L'aventure d'une expatriation en Argentine

L'Expat du mois
  • L'aventure d'une expatriation en Argentine
Publié le 2010-05-01 à 00:00 par Expat.com team
Je suis arrivée en Argentine le 19 octobre 2008.Après être arrivés à Buenos Aires, nous avions rapidement mis le cap sur San Rafael pour voir la famille et pour que je connaisse ce qui allait être notre première maison ici.

Depuis combien de temps es-tu parti en Argentine et est-ce la première fois que tu vis à l'étranger ?

Je suis arrivée à San Rafael (province de Mendoza), en Argentine, le 19 octobre 2008. Ce genre de date se retient j'imagine comme une date d'anniversaire, c'est en tout cas ce qu'il me semble en parlant avec d'autres expats par ici. Chacun se rappelle exactement de son jour d'arrivée. Après être arrivés à Buenos Aires, nous avions rapidement mis le cap sur San Rafael pour voir la famille et pour que je connaisse ce qui allait être notre première maison ici. Daniel l'avait déjà connue en août lors d'un voyage de repérage et mise au point de détails.

C'est la première fois que je vis à l'étranger (j'ai vécu à Genève, mais partant de France voisine je ne considère pas ça comme ayant vécu à l'étranger), et ce n'est pas toujours évident. Quand je vois que nous avons la famille sur place et que je maîtrise la langue, je n'ose pas imaginer comment ça doit être pour les expats qui arrivent dans un pays sans y connaître personne et sans parler la langue. J'admire.

Pourquoi l'Argentine ?

Mon cher et tendre est argentin et a toujours eu l'envie de revenir dans son pays. Une fois le projet à peu près préparé, nous avons mis les voiles, cap sur l'Amérique Latine. J'avais connu San Rafael au cours de plusieurs voyages et l'idée de l'expat m'attirait bien.

Que fais-tu en Argentine ?

Nous avons deux sources de travail. La première et la plus importante, c'est notre parc-aventure. Nous avons ouvert un parcours dans les arbres à San Rafael, et nous avons appris avec fierté que nous sommes les premiers dans le pays. Nous avons respecté toutes les normes de construction, de sécurité et d'exploitation qui existent en Europe, et ça nous donne un sacré gage de qualité dans ce pays où beaucoup de choses se font sur le tas, sans vision à long terme.

Notre deuxième travail, c'est l'organisation de voyages personnalisés dans le pays. Nous emmenons les gens en 4x4 visiter notre région ou même plus loin, notre principale cible étant les francophones en général. Notre philosophie est de présenter un autre visage de l'Argentine, où en plus des gros "spots" que sont Iguazu, Buenos Aires, Ushuaia, El Calafate et Salta, nous cherchons à faire connaître des endroits plus discrets mais non moins magnifiques.

Est-ce que ton pays d'origine te manque un peu ?

Ce n'est pas le pays qui me manque mais les gens, famille et amis. Au point de vue pays, je dois dire que je suis complètement fana de l'Argentine, et même si j'y ai déjà pas mal voyagé il me reste une foule de choses à découvrir. La haute saison du travail commence tout juste pour nous, nous travaillons au parc tous les jours, mais nous avons déjà des projets de voyages pour la période où nous serons fermé. Des envies de bivouac, de rando et de montagne...

Te considères-tu comme une expatriée ?

Oui et non...On a beau maîtriser la langue et ne pas avoir trop d'accent, il y a toujours une boulette qui s'échappe qui fait que les gens finissent gentiment par demander "de donde sos?" (D'où est-ce que tu viens?). Et là, boum, la dure réalité, je reste la française arrivée il y a un an et demi...Mais en règle générale, je me sens très bien intégrée, on a maintenant du temps pour avoir à nouveau une vie sociale après une année de folie, et au fil des amitiés qui se lient on se sent de plus en plus chez soi et de moins en moins chez les autres.

Je trouve que le sentiment d'expat se ressent aussi quand on rentre "à la maison", dans notre pays d'origine, où le fait d'avoir tout quitté apparaît comme un truc complètement fou. On devient alors "l'amie partie vivre en Argentine", un peu comme une aura supplémentaire. Ca fait plaisir d'un côté, mais on se voit aussi comme une extra-terrestre alors qu'on a juste fait un choix de vie à la portée de tout le monde....

Quel est ton meilleur souvenir d'expatriée? Et le pire souvenir ?

Envisages-tu de rentrer un jour dans ton pays d'origine ?

Le meilleur souvenir, mon premier anniversaire fêté sur sol argentin. C'était mes 30 ans, que j'avait fêté avec 2 mois d'avance en Europe lors d'une soirée surprise alors que nous étions 4 semaines en visite. Je suis née le jour de la fête nationale argentine, ça ne s'invente pas, et j'ai eu droit à une magnifique soirée avec une grande tablée, le genre de chose qui aide à se sentir chez soi. Voir que l'on a des contacts, des amis. Un autre, plus proche dans le temps, toujours lié aux amis, lorsqu'après une monstrueuse inondation ils sont venus nous aider à remettre notre parc en état. Ce sont les gens, plus que le pays, qui font que l'on se sent bien ou pas dans un endroit...Et les voir débarquer après la catastrophe m'a vraiment mis du baume au coeur...

Le pire souvenir, c'est plutôt un constat, à quel point l'administration de ce pays est corrompue et mal organisée...Tout prend un temps fou, il faut courir après plein de papiers en permanence, graisser la patte à celui qui convient (mais ça fait un moment qu'on n'a plus eu à le faire), secouer les fonctionnaires, faire des queues interminables, rien n'est informatisé...Déposer de l'argent à la banque peut prendre la matinée, obtenir une accréditation pour ouvrir un parc-aventure prend plus de 4 mois (on en est là et on n'a toujours rien, mais on peut travailler quand même), avec un passage aux archives municipales suites à une erreur d'aiguillage...Mais on s'en accomode pour ne pas devenir fou et on pense à autre chose...

On n'envisage pas de retour pour l'instant, vu que toutes nos réserves financières ont été englouties dans notre projet. On est ravis d'être devenus indépendants et on ne sait pas si cela serait possible dans notre pays d'origine. C'est une grande satisfaction. Et on vit dans une carte postale, que demander de plus...Passer d'un appartement de 50 m carrés en centre ville à 3,5 hectares dans un cañon au bord d'une rivière, ça pèse dans la balance du côté de l'Argentine...

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'ouvrir ton blog ?

Je voulais pouvoir raconter à mes connaissances ce que je vivais ici, sans avoir à écrire une pile de mails toutes les semaines. J'ai aussi commencer à fouiner dans les blogs d'expats en Argentine pour savoir comment s'y prendre au niveau administratif. Et au fil du temps je me suis prise au jeu des blogueurs, je suis devenue fidèle lectrice de certains, j'ai vu avec plaisir que j'ai quelques fidèles moi aussi.

As-tu déjà rencontré du monde grâce à ton blog ?

J'ai recontré une française qui vit à Cordoba. Nous nous sommes connues par le biais d'une formation à distance, alors qu'elle vivait déjà ici et que j'étais encore en Europe. Nous avons chacune monté notre blog et nous n'avons jamais perdu le contact. On se parle de temps en temps, et on s'est enfin connues "en vrai" l'année passée. On habite à 600km l'une de l'autre, mais on partage assez souvent et on se réjouit déjà de se revoir ! J'ai aussi connu Patrick, à Buenos Aires, qui nous a invité chez lui deux mois après notre arrivée alors que nous étions de passage dans la capitale pour récupérer notre container.

Quand t'es-tu enregistré sur

Expat.com ?

Quelques mois avant mon expatriation, alors que je cherchais des contacts et des renseignements sur mon pays d'accueil.

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