L'immigration choisie : ce que les futurs expatriés doivent savoir

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Publié le 2016-11-04 à 07:25 par Veedushi
Chaque année, des milliers de personnes envisagent de poursuivre leur carrière professionnelle à l'étranger. Mais avant de faire le grand saut, il est préférable de connaitre les règles du jeu. Surtout lorsque le pays d'accueil adopte une politique de quotas. Expat.com vous propose de découvrir les enjeux de cette politique.

La tendance de l'expatriation semble avoir pris une tournure irréversible au fil des années. Des milliers de personnes dans le monde entier rêvent de partir à l'étranger, tant pour y rechercher de nouvelles opportunités que pour profiter d'un cadre de vie plus attrayant que dans leurs pays d'origine respectifs. Si les pays membres de l'Union Européenne, la Suisse, le Royaume-Uni, ou encore les États-Unis, le Canada et l'Australie demeurent des destinations clés pour les expatriés, il existe bien sûr certains critères à remplir pour y être admis.

Qu'est-ce que l'immigration choisie ?

De nombreux pays pratiquent l'immigration choisie. Il s'agit d'une politique d'immigration sélective basée sur les qualifications et compétences professionnelles et linguistiques du ressortissant étranger souhaitant s'expatrier. Dans la plupart des cas, ce dernier doit aussi prouver qu'il est en bonne santé et qu'il dispose des fonds nécessaires pour subvenir à ses besoins dans son pays d'accueil.

Cette politique permet donc à un pays de sélectionner des travailleurs étrangers en fonction de leur utilité pour l'économie nationale ainsi que de leur capacité d'adaptation au marché de l'emploi et à leur nouvel environnement. Les dés sont-ils pipés ? Certains secteurs d'activité tirent effectivement leur épingle du jeu, notamment dans le domaine scientifique et informatique. Bien souvent, une première expérience professionnelle à l'international est un sérieux atout pour obtenir un visa de travail.

Les pays les plus sélectifs

L'Europe et l'Amérique du Nord sont des exemples concrets de ces politiques d'immigration sélective. La carte bleue européenne, par exemple, un titre de séjour qui sert également de permis de travail, facilite l'entrée et les séjours professionnels des ressortissants étrangers hautement qualifiés dans plusieurs pays d'Europe. Cette carte permet aux ressortissants des pays tiers, titulaires d'un diplôme, de bénéficier d'un contrat de travail d'une durée égale ou supérieure à une année.

La carte bleue comporte une période de validité variant entre une et trois années en fonction de la durée du contrat de travail. Elle permet à son détenteur d'exercer une activité professionnelle au sein de l'Union Européenne, mais uniquement dans le secteur d'activité pour lequel il a été admis. Au bout de deux ans, l'expatrié peut exercer une autre activité professionnelle hautement qualifié de son choix.

Le Canada, pour sa part, pratique une politique de sélection plus rigoureuse. Les expatriés doivent donc s'assurer que les qualifications et compétences dont ils disposent soient reconnus dans la région où ils souhaitent s'installer. Les candidats peuvent évaluer leur profil grâce à un outil en ligne mis en place par les autorités canadiennes, avant de procéder à une demande de visa ou de permis. Certains postes sont en outre interdits aux ressortissants étrangers. De plus, les employeurs souhaitant recruter des professionnels étrangers sont tenus d'obtenir un avis relatif au marché du travail.

Répondre aux besoins du marché

Les États-Unis ont adopté une politique d'immigration plutôt similaire. Chaque visa de travail est adapté à une catégorie socioprofessionnelle. De plus, l'employeur est tenu de demander une autorisation officielle pour recruter un salarié étranger auprès des services de l'immigration, justifiant que les compétences dont il dispose ne sont pas disponibles localement.

Autre destination très prisée par les expatriés, l'Australie se base sur le manque de main-d'œuvre dans certains secteurs pour définir sa politique d'immigration. Le pays peut d'ailleurs se targuer d'avoir l'un des taux de chômage les plus bas du monde. Néanmoins, les employeurs australiens ont tendance à miser davantage sur la préférence nationale. La Skilled Occupation List, mise à jour chaque année par les services de l'immigration, regroupe tous les types de métiers nécessitant la main-d'œuvre étrangère, permettant aux ressortissants étrangers de déterminer à l'avance leurs chances d'y trouver un emploi.

Réduire le nombre d'expatriés

La Chine a récemment mis en place, sur une base pilote, un système de notation visant à imposer des restrictions sur certaines catégories de travailleurs étrangers. Ce système devrait, entre autres, regrouper les expatriés selon leurs niveaux de compétences, et ainsi, limiter le nombre de ressortissants étrangers prétendant au permis de travail.

Les pays du Moyen-Orient tels que les Émirats Arabes Unis, Oman, ou encore le Koweït, ont également entamé une politique de préférence nationale, afin de limiter le nombre d'expatriés venant s'intégrer à leurs marchés de l'emploi.

Ces politiques de sélection peuvent avoir diverses répercussions sur le marché de l'emploi, notamment en termes de la qualité de la main-d'œuvre étrangère. Si dans la plupart des cas une expatriation signifie partir à l'étranger afin de bénéficier de meilleures perspectives d'emploi et d'un meilleur salaire, d'autres doivent se contenter d'un poste qui ne correspond pas à leur profil. Donc, en considérant un projet d'expatriation, il est recommandé de se renseigner sur les règlementations existantes, ainsi que sur les défis socioprofessionnels auxquels ils pourraient faire face dans leur pays d'adoption.