Expulsion demain vendredi à Tsingoni

Bonjour,

Ma femme de ménage vient de m'apprendre que des expulsions vont avoir lieu demain à Tsingoni après la prière du vendredi (évidemment).

Cette femme se bat honnêtement (ménages, garde d'enfants,...) pour élever dignement ses enfants. Elle a toujours vécu sur le même terrain.

Elle se retrouve maintenant à fuir et essayer de trouver des lieux d'accueil pour les enfants en attendant de trouver une situation. Avec les risques que l'on connait!!!

Les établissements commencent se vider petit à petit avec des enfants et jeunes qui se cachent dans la brousse et qui ne sont plus scolarisés. Pourtant ils sont français pour la plupart.

Quel malaise !

La déclares-tu?

Après la prière du vendredi ? Je serais vraiment très étonné que les gens procèdent à des expulsions illégales à ce moment-là. L'emprise de la religion a plutôt un côté apaisant sur les esprits, le vendredi.
C'est peut-être plutôt une réunion du comité villageois pour décider (ou pas) de lancer la chasse aux étrangers dans les jours suivants. À Kahani, par exemple, le comité s'est réuni lundi soir et a décidé qu'il n'y aurait pas d'expulsions chez nous, mais qu'il ne permettrait pas non plus aux familles chassées des autres villages de s'installer.

L'inaction coupable de l'État français, son refus de faire cesser les atteintes à l'ordre public, le concours et l'assistance qu'il apporte aux milices villageoises, qui s'avèrent plus efficaces que lui pour dénicher les clandestins, tout cela restera comme une tâche indélébile pour beaucoup d'entre nous. C'est le propre de toutes les situations coloniales : l'État à Mayotte n'est que nominal, il sait très bien qu'il n'a pas les moyens d'exercer pleinement sa souveraineté sur le territoire. Il tire alors parti de la perpétuation d'un système politique clanique, dans l'espoir toujours déçu d'échanger les subsides accordés en fermant les yeux contre un semblant de paix sociale.

Que pouvons-nous faire ? Prier, pour ceux qui y croient, ou devenir cyniques.

Mouais..... Après la prière pourquoi pas, après tout il n'y a tellement plus de logique dans ce qui se passe sur cette île...
C'est comme les explusions d'aujourd'hui, tout le monde a applaudit le nouveau préfet parce qu'il était sur le terrain, et alors??!
On va lui remettre une médaille?
En attendant j'aimerais bien qu'on m'explique à quoi ça sert de continuer à virer ces gens qui "ne sont pas chez eux" de leur "chez eux chez les autres" alors qu'il n'y a toujours pas de solution trouvée une fois qu'ils sont dehors!!!
On va les "stocker" encore combien de temps place de la république?!
A croire que les décidant de ce "merveilleux" mouvement sont en train de monter eux même l'armée devant contre laquelle il va falloir se battre bientôt....
Donc ouais.... Après, avant ou pendant la prière, pourquoi pas....

~ Message supprimé ~

zitoun a écrit:

A tout prendre, je choisirais plutôt le cynisme que la prière.
Rien de nouveau sous le soleil, la France se retrouve dans son rôle d'arbitre entre Mayotte et ses voisins, ce qu'elle fait avec des succès variables depuis le temps des sultans batailleurs au milieu du 19 ème siècle. La paix ici, quand elle existe, est française. Ce ne sont pas des intérêts occultes et surtout pas matériels qui expliquent la présence française ici. Plutôt une forme de fidélité et d'immobilisme qui trouve écho dans la fidélité des mahorais, leurs intérêts matériels et leur désir de ne pas être colonisés par leurs voisins depuis toujours. L'adhésion de la population et des quelques sympathiques utopistes métropolitains et mahorais qui ont fait Mayotte dans les années 1970, les flux financiers de la métropole vers la "colonie" qui n'a jamais été rentable, le traité signé par le sultan Adriantsouly qui protège les mahorais des spoliations foncières rendent impropre le mot de colonialisme ici.
La France a évidemment failli à assurer la protection de la population au cours de ce quinquennat et du précédent, d'où la réaction des mahorais, qui engendre elle-même drames humains et injustice. En temps de guerre, le tri entre les bons et les mauvais ne se fait pas, le tri entre la femme de ménage de C de la rue et les barbares qui agressent les automobilistes ne se fera pas. Ce qui est épouvantable est d'avoir à choisir son camp, ce qui est le propre d'une guerre. Quand on est plein de certitudes (personne n'est visé) c'est facile. Quand à moi je m'y refuse, j'ai été clandestin à l'étranger, en situation de non-choix, celle qui amène à travailler au noir dans le bâtiment avec des employeurs pour qui ma vie ne valait rien. Je suis maintenant propriétaire, je ne verrais certainement pas non plus d'un bon œil, des clandestins s'installer sans ma permission. Je répugne aujourd'hui à trancher, c'est mon luxe.


Beaucoup ce sont payés ce luxe là en 39/45 ... désolée Zitoun , j'aime vous lire et vous me donnez souvent à réfléchir , peut être que seule l'émotion me fait réagir , sans doute .... mais être témoin de gens embarqués dans des camions grillagés avec des mahorais qui applaudissent sur leur passage , et la PAF quelques kilomètres plus loin qui fait le tri, ça fait trop résonance à mon histoire familiale ; ne m'en veuillez pas

Moi aussi, mon grand père est mort en camp de concentration.

Bonsoir


mais, quelles sont les alternatives ???

d'une part, une monstrueuse hypocrisie :
les clandestins qui débarquent des KK ne dorment pas sur la plage.
Ils sont hébergés, on leur loue le terrain, ils paient souvent un loyer
Ils travaillent au black et ça en arrange bien certains.

Lesquels, maintenant, doivent commencer à se rendre compte qu'il y aua bientôt plus d'étrangers que de vrais Mahorais.

Vous connaissez la blague du clandestin et du sans papier ?
Pour nous, les wazungus, ce sont les memes (n'ont pas de papiers).
Mais, pour certains, ce n'est pas pareil :
Le clandestin, c'est le sans papier de la famille, lointain cousin...
le sans papier, c'est l'étranger, l'inconnu, l'autre (ces gens là).

Alors, sinon, quoi en faire, sinon les renvoyer chez eux ?
tu te doutes que pour ceux qui avaient un certificat d'hébergement et qui sont venu légalement, ils ont oublié de repartir...
Ceux qui n'ont pas de motif légitime à etre ici doivent rentrer chez eux.

Parmi les questions gênantes à poser aux Comoriens, il y a :
- Si vous etes si bien dans votre paradis, depuis l'indépendance, pourquoi n'y restez vous pas ?
Pourquoi prenez vous ce risque mortel de venir sur Mayotte ?
- Puisque vous réclamez Mayotte au sein de l'Union des Comores, imaginons que cela se produise ; où irez vous vous faire soigner ? où emmènerez vous vos enfants à l'école ? où irez vous travailler puisque ce sera la meme misere que chez vous ?
-qu'avez vous fait pour le peuple depuis l'indépendance ?


et acessoirement, je suis bien français : je ne suis pas d'accord avec le point de vue des Comores : Avant l'arrivée des Français et du Cdt PASSOT, il n'existait pas une nation qui s'appelait les Comores ; c'etait un archipel avec des sultans qui se battaient, razziaient les esclaves.
Cela reviendrait à dire que la Corse et la Sardaigne sont dans le meme archipel et qu'elle forment le meme pays ou qu'elles dépendent du meme pays (et il n'y a que 10 km de distance entre elles).

L'abrogation du visa Balladur ??? un visa pour aller et venir ?? mais, si abrogation, il n'y aura que aller et ils squatteront sur Mayotte.

Mayotte n'est qu'un cul de sac : il faut des papiers et de l'argent pour en partir. ce que la plupart n'ont pas.
Et, en restant sur l'ile, l'économie coule (la musada, le black aux champs ou sur l'eau.. )
(déjà qu'avec des milliers de gamins qui sortent du systeme scolaire tous les ans en sachant à peine lire et écrire... qu'avons nous à leur proposer comme emploi ??

adischatz agur :-)

~ Message supprimé ~

On a pas toujours été d'accord, mais là, respect, @Zitoun 🌞

Bravo Zitoun.
En effet, respectons la loi. Fonctionnaires en tête.

Dès lundi promis :
-je déclare ma femme de ménage et j'arrete de lui proposer des "extras"
-je demande sa patente au marchand d'oignons qui tape à la porte.
-je paie la barge

Le reste ce sera pour la rentrée.

bonjour

et, pour vous, pourquoi ces décasages ?

- marre des voleurs ? (comme si tous les voleurs n'étaient qu'issus de l'immigration clandestine...)
- marre du grand nombre d'enfants d'origine comorienne à l'école ?
- peur du changement de réglementation, au 01 11 2016, qui place les délais de rétention des clandestins à 35-45 jours, avec les recours ( le CRA, aujourd'hui, peut reconduire jusqu'à 200-200 personnes par jour ; là, ce sera au maximum 140 tous les mois) ; les habitants ont peur d'être "noyés" sous les clandestins ?
- mouvement politique ?  signal fort aux voisins afin qu'ils arrêtent d'envoyer leurs habitants ?
- volonté de récuperer les terres pour pouvoir les vendre ? (parce que, là, un terrain squatté, c'est invendable !)

qu'en pensez vous ?

Pour rejoindre les propos de Zitoune, que les VIP mahorais  (basés à Mayotte ou la RUN ou en métropole ) qui en croquent et ont leur part du gâteau dans le trafic des kwassas aillent en taule et paient des amendes.  Le système fonctionne car la logistique  est répartie sur les 2 îles  (Anjouan et Mayotte ) avec la participation  des notables de ces 2 îles.
Et c'est en plus de tout ce que vient d'énumérer Zitoun.

Modéré par kenjee il y a 7 ans
Raison : Les propos sur la religion ne sont pas tolérés sur le site.
Je vous invite à lire la charte du forum
marie-annerouet a écrit:

Beaucoup ce sont payés ce luxe là en 39/45 ... désolée Zitoun , j'aime vous lire et vous me donnez souvent à réfléchir , peut être que seule l'émotion me fait réagir , sans doute .... mais être témoin de gens embarqués dans des camions grillagés avec des mahorais qui applaudissent sur leur passage , et la PAF quelques kilomètres plus loin qui fait le tri, ça fait trop résonance à mon histoire familiale ; ne m'en veuillez pas


bonjour

quelle autre alternative à ces camions grillagés ?
Première remarque, es tu aussi désolée quand ce sont des gendarmes qui sont derrière, dans le camion ? (parce que c'est leur véhicule de travail quand ils se rendent sur une manif  ). Le grillage, c'est pour éviter les jets de pierres (certains sont tres adroits à ce petit jeu).

seconde remarque : c'est un véhicule tout terrain, qui va récupérer les personnes interpellées au plus près. Comment faire d'autre ?? un car ? avec les difficultés des routes et chemins ? avec les problèmes d'hygiène (un coup de jet dans le camion, il est nettoyé ; dans un car, ce n'est pas pareil avec le textile des sieges), des camions, il peut y en avoir facilement, un car caillassé, c'est un car HS pour quelques jours.. Le car serait obligé de rester sur un axe carrossable, où il peut manoeuvrer ; les interpellés en profiteraient pour s'échapper en courant.. (l'objectif, c'est quand meme de faire baisser le nombre de clandestins)
Dans un camion, tu rentres 10-15 personnes, dans un car, tu en rentres 60. Si 10-15 veulent se rebeller, ça peut se gerer, si 60 se rebellent, c'est une autre paire de manches.

Enfin, crois tu que les agents interpellateurs, les gendarmes comme les flics, sont heureux de faire cette mission ?

as tu une autre solution ? (si non, changer et remplacer par quoi ???)

Dans l'ancien CRA, il y a eu la période matelas et draps (si, si, ce n'est pas une connerie).
Les matelas étaient morts au bout d'une semaine (malgré le kit de nettoyage qui était fourni aux interpellés à leur entrée) ; sales, sentant mauvais, porteurs parfois de parasites, il était impossible de le "transmettre" aux suivants. Les draps ?? certains étaient coupés en bandes et servaient à boucher les WC !
Il faut quand meme se rendre compte que ça a un cout (non négligeable) et qu'il faut déboucher, payer le prestataire, remplacer.. Ils ont eu des nattes.
Les enfants avaient accès à des jeux, à leur arrivée. Le souci, c'est que les jeux ne passaient pas la semaine et se retrouvaient à Anjouan.

Confrontées à la réalité, les bonnes idées trouvent vite les écueils de la vie.
Mais, je suis sur que la CIMADE ou l'association TAMA sont demandeurs de bonnes idées (qui marchent) (m'enfin, avec 7-8 ans de présence dans les locaux du CRA (pour TAMA) et d' accès, pour la CIMADE, je pense que ce qui pouvait etre fait et qui était acceptable pour les deux parties, le CRA et les assoces, a été fait).

Le principal souci, c'est le nombre de clandestins.
Par définition, il est inconnu, puisqu'ils ne vont pas répondre aux sondages de l'INSEE.
L'Etat nous dit que 40% de la population est clandestine.
40% de 220 000 habitants, ça fait peu ou prou 100 000 habitants !
Imaginons quand meme que les ressources en eau ne sont pas prévues pour 320 à 400 000 habitants (parce que certains parlent de 400 000h). Le maillage médical non plus ! l'Électricité ... vu leurs besoins, ça pourrait aller.
Par contre, coté maternité, c'est l'explosion : ça fonctionne bien.
Et le corrolaire, c'est qu'il faudrait une ouverture de classe par jour, tous les jours de l'année ou presque.
Quel est le pays qui pourrait absorber ça ?? (en plus, sans en voir le bout).
Je me doute que les profs ont vite fait la comparaison du niveau scolaire des métros et localement ; des enfants de 16-17 ans en CM2 et qui sont analphabetes... ça ne va pas doper le niveau de la classe.
Et, sortis du systeme scolaire, ils feront quoi ??
qu'avons nous, qu'avez vous à leur proposer comme emploi ??

Tonton Zitoun, tu as été entendu ! Hosanna, hosanna in excelsis ! Zitounou akhbar !

Ci-dessous quelques extraits de l'ordonnance du juge des référés rendue ce jour, qui condamne le maire de Kani-Kéli et le préfet de Mayotte pour ne pas avoir interdit une "chasse au clandestins" prévue demain :

"Considérant que les « chasses aux clandestins » organisées par des collectifs de villageois constituent des actions manifestement illégales qui sont par nature contraires au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et par la tradition républicaine ; que ces actions ont donné lieu à la commission d'infractions pénales et des violences faites aux personnes et aux biens constitutives de troubles graves à l'ordre public ; [...]
Considérant [...] qu'en l'espèce, les mesures prises par le maire sont insuffisantes pour prévenir les graves atteintes à l'ordre public qui pourraient en résulter et éviter que de nouvelles infractions pénales soient commises portant atteinte à la sûreté, à l'intégrité physique et à la dignité des personnes ; que le préfet de Mayotte [...] n'a pas d'avantage prévu de prendre les mesures nécessaires pour éviter de telles atteintes ; [...]
[i]l y a lieu, en conséquence, d'enjoindre au maire de la commune de Kani-Kéli d'interdire la manifestation organisée par le collectif, et au préfet de mobiliser les forces de police et de gendarmerie nécessaires pour éviter que cette manifestation se déroule et garantir la sécurité des personnes et des biens".

Je suis désolé mais mon message n'a aucun rapport avec la religion, il permet juste de faire le point de comparaison avec ce qui se passe içi. Quand Zitoun dit que les juifs ne s'appropriaient pas les terrains des autres, et bien je suis désolé mais c'est ce qu'ils font justement en Palestine.

"Il faut rendre à César ce qui est à César" et il y a de la place pour tous...

Sortir une phrase de son contexte c'est assez moyen... Tu deformes les idées de Zitoun.
Tu t'es fait censurer ben accepte le. Ça nous arrive aussi, on n'en fait pas un caca nerveux (désolée pour le mot "caca " mais suis qu'une PE de maternelle... :cheers: )

Cavaliers a écrit:

Moi aussi, mon grand père est mort en camp de concentration.


En tombant d'un mirador je précise.

~ Message supprimé ~

~ Message supprimé ~

Chaque chose en son temps. Il faut d'abord rétablir l'état de droit, et c'est la responsabilité de l'Etat.
Après, on pourra envisager d'aller réveiller le beau-frère du maire, directeur du service de l'urbanisme, qui dort sous le manguier devant la mosquée, et lui suggérer de prendre une feuille de papier, un stylo, et d'aller recenser les habitants de sa commune, rue par rue, chemin par chemin, venelle par venelle, escalier par escalier, jusqu'à ce que tous ceux qui doivent payer les impôts y soient assujettis comme il se doit.