C'était un rêve depuis que je pensais à mon immigration quand j'étais dans mon pays natal. Lorsque je regardais la carte du Canada je me disais ' mon Dieu que ce pays est vaste ! L'explorer signifie y investir des années de sa vie' devant cette grandeur de ce beau pays on reste bouche-bée. D'ailleurs combien de fois lit-on que : ' Le Canada est le deuxième plus grand pays du monde par sa superficie. Il s'étend d'est en ouest de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique et vers le nord jusqu'à l'océan Arctique, d'où la devise : D'un océan à l'autre '.
Le traverser représente une aventure exceptionnelle, il suffit d'avoir le temps de l'argent et surtout l'envie de voyager, bref il faut avoir l'esprit de la découverte et être aventurier dans l'âme.
La décision fut prise, un mois de congé rien que pour réaliser ce rêve, le trajet fut planifié et du coup j'ai pensé profiter de mon passage pour contacter les quelques rares amis qui résident dans les autres provinces.
Je tiens à vous aviser que ce voyage se veut beaucoup plus touristique et donc ça sera le récit par l'il d'un touriste, et non d'un résidant, des coins que j'envisage visiter, car vous le savez bien : entre le touriste et le résidant ce n'est pas la même vision.
Cela commence à minuit, la station centrale d'Ottawa est légèrement vide, on fait la ligne devant la porte no 7. Une femme amérindienne, avec ces deux petites filles en bas d'age, attendait impatiemment l'autocar. Elle s'est assise en face de ses nombreuses valises et jette de temps en temps un regard à ses deux filles : elles étaient entrain de gesticuler entre les chaises et jouaient ensemble, puis la petite s'installait à coté d'un couple qui étaient en train de visionner quelque chose sur leur laptop. Le couple l'abordait et l'invitait à regarder avec eux probablement un film ou documentaire, la petite fille riait, les gens souriait à la vue de cette scène.
Derrière moi une famille asiatique, le papa, la maman et deux jeunes gars en âge d'adolescence. Le monsieur me demande l'heure, ayant appris comment dire les heures en mandarin (chinois) je lui ai répondu en mandarin. Le monsieur a l'air de ne pas avoir compris, possiblement que je ne l'ai pas prononcé adéquatement, alors je lui ai répondu :
- almost 5 to midnight .
- thank you.
- welcome. Are you Chinese?
- no, Japanese.
- ah okay, I try to answer in mandarin
- oh okay.
- well all I can say in japansese is ..humm... ' konnichiwa, Ogenki desuka?''
Sa femme s'approchait et ses deux gars nous écoutaient.
- ohhh very good, did you learn Japanese?
- watachi-wa nihongo ga, amari hanassemassen. (je ne parle pas japonais)
- ahhhh ! but you seems pronounce it correctly.
- I used to practice Aikido long time ago, so I tried to learn few words.
- ohh Aikido ! good. What's your level?
- it was black belt first dan, but after many years my belt became white.
On rigolait puis l'annonce retentit en anglais puis en français, incitant les gens en destination de Sudbury de se préparer.
Le départ s'est fait à la minute précise, on quitte donc la ville d'Ottawa et on commence notre périple en plein nuit.
Nord-Ouest de L'Ontario : Lac et forêts
Première destination la ville 'le Grand Sudbury', avec ses quelques 157000 habitants. On y est arrivé vers le petit matin, le soleil s'est levée il y a une demi-heure mais avec un ciel nuageux il faisait un peu noir. Nous débarquons dans la station en prenant nos valises car on devrait changer d'autocar pour la suite du voyage.
C'est une ville qui vers 1883 fut fondé, à l'époque de l'expansion vers l'Ouest du chemin de fer du Canadien Pacifique. Le camp qui y avait été mis sur pied pour les travailleurs (au début portant le nom de Sainte-Anne des pins) fut alors nommé Sudbury par James Worthington, directeur de la construction au Canadien Pacifique, d'après la ville natale de son épouse en Angleterre.
C'est la découverte de riches gisements de sulfure de nickel qui marqua le début d'une période de croissance sans égale. Donc c'est une ville traditionnellement reconnue comme une ville minière.
Il parait que c'est la plus francisée de l'Ontario, et l'année dernière j'avais lu quelque part que le climat de la ville devenait un peu polluée à cause des rejets de dioxyde de souffre (de sa grande société INCO).
Nous avons attendu 45 mn puis un autocar arriva mais il y avait déjà des voyageurs à l'intérieur. C'est celui qui venait de Toronto.
Le chauffeur indiqua qu'il a de la place pour une 20taine de personnes sinon on devrait attendre un petit 20 mn pour le prochain. Il ouvra la souche pour déposer les valises et quitta pour aller prendre un café. Un groupe de personnes se précipita pour prendre place. Une petite mauvaise organisation s'en suivi. La souche ne pouvait contenir toute les valises.
Une femmes ayant pris place en autocar demanda au chauffeur de trouver un moyen de mettre sa valise dans la souche, le chauffeur lui indiqua qu'il n'y a plus de place, s'en suivi une discussion pendant laquelle la femme se sentit surprise que le chauffeur jouait au 'je-m'en-foutisme'', à la fin une femme qui attendait avec nous, lui suggéra de le prendre et le mettre dans le prochain autocar, surtout que les deux autocars se rejoindront à la même destination avec à peu prêt une demi heure de retard.
Je demandais (en Français) au chauffeur si le prochain est bien celui qui continue jusqu'à Régina, il hésita avant de me dire qu'il ne parle pas Français. Au fait je m'attendais à cette réponse, néanmoins au fond je réalisais qu'il faut un travail colossal pour éduquer certaine personne sur le bilinguisme au Canada. C'est tout un sujet que je ne pourrais débattre en ce moment, mais disons que lorsqu'on voyage avec la plus grande compagnie de transport Canadienne, servir les gens avec les deux langues officielles est pour moi d'une extrême importance. Sa réponse est comme dire '' désolé nous servons que ceux qui parlent anglais''.
Bref, je bavardais un peu avec la famille japonaise (en anglais) car bien sure je ne parle pas japonais et eux ne parle pas arabe. Au moins je peux comprendre que pour cette famille l'anglais est notre moyen de communication.
L'autocar arrive enfin, son chauffeur se montra courtois et serviable, chacun prenait place et le voyage continua.
Tout le long du trajet, la particularité de ce nord-ouest de l'Ontario c'est qu'après chaque forêt il y a un lac et après chaque lac il y a une forêt et entre chaque forêt il y a un lac et entre chaque lac il y a une forêt
Il suffit de voir sur la carte du canada pour réaliser qu'on y trouve tout les trajets (rivières) et trous (lac) de couleur bleu parsemé sur tout le territoire Ontarien, en plus de la faune et la flore abondante, et que dire des fameux Grands lacs, notamment le 'Lac supérieur'' et le 'Lac Huron'' tout un étendu d'eau bleue qui me fait rappeler un peu les longues plages Marocaines et lors de quelques arrêts j'en profitais pour prendre quelques clichés.
'Sault Ste marie ' était notre prochaine destination, il y réside à peu près 75.000 habitants, se situant entre les lacs SUPÉRIEUR et HURON (en face de la ville américaine du même nom) elle bénéficie de cette position géographique centrale pour les transports routiers est-ouest, et du coup elle compte une quarantaine d'entreprises de services aux camionneurs. Elle est aussi devenue un important centre régional de services gouvernementaux.
J'avais remarqué en voulant voir l'heure sur mon cellulaire que le réseau a subitement changé et m'indiquait AT & T avec le nom de USA à coté de l'heure, je trouvais cela bizarre mais disons que entre les deux rives un seul pont les sépare c'est peu-être dû à cette proximité. Je ne suis pas si sure.
La situation géographique de cette ville lui a permis de dominer les routes supérieures des Grands Lacs et il parait qu'il y une abondance du poisson blanc et l'érable à sucre. Elle est aussi communément appelée le « Sault » ou « Soo ».
Nous avons pris une pause d'une demi heure, le temps de se dégourdir les pieds. J'ai décidé d'aller faire une petite marche au Forest Drive proche d'un petit parc pour contempler la rivière séparant le Canada des Etats-Unis, de loin je regardais ce port grouillant d'activité. Le transport maritime ainsi que l'industrie forestière, la production d'électricité et surtout l'acier constituent le fer de lance économique de la ville (Les Aciers Algoma Inc., la seule usine sidérurgique demeure le pilier de l'économie locale).
On peut lire sur le site web de la ville que Le Sault est l'hôte du Centre de foresterie des Grands Lacs, l'un des cinq centres de foresterie au Canada se consacrant à la recherche et au développement ainsi qu'à l'élaboration de politiques.
J'ai même pu lire que l'Ontario Provincial Air Service, établi à Sault Ste. Marie, possède la plus importante flotte d'avions-citernes au monde.
Donc richesses naturelles et services administratifs sont les points forts de cet endroit, voilà pour les intéressés.
Notre voyage continue sur l'autoroute 17 et nous avons un long trajet de 705 km séparant le « Sault » de 'Thunder bay'' un bon 10heures et demie de trajets (de 11h45mn à 22h20mn), ce fut un des trajets les plus longs, au fait non pas juste pour la longueur du trajet mais j'avais réalisé que pendant plus de 2heures le soleil stagné à l'horizon, un bon beau soleil rouge, mais que je ne voyais qu'à travers les arbres de ces gigantesques forêts. Je viens donc de comprendre que nous sommes arrivé au fameux point de changement d'heure : on devrait diminuer une heure à nos montres car nous avons dépassé la zone de l' « heure normale de l'Est » (HNE) (n'oubliez pas nous sommes au Nord-Ouest de l'Ontario et on se dirige vers l'Ouest).
À ma gauche de temps à autres je restais éblouie devant la vue du fameux ' Lac Supérieur ', et cela me rappelait les longues soirées que je passais à trotter mes pieds sur les sables de la corniche proche de notre quartier El-Hank de Casablanca, ou je passais de longs moments à regarder cet Océan Atlantique qui séparait Le Maroc du Canada, je me rappelle avoir laissé mes pensées et rêves vagabonder et imaginer la vie à l'autre bout de cet Océan
. Ahhh que de beaux souvenirs !!!
Vers 15h on s'est arrêté dans un petit village sur l'autoroute 17, au nom de 'White River''. Je ne connaissais rien de ce village à part le fait qu'il se trouve à mis chemin entre 'Sault Ste marie ' et 'Thunder Bay''. Puis j'ai découvert qu'il a une histoire que surement beaucoup d'entre vous connait de loin : Une statuette entouré d'un tout petit jardin de belles fleurs, au bord de l'autoroute m'attira. C'était celle de Winnie l'Ourson, le célèbre ours de Walt Disney.
J'ai pu lire sur les écriteaus ce qui suit :
White River a d'abord été une ville d'arrêt pour les trains du Chemin de fer Canadien Pacifique en 1885. Avec la construction de la route 17, qui fait partie de la trans-canadienne. Elle devint un arrêt qui s'impose le long du circuit qui fait le tour du lac Supérieur.
Lieu de naissance de Winnie l'ourson
Contrairement à ce que veut la croyance populaire, le bien aimé Winnie l'ourson n'a pas toujours été un personnage de Disney. En 1914, et White River a fait ses adieux à un petit ourson noir. Cette ourse deviendra l'inspiration de ce personnage populaire, Winnie l'ourson et, par la suite, le personnage en peluche deviendra l'un des ours les plus aimés dans le monde!
Il était une fois un petit ourson noir qui devint orphelin lorsque sa mère fut tuée par un chasseur. Un trappeur ramena le petit ourson à White River et le capitaine Harry Colebourn le nomme Winnipeg, le nom de sa ville natale. À son retour en Angleterre, Winnipeg a été placée dans un zoo où elle a commencé à gagner le cur des nombreux visiteurs, dont celui de A. A. Milne et de son fils Christopher Robin Milne.
À titre de lieu de naissance de Winnie l'ourson, White River souligne chaque année cet anniversaire et prépare un festival en son honneur!
Le nui tombait, nous arrivâmes un peu essoufflés, mais heureux d'avoir vu un autre bout de ce beau pays le Canada. Nous arrivâmes donc à 'Thunder Bay'' :
C'est la deuxième grande ville du nord Ontarien, avec une population d'à peu près 122.000 habitants. On dit qu'il y réside une des plus importantes communautés de Finlandais à l'extérieur de la Finlande. Saunas, les boutiques de la « petite Finlande », sur la rue Bay et le ski nordique témoignent du patrimoine finlandais de la ville.
Je n'ai pas pu voir grand-chose de cette ville car il faisait nuit, mais j'avais lu que son port constitue un lien important dans le transport fluvial des grains et autres produits pondéreux de l'ouest à travers les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent à la côte Est. La ville s'appelle souvent en anglais la « Lakehead » ou la « Canadian Lakehead » due à sa situation « à la tête » de la navigation des Grands Lacs. Elle possède aussi une université au nom de 'Lakehead University''. L'économie repose sur le tourisme et sur certains types d'exploitation des ressources.
Après une bonne demi-heure de repos et après quelques discussions avec mes amis les japonais, nous nous préparons pour la reprise de notre route vers la province du Manitoba.
à suivre
Photos :
1- Le grand Sudbury
2- Station de Greyhound , Sudbury
3- vue du Lac Supérieur 1
4- vue du Lac Supérieur 2
5- lac et forêt
6- des maisons à Sault Ste marie
7- marche dans le parc proche du Forest Drive (Sault Ste marie)
8- vue sur la rivière séparant les bords Canada/États Unis (Sault Ste marie)
9- rues de Sault Ste marie
10- station Greyhound de Thunder Bay
11- White river : Winnie the pooh
12- White river 2
13- White river 3
14 - Thunder Bay by night
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