À Berlin, l’Allemagne expose son histoire coloniale

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Le pays a été une des principales puissances coloniales entre 1884 et la fin de la Première Guerre mondiale, mais ce passé a été longtemps ignoré ou refoulé. La première grande rétrospective y est consacrée depuis début octobre au Musée de l'histoire allemande à Berlin. L'exposition « Colonialisme allemand » s'intéresse non seulement à un passé aujourd'hui souvent méconnu, mais aussi à sa perception durant les dernières décennies et aux débats actuels.

Une horloge produite industriellement pour les foyers allemands ne se contente pas de donner l'heure dans la métropole, mais aussi dans l'empire colonial « où le soleil ne se couche jamais ». Des ornements exotiques avec un éléphant, un chameau, des serpents et des palmiers doivent prouver aux sujets de Guillaume II que leur pays fait jeu égal avec les grandes puissances de ce monde, l'Angleterre ou la France.

Une domination politique se met en place

Après la création du Second Empire allemand en 1871, les premières réflexions sur la nécessité pour le pays d'avoir comme d'autres des colonies voient le jour. À partir de 1884, elles débouchent sur l'acquisition de territoires en Afrique, dans le Pacifique et en Chine. Comme ailleurs, des expéditions sont d'abord organisées avant que des sociétés coloniales ne soient créées et qu'une domination politique se mette en place.

La conférence de Berlin sur l‘Afrique
C'est au même moment que se tient la conférence de Berlin sur l'Afrique en 1884/1885 à laquelle participent 14 pays européens. Même si des traités ne sont pas conclus sur le partage du continent, ces négociations traduisent bien l'appropriation de l'Afrique par les puissances coloniales. Parmi les 500 objets exposés dans l'exposition au musée de l'histoire allemande de Berlin, on trouve notamment les textes de cette conférence.

L'Afrique-Orientale allemande et l'empire au Pacifique

La plupart de ces colonies se trouvent sur le continent africain. Il s'agit du Togo, du Cameroun, de l'Afrique-Orientale allemande avec la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda et du Sud-Ouest africain avec l'actuelle Namibie. Lorsque les puissances coloniales se disputent la Chine, Berlin ne veut pas être en reste. En 1897, l'assassinat de deux missionnaires allemands sert de prétexte pour occuper la baie de Jiaozhou. Une importante base navale est construite pour défendre les intérêts allemands dans la région. Des investissements massifs sont réalisés dans l'infrastructure, mais les dividendes économiques ne seront jamais à la hauteur. Enfin, l'Allemagne étend son empire colonial dans le Pacifique : une partie de la Nouvelle-Guinée, les îles Samoa, Marshall, Marianne et Caroline en font partie.
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Les fondements idéologiques du colonialisme allemand

L'exposition du Musée de l'histoire allemande analyse les différents aspects du colonialisme germanique, notamment ses fondements idéologiques. Comme ailleurs, une mission civilisatrice et des présupposés raciaux dominent, mais avec, dans le cas allemand, un systématisme pseudo-scientifique comme le montre des recherches anatomiques sur les crânes des Africains dont des moules sont présentés dans l'exposition. Des recherches qui provoquent des débats jusqu'à aujourd'hui, comme l'ont montré ces dernières années les demandes venant de Namibie soucieuse d'obtenir la restitution des restes de ses ancêtres se trouvant dans des musées et autres hôpitaux universitaires allemands.

Faut-il restituer les objets exposés dans les musées ethnologiques ?

Cette époque a également contribué à enrichir les collections de nombreux musées ethnologiques allemands. Beaucoup d'objets présentés dans l'exposition en sont issus comme ces sculptures montrant comment les colonisés voyaient les Allemands. Un passé qui donne lieu à des débats aujourd'hui sur le bien-fondé de ces collections et la nécessité ou non d'en restituer toute ou partie aux pays d'origine. À quelques encablures du Musée de l'histoire allemande doit ouvrir dans trois ans le Forum Humboldt dans le bâtiment reconstruit du château de Prusse. Cette nouvelle institution doit abriter les collections ethnologiques aujourd'hui présentées dans un quartier périphérique de la ville. À Berlin, les responsables plaident pour un « shared heritage », un héritage partagé où ces collections seraient présentées, dépoussiérées de leur passé colonial, dans un échange avec les experts des pays africains ou autres. Mais cette vision consensuelle ne fait pas l'unanimité.

La vision idéalisée de l'Allemagne sur son passé colonial

Après la fin de l'ère coloniale allemande en 1919, conséquence du traité de Versailles, une vision idéalisée des trois décennies précédentes a prévalu. Contrairement aux Britanniques et aux Français, l'Allemagne aurait mené une politique coloniale à visage humain privilégiant des relations harmonieuses avec les peuples des pays concernés. Des affiches grand public, des films projetés dans le cadre de l'exposition ou autres livres bon enfant cultivent cette vision.
http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/0/413/1478/833/600/338/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/dc-4-14_zuckerdose_0.jpg   Méconnu, refoulé, peu traité dans les manuels scolaires

La décolonisation, et plus près de nous le développement d'initiatives privées sur le passé de l'Allemagne ou une plus grande visibilité de ses ressortissants d'origine africaine, ont contribué à ramener ce chapitre de l'histoire sur le devant de la scène. Méconnu, refoulé, peu traité dans les manuels scolaires où l'exclusivité du Troisième Reich a longtemps dominé, le passé colonial allemand fait l'objet d'une plus grande attention qui désormais dépasse les cercles limités des experts pour atteindre le grand public.

La reconnaissance du génocide contre les Hereros et les Namas

Les débats autour de l'adoption d'une résolution du parlement allemand sur le génocide arménien ont contribué à replacer sur le devant de la scène le premier génocide du XXe siècle commis par l'Allemagne en Namibie en 1904-05 contre les Hereros et les Namas. L'ordre de Lothar von Trotta figure dans l'exposition comme des photos montrant des prisonniers faméliques.

Le gouvernement allemand a reconnu l'an dernier qu'il s'agissait d'un génocide. Une commission germano-namibienne travaille actuellement à un accord prévoyant des excuses de Berlin et une aide matérielle pour financer des projets sur place. Des indemnisations privées pour les descendants des victimes ne sont pas prévues.

Un jury composé d'Afro-Allemands et d'Africains

En Allemagne, des initiatives locales se développent et luttent pour une remise en cause de symboles comme des noms de rue toujours consacrés à des colonisateurs auteurs de crimes violents. À Berlin, trois rues doivent être débaptisées. Un jury composé d'Afro-Allemands et d'Africains doit faire des propositions pour honorer dans ces trois cas à l'avenir des résistantes africaines qui ont lutté contre la décolonisation. http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/0/405/2362/1331/600/338/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/dc-3-09_zinnfigur_0.jpg    http://www.rfi.fr/culture/20161107-berl … e-allemandhttp://www.dhm.de/fileadmin/medien/rela … hndamm.pdf
du 14 octobre au 14mai                       jean  Luc  ;)

PS: a lire aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_ … _des_Namas .
enfint le gouvernement allemand a reconnus le génocide des hérréros et namasdepuis le temps

peut de gens le savent ,mais l#Allemagne étais une puissance coloniale en Afrique le Togo,le Cameroun ,le Kenya ,la Namibie , comme toutes les puissances coloniale , elle a été brutale ,voire féroce ,je suis étonner que les africains ne soit pas intéresser par leur histoire . jean  Luc ;)

voir aussi cette discution sur le sujet https://www.expat.com/forum/viewtopic.p … 71#4892323 .jean luc ;)