Allemagne : contre les messages racistes, les géants du Web sengagent

Avec larrivée dun million de réfugiés en Allemagne, les discours xénophobes ont explosé sur les réseaux sociaux. Le ministre de la Justice contraint Facebook, Google et Twitter à retirer en 24 heures les posts haineux.
(De Berlin) « Wir schaffen das », en français « nous allons y arriver », a été la devise dAngela Merkel cette année face à lenregistrement de près dun million de demandeurs dasile sur le territoire allemand. Un optimisme qui a surpris côté français, où les éditorialistes avaient bien du mal à comprendre à quel moment les Allemands étaient passés de peuple qui ne veut pas sauver les Grecs à pays prêt à accueillir les Syriens fuyant la guerre.

On se souviendra des applaudissements à larrivée des migrants en gare de Munich, des initiatives de la société civile ou du geste fort de la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, qui a accueilli un réfugié syrien chez elle.

Mais lAllemagne na pas été que le pays de la main tendue. Dimanche, à lheure des bilans de fin dannée, le quotidien Die Welt comptait « une victime de violence xénophobe par jour ».

Les gentils bénévoles apparus dans les médias ont leurs jumeaux maléfiques : les « Besorgte Bürger », ces « citoyens inquiets » qui craignent l« islamisation » de lOccident et lont fait savoir en participant à 276 rassemblements ou manifestations contre les réfugiés, dont la plus connue reste Pegida, qui a fêté son premier anniversaire en octobre à Dresde.
Dans sa version actualisée du 29 décembre, le portail « Mut gegen rechte Gewalt » (« Du courage contre la violence dextrême droite ») dénombre aussi 521 attaques contre des centres dhébergement, 140 agressions et 246 blessés.

Sur Internet, le discours raciste a lui aussi explosé, notamment sur les réseaux sociaux, où les Besorgte Bürger partagent leurs commentaires haineux ou leurs appels à la violence, parfois sans même prendre un pseudonyme. En septembre, dans une interview accordée à la Rheinische Post, la chancelière Angela Merkel invitait Facebook à réagir :

    « Quand des gens incitent à la haine raciale sur les réseaux sociaux en utilisant leur vrai nom, ce nest pas seulement lEtat qui doit réagir. Facebook, en tant que société, devrait faire quelque chose contre de tels propos. »

Supprimer les messages sous 24 heures

Ce sera bientôt chose faite. Le 15 décembre, le ministre de la Justice Heiko Maas a annoncé une série de mesures prises par le groupe de travail qui réunissait les géants du Web Facebook, Twitter et Google (pour sa plateforme de vidéos YouTube) ainsi que des associations de la société civile parmi lesquelles la fondation Amadeu-Antonio, à lorigine du projet « Netz gegen Nazis » (Internet contre les nazis).
Sur son site, le ministère met en avant « trois mesures importantes » décidées par le groupe de travail :

    des outils faciles à utiliser pour le signalement. Les utilisateurs/trices des réseaux sociaux disposeront à lavenir de moyens simples pour signaler les discours incitant à la haine ;
    le droit allemand fait foi. : « A lavenir, les recommandations de communauté dun réseau social ne seront pas les seules règles de vérifications pour les contenus xénophobes. Le droit allemand en fera partie » ;
    24 heures pour supprimer les discours de haine : les contenus illégaux seront immédiatement enlevés lors de leur prise de connaissance. La majorité des contenus signalés devra être vérifiée en moins de 24 heures et supprimée si nécessaire.

Moyens insuffisants

La présentation de ces engagements na pas vraiment convaincu lopinion publique en Allemagne. Lagence Reuters rapporte les propos du ministre de la Justice :

    « Jen suis satisfait en tant quentrée en matière, mais pas en tant que résultat. »

En effet, la simplification des outils de signalement na rien de grandiose : en deux clics à peine, on peut accéder aujourdhui aux formulaires des trois réseaux sociaux. De même, rien détonnant à ce que ces sites sengagent à respecter la juridiction allemande.

Enfin, la promesse des contenus xénophobes supprimés en moins de 24 heures ne concerne que « la majorité » dentre eux et nécessite surtout que les sites aient des modérateurs qui comprennent lallemand. Selon lavocat spécialiste des technologies Chan-jo Jun, Facebook aurait besoin de 720 employés à temps plein pour gérer ces signalements. Problème, le siège européen du réseau social à Dublin ne compte que 1 100 employés.

Heiko Maas ne déclare pourtant pas forfait face aux mesurettes décidées par le groupe de travail. Il a indiqué que le gouvernement ferait appel à un acteur externe pour suivre lapplication de ces décisions. Lobjectif :

    « Il sagit daugmenter la pression sur les entreprises. »

Dénonciation publique par les médias

Si le ministre allemand tient tant à lutter contre les commentaires xénophobes sur Internet, cest parce quils constituent un problème largement débattu sur la place publique.

Le 14 août, lédition allemande du Huffington Post a décidé dafficher publiquement 107 messages anti-réfugiés et les profils de leurs auteurs. Deux semaines plus tard, Heiko Maas adressait une lettre bien salée à Facebook, où il qualifiait de « farce » la modération du site qui « supprime automatiquement les photos de certaines parties du corps » (les seins nus), mais laisse traîner les messages haineux signalés. Cest suite à cette lettre que sest créé le groupe de travail « Traiter les discours de haine illégaux sur Internet », qui réunissait les acteurs du Web et le ministère.

Le 20 octobre, un an après le lancement du mouvement Pegida, le journal Bild, le plus lu en Allemagne, en rajoutait une couche en « clouant au pilori les agitateurs » sur une double page, tout en invitant la justice à faire son boulot.

Cest ce que décident de faire les procureurs de Hambourg le 10 novembre en lançant une enquête contre Martin Ott, le directeur général de Facebook pour lEurope. Cette enquête fait suite aux plaintes déposées le 17 septembre contre des managers de Facebook par Chan-jo Jun. Lavocat spécialiste du droit des technologies avait directement envoyé plus de 150 e-mails signalant des messages de haines non modérés à des responsables du site américain. Ce nest quaprès la plainte que le réseau social a commencé à les supprimer.
Le rôle de la société civile

Le problème que pose la modération des commentaires haineux est bien sûr celui de la liberté dexpression. Il ne suffit pas de déposer plainte pour incitation à la haine raciale, pour que la justice suive votre jugement et les relaxes ne sont pas exceptionnelles en Allemagne. Cest bien là la limite de la mesure concernant lapplication du droit allemand. Que faire alors ?

Lun des points principaux du rapport [PDF] du groupe de travail propose de « promouvoir une culture de la communication et le renforcement du contre-discours ». En dautres termes, cest à la société civile quincombe la tâche de contredire les messages racistes et xénophobes.

De même que le gouvernement allemand ne peut pas interdire les rassemblements de Pegida, il peut compter sur les contre-manifestations pour contester leurs idées. Aussi bien en ligne, que dans la rue, le ministre de la Justice résume :

    « La majorité silencieuse ne doit plus se taire. »

Seul problème, lune des règles du débat sur Internet consiste à ne pas répondre aux trolls. Or, les « citoyens inquiets » ne se considèrent pas comme des trolls, mais comme des « patriotes », derniers défenseurs de leur nation et les seuls à ne pas être aveuglés par les mensonges que prônent les « merdias ». Alors à quoi bon leur répondre ?

Amazon a trouvé un malin pied de nez silencieux au mouvement Pegida, dont lhymne anti-migrants, « Nous sommes forts », était en tête des ventes sur son site, en annonçant :

    « Les revenus dAmazon tirés de la vente de ce morceau vont à une organisation de bienfaisance soutenant les réfugiés. »
http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/02/a … ent-262664
jean  Luc   ;) 
PS: Pour ma part il y auras pas de tolérance en la matière

Document original en anglais disponible ici http://www.bmjv.de/SharedDocs/Downloads … le&v=2

vaste opération policière contre les auteurs de messages racistes sur Internet .



Allemagne : vaste opération policière contre les auteurs de messages racistes sur Internet

 


La police allemande a procédé à 60 perquisitions dans le cadre de la première opération nationale contre les auteurs de propos haineux sur Internet. Une opération coup de poing qui visait spécifiquement un groupe néo-nazi actif sur Facebook.

La police allemande a annoncé, mercredi 13 juillet, avoir procédé à 60 perquisitions dans 14 Länder (régions allemandes) lors de la première journée d'action contre les auteurs de propos haineux sur Internet en Allemagne. Une opération coup de poing sans précédent qualifiée d'"avertissement" par le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, dans un communiqué de presse.

Cette action visait plus spécifiquement un groupe Facebook néo-nazi qualifié de "secret" par la police. Entre juillet et novembre 2015, les enquêteurs allemands y ont découvert de multiples messages glorifiant le régime hitlérien, appelant à la violence contre les réfugiés et proférant des propos racistes et antisémites.

Essentiellement en Bavière

Les domiciles de 40 personnes suspectées d'appartenir à ce groupe ont été perquisitionnés. La plupart d'entre eux, dont les deux responsables, résident en Bavière, un Land dans le sud de l'Allemagne. Du matériel de propagande et des preuves des délits ont été retrouvés sur les ordinateurs et les téléphones portables saisis.

Ces descentes policières interviennent dans un contexte de tensions croissantes en Allemagne où environ un million de migrants sont arrivés l'an dernier. Des mouvements populistes comme Pegida ou le parti Alternative für Deutschland (AfD) entretiennent un climat délétère multipliant les déclarations et provocations contre les immigrés. En mai dernier, l'un des principaux dirigeants de l'AfD avait ainsi déclaré que "l'islam n'était pas compatible avec la constitution allemande".

Pas d'anonymat

Dans cette ambiance délétère, des Allemands ont décidé de déverser un flot de plus en plus important de message haineux sur Internet. Un blog Tumblr recense depuis plus d'un an les principaux dérapages racistes constatés essentiellement sur Facebook.

La chancelière, Angela Merkel, avait même demandé au roi américain des réseaux sociaux, en septembre 2015, d'être plus ferme à l'égard de ce type de contenus. Cela n'a pas empêché des internautes allemands de continuer leur activismes sur Facebook, estimant que la plateforme leur procurait un certain anonymat .http://www.france24.com/fr/20160713-vaste-operation-policiere-haine-internet-allemagne-perquisition-facebook-internet-nazi  jean Luc  ;) 

PS:  E n Allemagne ,on rigole pas avec ça ,sur notre forum n'ont plus .