Quelles sont les origines des maghrebins ?

Salem Chaker: "La majorité des Maghrébins sont des Berbères arabisés"

http://img121.imageshack.us/img121/2241/017112009172610000000ch.jpgInterview de Salem Chaker, Linguiste et professeur de langue berbère (université de Provence,  Institut national des langues et civilisations orientales,  Inalco).Considérée comme un facteur de division durant la lutte pour l'indépendance, puis comme une menace pour l'unité nationale, l'amazighité constitué désormais l'un des éléments reconnus de l'identité algérienne. Le combat pour la langue est cependant loin d'être gagné selon ce spécialiste et ardent défenseur de la culture berbère. Nous vous proposons cette interview en exclusivité avant de retrouver notre dossier complet sur les Berbères d'Algérie dans l'édition de Jeune Afrique du 16 au 21 novembre.

Jeune Afrique : Quelles sont les origines des Berbères ?
Salem CHAKER : Cette question a fait couler beaucoup d'encre. Les sources latines les ont fait venir de Perse, les historiens arabes médiévaux de Palestine ou du Yémen, et les fumeuses théories coloniales du XIXe siècle leur attribuaient volontiers des origines « européennes ». Mais tout cela n'est que légende ou idéologie. Les Berbères doivent être considérés comme les habitants autochtones de l'Afrique du Nord. Tous les indices scientifiques,
données archéologiques, anthropologiques, linguistiques et témoignages de sources anciennes (égyptiennes, grecques, latines…) convergent pour établir qu'ils y sont installés depuis des millénaires.

  Mais alors, pourquoi ces légendes et idéologies ?

Chaque conquérant a eu tendance à donner aux Berbères une origine qui légitimait sa domination sur l'Afrique du Nord. Cela est tout à fait explicite chez de nombreux idéologues arabes, algériens notamment, qui prétendent justifier une politique d'arabisation des Berbères par leurs origines « yéménites ».
De la même façon, une prétendue origine celtique, germanique ou grecque justifiait la colonisation européenne. De nombreux conquérants (Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Turcs, Français et autres Européens)  se sont implantés dans cette aire géographique au cours de l'histoire et il y a eu bien des apports de populations étrangères (Négro-Africains, Andalous et Juifs). Mais aucune de ces dominations extérieures, aucune de ces arrivées de populations ne change radicalement le fond du peuplement indigène, qui reste berbère.

Que signifie être berbère à notre époque ?
C'est d'abord et avant tout être berbérophone, car la langue est le principal critère d'identification du Berbère par rapport au reste de la population d'Afrique du Nord. Bien sûr, il y a d'autres paramètres : une tradition et des références culturelles particulières, une mémoire historique spécifique, éventuellement des restes d'organisation sociale propre, du moins là où l'intégration nationale et le monde moderne n'ont pas complètement écrasé les structures sociales anciennes. Cependant, tous ces paramètres n'existent, et surtout ne perdurent, que si la langue qui les porte se maintient. Si l'on considère la situation en Afrique du Nord, le berbérophone qui abandonne l'usage de sa langue se fond dans la majorité environnante arabophone et devient Arabe. C'est un processus mécanique, parfaitement connu, qui est à l'œuvre depuis des siècles avec la conquête arabe et l'islamisation des Berbères. L'immense majorité des Maghrébins sont des Berbères arabisés au cours des siècles, dans le cadre de ce processus de substitution linguistique qu'est l'arabisation. La berbérité en dehors de la berbérophonie me paraît illusoire et sans avenir.

Jusqu'à la fin des années 1980, le pouvoir refusait de reconnaître la dimension berbère du peuple algérien. Pourquoi ?
C'est une vieille affaire qui a à la fois des racines idéologiques anciennes et des causes politiques plus récentes. Dès ses débuts dans les années 1920, le nationalisme algérien a défini l'identité nationale comme arabe et musulmane. Tout ce qui n'entrait pas dans ce cadre a été voué aux gémonies, exclu et condamné comme facteur de division face à l'ennemi colonial. Cette position se comprend bien dans le contexte colonial. Face à l'entreprise de négation, voire d'assimilation de la France, il fallait affirmer une identité forte, unie et opposable à la culture et à la langue françaises. Les Berbères, dans cette opposition binaire, étaient perçus comme une réalité gênante, voire un obstacle. Par ailleurs, ce nationalisme puise toute son inspiration dans le modèle d'État- nation français, dont il n'est que la réplique symétrique. La conception jacobine française centralisée et unifiée de l'État et de la nation, a été reprise telle quelle par les nationalistes algériens. Comme en France, il leur fallait un État, une nation, une langue. Ils y ont ajouté une religion…

    Et après l'indépendance ?
À l'indépendance, les luttes pour le contrôle du pouvoir rassemblent d'un côté des chefs arabes, de l'autre des chefs kabyles, très divisés, principalement Krim Bel-kacem et Hocine Aït Ahmed. Dès 1963, l'insurrection armée de ce dernier en Kabylie est durement réprimée par l'armée nationale. Il y aura en conséquence, pendant des décennies, une hostilité tenace du pouvoir vis-à-vis de tout ce qui est berbère. S'intéresser à la langue ou à la culture berbère, était perçu comme un acte d'opposition. Dans les années 1970, on a ainsi envoyé en prison des adolescents pour la simple détention d'un alphabet berbère ! Et la Cour de sûreté de l'État a régulièrement condamné les militants berbéristes à de lourdes peines.

Mais depuis les années 1990, les choses ont évolué dans le bon sens…
Oui, mais ces évolutions ne « tombent pas du ciel ». Elles résultent du combat, sur plusieurs décennies, de militants de la culture berbère qui, à partir de 1980, ont été relayés par une mobilisation de masse constante en Kabylie. Depuis, les mouvements de protestation et de revendication n'ont jamais cessé dans cette région. Mais cet assouplissement sur « la question berbère » est aussi lié à des évolutions du contexte politique global algérien. Le parti unique s'est effondré. Il y a eu desserrement de l'étau. D'autre part, à partir du milieu des années 1980, un autre phénomène est venu changer profondément la donne politique : l'islamisme radical, devenu, au tournant des années 1990, l'ennemi numéro 1. La menace islamiste a amené le pouvoir algérien à chercher des alliés potentiels du côté des Berbères.

Résultat, la langue berbère, le tamazight, est aujourd'hui enseignée dans les écoles algériennes…
J'insisterai sur la nécessité d'être extrêmement précis concernant la reconnaissance de la langue berbère et son enseignement. Il serait inexact de parler de reconnaissance pleine et entière et d'un développement vigoureux de l'enseignement. Le berbère est encore dans une position très marginale dans le système scolaire et dans la vie publique. Les mesures prises par l'État ne sont pas encore de nature à assurer la survie, une diffusion large et le renforcement du statut réel de cette langue.

http://www.jeuneafrique.com/Article/ART … 117170547/



Consultez aussi le lien wikipédia ci-dessous pour en connaitre d'avantage.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amazigh


Et enfin l'analyse d'un historien Français. (vidéo à voir)

Bernard Lugan, né le 10 mai 1946 à Meknès (Maroc), est un historien français spécialiste de l'Afrique. Il est maître de conférences hors classe à l'Université de Lyon III, où il assure depuis 1984 différents cours autour de l'Histoire de l'Afrique et de la francophonie[1]. Il dispense également des conférences à l'Institut des hautes études de défense nationale ainsi qu'au Collège interarmées de défense (ancienne École de guerre) au sein du module Histoire et géostratégie de la francophonie.

http://www.youtube.com/watch?v=SpXiMVcY … re=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=Lnnl2R-- … re=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=-6DZajCl … re=related

J'ai trouvé une carte allemande de la Tunisie,pour connaitre les origines tribales des divers régions Tunisiennes.
http://ouedmerda.free.fr/pn/tribus_1976.jpg

ps: sur la carte devant les noms des tribu il y a le mot "oul" qui vient du mot arabe ouled qui veux dire "enfants de"

http://www.quid.fr/2005/41_02.htm

Marocains

Les Rifains (7%): Ils utilisent la langue berbère par le truchement de nombreux dialectes locaux, Ils ont été mélangés aux Romains, Normands, Arabes, Portugais, Espagnols, Turcs, Saadiens et Autrichiens qui sont passés par cette région, ce qui explique pourquoi certains ont les yeux bleus et les cheveux blonds.

Les Chleuh (12%): Ils occupent la plaine du Sous et les vallées du Drâa et du Dadès, et forment le fond le plus ancien du pueplement berbère au Maghreb. Ils sont également tres connus pour leurs aptitudes commerciales surtout la tribu des Ammeln. Ils sont physiquement bruns et ont souvent des yeux bridés.

Les Braber (9%): Ils sont semi nomades et peuples les versants orientaux du Moyen Atlas et du Haut Atlas. Ils cultivent la terre et leurs ancêtres fondèrent la dynastie almoravide. Ils sont à noirs pres des oasis et blancs en montagne.

Les Zénètes (1%): Ce groupement occupe majoritaiement le Sahara central dont il ne reste qu'une partie sous contrôle marocain.

Les Sahraouis(3%): Au Sud d'Errachidia la population n'est plus berbère mais sahraouie, toutefois il existe quelques îlots berbérophones à Erfoud et à Merzouga.

Juifs marocains (1%): Installés bien avant l'arrivée de l'Islam, ils sont intégrés aux populations berbères. Au moment de l'expulsion d'Espagne en 1492, 150.000 juifs s'établissent au Maroc. Aujourd'hui ils ne sont plus que 10.000

Les Haratins ( 2%) : Ils sont parmi les plus anciens habitants du Maroc, peutêtre descendants de populations préhistoriques du Sahara. Ils sont de couleur noire et ont été réduits en esclavage au 17e siècle

Arabes (45%): Ce sont les Hilaliens venus au 13e siècles et qui se sont installés dans les plaines de Haouz et de Tadla, et se sont cantonnés dans certaines villes berbères comme Marrakech, Rabat et Fes. Mais plus de 70% sont des populations berbères qui ont été arabisées avec plus ou moins de résistance

Andalous (20%): Ce sont les Musulmans D'Europe (Espagne, Portugal, Sicile) refoulés par les rois Catholiques et qui se sont installés dans certaines villes du Royaume: Tétouan, Fes, Oujda, Rabat, Chaouen...

Tunisiens

Juifs Tunisiens ( 1%) : Présents surtout à Tunis et Djerba, ils sont originaires de Palestines et se sont installés le long de la côte tunisienne après la destruction du Temple de Jerusalem.

Berbères (2%): Il ne reste plus que quelques secteurs reculés en zones montagneuses, les oasis du Sud ou sur l'île de Djerba où l'on retrouve des populations berbères, au teintmat (quasiment brun foncé dans le désert)

Arabes (97%): Avec toutes les invasions que connut le pays depuis les Phéniciens, autant dire que le brassage fut important, et les Berbères qui peuplaient la Numidie ont peu à peu été islamisés et arabisés.

Algériens

Les Kabyles (12%): Les Kabyles forment le deuxième groupe berbère de langue tamazight par leur nombre après les Chleuhs marocains, mais ont une origine ethnique différente puisque malgré les métissages sur plusieurs millénaires, il reste des Kabyles blonds aux yeux bleus qui proviendraient d'une migration de population venant d'Europe.

Les Chaouis (14%): Ils habitent principalement l'Aurès mais aussi les régions attenantes : les monts et les plaines de Belezma,la région des chotts et les hautes plaines constantinoises, soit une grande partie de l'Est algérien. Beaucoup ne parlent plus berbère.

Berbères du Tell (5%):On les retrouve dans les Ksours du sud oranais (Asla, Bousemghoun etc..)

Les Mozabites (1%) : Ils présentes les mêmes traits analogiques que les Berbères soussi et appartiennent au groupe des Zénètes.

Touaregs (1%): les Touaregs sont métissés avec les populations berbères, arabes et noires d'Afrique sub-saharienne, et beaucoup ont abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes en bordure du Sahara.

Koulouglis (1%): Ce sont des Turcs métissés avec les populations autochtones durant la domination ottomane. Ils semblent partager des traits avec la race blanche.

Andalous (6%): Ce sont les Musulmans D'Europe refoulés par les rois Catholiques et qui se sont installés dans certaines villes algériennes (Tlemcen, Alger, Constantine...) notammenet durant les dominations almohades et mérinides, venant de Fes essentillement.

Arabes (60%): Ils sont venus au 12e siècles d'Arabie portés par un élan mystique sans précédent se sont installés dans les plaines côtières et dans le Méchouar de Tlemcen. Toutefois les Berbères sont souvent appelés « Arabes » par certains occidentaux, alors qu'ils ne sont reliés avec l'Arabie en tant que telle que par le fait qu'ils parlent souvent la langue arabe

Al ,

Les nouvelles études disent que la présence des Arabes au Maghreb est minime , surtout les chiffres Tunisiens.

Je peux te certifier que les chances de trouver de vrais arabes au Maghreb sont de l'ordre de 1 sur 10 millions. D'abord d'un point de vue purement ethnologique, les Arabes sont les habitants de la péninsule arabe (Arabie Saoudite, Émirat, Etc...) à Titre d'exemple les Syriens, les Libanais et autres habitants de ce qu'on appelaient Biled Echem, ont pour beaucoup des origines Arménienne, les Irakiens ont pour origine les Perses et j'en passe. Historiquement quand les Arabes ont lancé les conquêtes hors de la péninsule, ils se sont petit à petit mélangés à d'autre ethnies, sans oublier la période ou des Mogholes convertis à l'Islam avais pris les rênes et ont conquis le Kasakstan, l'Afghanistan etc... Ou encore la période Ottomane, lors de la quelle le monde musulman a eu droit au mélange avec des Turcs, des Kurdes, des Slaves et j'en passe. Donc ce qui définissent l'Islam comme étant une exclusivité Arabe sont à côté de leurs pompes et à côté du message et de l'essence même de l'Islam. 

D'autre part, étant donné la nature géostratégique de l'Afrique du Nord, cette zone à connu l'arrivé des Phéniciens, Grecs, Byzantins, Romains, des Vandales et bien d'autres.... Mais les Berbères sont l'Ethnie originale de la région Afrique du Nord, d'ailleurs la langue Berbère, le Tamazigh, est une langue qui se parle même de nos jours, jusqu'en Afrique Centrale.

Al, je te conseille d'écouter l'étude de Bernard Lugan pour mieux comprendre.

Partie 1 : http://www.youtube.com/watch?v=SpXiMVcY … ture=share

Partie 2 : http://www.youtube.com/watch?v=Lnnl2R-- … re=related

Partie 3 : http://www.youtube.com/watch?v=-6DZajCl … re=related

Salut Malcom,
ma référence date un peu et elle est sujette a contestation....:(

D'autre part, étant donné la nature géostratégique de l'Afrique du Nord, cette zone à connu l'arrivé des Phéniciens, Grecs, Byzantins, Romains, des Vandales et bien d'autres.... Mais les Berbères sont l'Ethnie originale de la région Afrique du Nord,


Ca c'est incontestable !

la langue Berbère, le Tamazigh, est une langue qui se parle même de nos jours, jusqu'en Afrique Centrale.


C'est aussi vrai,mais,malheureusement ou heureusement(?),La fragmentation géographique des lmazighen ne contribue pas à donner une homogénéité à leur revendication commune. Et ce, en dépit de leur poids démographique considérable.
Si les populations Berbérophone créaient une organisation commune,
leur poids géo-politique serait beaucoup plus important au Maghreb !
Une idée a creuser peut être.....;)
http://membres.multimania.fr/amazighino/tamazgha.gif
http://membres.multimania.fr/amazighino/tamazgha.html