S'armer en Guyane

Nous arrivons de Polynésie ou les quelques polynesiens qui ont séjourné en Guyane à cause mutation ont convaincu mon mari qu'il fallait absolument une arme à la maison pour se défendre. Ayant trois enfants et étant fondamentalement contre les armes je suis contre et on a donc décidé d'ouvrir le débat arme ou pas arme? Son argument à lui étant qu'avec tout ce qu'il lit sur les agressions il a peur qu'on entre chez lui et violente sa femme ou ses enfants. Est ce à ce point la? Craint un vraiment quelque chose dans les maison? Est ce utile comme objet de dissuasion? La ou nous vivons le plus grave étant le vol d'une rape a coco restée dehors nous ne sommes pas habitués à la violence.
Bonne journée à tous.

Alors nous, on a quand même été cambriolés deux fois à Tahiti ... en notre absence, sans violence donc, ni dégradations, mais bon on n'est plus non plus à l'abri.

En Guyane, les stats sont là hélas : 43 meurtres en 2016, comme à Marseille, mais avec 250 000 habitants (officiellement) seulement :(

On entend de tout :
Agression à l'arme blanche sur les plages, devant les commerces, en rentrant chez soi et même dans les bus scolaires, essentiellement pour le vol.
Dans ce cas un seul conseil : aucune résistance !

Les armes à feu ont longtemps été limitées aux règlements de comptes en forêt (orpaillage) ou dans les quartiers "chauds" des villes (entre gangs). Depuis quelques temps les jeunes délinquants s'équipent de fusils (de chasse) à canon scié pour braquer et  n'hésitent pas à tirer, souvent dans la panique.
Bon, après, ce n'est pas non plus le Far West, ça ne mitraille pas à tous les coins de rue...

Avoir soi-même une arme, une vraie fausse "bonne idée " ?

Le port d'armes est réglementé, pas d'arme de poing sans permis.
Par contre on peut sur simple déclaration en préfecture acheter en armurerie un fusil de chasse - sans obligation de permis. (cela a un coût aussi)

Oui, et après ?
Il faut déjà bien en maîtriser la manipulation, l'usage, s'entraîner régulièrement ( cartouches, visée, portée, recul ...)
Et il faut être prêt à tirer, prêt à tuer ? en assumer les conséquences  juridiques et psychologiques ...

Dehors, impossible de se promener avec son fusil en bandoulière de toute façon, cela ne change donc rien.
A la maison, le fusil est (normalement) rangé, et pas avec les cartouches, surtout avec des enfants ... Il faut donc pouvoir le sortir, le charger et l'utiliser en cas d'agression, sans pouvoir faire "pause" sur l'éventuel agresseur.
Si l'agresseur est trop prés, armé d'un couteau, ou ou trop loin avec une arme à feu lui même - le stress et le manque d'habitude aidant -  cela risque de rester sans efficacité.
Au mieux cela peut s'avérer dissuasif pour un simple loubard (non armé), mais cela n'arrêtera jamais quelqu'un sous l'emprise à la drogue, ni un délinquant aguerri et déterminé, probablement plus habile que vous. Au pire vous pourrez le blesser grièvement, ou le tuer, et finir en prison.(sans compter les risques collatéraux pour les autres membres de la famille)

Une arme pour la défense, c'est tentant mais absolument pas garant de sécurité familiale pour ces diverses raisons, à moins d'être un "pro"...

Dans un premier temps, déjà, privilégier la dissuasion : une maison équipée de grilles (c'est courant), d'une alarme, idéalement avoir un chien (il y en a plein à adopter). Ensuite pour se rassurer positionner stratégiquement des bombes anti agression (lacrymogène en gel) .
Éventuellement suivre des cours de self-défense (pas arts martiaux, la défense au quotidien avec tout ce qui tombe sous la main, parapluie, canne, club de golf, batte ... et les bons gestes!) ça peut toujours être utile, et pas qu'en Guyane !

Bonsoir,
Je crois qu'il faut juste être prudent comme en Métropole.  Je suis ici depuis 1 an, j'ai également beaucoup sursauté au moindre bruit parce qu'on m'avait raconté des choses ahurissantes qui me faisaient imaginer que je risquais de me faire trucider à chaque coin de rue.
Maintenant ça va mieux 😄😄😄
Je suis toujours en vie, je fais (un peu) attention...

L,analyse de Malaca me semble frappée au coin du bon-sens. 
Zorglub,  j'abonde dans ton sens, en remplaçant cependant ton "comme en métropole" par "plus qu'en métropole".

On ne peut nier qu'ici,  il y a plus de coups de couteaux qu'en métropole. 
Il est savoureux ou glaçant de découvrir que le geste d'enfoncer la lame effilée d'un couteau dans la d'air d'un homme ne se dit pas "poignarder", "suriner", "larder", "transpercer" ici, mais "piquer".  Cela semble presque insignifiant, comme la piqûre d'un innocent moustique...

Je te laisse faire les ratios entre le nombre de faits violents ici et le nombre d'habitants, et de comparer à la Seine-Saint-Denis ou la région PACA par exemple. 

La presse ici fait tout de même état de plus d'actes violents (ou mortels) qu'en métropole.   Aujourd'hui par exemple, un article dans le canard local parle d'un garçon qui a été poignardé pour 0,50 €.

Il me semble n'avoir pas vu en métropole de mouvement populaire pour implorer le gouvernement d'apporter plus de sécurité ou citoyens ,  comme ce fut le cas ici avec les manifs initiées par les 500 frères. 

Pour en revenir au choix d'une arme à domicile ou pas, je pense que le choix est personnel, strictement personnel.

Conseiller à quelqu'un de s'armer chez lui, c'est lui faire courir le risque de finir en prison et de payer toute sa vie des dommages intérêts à la famille d'un délinquant.
Lui conseiller de ne pas s'armer, de ne pas avoir de moyen de défense à la hauteur des armes que,prendront ses futurs agresseurs, c'est le condamner à être la victime de gens sans foi, c'est le donner en pâture à des prédateurs qui se moquent de la vie humaine. 

Pour ces raisons, bien malin qui pourra conseiller l'initiateur  du fil !

Le choix est personnel, et il devra se souvenir qu'en cas d'agression ou autre, il sera tout seul, et qu'aucun des conseilleurs  ne sera à ses côtés.

cela fait 3 ans que je vis en Guyane, plus exactement à Remire Montjoly en travaillant à Cayenne.
Alors oui, il y a de l'insécurité, j'ai envie de dire, 'comme partout'. Et comme dans toute grande agglomération, il y a des quartiers ou des cités où je ne mets jamais les pieds, parce que je n'ai rien à y faire.
faire du tourisme à 'la crique' le soir,  pour ne nommer que ce quartier, c'est chercher les emmerdes. Le midi, j'y déjeune sans crainte avec les collègues
le soir, j'évite le centre ville, ou si je dois y aller, c'est sans sac ni bijoux. Un coup à prendre!
sinon, la vie est belle ici....