La place des femmes en Allemagne

De nouveaux modèles 
L'univers des femmes et celui des hommes se rapprochent en Allemagne – mais il existe encore de grandes différences dans certains domaines.

Plus de femmes que d'hommes vivent en Allemagne : en 2015, le pays comptait 41,4 millions de femmes contre 39,9 millions d'hommes. Et les femmes en Allemagne ont une plus longue espérance de vie : elle se situe à 83 ans pour les filles nées aujourd'hui contre 78 ans pour les nouveaux nés de sexe masculin.

Le mode de vie des femmes et des hommes a beaucoup évolué ces dernières décennies, de nouveaux modèles sont apparus. Le niveau d'éducation des femmes a par exemple augmenté : un nombre de filles supérieur à la moyenne fréquente des écoles conduisant à un diplôme du secondaire. Lors de l'année scolaire 2014/2015, quelque 52 % des lycéens étaient des lycéennes. Dans les universités aussi, environ la moitié des étudiants sont de sexe féminin.

Des familles fondées plus tard

La prolongation des études est aussi l'une des raisons pour lesquelles le mariage et la fondation d'une famille ont lieu plus tard. En moyenne, les femmes se marient aujourd'hui à 31 ans et elles ont leur premier enfant à 29,6 ans. Statistiquement parlant, elles donnent naissance à 1,5 enfant au cours de leur vie – ce chiffre a légèrement augmenté ces derniers temps mais reste faible dans les comparaisons internationales.

La garde des enfants semble toujours être du ressort des femmes. Cela impacte leurs possibilités de travailler de manière durable. Aujourd'hui, les femmes travaillent plus souvent – entre 2004 et 2014, le nombre d'actives a augmenté de 1,2 million pour atteindre 19,1 millions. Au total, quelque 39,9 millions de personnes travaillaient en Allemagne en 2014, soit 78 % des habitants âgés de 20 à 64 ans. Mais près d'une femme sur deux ne travaille qu'à temps partiel, notamment les mères.

Des différences dans les opportunités de carrière

Une femme est, avec la chancelière Angela Merkel, à la tête du gouvernement allemand depuis 2005 et 232 des 630 députés au Bundestag sont des femmes. On trouve également des Allemandes occupant de hautes fonctions dans les institutions internationales, comme Helga Schmid, secrétaire générale du Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Néanmoins, les femmes font en général plus rarement carrière que les hommes, dans l'économie et l'administration aussi : en 2014, même pas un poste de cadre sur trois était occupé par une femme dans les entreprises. L'Allemagne, comparée aux autres pays membres de l'UE, se situe ici dans le tiers inférieur. Des initiatives légales doivent y remédier. Ainsi, depuis 2015, 30 % des postes dans les conseils de surveillance des entreprises cotées en Bourse doivent être occupés par des femmes. Les femmes sont également rares aux postes de direction des grandes administrations : en 2014, seuls 150 des plus de 700 chefs de service dans les ministères fédéraux et d'autres grandes administrations étaient de sexe féminin. C'est pourquoi la loi fédérale sur la parité a été amendée en 2015 : le service public doit désormais se fixer des objectifs afin d'augmenter le pourcentage des femmes à ces postes.

Un nombre plus important de femmes doit également parvenir à des fonctions élevées dans la science. Le ministère fédéral de l'Education et de la Recherche (BMBF) a lancé le Programme en faveur des professeures qui promeut l'égalité des chances dans l'enseignement supérieur. Il existe également un Pacte national pour accroître le nombre de femmes dans les métiers techniques et des sciences de la nature. Alors que, lors de l'année universitaire 2014, plus d'un étudiant masculin de première année sur deux choisissait un cursus de mathématiques, d'ingénierie ou de sciences de la nature (« MINT »), ce nombre n'était que de une jeune femme sur quatre.

Certains rôles ne s'estompent également que lentement dans les métiers requérant une formation. Les apprentis masculins sont toujours plus nombreux dans la construction mécanique et la technologie des véhicules alors que nombre de femmes choisissent un métier dans le domaine social ou de la santé. Cela se reflète dans les salaires : les femmes gagnent en moyenne 21 % de moins que les hommes.

Une nouvelle perception de soi

Malgré des différences persistantes dans nombre de domaines, l'univers des femmes et celui des hommes se rapprochent. L'égalité des droits ancrée dans la Loi fondamentale est une réalité dans la plupart des couples et des familles : les questions portant sur la vie commune trouvent des réponses communes, les décisions importantes, comme l'éducation des enfants ou les affaires financières, sont prises en dialoguant. Les hommes participent de plus en plus naturellement aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants. Reste à savoir si l'immigration aura un impact sur cette évolution. Ce droit de la personne qu'est l'égalité des droits doit être une valeur fortement ancrée, indépendamment de l'origine ou de la religion des habitants.

Dans l'ensemble, les nouveaux rapports entre les sexes remettent les rôles traditionnels en question, les chercheurs parlent d'un « gender shift ». Nombre de signes indiquent que la perception de soi qu'ont les hommes est en mutation. On constate une plus forte réflexion sur sa propre identité et son rôle social. Les magazines masculins explorent leur univers émotionnel, un nombre croissant d'hommes avouent leurs craintes et leurs faiblesses. Les problèmes psychologiques des hommes ont longtemps été tabouisés, déclare le rapport sur la santé des hommes de 2013. Cela change : entre 2009 et 2014, le nombre d'hommes consultant un psychothérapeute a augmenté de 20 %.

Un monde du travail surtout masculin

Les femmes doivent elles aussi se pencher sur leur rôle dans la société actuelle. Nombre d'employeurs manquent toujours de la flexibilité dont les femmes ont besoin pour pouvoir fonder une famille à côté de leur travail. On attend des femmes qu'elles s'engagent dans tous les domaines de la vie et réussissent – au travail comme dans la vie privée. Apparemment, un nombre croissant de femmes jeunes et bien formées rejettent sciemment cette pression et restent plus longtemps à la maison pour élever leurs enfants.

Mais la tendance inverse existe aussi, celle des femmes choisissant de ne pas avoir d'enfant. Le désir de réussir sa vie professionnelle joue peut-être un rôle en la matière. Mais les femmes rencontrent également des défis au cours de leur carrière : les modes de travail, les hiérarchies et les modes de promotion sont toujours marqués du sceau masculin dans nombre d'entreprises.

Le débat sur les rôles selon les sexes en Allemagne est diversifié, il connaît nombre de facettes et d'acteurs. Ils n'ont plus grand chose en commun avec le féminisme d'une Alice Schwarzer, la militante en faveur des droits des femmes la plus connue en Allemagne. Nombre de jeunes femmes s'en distancient car, à leurs yeux, elle rend les hommes responsables du manque d'égalité des droits de manière trop partiale. Parmi les représentantes du nouveau féminisme en Allemagne, on compte par exemple Anne Wizorek : en 2013, elle a lancé un débat de grande envergure sur le sexisme au quotidien sous le hashtag « Aufschrei ».  source   jean  luc  ;)

Bonjour Jean-Luc,

Sujet ô combien sensible en ces temps tourmentés que l'égalité homme femme ou encore la possibilité pour les femmes d'allier carriére et famille.

Je peux remarquer au travail une certaine intolérance de collégues plus âgées et n'ayant pas d'enfant lorsque leurs plus jeunes collégues sont absentes en raison des enfants, voir même une incompréhension et inflexibilité sur le planning des congés lorsque les mères demandent à avoir les vacances scolaires.

Triste et abhérant...de même lorsque ma collègue m'explique qu'elle trouve normal qu'elle gagne moins que moi pour un travail équivalent....encore pas mal de boulot pour faire changer les mentalités.

Au final cela ne punit pas que les femmes mais les familles entières, ma femme est frustrée par son travail et pour ma part je sens une pression plus intense étant donné l'importance de mon salaire dans notre budget mensuel.

D'un autre côté je comprends également les employeurs qui, en cas de grossesse d'une cadre/employée pourraient se retrouver à perdre celle ci pour une durée de 3 ans !!! Avec obligation de lui garder sa place bien entendu...ce n'est pas raisonnable- Ce "congé" mis à disposition des mères peut sembler une bonne chose, mais au final ne fait que les enclaver dans leur rôle de mère...sans parler des horaires scolaires...

Sanca a écrit:

D'un autre côté je comprends également les employeurs qui, en cas de grossesse d'une cadre/employée pourraient se retrouver à perdre celle ci pour une durée de 3 ans !!! Avec obligation de lui garder sa place bien entendu...ce n'est pas raisonnable- Ce "congé" mis à disposition des mères peut sembler une bonne chose, mais au final ne fait que les enclaver dans leur rôle de mère...sans parler des horaires scolaires...


c''est toujours un plaisir te de lire , ce  que tu dit pour les vacances ,comme pour les mladies des enfants  est souvent vrais . Ce que tu avance haut dessus se sont les arguments des patrons pour justifier la discrimination qu'ils organissent et pratique eux même envers leurs employées . une femme cadre sait qu#elle peut pas s'arrêter longtemps ,elle va tout faire pour  trouver une structure oú elle pourras laisser son enfants . Le probléme est que les crêches  manquent ,et qu'elle sont trés chere 400-500€ par enfants et par mois  avec des horaires peu compatible avec un travail ,même si il il y a eu du mieux depuis 12 ans , celas est au manque de volonté politiques ,seul le partis de gauche (link) et les verts (die grünen) respecte la paritées hommes femmes , les autres en sont loin y compris le spd .
il y a une loi des quodats pour les conseil d#administration des sociéte quoté en bourse http://alainletreut.eu/fichiers/pdf/fra … raeten.pdf . celas n'a pas changer grand chose ,celle qui sont nommer aux conseils sont simplement des plantes vertes  . le s femme ne sont pas représenter non plus dans les syndicats dirigé par les hommes y compris ceux ou les menbres sont majoritairement femme  ,sont sous représenter dans les paris politique . Dans les minitéres oú il y avais des femmes ministre , il y a pas eu de progrés non plus . Ils faut constater que les dirigeant politique , economique ,syndicaux , sont coupé du reste du pays  , car eux sont rester au modéle familialle des trois K pour les femmes  KINDER KUCHE KIRCHE , ENFANT ;CUISINE, RELIGION jean  luc  ;)

Sanca a écrit:

Triste et abhérant...de même lorsque ma collègue m'explique qu'elle trouve normal qu'elle gagne moins que moi pour un travail équivalent....encore pas mal de boulot pour faire changer les mentalités.

        .


beaucoup on intérieurisser la discrimilation dont elles sont    victimes , C#est une question de culture . le mouv em ent féministe a échouer dans sa lutte pour l'émencipation politique des femmes , car trop violent et extrémiste  . ma femme comme mes filles refusent l'étiquette féministe , mais refuse la discrimination faite aux femmes , d#ailleur ma femme comme pharmacienne as un salaire suppérieure á la moyenne ,elle gagne plus que certains collégues . L'Allemagne a toujours eu bessoin de travailleur de deuxiéme classe  il y a eu les Zwangsarbeiter ,les gaste arbeiter, maintenant il y a les weibliche Arbeiterin , il suffit de regarder cette discution sur la discrimination au niveau des salaires entre homme et femmes https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=744484  .j ean  luc  ;)

Oui  j'avais lu ce post...une loi inutile, passée sans doute pour se donner bonne conscience.

Il me semble que la génération actuelle des trentenaires est la première à remettre en cause ces fameux 3K alors qu'ayant vécu un même leur enfance sous cette Triplette ( d'après ce que ma femme me raconte).

En discutant avec ma femme par exemple je me rends compte que la coupure n est pas encore totale...l'envie de mèler carrière et vie de famille est là sans vouloir non plus perdre certains priviléges comme les 3 ans de "congé parental" dont je parlais plus haut. Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis que c est un argument des patrons pour discriminer car j'estime qu'une femme quittant 3 ans son poste est son entreprise ne peut rien attendre en retour, en tant qu'homme je ne le ferais pas. Ce genre de mesure est contre productive, c est une sorte d'épée de Damoclès au dessus de la tête d'un Patron qui risque peut être de perdre sa directrice des ventes pour 3 ans...

D'autres Solutions seraient sans aucun doute plus adaptées, comme plus de souplesse au Niveau du home Office, un congé parental moins Long (3 mois) et permettant de reprendre à 50% pour 3 mois puis à 75% puis à 100% par exemple...il faudrait par contre un système de crêche (organisé par les entreprises ??) adéquat. On peut rêver d'un monde meilleur n'est ce pas....


Je me rappele d'un exemple de ministre (femme) qui se plaisait à raconter sur tous les plateaux de télévision que le système en place permet tout à fait aux femmes de faire carrière et d'avoir plusieurs enfants, elle étant le parfait exemple...jusqu'à ce que le Grand public apprenne qu'elle avait plusieurs nounous à son Service...Petit détail non précisé bien entendu !

Sanca a écrit:

Oui  j'avais lu ce post...une loi inutile, passée sans doute pour se donner bonne conscience.

Il me semble que la génération actuelle des trentenaires est la première à remettre en cause ces fameux 3K alors qu'ayant vécu un même leur enfance sous cette Triplette ( d'après ce que ma femme me raconte).

En discutant avec ma femme par exemple je me rends compte que la coupure n est pas encore totale...l'envie de mèler carrière et vie de famille est là sans vouloir non plus perdre certains priviléges comme les 3 ans de "congé parental" dont je parlais plus haut. Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis que c est un argument des patrons pour discriminer car j'estime qu'une femme quittant 3 ans son poste est son entreprise ne peut rien attendre en retour, en tant qu'homme je ne le ferais pas. Ce genre de mesure est contre productive, c est une sorte d'épée de Damoclès au dessus de la tête d'un Patron qui risque peut être de perdre sa directrice des ventes pour 3 ans...

!


ta femme a raison pour les trois K , comme c'est moi qui est arrêter de travailler  pour m'occuper des enfants ,j'etais confronté aux 3k pas de crêche , les tagesmutter hors de prix ,donc  enfant ,cuisine , et pour maintenir un contact sociale avec la société ,j'allais rejoindre des groupes de  méres av ec enfants  tenus par les églises , mais ce systéme est en recul permanent depuis 20ans . Celas a cause du manque de bras pour l'industrie , et la baisse des salaires des année 2000-2010 qui a rendu nécéssaire le salaire féminin .  Pour le salaire parentale , cette mesure etais destiner á favoriser la natalité , elle a échouer , c'est le manque de structure qui pousse les parents vers le congé parentales  . Comme je te l'ais dit celas sert de justificatif contre les femmes , ma fille a eu ce genre de reflexion de la part de son chef de service car elle a remarqué que dans son entreprise ,il y a peu de cadre femme cadre e n position de décider , avec lui ,elle avais aucune chance d'évolution de carriére .moi je pense qu'une femme cadre qui a de grosse responsabilité reprendras sa place dans l'entreprise ,les enfants serons confier á une nounou , mais les patrons qui ont 40-50 sont bercer par les 3K qu'ils ont connus . Pour les crêche d'entreprise celas commence á exister ,il y a quelques structure du coté de Frankfort du coté des banques  pour les employées cadre justement  . pour ma part les grandes entreprises devrais investir dans les crêches pour leurs employées  , celas leur donner une image de modernitée .jean  luc  ;)

Le féminisme en Allemagne aujourd'hui : un ou des féminismes ?
Le féminisme a pris plus de temps à s'installer en Allemagne qu'en France ou dans le reste du monde. Mais quelle est l'histoire du féminisme allemand ? Et quels sont les courants féministes actuels ? En bref, qu'est-ce qu'être féministe en Allemagne de nos jours ?


Les combats actuels, « la colère des féministes »

Selon Marianne, âgée de 20 ans et étudiante en sciences politiques, être féministe en Allemagne au XXIe siècle signifie revendiquer des droits « qui devraient être fondamentaux et accordés depuis longtemps. » Elle précise que selon elle, le droit à l'avortement n'est toujours pas acquis, ce dernier étant dépénalisé mais pas légalisé. En effet, le 19 septembre 2020 a eu lieu à Berlin une marche anti-avortement et nommée « Marsch für das Leben » qui prend place presque chaque année. En réponse à cela, des féministes ont également manifesté pour la légalisation de l'avortement. Pour Marianne, il y a un paradoxe en Allemagne concernant les droits des femmes : « même si beaucoup de femmes travaillent et sont bien placées dans les entreprises (nous avons d'ailleurs une chancelière et pas un chancelier), elles doivent souvent faire le choix entre la carrière et les enfants. Et si elles choisissent leur carrière, elles sont mal perçues. C'est assez paradoxal d'avancer pour l'égalité mais en même temps de critiquer les femmes lorsque leur rôle progresse. »



    Même si en Allemagne les mentalités ont évolué, il reste des gens stigmatisés parce que transgenres ou parce que différents.



Le 9 octobre dernier, une autre manifestation féministe a eu lieu, suite à l'expulsion de femmes et de transgenres d'un squat légal à Berlin. Cette manifestation a exposé la violence que peuvent montrer certaines féministes pour revendiquer leurs droits, des voitures ayant par exemple été brûlées. Paula, 21 ans et étudiante en droit y était. Bien qu'elle ne soit pas d'accord avec la violence, elle comprend « la colère de ces féministes car elles ne se sentent pas assez écoutées et intégrées dans la société. Le squat représentait une part de la société en marge. Même si en Allemagne les mentalités ont évolué, il reste des gens stigmatisés parce que transgenres ou parce que différents. » Par ailleurs, elle ajoute que contrairement à la France, « il n'y a quasiment pas de problèmes par rapport aux poils et à la nudité, la mentalité allemande en ce qui concerne la relation au corps est plus ouverte qu'en France. »




Des campagnes pour un monde plus égalitaire

Depuis quelques décennies, un grand nombre de féministes allemandes ont ouvert le féminisme aux femmes du pays entier, sans distinction de classes ou d'origines. Elles ont observé comment les femmes pouvaient cumuler davantage d'inégalités en fonction de leur classe sociale, de leur ethnie, de leur situation financière ou selon d'autres situations. Le courant du féminisme intersectionnel est né. Aujourd'hui, les enjeux actuels des féministes allemandes sont la division du travail, l'avortement, la sexualité en politique et les violences sexuelles. Il est difficile de dire qu'il existe une seule façon d'être féministe en Allemagne car les mentalités étant plus ouvertes, la liberté d'expression l'est aussi et les idées féministes sont donc plus nombreuses.



    une grande volonté de se battre ensemble a jailli au sein des féministes du monde entier



Les campagnes féministes se font plus régulièrement sur les réseaux sociaux où il est plus facile pour les féministes allemandes mais aussi françaises d'échanger toutes ensembles. Par ailleurs, un véritable mouvement féministe et transnational est né : le mouvement des collages féministes. Il s'agit de militantes placardant des messages forts sur le viol et les violences sexistes et sexuelles. Si ce mouvement est très répandu en France car c'est son pays de naissance, il se diffuse cependant en Europe et dans le reste du monde, il est présent à Berlin, Hambourg et dans de nombreuses autres villes allemandes. Dès lors, bien qu'il y ait de nombreuses manières d'être féministe en France ou en Allemagne, une grande volonté de se battre ensemble a jailli au sein des féministes du monde entier, pour un monde plus égalitaire. Cependant, la presse allemande ne voit pas toujours d'un très bon œil les « néoféministes ». Le Tagespost titre d'ailleurs « France : la « croisade » contre l'homme - la nouvelle haine des hommes » citant le livre d'Alice Coffin, Le génie lesbien comme un ouvrage quelque peu extrême. Elisabeth Badinter, de son côté, a publié une tribune dans laquelle elle y dénonce un « néoféminisme guerrier » et une pensée binaire des féministes françaises post-MeToo.


Féministes allemandes et féministes françaises : points communs et oppositions





Alice Schwarzer, une des plus célèbres féministes allemandes, a permis de créer un véritable lien entre le féminisme français et le féminisme allemand. Née à Wuppertal en 1942, elle s'installe à Paris en 1963 puis fera ses études en France où elle y deviendra journaliste. Elle est considérée comme la « traductrice culturelle » de Simone de Beauvoir car étant très féministe en France, elle a beaucoup diffusé la pensée de la philosophe française en Allemagne. Elle a aussi participé à la création du Mouvement de Libération des Femmes dont les idées se propageront outre-Rhin. Lorsque parait le « Manifeste des 343 » dans lequel des personnalités françaises avouent s'être déjà faites avorter, Alice Schwarzer publie dans le magazine allemand Stern un manifeste identique mais signé par 374 allemandes et nommé « Wir haben abgetrieben! ». Encore aujourd'hui, l'Allemagne lui doit de nouvelles avancées féministes comme des lois concernant la prostitution.

Pendant de longues années suite à la réunification allemande, le modèle familial allemand était bien plus conservateur et traditionnel qu'en France, les mères étant parfois considérées comme « indignes » de laisser leurs enfants en crèche toute la journée lorsqu'elles allaient travailler. Elles sont d'ailleurs souvent surnommées les « mères corbeaux ». Par ailleurs, le nombre de places en crèche étant à l'époque très insuffisant, les mères se voyaient obligées de garder leur enfant chez elles et ne pouvaient pas aller travailler pendant les premiers mois de l'enfant.

Mais le modèle familial allemand a évolué au fil du temps. Déjà, la natalité a connu une forte baisse car les femmes ne pouvaient pas travailler librement si elles devenaient mères, et ce en raison du manque de places dans les crèches. Le taux allemand de fécondité a longtemps été l'un des plus bas en Europe mais a aujourd'hui un peu augmenté : 1,5 enfant par femme en Allemagne face à 1,9 en France. De plus, des politiques ont été mises en place menées par l'ancienne ministre de la Famille au sein du gouvernement Merkel, Ursula von der Leyen. Il est désormais possible pour les parents d'interrompre leur activité professionnelle pendant quatorze mois, douze mois pour le premier parent et deux mois pour le deuxième, tout en étant indemnisés à hauteur de 67 % du salaire net et avec au maximum 1 800 euros mensuels. On pourrait donc dire qu'aujourd'hui, il est plus simple d'être une mère en Allemagne qu'auparavant et peut-être même plus simple qu'en France contrairement aux idées reçues outre-Rhin !

Enfin, à l'instar des féministes françaises, les féministes allemandes sont en désaccords sur de nombreux sujets tels que la prostitution, la maternité, la pornographie, la religion et particulièrement le voile ou encore la notion de féminité.
Mais au fait, comment le féminisme a-t-il réellement commencé en Allemagne ?
Révolution de mars : fer de lance de la révolution féministe allemande

En 1848 a lieu la révolution de mars en Allemagne. Dès lors, à l'instar du printemps des peuples germaniques qui a pour but d'établir des libertés politiques et une unité nationale, les premières féministes allemandes souhaitent obtenir leur liberté et une place dans la société. Le 12 mai 1849, Louise-Otto Peters, journaliste et avocate du droit des femmes fonde le journal politique « Frauen-Zeitung » (Journal des femmes en français). Elle lance un appel aux ouvrières afin que ces dernières se rassemblent autour d'associations féministes pour mieux défendre leurs intérêts.

En 1865 est fondée l'Association générale des femmes allemandes toujours par Louise-Otto Peters ainsi qu'Auguste Schmidt, revendiquant l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, en particulier le droit à l'éducation pour les femmes. En effet, à cette époque, les femmes ne peuvent passer leur baccalauréat ou accéder aux universités. De plus, les seules professions qui leur sont accordées sont celles de gouvernante ou d'institutrice et celles liées aux tâches ménagères, uniquement pour les femmes issues de la bourgeoisie. Plus tard, les féministes s'unissent autour de la « Bund Deutscher Frauenvereine », l'Union des organisations féministes allemandes, en revanche les femmes des ouvriers n'y étaient pas les bienvenues. De leur côté, elles s'organisaient autour des femmes socialistes, la coopération entre les femmes de différents groupes sociaux étant à l'époque difficilement concevable.
La République de Weimar : entre avancées et immobilité

Durant la Première Guerre mondiale, en Allemagne comme en France, les femmes ont pris le relais des hommes dans les usines et les commerces. Lorsque la République de Weimar est proclamée, une Constitution plus égalitaire est mise en œuvre. Cette dernière traite de l'égalité dans l'éducation, l'égalité des chances ainsi que l'égalité de rémunérations dans les professions libérales. L'Allemagne était alors pionnière concernant l'égalité des sexes (le terme « genre » étant utilisé plus tard). En 1919, les femmes obtiennent le droit de vote et en 1933, juste avant le régime nazi, on compte 35 femmes au Reichstag. Bien que les femmes aient connu de grandes avancées durant la République de Weimar, cette période a aussi été chaotique économiquement, notamment à cause des guerres. De nombreuses femmes se sont retrouvées veuves avec leurs enfants et dans une extrême pauvreté.
Le régime nazi : un paradoxe féministe

Le régime nazi, lui, a eu pour volonté de paralyser toutes les avancées féministes, considérant que l'unique place de la femme était à la maison, soumises à leur mari. Mais en réalité, les femmes ont eu un rôle à jouer au sein de l'organisation politique. De nombreuses femmes étaient obligées de travailler, qu'elles le veuillent ou non, les nazis préparant la guerre et ayant besoin d'aide. Si d'une part, des femmes ont pu travailler pour le régime, d'autre part, Hitler continuait d'affirmer que l'unique rôle de la femme était la maternité.
RFA et RDA : deux types de patriarcat, deux sortes de féminisme

En République fédérale allemande, une nouvelle génération de féministes est née dans une société plutôt conservatrice. De nouveaux groupes militants, plutôt situés à gauche de l'échiquier politique se sont créés, allant jusqu'aux groupes terroristes anti-patriarcat comme la « Rote Zora ». En 1977, Alice Schwarzer, dont nous avons parlé précédemment, a fondé un magazine féministe nommé EMMA. Après la création du parti politique des Verts en 1980, le combat sur l'avortement a été relancé et les femmes ont été davantage incluses au sein du monde politique.

De son côté, la République démocratique allemande inscrivait l'égalité femmes-hommes dans ses idées, les auteurs communistes et marxistes Engels ou Bebel ayant dénoncé l'exploitation des femmes par la société capitaliste. Si les femmes étaient considérées comme égales et avaient donc toutes le droit de travailler, les parts des tâches n'étaient pas réparties équitablement. Les femmes de la RDA étaient donc surmenées malgré les avancées féministes comme le congé parental d'un an pour les pères, que ces derniers prenaient rarement… https://lepetitjournal.com/berlin/le-fe … mes-290550  jean Luc ;)

«En Allemagne, les quotas de femmes en entreprise ne font que masquer les vrais obstacles»

- Angela Merkel impose désormais la présence de 30 % de femmes dans les comités de direction des entreprises allemandes. Mais pour l'entrepreneur Antoine de Gabrielli, cette mesure est surtout symbolique, surtout compte tenu du faible nombre de places en crèche outre-Rhin.
Quand on parle des femmes en Allemagne, les politiques familiales sont rarement loin. L'histoire du siècle dernier a pourtant appris à se méfier de ce lien, les Allemands le savent mieux que quiconque.

On connaît le célèbre reproche fait aux mères de famille allemandes, qui travaillent, d'être des «Rabbenmutter», des mères «corbeau», qui préfèrent leur travail à leurs enfants. On sait aussi le faible nombre de Kindergarten: l'âge obligatoire de scolarité est fixé en Allemagne à 6 ans (contre 3 en France). «Les mères ne travaillent pas, donc pas besoin de crèches» disent les uns. «Si pas de crèche, alors pas de travail pour les mères de famille» disent les autres. Dans tous les cas le résultat est là: 45% des femmes allemandes diplômées de l'enseignement supérieur n'ont pas d'enfants, contre moins de 10% en France* et le taux de natalité allemand, s'il est remonté récemment à 1,55, a longtemps été plus proche de 1,3.


En 2005, Ursula von der Leyen, ministre de la Famille d'Angela Merkel, développe les crèches et institue un salaire parental. Dans les faits, ce salaire dont le montant pouvait aller à l'époque jusqu'à 1800 €/mois s'est révélé être un salaire maternel, puisque reçu à 90% par les femmes. Il s'agit toujours ici d'aider les mères à rester à la maison, en valorisant économiquement le travail domestique.
Il s'agit désormais clairement de diriger un maximum de femmes allemandes vers le travail.

2012 est l'année de la controverse du Betreuungsgeld, qualifié de «prime aux fourneaux» par ses détracteurs. Destinée aux parents élevant leurs enfants à domicile, cette prime est accusée de décourager l'accès des femmes au marché du travail. Le patronat allemand s'y oppose alors frontalement et obtient son abandon. C'est un basculement historique qui voit l'enjeu économique du travail des femmes prendre le pas sur les politiques en faveur des mères de famille: il s'agit désormais clairement de diriger un maximum de femmes allemandes vers le travail.

En 2013, Manuela Schwesig, nouvelle ministre de la Famille, propose que le temps de travail des parents de jeunes enfants soit réduit à 32 heures par semaine afin de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. Cette mesure n'est pas retenue, car elle aurait diminué le temps de travail des pères, c'est-à-dire la productivité des salariés allemands.

En 2015 est posée pour la première fois en Allemagne la question des quotas de femmes dirigeantes. Rappelons qu'en France, c'est cinq ans avant, en 2010, sous l'impulsion de Jean-François Copé et Marie-Jo Zimmermann, durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qu'est votée l'obligation d'un minimum de 40% de femmes dans les conseils d'administration. Angela Merkel n'a jamais été ni vraiment contre, ni vraiment pour les quotas. En mars 2015, le Bundestag vote pour la première fois une loi qui oblige, le 1er janvier 2016, les conseils de surveillance des entreprises du DAX et des grandes entreprises cogérées (spécificité allemande) à accueillir au moins 30 % de femmes.
L'arrivée de femmes dans les conseils d'administration n'a pas généré une féminisation des postes à responsabilités.

Un nouveau projet de loi sur l'imposition de quotas de femmes dans les directions d'entreprises est approuvé le 6 janvier 2021 en conseil des ministres. Les grandes entreprises cotées en Bourse, cogérées ou contrôlées par l'État devront désormais au moins compter 30 % de femmes à leur tête, à partir d'une direction de trois membres. L'Allemagne a donc incontestablement pris le leadership en Europe des politiques de quotas de femmes aux principaux étages du pouvoir économique.

Faut-il s'en réjouir?


On connaît bien les arguments de ceux qui sont favorables ou opposés aux quotas. Dans un cas, on pense rétablir une égalité empêchée. Dans l'autre, on pense qu'il s'agit d'une rupture d'égalité entre hommes et femmes. En vérité, ce qui est le plus critiquable dans les quotas, c'est qu'ils constituent incontestablement une facilité. Partout où ils ont été institués, notamment en Norvège puis en France, ils n'ont pas produit d'«effet cascade»: l'arrivée de femmes dans les conseils d'administration n'a pas généré une féminisation des postes à responsabilités. Il faut en convenir lucidement: le système qui empêchait les femmes d'accéder à ces postes, et qui a justifié les quotas, reste intact.
L'Allemagne, pas plus que la France, n'a encore été capable de bâtir un monde du travail qui permette de répondre aux enjeux des couples.

Ce système poursuit imperturbablement sa route car personne n'a encore véritablement essayé de transformer globalement les conditions d'articulation entre vie professionnelle et vie privée pour les couples. Une femme, quand elle est mère, assume en moyenne 70% des responsabilités familiales. Sauf exception, cet investissement privé lui barre la route de la majorité des postes de pouvoir. On demande aux femmes d'assumer les mêmes responsabilités professionnelles que les hommes, sans vouloir voir que l'engagement au travail des pères n'est possible que parce que, à côté d'eux, des mères assurent le plus souvent l'intendance familiale.


L'Allemagne, pas plus que la France, n'a encore été capable de bâtir un monde du travail qui permette de répondre aux enjeux des couples. Comme la France, elle pense famille, ou femmes, mais jamais couples. En améliorant artificiellement le nombre de femmes au pouvoir, les quotas féminins ne font en réalité que contribuer aux grands immobilismes sociaux, en masquant leur résistance. Les quotas sont des communications en direction des femmes, non des transformations du réel vécu par les couples. Ils placent une cerise scintillante, quelques femmes de pouvoir, en haut d'une pyramide d'aliénations vécues tout autant, mais à l'opposé, par les hommes et les femmes. C'est du maquillage.

Chacun des membres d'un couple doit pouvoir être engagé dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. L'investissement professionnel de l'un ne doit pas se faire au détriment de l'autre. L'enjeu est de replacer le travail au service des couples, c'est-à-dire des femmes et des hommes.
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/e … s-20210125  jean Luc ;) 
 
PS: si ma femme as pu s'exprimer dans son travail, c'est uniquement pars que j'ai arrêter de travailler pour élever mes filles impossible autrement d'avoir des enfants . le manque de structure d'accueil étaient voulu . la situation a changer depuis . j'ai deux filles ,elles veulent réussir dans leur vie professionnelle, les enfants ne sont encore au programme. mes filles travaillent pour un groupe allemand ,depuis 2006 il est dirigé par une femme (fille du fondateur), rien à changer depuis. tout les poste de direction sont tenus par des hommes, et pourtant souvent les femmes sont bien meilleurs qu'eux ,simplement pour eux on peut pas donner des postes à responsabilités à des femmes qui aurons des enfants