement ?

Il existe à Cotonou le marché Dantokpa qui est l'un des plus grand marché de l'Afrique de l'Ouest. On y trouve de tout, des chaussures, des vêtements, des plastiques, mais aussi de la vaisselle et des bijoux. C'est un vrai plaisir d'y aller entre copines. Il existe également un grand marché de la fripe tenu plus particulièrement par des Nigérians. On y trouve chaussures et vêtements à des prix très très bon marché et si l'on fouille bien on y trouve des vêtements neufs. J'adore !

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la Belgique, ton pays d'origine ?

La verdure, les promenades au parc ou en forêts, les expositions et les cinémas.

A quoi ressemble ton quotidien à Cotonou ?

Je vis à Cotonou dans un quartier proche de la mer. Je travaille à la maison ou est situé mon bureau. Je vais moi-même faire mes courses au marché ou depuis 20 ans j'ai mes vendeuses habituelles ! J'ai deux employés de maison dont une depuis 18 ans qui a le même âge que moi et avec qui je suis très proche. Quand je n'aie pas de travail de graphiste, je prospecte pour mon agence auprès des Béninois ou je m'occupe en faisant de la peinture à l'huile ou à l'eau. Je vais tous les jours conduire et rechercher mes enfants de 14 et 19 ans qui sont scolarisé dans des écoles béninoises. Mon fils de 14 ans étant un enfant hyperactif, je l'aide pour ses études en le faisant travailler tous les jours après l'école.
Je fais du sport à mon domicile trois fois par semaine et quand je le peux je vais nager chez une amie.

Pourquoi as-tu créé ton blog, En direst de Cotonou ?

Ce blog est destiné avant tout à nos familles marocaine et belge afin qu'elles puissent suivre l'évolution des enfants. Mais il est aussi destiné à nos amis qui partagent notre vie béninoise ou qui l'ont partagée et qui sont partis afin qu'ils puissent savoir ce que l'on devient.

Quels conseils peux-tu donner à ceux qui veulent s'installer à Cotonou ?

Ne pas faire confiance au premier béninois venu et s'armer de patience ! Tout s'obtient avec des sourires et du temps ! Ne pas reculer devant l'adversité et pousser les portes !

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