Vos nouvelles habitudes en Argentine

Bonjour à toutes et à tous,

Vivre en Argentine, c'est s'imprégner de la culture et du mode de vie du pays.

Depuis que vous vivez en Argentine, avez-vous adopté des habitudes locales ? Lesquelles ?

Quelles expressions locales réutilisez-vous ? Votre quotidien est-il organisé différemment ? Voyez-vous les choses d'une autre manière ?

Qu'est-ce qui vous séduit dans le mode de vie en Argentine ? Qu'est-ce qui, au contraire, vous semble difficile à assimiler ?

Merci d'avance,

Christine

bonjour, juste une question : ce que je vais écrire va t'il être publié ?
comme une sorte d'article je veux dire.
merci

Bonjour,
Bientot dix ans passèrent depuis que je suis arrivee en Argentine, sans but précis... Juste pour avoir répondu à un appel interne profond.
Je n'ai jamais été déçue.
Je savais en arrivant, tout de même, que j'allais me confronter à des habitudes latines auxquelles je ne me suis jamais habituée dans mes voyages. Ici c'est au quotidien que je les Vis.
Si je dois être plus précise j'évoquerai cette manie de donner aux enfants tous les droits et de se réfugier derrière ceux-là pour justifier parfois leur propre enfant intérieur. Laisser crier des enfants ( de joie ou d'énervement ) jusqu'à deux heures du matin car ils ne connaissent pas le respect du sommeil d'autrui et que le dîner se prend à vingt trois heures, ils ne vont donc pas aller dormir avant d'avoir digéré. La loi? Ils n'en ont rien à faire. Ce sont les coutumes qui importent, donc même si il leur est demandé comme dans les autres pays de respecter le silence nocturne, ils sont chez eux et tant pis pour nous.
Pour continuer avec le sport national qui est de tromper l'autre, de spéculer sur tout, de se taire quand il faut se plaindre devant les administrations mais d'en parler beaucoup loin d'elles, et de jouer les hypocrites simplement parce que c'est une marque de savoir vivre alors que des que la voix se fait forte, tous se plaignent d'agression... Je dirai que je fuis le plus possible les niveaux sociaux qui n'ont pas d'autres repères que ces codes ancestraux.
j'ai, comme tout un chacun, connu des expériences négatives partout dans le monde. Ici, je me suis adaptée, c'est à dire que je passe entre les mailles du filet d'us et coutumes sommes toutes diverses. Car en Argentine nous sommes à la fois sur la terre d'indiens disparus, ( Car les mapuches ne sont pas originaire non plus d'Argentine. Ils sont d'avantage chiliens. Ce sont les derniers représentants des premiers habitants du contenant américain dans cette zone ) nous sommes aussi bien en Angleterre qu'en Suisse France Allemagne, Dannemarque etc...
Je suis tombée amoureuse de ce pays, de ses espaces immenses, de sa langue à l'accent tellement particulier, de ses habitants qui, malgré les aspects qui me sont désagréables évoqués  ci-dessus ont une tendresse au quotidien dans leur facon de vous parler, de vous aimer. Leur afectivo-dépendance qui peut être un handicap pour ceux qui ne le sont pas est un trait bien spécifique du peuple argentin. La famille est sacrée... C'est sans doute ce que nous avons perdu en perdant le respect pour nos parents et grands parents...
J'aime ce peuple croyant et dont les croyances sont multiples toutes basées sur le respect d'un Dieu commun d'amour et de miséricorde. Le melting-pot religieux le protégera je l'espère de la folie ambiante européenne. Je me suis reconnue dans leur ouverture d'esprit spirituelle et scientifique, dans l'acceptation des médecines naturelles tellement réprimées en France et en Europe,  dans leurs expériences professionnelles multiples ( un chauffeur de taxi peut être aussi bien un avocat qui n'a pas assez de travail ou un architecte qui essaie d'arrondir ses fins de mois. Car ici aussi l'instruction est gratuite tout comme les soins d'ailleurs 100% gratuits pour tous même les étrangers ). Je tente encore, grâce à la grande tolérance des argentins, de me défaire de mon perfectionniste tellement francais, d'un élitisme suranné générant plus de conflits que de paix et de bonheur, d'entrer dans un humour plus près de l'humour lui-même que du châtiment qui traîne dans les esprits tordus par certaines influences en France.
La politique? C'est un fait international. Depuis que les peuples ont laissé le pouvoir à une poignée d'individus, que ce soit en Argentine ou en Europe... Rien ne va plus...
La vie sociale? Pas pire qu'en France car elle suit de près la perversité des administrations influencées par les politiques.
La vie universitaire? Géniale. Tout le monde peut aller à l'université elle n'est pas réservée à une élite en culottes courtes aussi courtes sont celles de leurs profs ... Elle est aussi ouverte à ceux qui le veulent jeunes et moins jeunes dans le même amphi. Les diplômes se méritent bien sûr mais ne sont pas des concours mais bien des examens. L'élitisme n'a pas encore contaminé les esprits ici.
La vie familiale? Respect. Au moins ici il existe encore un peu d'ordre. Les parents bien que tres tolérants vis à vis des enfants, restent les parents... Quoique je vois comme une imitation de notre désastre s'imicer dans les comportements des jeunes parents aujourd'hui... Les mauvaises habitudes circulent plus vite que les bonnes. Les argentins ont beaucoup à nous enseigner.
Les hommes? Un tantinet machos... Mais au grand coeur... Ils ne sont pas aussi machistes que les chiliens heureusement car je serais repartie en courant... Jajajaja... La mere est toujours présente au fond.. ( affective-dépendance décrite plus haut)
Les femmes, plus dépendantes de leurs enfants que de leur mari... Elles sont modernes et dinamiques. Travaillent, élèvent leurs enfants comme tous les occidentaux.
Le couple peut être plus dépendant l'un de l'autre mais en gros semblable à beaucoup d'autres couples européens et américains..
La monnaie? Mon grand reproche Vis à vis de ce thème : les argentins ne donnent d'importance qu'au dollar et c'est là leur talon d'Achille. Ils ne se rendent pas compte qu'en négligeant  leurs pesos au profit du billet vert ils nient leur appartenance à un pays qui serait bien plus puissant si ils laissaient le sentiment patriotique se développer. Mais l'ombre des dictatures est encore trop fraîche et grande dans ce pays malmené par le peuple lui même... Un peuple qui a encore besoin d'un bouc émissaire ( tout comme nous d'ailleurs ) pour renforcer son soi...
Le pays lui meme : une merveille... Merveille d'entre les merveilles... Que les argentins sont entrain de perdre pour les mêmes raisons évoquées à propos de leur monnaie. Un pays tellement vaste qu'ils en perdent les limites. Les vautours ont déjà acheté presque la moitié de cette immensité. Des vautours assoiffés de rivières et de lacs, d'immensite. Des terres qui n'ont jamais appartenu aux indiens d'aujourd'hui ( ils sont tous morts les Tehuelches, auracanes, et autres ethnies massacrés par les mapuches et les soldats espagnols ) mais des terres fiscales achetées une poignée de dollar officiellement et cette poignée multipliée par deux entrée dans les poches de politiques corrompus... Des terres qui n'auraient jamais dû être en possession des étrangers. Ce peuple est tellement accueillant, en cela il nous ressemble, qu'il a laissé les loups entrer, ils seront un jour chassés de cette nouvelle terre promise... S'ils ne réagissent pas avant.
Et pour finir, bien que je pense n'avoir pas tout dit, bien des details m'échappent en ce moment même... Le rituel du mate.
Initiée à mon arrivee, moi qui ai horreur de l'amertume, je suis une fan de ce rituel. Je dirai même que le mate préparé par mes mains est plus argentin qu'argentin, de la même facon que je suis devenue plus Argentine que les argentins... Hahaha..
Quelqu'un j'en suis certaine racontera ce rituel... Je laisse la parole au suivant.
Bonne journée à tous.