Pierre-Arnaud à New Delhi : « Chaque jour est une nouvelle aventure »

Interviews d'expatriés
Publié le 2015-11-12 à 00:00 par Expat.com team
Pierre-Arnaud est originaire de Paris. Il s'est installé à New Delhi depuis plus d'un an dans le cadre de ses études en Social Design. Il aime surtout visiter des endroits et rencontrer des gens.

D'où viens-tu, Pierre-Arnaud, et que fais-tu actuellement ?

Originaire de Paris, j'ai pas mal bougé en France pour mes études en Design Industriel. En Inde, je suis toujours étudiant en Design, mais plus en Social Design.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Inde ?

J'estime, en tant que Designer, qu'il est important d'avoir une vision de ce qu'il se passe à l'autre bout de la planète. Je voulais vraiment vivre une expérience hors du commun, rencontrer de nouvelles personnes, découvrir une nouvelle culture. C'est pourquoi j'ai choisi de m'expatrier en Inde pour y réaliser mon Master en Design.

Comment s'est passé ton installation ?

Durant mon premier mois en Inde, j'étais logé dans une guest-house à Noida, proche de mon école. Ce mois a vraiment été un contraste entre l'Inde et la France: coupure d'électricité, douche à l'eau froide (quand il y a de l'eau), toilettes qui explosent. Mais je pense que ce premier mois passé dans cette fameuse guest-house me permet de vraiment apprécier l'Inde aujourd'hui. Donc, je n'en garde pas un mauvais souvenir.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers New Delhi ?

Proprement dit, ce n'est pas moi qui ai choisi New Delhi. C'est là où mon école est implantée. Cependant, Delhi est une ville extraordinaire. On a un métissage des cultures des autres régions de l'Inde. C'est vraiment une ville qui bouge et qui est en constant développement.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie en Inde ?

Étant donné que je suis parti dans le cadre de mes études, c'est plus mon école qui s'est occupée de remplir des démarches pour le visa. J'ai cependant pris le temps de faire des vaccins appropriés, même s'ils ne sont pas obligatoires. C'est mieux de prendre des précautions. Faire les démarches administratives, c'est pas toujours facile en Inde. Mais ça fait parti de l'aventure.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

En ce qui concerne le visa, je n'ai pas eu trop de soucis. Mais le plus dur, en ce moment, c'est obtention du fameux FRRO, un papier qui m'autorise à rester sur le territoire Indien et qui est surtout demandé à la douane pour rentrer et sortir du territoire. C'est un vrai parcours du combattant. Mais l'Inde, ça se mérite et je pense que l'on en ressort plus fort après tant de péripéties.

Comment se passent tes études à New Delhi ?

Venir faire ses études en Inde peut être un idée saugrenue, mais c'est une expérience formidable ! L'intitulé de mon Master est le Transcultural Design, c'est-à-dire s'imprégner de la culture indienne, de ses problèmes pour réfléchir autrement, avoir une autre vision des choses. Par le biais de mes études, j'ai la possibilité de rencontrer des gens, découvrir leurs habitudes de vie. Pour un projet, j'ai passé quelques jours dans des villages reculés de la campagne indienne.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Je n'ai pas rencontré de difficultés proprement dit. Il faut juste être prêt à changer radicalement son mode de vie, à être bousculé dans ses habitudes... Mais après, les difficultés qu'on rencontre au quotidien sont la chaleur (entre avril et juin) et les métros plus que bondés le matin.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à New Delhi ?

Ce qui surprend le plus à Delhi, et en Inde en général, c'est le contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En quelques secondes, on peut voir une famille dans l'extrême pauvreté en train de mendier sur un rond-point, puis quelques mètres après, une voiture de luxe. On peut aussi voir un hôtel assez luxueux juste à coté d'un bidonville.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ?

Trouver un logement peut être assez facile et à la fois assez éprouvant. Tout dépend dans quelles conditions l'on veut vivre. Il m'est arrivé de visiter des logements où il y avait des champignons sur les murs, des taches d'humidité, et ça, parfois, pour un loyer assez élevé. Quand on arrive en Inde, deux solutions se proposent en ce qui concerne le logement. Soit on tente l'aventure de la colocation à l'Indienne, avec les avantages et les inconvénients communs de la colocation, ou on prend un appartement à son nom (solution que j'ai choisi). Mais là, c'est un coup de poker, il faut tomber sur un propriétaire honnête pour espérer revoir sa caution.

Que penses-tu du mode de vie des Indiens ?

À Delhi, la vie est assez speed. Tout va très vite. On pense que l'Inde est un pays reposant, mais c'est tout le contraire. Le mode de vie, la circulation, la pollution font que l'on se fatigue vite. Mais à la fois, la religion est assez importante dans la vie des Indiens. Il y a souvent des célébrations religieuses dans la rue. Début novembre en Inde, c'est le Diwali, l'une des fêtes Indiennes les plus importantes : un mélange de Noël, du Nouvel An, de la fête des Lumières, mais aussi la fête des pétards. Durant cette période, c'est férié. Donc, la vie devient beaucoup plus calme.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

« Tous les Indiens mangent épicé ». Et bien, c'est faux ! Beaucoup d'Indiens (que j'ai rencontré) n'aiment pas tant que ça manger épicé. Il faut aussi savoir que la nourriture dans le Sud de l'Inde est très peu épicée.

A quoi ressemble ton quotidien à New Delhi ?

En tant qu'étudiant, j'ai un quotidien assez semblable à un étudiant lambda en France. La semaine, cours et travail personnel. Mais le week-end, quand on a le temps, c'est trip dans l'Himalaya, ou au Rajasthan, ou aller voir le Taj Mahal.

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?

Découvrir, rencontrer, visiter, s'émerveiller... Voilà ce que je fais pendant mon temps libre. C'est là qu'on se dit qu'on a de la chance d'être en Inde. Sinon, New Delhi possède pas mal d'espaces verts, de parcs. On en trouve un ou deux dans chaque quartier. Ça permet de se ressourcer un peu de retrouver du vert dans cette capitale en pleine expansion et aussi de tenter d'échapper un peu à la pollution.

Qu'est-ce qui te plaît le plus à New Delhi ?

La vie je dirais. Chaque jour est une nouvelle aventure faite de rencontres, de découvertes, de galères parfois, mais des galères qui ont peu d'importance face aux moments extraordinaires qu'on vit ici. Mais avec du recul, en rentrant en France, je pense ce qui m'aura le plus plu, ce sont rencontres que j'ai pu faire ici. Des hommes, des femmes, qui nous racontent leur vie en Inde et leur quotidien. New Delhi est une ville cosmopolite. On y rencontre des Indiens de toutes les régions, mais aussi des expatriés à moyen ou long terme.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?

Ce qui me manque le plus ici, ce sont principalement les petits plaisirs de la vie. La crème de marrons, un bon saucisson de montagne, et surtout le fromage : un camembert bien fait, il y a que ça de vrai. En Inde, on trouve du fromage : le Paneer, un cottage cheese, mais il manque ce petit goût si caractéristique des fromages français.

Tes spécialités culinaires locales préférées ?

L'Inde est un pays vraiment appréciable en ce qui concerne la nourriture. Il y en a pour tous les goûts, végétarien ou non-végétarien. Mais si je devais citer quelques spécialités dont je raffole ici, ce serait le Chicken Malai Tikka, un poulet à la crème et aux épices, le Chicken Tandoori. Sinon les Dalhs (lentilles) sont succulents, surtout un, que j'ai appelé le Dalh de Mathilde (mon ancienne coloc). C'est un Dalh aux tomates, oignons, lait de coco, et à la pâte de curry vert. Un vrai régal !

Un événement particulier que tu as vécu en Inde et que tu voudrais partager ?

En avril dernier, j'ai eu une semaine de vacances, et j'avais envie de quitter un peu la pollution de la capitale et d'aller à Goa. Mais j'ai fait le choix d'y aller en train, un moyen de transport très populaire en Inde. J'ai voulu jouer le jeu à fond et j'ai fait mes 31h de train tout seul dans la plus basse classe du train. C'est à la fois une épreuve physique et psychologique, mais c'est l'un des meilleurs moments que j'ai passé en Inde. C'est aussi ma petite fierté.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à New Delhi ?

Quand on regarde le coût des produits de base, on peut croire que vivre en Inde n'est vraiment pas cher. Mais en tant que « blanc », on est souvent sujet à des prix plus élevés. Avec le temps, on commence à connaître les prix, les astuces pour payer un rickshaw moins cher. Et surtout, en sortant quelques mots d'Hindi, on arrive à faire sourire les Indiens et ils sont plus sympathiques avec nous.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Inde ?

Le principal conseil à ceux qui aimeraient s'expatrier en Inde serait qu'il ne faut pas attendre et oser venir. Certes, l'Inde n'est pas le pays le plus facile pour y vivre. On y parle d'insécurité, de violence, mais c'est un pays fabuleux quand on le connais mieux. N'ayez pas de préjugés sur l'Inde et les Indiens. Ouvrez vos chakras et venez !

Tes projets d'avenir ?

Il reste pour moi environ quatre mois de cours en Inde, plus un stage à trouver n'importe où dans le monde. Maintenant la question qui se pose, c'est où ? L'Inde est un magnifique pays, très formateur sur le plan culturel. Mais je suis sûr qu'il y a aussi un autre pays qui attend que je le découvre. Quoiqu'il en soit, même si je ne reste pas ici, il est sûr que je reviendrais un jour !

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