Géostratégie africaine

Bonjour à toutes et à tous,

La géostratégie, c'est quoi ? Simplement la prise en compte d'éléments géopolitiques, économiques, sociétaux, environnementaux lors de la gestion, dans un pays, d'une famille, d'une entreprise artisanale, d'une activité agricole, d'une industrie, d'une logique entreprenariale en général.
Beaucoup de Camerounais discutent depuis un certain temps sur l'opportunité positive de la diversification des relations économiques extérieures : jusqu'à récemment, le Cameroun avait conservé des liens économiques (accords hérités) avec l'ancien co-gestionnaire, la France ; depuis quelques années, nombre de Camerounais se sont expatriés en Russie, en Chine, en Malaisie, au Canada, au Brésil, aux Emirats-Arabes-Unis, au Qatar, en Allemagne, au Etats-Unis, etc.
Donc, en clair, le "plus grand village d'Afrique", que constitue Paris, n'est plus l'épicentre.
Beaucoup de Camerounais pensent à la Chine et la Russie, depuis quelques années, et de plus en plus, dans des termes d'intérêt et de contre-pouvoir par rapport au pouvoir qu'exerce la France jusqu'à présent. Ils demandent à demi-mot à ces deux pays de venir et de continuer à investir au Cameroun.
La plupart des médias de France traitent le sujet de la présence de la Chine en Afrique comme étant un péril, une appropriation abusive et injuste des ressources. On observe (malheureusement pour ces journalistes) que ce n'est pas toujours le cas et que la Chine investit aussi beaucoup, et notamment dans des infrastructures importantes que l'on attendait depuis longtemps (routes, constructions modulaires destinées à l'habitation, port en eau profonde de Kribi, par exemple).
Quant à la Russie, partenaire (en militaire léger et lourd) traditionnel de nombreux pays Africains, son rôle peut sembler aujourd'hui un peu flou : que peut-elle apporter au Cameroun ? La Russie étant elle-même richement dotée en terres agricoles, en produits pétroliers et en minerais divers, que pourrait-elle venir chercher ? J'ai un peu de mal à définir ce rôle, dans l'avenir.

Je préfère préciser dès maintenant qu'il s'agit d'un sujet qui se veut apolitique, donc toute dérive partiale ou héritée du brouhaha médiatique ne sera pas bienvenue.

P.S. Je vous suggère la lecture de l'ouvrage de Jean-Paul Pougala, directeur de l'Institut d'Etudes Géostratégiques de Douala. http://pougala.org/