Sihem à Yambol : « Les Bulgares tiennent beaucoup à leurs traditions »

Interviews d'expatriés
Publié le 2015-09-17 à 00:00 par Expat.com team
Sihem, d'origine franco-tunisienne, s'est installée à Yambol en juin 2005 après avoir séjourné aux États-Unis et en Angleterre. Gérante de chambres d'hôte, elle s'apprête maintenant à prendre sa retraite.

D'où viens-tu, Sihem, et que fais-tu actuellement ?

Je suis d'origine franco-tunisienne, mais j'ai quitté la France il y a 25 ans. J'ai vécu aux États-Unis, ensuite une année en Angleterre avec mon mari Mike qui est Anglais. J'étais Professional Organizer/Interior Designer avec une touche de Feng Shui. A présent, nous ne travaillons pas. Nous vivons avec nos économies et dans quelque temps on va commencer notre retraite. On a aussi des chambres d'hôtes, mais seulement quelques jours par an pour connaitre du monde.

Comment s'est passée ton installation en Bulgarie?

Très facile car j'ai commencé à parler le Bulgare dès la première semaine. Je me balladais avec trois feuilles remplies de mots essentiels. On s'est fait des amis dès le lendemain de notre arrivée. Nous étions les premiers étrangers dans le rayon.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers ce pays ?

Le prix des maisons et la vie pas chère. On regardait une émission à la télé, en Angleterre, qui montrait des gens qui ont acheté des maisons ici pour 20 000 euros. Comme on cherchait déjà à acheter une maison, on s'est dit que la Bulgarie serait l'endroit idéal et nous permettrait de ne plus travailler.

Depuis combien de temps t'y es-tu installée ?

Nous sommes arrivés en Juin 2005. Nous avons commencé les travaux le lendemain.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une franco-tunisienne s'expatrie en Bulgarie ?

Avant que la Bulgarie soit membre de l'Union Européenne, il fallait avoir une société pour acheter un maison. On a donc créée une société. C'était facile en vérité, mais à présent, un passeport suffit pour acheter une maison. Ceux qui veulent travailler doivent connaitre la langue ou travailler pour des sociétés qui ont besoin de gens qui parlent français ou anglais. Sinon, vous pouvez vous mettre à votre propre compte.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Pas vraiment, bien qu'on ait passé 6 heures à transférer la facture l'eau à notre nom, et 7 heures pour l'électricité. A présent, tout cela se fait en 30 minutes. La carte de résidence se fait maintenant en 30 minutes, mais à notre époque cela durait toute une journée. Mais nous sommes des gens faciles et nous nous adaptons à toutes les situations. C'est la raison pour laquelle nous avons beaucoup d'amis Bulgares.

Qu'est-ce qui t'avait le plus surpris à ton arrivée à Yambol ?

La misère et les poubelles partout.

Que penses-tu du mode de vie des bulgares ?

Certaines femmes vivent comme leur mères et leur grand-mères dans les villages, donc 50 ans en arrière. Mais les jeunes sont plutôt à la page. Ce que j'adore, aussi, c'est le fait que les bulgares tiennent beaucoup à leurs traditions. Dans notre village, nous célébrons toutes les fêtes Bulgares.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

En fait, je n'avais aucune idée car je ne connaissait la Bulgarie que par le nom à mon cour de géographie il y a une éternité, et aussi par la chanteuse Sylvie Vartan.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Je me suis fait beaucoup d'amies dès mon arrivée ici et j'ai commencé à chanter le folklore Bulgare avec les groupes de mon village. On a participé à toutes les activités du village. Cela ne m'a pas empêché de pleurer toute une année car ma vie Californienne me manquait beaucoup. Par la suite, j'ai commencé à positiver et me suis finalement adaptée à notre environnement.

A quoi ressemble ton quotidien à Yambol ?

Tout dépend de la saison. En hiver, on fait beaucoup de répétitions pour nos concerts et j'ai crée un club de femmes. Alors, tous les mardi matins on prend le café et des gâteaux ensemble à la maison de la culture de notre village. L'été, mon mari fait toujours des rénovations (il y a toujours des améliorations à faire) et travaille avec moi dans le jardin. Nous faisons comme les Bulgares : nous avons un grand potager, des vignes et des fruits. On va aussi à la plage, au restaurant...

Que fais-tu pendant ton temps libre ?

En hiver, quand on n'a pas de monde, on regarde la télé et on passe du temps sur internet. Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai souvent des répétitions et mon café du mardi.

Qu'est-ce qui te plait le plus à Yambol ?

C'est une petite ville, alors il n'y a pas de foule. Je ne voit pratiquement pas d'étranger. J'apprécie aussi les gens car ils sont si sympathiques, accueillants et très sociables. Ils sont très différents des habitants des grandes villes.

Tes spécialités culinaires préférées ?

La banitza et la pita.

Un événement particulier que tu voudrais partager ?

Notre mariage à la Bulgare. Nous avions insisté pour qu'il soit célébré comme il y a cent ans, avec de très vieilles traditions.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Yambol et en Bulgarie en général ?

On peut vivre très bien dans notre région : avec 500 ou 600 euros, on paye tout et on peut se permettre d'aller au restaurant, en vacances... En Bulgarie, la vie n'est pas chère comparée à la France ou l'Angleterre. Mais si vous voulez acheter de grandes marques, alors c'est plus cher. Dans ce cas, moi je les achète en France ou en Angleterre.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport aux autres pays où tu as vécue ?

Aller au cinéma, manger dans de bon restaurants indiens ou chinois ou autres, les concerts, les beaux vêtements, chaussures et la famille, mais surtout, aller me balader à pieds dans mon villages car ici il n y a pas grand chose.

Des conseils à donner aux personnes qui souhaitent s'expatrier en Bulgarie ?

Je conseille la vie au village car les gens sont super sympathiques et la vie est une véritable aventure à ne jamais oublier.

Quels sont tes projets d'avenir ?

Après 25 ans d'absence et la retraite qui arrive, nous voulons tout vendre et aller vivre au Languedoc-Roussillon car nous aimons beaucoup cette région et notre retraite sera assez bonne pour retourner en France.

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