AMAP - légumes et pain

Bonjour,
Est ce que certains d'entre vous savent si il existe des systèmes d'AMAP à Tana ? Sur quels produits ? Est ce que c'est cher ?
Ou de livraison à domicile, sous forme de paniers ?
Merci d'avance!

melie.seg a écrit:

Bonjour,
Est ce que certains d'entre vous savent si il existe des systèmes d'AMAP à Tana ? Sur quels produits ? Est ce que c'est cher ?
Ou de livraison à domicile, sous forme de paniers ?
Merci d'avance!


Bonjour melie.seg
Personnellement je n'ai jamais entendu parler d'AMAP, à Tana ni ailleurs à Madagascar.

Mais il serait souhaitable d'expliquer ce qu'est une AMAP:
Une association pour le maintien d'une agriculture paysanne ou une association pour le maintien d'une agriculture de proximité (AMAP) est, en France, un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et une exploitation locale (généralement une ferme), débouchant sur un partage de récolte régulier (le plus souvent hebdomadaire) composée des produits de la ferme.
L'AMAP est un contrat solidaire, basé sur un engagement financier des consommateurs, qui paient à l'avance la totalité de leur consommation sur une période définie. Ce système fonctionne donc sur le principe de la confiance et de la responsabilité du consommateur ; il représente une forme de circuit court de distribution.


Si vous êtes disposée à faire confiance et à payer à l'avance la totalité de votre consommation (surtout sur une longue période), vous devriez pouvoir trouver de nombreux paysans intéressés.... ;) Mais les livraisons à domicile pourraient connaitre un certain retard, même sans être expédié par la poste malgache.   :D

Bonsoir,

Il y une formule de panier/livraison à domicile que je ne connais que sur le net. Cette ferme a une certification bio avec le label ECOCERT, une des rares à Mada si je ne me trompe.

https://annuaire.mg/ferme-ivato/

A voir, peut-être certains connaissent-ils ?

Bonne soirée

rick06 a écrit:

Bonsoir,

Il y une formule de panier/livraison à domicile que je ne connais que sur le net. Cette ferme a une certification bio avec le label ECOCERT, une des rares à Mada si je ne me trompe.

https://annuaire.mg/ferme-ivato/

A voir, peut-être certains connaissent-ils ?

Bonne soirée


Bonjour Rick,

Effectivement la "ferme d'Ivato" est certifiée ECOCERT, mais un bon nombre de producteurs d'huiles essentielles le sont aussi.
La différence avec les autres producteurs, c'est que le propriétaire (français) a décidé de planter des légumes entre ses rangs de ravinstara certifiés "bio". 
Les légumes servent principalement à alimenter ses 3 restaurants, mais le reste peut être acheté par les particuliers sur le site de la ferme (commande en ligne) ou dans des points de vente (au moins un de ses restaurants à Ivato (peut-être dans les autres aussi), et j'ai entendu dire qu'un point de vente avait été ouvert en ville. Auparavant on pouvait aussi trouver des légumes "ferme d'Ivato" dans les supermarchés, (vendu beaucoup plus cher car "bio"), mais cela fait un bon moment que je n'en ait plus vu..... Par contre on y trouve toujours des "poulets fermiers" de la "ferme d'Ivato".

Il est aussi possible de visiter la "ferme d'Ivato" (visite guidée), ce que j'ai fait il y a quelques années.
A l'époque, les poulets vendus en supermarché étaient vendu avec l'étiquette "bio" (j'ai voulu vérifier) Lors de la visite, le guide annonçait que toute l'alimentation des poulets était produite et préparée à la ferme. Mais en pénétrant dans le local servant à la distillation des huiles essentielles, j'ai pu voir des centaines de sacs de "provende" (commande par tonne) pour poulets et canards, et le guide était bien sûr incapable d'expliquer la présence de ses sacs de provende......
Aujourd'hui les poulets "cou-nu" (race que l'on trouve dans la plupart des élevages industriels en France), ne sont plus vendus avec l'étiquette "bio" mais en tant que "poulets fermiers", et sont donc sensé être élevé en "plein air".
Lorsque j'ai visité la "ferme d'Ivato", il y avait bien un enclos grillagé entourant quelques mètres de terre (sans le moindre brin d'herbe) autour du poulailler, mais cela ne correspond en rien à l'appellation française du "poulet élevé en plein air" (minimum 2 m2 de verdure par poulet, il me semble.....).

Donc, si les légumes "bio" de la "ferme d'Ivato le sont forcément (car certifiés), leurs poulets ne sont ni "bio", ni "fermiers", et restent des poulets de race industrielle (croissance entre 45 et 55 jours)..... Mais cela permet de les vendre beaucoup plus chers que les autres poulets de chair, nourris avec la même provende.....

Bonjour loïcty,

Merci de ces précisions très intéressantes.

D'un point de vue générale, le fait qu'ils aient retiré les poulets du bio prouve qu'ils ont dû avoir un contrôle qui les a contraints à retirer ce label. Et si les légumes restent bio, c'est bien qu'ils sont contrôlés.

Reste la question qui me turlupine depuis quelques années : le bio est-il justifié ici comme il l'est en France ? Et quelle est la proportion de producteurs utilisant ici des pesticides, fongicides et insecticides d'origine chimique à Mada ?  :/

rick06 a écrit:

Bonjour loïcty,

Merci de ces précisions très intéressantes.

D'un point de vue générale, le fait qu'ils aient retiré les poulets du bio prouve qu'ils ont dû avoir un contrôle qui les a contraints à retirer ce label. Et si les légumes restent bio, c'est bien qu'ils sont contrôlés.

Reste la question qui me turlupine depuis quelques années : le bio est-il justifié ici comme il l'est en France ? Et quelle est la proportion de producteurs utilisant ici des pesticides, fongicides et insecticides d'origine chimique à Mada ?  :/


A Mada, il n'y a pas de "répression des fraudes", donc jamais de contrôles et chacun peut marquer ce qu'il veut sur ses produits (on trouve même dans les supermarchés, des poulets "label rouge" produits à Mada...Respectent-ils les conditions d'attribution du "Label rouge"? On peut en douter puisqu'il s'agit d'un label français et qu'ils ne sont pas contrôlés...)

La certification ECOCERT est faite à la demande du producteur et coute très cher d'après ce que j'ai entendu (raison pour laquelle elle est demandé principalement par les producteurs d'huiles essentielles et peut-être pour certains produits destinés à l'export, vanille etc...). En cas de certification, il y a effectivement des contrôles réguliers....

Mais si quelqu'un vend des produits "bio" ou "soit disant bio" sans certification ECOCERT (donc sans numéro de certification), il ne sera jamais contrôlé....
Pourquoi les poulets "ferme d'Ivato" ne sont plus vendus comme bio? je n'en sais rien, peut-être suite à des réclamations de clients ou des supermarchés..... Mais s'il n'y a avait pas inscrit "certifié ECOCERT" sur leur conditionnement, il n'y avait aucune raison pour qu'ils aient été contrôlés..... Et étiqueté "bio" ou "fermier" le prix de vente est resté le même.....

Les légumes vendus sur le marché ou dans les supermarchés (les mêmes, sauf que dans les supermarchés ils sont plus "propres" (brossés ou lavés) sont-ils "bio"? Oui tant que les plants ne sont pas attaqués par des insectes ou par des maladies....
Une bonne partie des produits phytosanitaires  les plus utilisés (en vente par doses dans presque tous les petits commerces de villages) sont interdits en Europe, et il est arrivé à plusieurs reprises que des cargaisons de légumes en provenance de Mada soient bloqués à leur arrivée à la Réunion et détruits pour cette raison....

Personnellement je ne mange que des légumes bio, car ceux qui produisent les légumes que j'achète ont beaucoup de chance et n'ont jamais de maladies ni de parasites dans leurs champs (du moins, c'est ce qu'il vaut mieux se dire)  :lol:

loicpty a écrit:
rick06 a écrit:

:/


Les légumes vendus sur le marché ou dans les supermarchés (les mêmes, sauf que dans les supermarchés ils sont plus "propres" (brossés ou lavés) sont-ils "bio"? Oui tant que les plants ne sont pas attaqués par des insectes ou par des maladies....
Une bonne partie des produits phytosanitaires  les plus utilisés (en vente par doses dans presque tous les petits commerces de villages) sont interdits en Europe, et il est arrivé à plusieurs reprises que des cargaisons de légumes en provenance de Mada soient bloqués à leur arrivée à la Réunion et détruits pour cette raison....

Personnellement je ne mange que des légumes bio, car ceux qui produisent les légumes que j'achète ont beaucoup de chance et n'ont jamais de maladies ni de parasites dans leurs champs (du moins, c'est ce qu'il vaut mieux se dire)  :lol:


Intéressant comme analyse. C'est un peu ce que j'avais cru comprendre de discussions précédentes avec des vazahas.
On m'a dit également que la plupart des petits producteurs n'ont pas les moyens de se payer des produits phytosanitaires chimiques mais utilisent essentiellement des produits naturels. J'espère que tout cela est vrai car c'est rassurant à priori. Quand on voit ce qui se passe en France  :sosad:

Un jour, j'ai voyagé sur un Paris/Tana à côté d'un ingénieur agronome français qui m'a parlé des traitements phytosanitaires "sauvages" alors que j'imaginais que cela n'existait pas à Mada. Il m'a parlé par exemple des traitements sur les tomates, à des phases de maturation où cela n'est pas autorisé en France. Depuis, je consomme ici les tomates ... avec modération.

Reste à identifier qui traite et ne traite pas avec les "saloperies" ? J'imagine que si on connait la traçabilité des fruits et légumes, on n'a pas de soucis, ce qui semble être votre cas.
D'où l'idée intéressante de la vente directe du producteur au consommateur et la question de ce topic.

Vu le nombre de pesticides utilisés dans les cultures sur l'île (il suffit de voir les différents articles sur ce sujet sur la toile), et à part de produire chacun dans notre jardin nos légumes, fruits, volailles et viandes..., le risque est bien présent d'ingurgiter chaque jour un peu plus de poison.

Bonsoir,
Je suis demandeur si vous avez quelques liens à nous communiquer pour les articles disponibles sur internet

https://www.google.mg/url?sa=t&rct= … ZIG-iKfroohttps://www.google.mg/url?sa=t&rct= … ZIG-iKfroohttps://apimadagascar.files.wordpress.c … gascar.pdf

Merci pour cet éclairage Jacques VB.

Ma question est à nouveau  la suivante : comment savoir si ce qu'on achète a été traité ou pas ?

J'imagine que,  comme en France, le fait de privilégier les circuits courts est une piste. Reste à savoir si en achetant directement du producteur au consommateur est un gage de sécurité. Tant qu'on n'a pas vu ce que le producteur a comme produit phytosanitaire dans ses placards :/

L'idée de développer son propre potager est sans doute la meilleure alternative.
Pour les viandes, je pense qu'on est dans un mode d'élevage différent de l'Europe, avec moins de promiscuité et d'élevage industriel à grande échelle, mais peut-être que je me trompe. Donc moins d'utilisation systématique d'antibiotiques.
Pour les volailles, on est sans doute dans la même problématique qu'en Europe pour les poulets de chair et moins exposés avec les poulets gasy, cela parait à priori logique. Mais encore une fois je ne connais pas du tout ces filières

Les poulets, même dans les petits élevages, qu'ils soient poulets de chair ou poulets gasy sont nourris avec de la provende dont ni les autorités ni les éleveurs ne savent ni ne veulent savoir ce qu'il y a dedans tant que ça rapporte. Ca rappelle un peu la nourriture des bovins français avant l'affaire de la vache folle.
Et en cas de maladie, il n'y a pas d'autorité vétérinaire pour intervenir, les éleveurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils veulent. Une fois les poulets apparemment guéris, ils sont vendus.

Pourquoi ne mangez-vous pas du lapin?

Atsinanana a écrit:

Les poulets, même dans les petits élevages, qu'ils soient poulets de chair ou poulets gasy sont nourris avec de la provende dont ni les autorités ni les éleveurs ne savent ni ne veulent savoir ce qu'il y a dedans tant que ça rapporte. Ca rappelle un peu la nourriture des bovins français avant l'affaire de la vache folle.
Et en cas de maladie, il n'y a pas d'autorité vétérinaire pour intervenir, les éleveurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils veulent. Une fois les poulets apparemment guéris, ils sont vendus.


Édifiant et effrayant à la fois  :sosad:
Il ne reste donc plus, que comme suggéré plus haut, d'élever ses volailles et de faire son jardin  :top:
Quid de la viande de zébu ? Ils ne mangent pas que de l'herbe ? :/

jpmadalu a écrit:

Pourquoi ne mangez-vous pas du lapin?


Du lapin chassé alors  :)
Car j'imagine que les conditions d'élevage ne sont pas reluisantes.
Pour info, en France, on dit que les conditions d'élevage, la promiscuité des lapins dans les cages et les antibios sont encore pires que chez les volailles. Je n'achète plus que chez un fermier où les lapins sont élevés dans des conditions décentes.

rick06 a écrit:
jpmadalu a écrit:

Pourquoi ne mangez-vous pas du lapin?


Du lapin chassé alors  :)
Car j'imagine que les conditions d'élevage ne sont pas reluisantes.
Pour info, en France, on dit que les conditions d'élevage, la promiscuité des lapins dans les cages et les antibios sont encore pires que chez les volailles. Je n'achète plus que chez un fermier où les lapins sont élevés dans des conditions décentes.


Cher Rick06, si vous avez parcouru attentivement ce forum, vous y vissiez régulièrement un membre pratiquant l'élevage de lapins avec un professionnalisme peu fréquent, attentif à l'indécence conditionnelle de la race lapin et les protégeant des champignons, pour lesquels son expertise est reconnue parmi les extra-terrestres. Il s'appelle Madalapin. Amazon ne distribue pas encore, ça ne pourrait tarder. :joking:

jpmadalu a écrit:
rick06 a écrit:
jpmadalu a écrit:


:) .


Cher Rick06, si vous avez parcouru attentivement ce forum, vous y vissiez régulièrement un membre pratiquant l'élevage de lapins avec un professionnalisme peu fréquent, attentif à l'indécence conditionnelle de la race lapin et les protégeant des champignons, pour lesquels son expertise est reconnue parmi les extra-terrestres. Il s'appelle Madalapin. Amazon ne distribue pas encore, ça ne pourrait tarder. :joking:


Madalapin ou poudre de Perlimpinpin ?  :lol:

Effectivement ma p'tite entreprise Madalapin ne connait pas la crise et si je ne mets pas en vente mes lapins, c'est pour une très simple raison: c'est qu'ils sont à mille pour cent bio de chez bio. :top:
Ils sont nourris avec des feuilles de bananiers sauvages des feuilles d'Ampalebé (Jacquier) de l'herbe à éléphant que je cultive moi-même, de l'herbe, des tas de plantes vertes dont je ne connais pas moi-même les noms et dont peut-être des espèces où la taxonomie est encore inconnue. Mais tant que les lapins s'en délectent pourquoi se casser la tête avec des clés de détermination dichotomiques... :lol:
Et ce n'est pas l'expert financier Jean Pierre qui me contredira en prétendant que l'argent ça ne se mange pas et même si vous êtes multimillionnaire (en € en $ ou en £) vous risquez de mourrir de faim quand la nourriture se fera rare et qu'il faudra une brouette de billets de banque pour acheter un kg de patates.
Et comme dirait l'autre financier sur insolentiae.com:
Il est déjà trop tard, mais tout n'est pas perdu. Préparez-vous ! :unsure

Bonjour Madalapin et bravo :)

Vous êtes dans le vrai sans aucun doute.

Je ne suis pas aussi pessimiste sur toute la ligne. En France, il y aune prise de conscience d'une partie de plus en plus importante de la population par rapport à la santé alimentaire.
Le bio est en pleine explosion. Dommage cependant que ça accroisse la fracture entre ceux qui peuvent se l'offrir et ceux qui n'en n'ont pas les moyens. Mais il y aussi des gens qui n'ont pas trop de moyens, mais qui considèrent que leur santé est néanmoins une priorité, donc ils redéfinissent leurs budgets prioritaires et sacrifient une partie de leurs loisirs par exemple ou de leurs dépenses d'habillement pour mieux se nourrir ; j'en fais humblement partie.

Naturellement, la question est toute autre à Madagascar. 80 à 90% des malgaches ne se demandent pas ce qu'ils vont manger, mais s'ils vont manger. Et parmi les très rares qui ont les moyens de choisir, je remarque quand même qu'un nombre croissant ne sait pas s'alimenter : il n'y a qu'à regarder le nombre de personnes en surcharge pondérale dans la rue  :cool:

Dès lors, parler de bio ou de nutritionniste ici relève de l'utopie :sosad:
Et d'une forme d'égoïsme dont je suis conscient

En fait,
Manger sain est une vue de l'esprit avant d'être un besoin de l'estomac.
En France, on se gave souvent de saucisses grillées, de hamburger, de côtes de porcs sur le grill, de rôti de dindonneau, d'ailes de poulets prêt à manger dans les sachets, de boîtes de conserves et des tas de cochonneries déjà toutes prêtes demandant juste à être réchauffées au micro-onde. :o
Puis avec l'âge, on se met un peu de plomb dans la tête (oui parfois il faut beaucoup de temps pour réfléchir)... en se disant que ce n'est pas avec ces mets là qu'on reste en bonne santé et en ce qui me concerne, j'ai commencé à semer du cresson alénois, de la mâche, des salades variées, et même de la roquette, et tous les jours je m'efforçais à manger cette verdure agrémentée naturellement d'épices d'ail, d'oignons, ciboulette, persil etc. Et finalement je me suis habitué à manger de la "verdure" sans naturellement en arriver à manger mon gazon devant la porte... :lol:
Arrivé à Madagascar, j'ai semé de nouveau ces salades avec plus ou moins de succès car le climat ne permet pas toujours à ces plantes de s'acclimater. Par contre, j'ai rayé de ma liste toutes viandes rouges à part le thon rouge, et toutes les conserves et autres plats préparés. Et quand je me trouve devant une assiette de légumes variés cuits à la cocotte minutes qui sont encore un peu consistants, c'est un régal et que ce soit à midi ou le soir, je ne fais jamais l'impasse devant les crudités que je mélange parfois aux légumes cuits.  :P
Donc il faut parfois du temps pour réaliser que le naturel est bien meilleur que les plats artificiels avec des tas de colorants pour les rendre plus attrayants, des   engrais chimiques pour les rendre plus volumineux, des pesticides pour les préserver des différentes maladies ou attaques etc.  :joking:
Mes tomates par exemple sont bien moins grosses que celles achetées au bazar mais elles ont du goût contrairement à celles que j'achète.
J'ai réussi à faire pousser du basilic et même à le multiplier par bouturage. également de la sauge et j'ai encore des tas de semences  que patiemment, jour après jour j'essaie d'acclimater autant au sol qu'aux températures qui ne permettent pas toujours aux plantes des climats tempérés de germer. :(
Quant à ma femme, elle préfère son assiette de riz quotidienne agrémentée de brèdes cuites pour déjeuner et pour dîner . Peut-être lui faudrait-il plus de temps pour se déshabituer à cette nourriture peu variée. :huh:

Atsinanana a écrit:

Les poulets, même dans les petits élevages, qu'ils soient poulets de chair ou poulets gasy sont nourris avec de la provende dont ni les autorités ni les éleveurs ne savent ni ne veulent savoir ce qu'il y a dedans tant que ça rapporte. Ca rappelle un peu la nourriture des bovins français avant l'affaire de la vache folle.
Et en cas de maladie, il n'y a pas d'autorité vétérinaire pour intervenir, les éleveurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils veulent. Une fois les poulets apparemment guéris, ils sont vendus.


Bonjour Atsinanana,
Je ne suis pas un spécialiste de l'élevage (juste élevage pour ma consommation personnelle), mais sauf erreur de ma part, la durée de croissance d'un "poulet gasy" est de 10 mois....
J'ai donc effectué un petit calcul rapide et pour simplifier j'ai arrondi les chiffres. Coût de la provende, environ 2000 ar le kilo (plus cher chez les détaillants et moins cher si achat auprès des fabricants).
En donnant 100 gr/ jour et par poulet cela reviendrait à 6000 ar par mois et donc 60 000 ar pour une croissance de 10 mois. Jusqu'à présent je n'ai jamais vu de "poulets gasy" vendus à de tels prix, et il est peu probable que les producteurs vendent à perte..... En raison des coûts, je doute que beaucoup de "poulets gasy" soient nourris à la provende......

Les poulets de chairs sont nourris à la provende car leur durée de croissance (sauf erreur) est de 45 jours et de 55 jours pour certains poulets vendus en tant que "poulets fermiers" (ferme d'Ivato, par exemple).

En ce qui concerne les "poulets gasy" malades, les "éleveurs" n'attendent pas qu'ils soient apparemment guéris pour les vendre et la plupart du temps ils n'essayent même pas de les "guérir"... Sur les marchés on trouve des poulets vivants "malades" à vendre donc rien n'empêche de les vendre "plumés et vidés" lorsqu'ils meurent suite à une maladie.......


.

rick06 a écrit:
Atsinanana a écrit:

Les poulets, même dans les petits élevages, qu'ils soient poulets de chair ou poulets gasy sont nourris avec de la provende dont ni les autorités ni les éleveurs ne savent ni ne veulent savoir ce qu'il y a dedans tant que ça rapporte. Ca rappelle un peu la nourriture des bovins français avant l'affaire de la vache folle.
Et en cas de maladie, il n'y a pas d'autorité vétérinaire pour intervenir, les éleveurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils veulent. Une fois les poulets apparemment guéris, ils sont vendus.


Édifiant et effrayant à la fois  :sosad:
Il ne reste donc plus, que comme suggéré plus haut, d'élever ses volailles et de faire son jardin  :top:
Quid de la viande de zébu ? Ils ne mangent pas que de l'herbe ? :/


Il est probable que la majorité des zébus se nourrissent avec de l'herbe car ils continuent à se promener librement en broutant ce qu'ils trouvent. Mais ce n'est pas le cas des "vaches laitières" nourries avec de la provende et qui doivent probablement finir "en viande de zébu" après un certain nombre d'années lorsque la production de lait diminue...

En France, la viande vendue dans les supermarchés est majoritairement de la viande de "vache laitière", car moins chère... A Mada, je n'en sais rien. Personnellement, je n'achète pas ma viande au supermarché (sauf viande hachée, saucisses, merguez, etc...). Et comme le boucher à qui j'achète de la viande ne me fourni que de la viande "tendre" j'imagine qu'il s'agit de viande de jeunes zébus (n'ayant pas travailler 10 ans dans les champs), mais aucune certitude.....

Pour la viande porc, la très grande majorité des éleveurs de porcs utilisent de la provende... Idem pour la pisciculture....

rick06 a écrit:

Merci pour cet éclairage Jacques VB.

Ma question est à nouveau  la suivante : comment savoir si ce qu'on achète a été traité ou pas ?

J'imagine que,  comme en France, le fait de privilégier les circuits courts est une piste. Reste à savoir si en achetant directement du producteur au consommateur est un gage de sécurité. Tant qu'on n'a pas vu ce que le producteur a comme produit phytosanitaire dans ses placards :/

L'idée de développer son propre potager est sans doute la meilleure alternative.
Pour les viandes, je pense qu'on est dans un mode d'élevage différent de l'Europe, avec moins de promiscuité et d'élevage industriel à grande échelle, mais peut-être que je me trompe. Donc moins d'utilisation systématique d'antibiotiques.
Pour les volailles, on est sans doute dans la même problématique qu'en Europe pour les poulets de chair et moins exposés avec les poulets gasy, cela parait à priori logique. Mais encore une fois je ne connais pas du tout ces filières


Comment savoir si ce qu'on achète a été traité ou pas ? La solution, puisque Noël approche: commander au père Noël la "panoplie du petit chimiste" et tester tout ce que l'on achète avant de le consommer.... ;)
Plus sérieusement, il est impossible de répondre à cette question, car les paysans ne traitent qu'en cas de nécessité (risque de perte d'une grande partie de la production). Donc le même producteur peut très bien vendre des produits non traités un jour et vendre des produits traités le lendemain......

De plus en cas de traitement avec des produits chimiques (autorisé ou non en Europe) il est probable qu'une grande partie des composants de ces produits restent dans le sol un certain temps. Donc les productions suivantes, même si elles ne sont pas traitées, doivent malgré tout, elles aussi, "avoir des traces" des produits chimiques utilisées précédemment....

Mais lorsque l'on achète ses légumes dans les marchés locaux (ou marchés paysans, donc directement aux producteurs), il arrive fréquemment que beaucoup de légumes aient des traces visibles de maladies ou de parasites, ce qui semble démontrer que les traitements chimiques ne sont pas systématiquement utilisés.... Mais pour autant on ne peut pas acheter que des légumes "abimés".... ;)

:)

madagaston a écrit:

En fait,
Manger sain est une vue de l'esprit avant d'être un besoin de l'estomac.
En France, on se gave souvent de saucisses grillées, de hamburger, de côtes de porcs sur le grill, de rôti de dindonneau, d'ailes de poulets prêt à manger dans les sachets, de boîtes de conserves et des tas de cochonneries déjà toutes prêtes demandant juste à être réchauffées au micro-onde. :o
Puis avec l'âge, on se met un peu de plomb dans la tête (oui parfois il faut beaucoup de temps pour réfléchir)... en se disant que ce n'est pas avec ces mets là qu'on reste en bonne santé et en ce qui me concerne, j'ai commencé à semer du cresson alénois, de la mâche, des salades variées, et même de la roquette, et tous les jours je m'efforçais à manger cette verdure agrémentée naturellement d'épices d'ail, d'oignons, ciboulette, persil etc. Et finalement je me suis habitué à manger de la "verdure" sans naturellement en arriver à manger mon gazon devant la porte... :lol:
Arrivé à Madagascar, j'ai semé de nouveau ces salades avec plus ou moins de succès car le climat ne permet pas toujours à ces plantes de s'acclimater. Par contre, j'ai rayé de ma liste toutes viandes rouges à part le thon rouge, et toutes les conserves et autres plats préparés. Et quand je me trouve devant une assiette de légumes variés cuits à la cocotte minutes qui sont encore un peu consistants, c'est un régal et que ce soit à midi ou le soir, je ne fais jamais l'impasse devant les crudités que je mélange parfois aux légumes cuits.  :P
Donc il faut parfois du temps pour réaliser que le naturel est bien meilleur que les plats artificiels avec des tas de colorants pour les rendre plus attrayants, des   engrais chimiques pour les rendre plus volumineux, des pesticides pour les préserver des différentes maladies ou attaques etc.  :joking:
Mes tomates par exemple sont bien moins grosses que celles achetées au bazar mais elles ont du goût contrairement à celles que j'achète.
J'ai réussi à faire pousser du basilic et même à le multiplier par bouturage. également de la sauge et j'ai encore des tas de semences  que patiemment, jour après jour j'essaie d'acclimater autant au sol qu'aux températures qui ne permettent pas toujours aux plantes des climats tempérés de germer. :(
Quant à ma femme, elle préfère son assiette de riz quotidienne agrémentée de brèdes cuites pour déjeuner et pour dîner . Peut-être lui faudrait-il plus de temps pour se déshabituer à cette nourriture peu variée. :huh:


Merci de ce témoignage clair et limpide. :one
J'espère que le jour où je vivrai à Mada, je serai dans les mêmes dispositions que vous car je suis complètement d'accord. Et j'irai demander conseil à l'expert incontournable que vous serez devenu.
Aussi d'accord sur le goût insipide de la mono-variété de tomates présente et sur les limites de la cuisine gasy

loicpty a écrit:
rick06 a écrit:

Ma question est à nouveau  la suivante : comment savoir si ce qu'on achète a été traité ou pas ?



L'idée de développer son propre potager est sans doute la meilleure alternative.


Mais lorsque l'on achète ses légumes dans les marchés locaux (ou marchés paysans, donc directement aux producteurs), il arrive fréquemment que beaucoup de légumes aient des traces visibles de maladies ou de parasites, ce qui semble démontrer que les traitements chimiques ne sont pas systématiquement utilisés.... Mais pour autant on ne peut pas acheter que des légumes "abimés".... ;)


On touche là un sujet que je voulais aborder. Les vendeurs sur les marchés à Tana sont-ils en majorité vendeurs ou aussi producteurs ?
Autant quand on est loin des grandes villes, on peut imaginer que les vendeurs sont les paysans, mais à Tana ? :/
Ce qui voudrait dire qu'on a aucune espèce de traçabilité imaginable avec les revendeurs.
A l'inverse, quelqu'un habitant en milieu rural ou même péri-urbain, a sans doute la possibilité de se fournir chez un même paysan, donc de savoir plus précisément s'il traite un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ?  :lol:

rick06 a écrit:

On touche là un sujet que je voulais aborder. Les vendeurs sur les marchés à Tana sont-ils en majorité vendeurs ou aussi producteurs ?
Autant quand on est loin des grandes villes, on peut imaginer que les vendeurs sont les paysans, mais à Tana ? :/
Ce qui voudrait dire qu'on a aucune espèce de traçabilité imaginable avec les revendeurs.
A l'inverse, quelqu'un habitant en milieu rural ou même péri-urbain, a sans doute la possibilité de se fournir chez un même paysan, donc de savoir plus précisément s'il traite un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ?  :lol:


Sauf erreur de ma part, les vendeurs de fruits et légumes ne sont jamais des paysans. A Tana, il existe des "marchés paysans", il s'agit de lieux ou les paysans des environs, vendent directement leur production à des revendeurs, mais il s'agit de marchés ponctuels et les paysans (ou épouses) repartent dès que tout a été vendu donc souvent de bonne heure..... A Talatamaty par exemple, la vente commence vers 4h du matin, et en général vers 7h du matin, il ne reste plus rien à vendre (la fréquentation de beaucoup de ces marchés paysans est plutôt déconseillée pour des étrangers surtout non accompagnés)....
Il doit en être de même dans beaucoup de villes, surtout sur les plateaux....

Mais je pense que vous confondez paysans et maraichers. A Mada la très grande majorité des paysans ne possèdent que de très petites surfaces de terrain. Il leur est donc impossible de cultiver une grande variété de légumes comme le font les maraichers en France. Pour s'approvisionner toute l'année uniquement auprès de paysans "connus", il faudrait en connaitre des dizaines et dans plusieurs régions..... ;)

En fait, il est vrai qu'il ne faut pas confondre les bazars à la campagne et les bazars en ville.
Chez nous par exemple il y a des camions qui arrivent chargés de fruits et légumes venant de Tana et qui sont certainement issu de producteurs industriels. :unsure
Par contre, il y a tous les jours des producteurs qui viennent de la campagne et qui vendent leurs produits comme c'est le cas pour les brèdes, le cresson de fontaine récolté aux abords des rizières ainsi que des fruits très variés selon la saison. :)
Il est facile de savoir si les fruits et légumes sont issu de production locale ou non car si vous voyez un gros tas de tomates très belles, elles ne seront pas issu de production locale. Ici on trouve souvent du manioc de production locale, des patates douces, des chouchous parfois et naturellement de la viande non pollué aux antibiotiques et autres produits suspects qu'on peut trouver dans les provendes par exemple...  Les éleveurs ramènent de la brousse sur pied leur bétail ou leur volaille et elle est préparé pour la vente le matin même. :top:
Le poisson est frais également près de la mer car il n'a aucun km au compteur.
Il est beaucoup plus facile de trouver du bio à la campagne qu'en ville car la pauvreté ne permet pas de mettre des engrais chimiques afin de rendre les produits plus beaux, plus coloré etc.
Bien entendu il y a des régions du sud de Madagascar où la lutte antiacridienne à totalement pollué la terre et naturellement les produits issus de la terre. :o