Un an au Japon : entre émerveillement et perte de repères

Interviews d'expatriés
  • Japon
Publié le 2016-09-28 à 12:34
Partir au Japon en PVT durant un an pour découvrir le pays et se surpasser. Le rêve d'Alexandre s'est concrétisé cette année. A quelques mois de la fin de son séjour au Japon, il partage avec nous son expérience au pays du soleil levant et offre quelques conseils pour profiter au maximum de cette année de césure.

Nous sommes fin 2015. Mon diplôme en gestion et en communication fraîchement obtenu, je me prépare à entrer sur le marché du travail. Je reçois plusieurs offres d'emploi. Je serai peut-être bientôt employé en agence. Une routine, plaisante, s'installera progressivement.

Pourtant, je n'arrive pas à me faire à cette idée : je rêve d'aventure. Je postule pour un Programme Vacances Travail, que l'on appelle encore PVT, ou Working-Holiday Visa. Je reçois quelques semaines plus tard une confirmation : je partirai au Japon.

Pourquoi un PVT ?

D'abord tenté par un VIE (Volontariat International en Entreprise), j'ai rapidement orienté mon choix vers le PVT, car je ne voulais pas que cette année soit un temps plein en entreprise à l'autre bout du monde, mais bien une véritable aventure où je sois libre de travailler et de voyager selon mes envies. Le PVT offre toutes ces possibilités. Il connait d'ailleurs un énorme succès auprès des jeunes : 40 000 visas PVT ont été délivrés en 2015 en France.

Le choix du Japon

Je suis depuis toujours attiré par l'Asie. Très certainement à cause de ces différentes cultures riches en couleurs et qui paraissent si éloignées de la nôtre. Quelques-un de ces pays sont  accessibles via un PVT. Après avoir hésité avec la Corée du Sud, mon choix s'est finalement porté vers le Japon. Entre autres raisons, je souhaitais m'immerger dans une culture totalement opposée à la mienne. Le pays du soleil levant est une société aux antipodes de la nôtre, pleine de contrastes, alliant tradition et modernité, rigidité et exubérance. Le Japon m'intrigue et me fascine depuis longtemps.

J'abordai également cette année au Japon comme un véritable défi personnel. Etais-je capable de partir un an dans un pays à l'autre bout du monde dont je ne connaissais ni la langue ni la culture, sans aucun ami sur place ? Etais-je capable de tenir une année entière avec un budget réduit, de m'intégrer et de trouver un travail rapidement ? Chargé de tous ces défis, je quittais la France le 4 novembre 2015.

Tokyo : un Amour impossible ?

Tokyo de nuit

Si vous recherchez le choc culturel, partez au Japon ! En l'espace d'une année, je suis passé par de nombreux états, de l'émerveillement à l'incompréhension. L'émerveillement d'abord avec la beauté des paysages, la folie de Tokyo, la politesse des japonais, une tradition omniprésente… L'incompréhension ensuite : on se rend vite compte que l'intégration sera une mission presque impossible. Que vous soyez simple touriste, ou que vous résidiez au Japon depuis 10 ans, aux yeux de la société vous resterez toujours un gaijin (étranger). J'ai ressenti cette situation au quotidien, non pas par des remarques déplacées, mais par de petites situations de tous les jours où vous ne vous sentirez tout simplement pas dans le moule. Le Japonais moyen passe sa vie au travail, possède des relations sociales codées et complexes parfois très difficiles à intégrer pour un Européen, a des loisirs bien différents des nôtres et est souvent très individualiste.


A fond le Japon!

Une chose est sûre, je n'ai pas chômé pendant cette année passée au Japon ! Le Visa vacances-travail porte très bien son nom puisque j'ai enchaîné plusieurs petits boulots pour survivre financièrement, mais j'ai également profité au maximum du pays ! Trouver un petit boulot (baito en japonais) est très facile, même lorsqu'on ne parle pas un mot de japonais. Il suffit de s'armer de motivation et d'aller frapper aux portes. Après plusieurs refus, j'ai fini par trouver plusieurs jobs dans le service et la restauration où j'ai travaillé environ 7 mois de l'année. J'ai également donné plusieurs cours particuliers de français vers la fin de mon PVT. Professeur particulier est un travail récurrent chez les PVTistes. C'est un job très plaisant au salaire horaire plutôt élevé!

Nikko

Mais heureusement je n'ai pas fait que travailler, loin de là! Lors de mes 6 premiers mois à Tokyo, j'ai profité de mes jours off pour visiter une grande partie de la région du Kanto qui entoure Tokyo. Celle-ci regorge de sites magnifiques listés au patrimoine mondial de l'UNESCO comme la ville de Nikko par exemple. Mais c'est véritablement lorsque j'ai quitté mon premier job au bout de 6 mois que j'ai vécu les plus forts moments de mon année. Je suis parti 3 mois sur les routes du Japon avec mon sac à dos comme seul compagnon. Je ne saurais trop vous conseiller de visiter Miyajima, Nagano ou encore Okinawa. Ce voyage m'a permis de faire des rencontres extraordinaires. Mes ressources étant limitées, j'ai privilégié le stop comme moyen de transport et l'hébergement chez l'habitant ou couchsurfing. C'est durant ces 3 mois que j'ai véritablement découvert le coeur du Japon. Cette période restera à jamais gravée dans mon esprit.


Rentrer transformé

Comme une très grande partie des PVTistes au Japon, je vais rentrer en France à la fin de l'année. En cause, la très grande difficulté à obtenir un Visa long-terme pour résider au pays du soleil levant. Les deux solutions qui s'offrent à vous si vous souhaitez rester davantage sont le Visa d'époux et le Visa de travail. Trouver l'Amour de votre vie relève du coup de Poker. Mais trouver une entreprise japonaise prête à vous sponsoriser est également d'une grande difficulté.

Une chose est certaine, c'est que l'on rentre inévitablement transformé d'une telle expérience. Cette année à l'autre bout du monde m'aura prouvé qu'avec de la motivation rien n'est impossible et que l'on peut parfaitement s'établir un temps dans un pays dont on ne connait rien. J'aurai surtout appris à m'intégrer et à vivre au rythme d'une société aux codes radicalement différents. Avec mon retour en France, c'est tout un mode de vie à la française que je vais devoir réapprendre.

Vous hésitez ? Foncez !

Si je n'avais qu'un seul conseil à donner aux personnes indécises, ce serait celui-ci : foncez ! Foncez sans écouter les avis de prudence que ne manqueront pas de vous donner vos amis et vos connaissances. Oui, il n'est pas facile pour tout le monde de s'établir dans un pays si éloigné culturellement. Mais cela est tout sauf impossible! Une petite préparation s'impose cependant. Se fixer des objectifs réalisables est également nécessaire. Si vous ne parlez pas japonais, il y a très peu de chances pour que vous puissiez prétendre à un travail autre que serveur ou professeur particulier. Cela sera encore plus difficile de décrocher un Visa. Mais qui ne tente rien n'a rien. Et une chose est sûre : vivre un an au Japon est une expérience absolument exceptionnelle ! A vous les Matsuri en costumes traditionnels, les bains volcaniques sous la neige, le thé vert et le saké, les nuits tokyoïtes… Le Japon se vit à fond !

Partagez votre expérience d'expatrié !

Si vous souhaitez participer aux interviews, contactez-nous.

Participer