Les expats et l'éloignement familial

Bonjour à tous,
Je lance cette discussion à la recherche de témoignages.
Je dois partir m'installer à l'étranger, j'en suis très heureuse... mais il y a un point qui fait mal, la famille (en particulier mon double, ma jumelle).

Alors souvent quand je me pose et que je réfléchis à mon départ, ça m'angoisse...

Donc je voulais savoir, ces peurs sont-elles normales? Comment ça s'est passé pour vous au début, et comment avez-vous géré?

Comment sont vos relations avec votre famille aujourd'hui ?

Merci pour vos réponses

On ne doit pas raisonner en distance mais en temps d'accès. Si vous gardez mille euros en "réserve stratégique" pour acheter un aller retour, vous pouvez rentrer à peu près quand vous voulez pour un temps variable, en cas de coup de blues, ou faire venir qui vous voulez puisque le Brésil est un pays d'accès facile (pas de visa pour beaucoup de nationalités). Je me souviens une fois avoir fait l'aller et retour pour moins d'une semaine , parce qu'à un moment j'avais besoin de me ressourcer. Ca ne fait guère que 12h d'avion... moins que d'aller en voiture sur la Méditerranée pendant les vacances!
Et de nos jours, avec skype, les webcam, on a des moyens de communication remarquables. Les dinosaures comme moi s'astreignaient en plus à écrire une belle lettre à intervalle régulier et respecté, lettre informative pour les correspondants et qui en plus ont constitué pour moi un recueil récapitulant ma vie et mes humeurs du moment. Document qu'on peut envoyer par la Toile si on veut
Au moins vous avez quelque chose à raconter à vos proches, plus que dans la proximité immédiate

Oui, j'ai déjà ma "réserve stratégique", pour les jours de "Saudade"... et mon ami et moi allons essayer de mettre chaque mois de côté pour pouvoir me permettre de revoir ma famille ( je dis bien "essayer").
Le point positif, c'est qu'à certaines périodes de l'année les vols Paris/Rio sont vraiment accessibles ( éviter le mois d'aoüt).
Mais c'est vrai que je m'angoisse beaucoup. En même temps je suis d'une nature sensible. D'ailleurs ma jum' le vit beaucoup mieux que moi  ( et c'est moi qui pars ! ) ^^
Et comment se sont passés vos premiers mois ?

Pour ma part j'ai très peu ressenti la saudade où que je sois allé, sauf à des moments de coups durs. En plus quand on se voit moins, les moments de rencontre sont plus denses, on a des choses à se dire, à partager en commun (et puis vos proches peuvent aussi vous rejoindre)
Cela dit chaque cas est particulier: dur de se mettre dans la peau de jumelles par exemple.
Mais avec skype, vous pouvez la voir et lui parler chaque jour, chose inconcevable il y a peu

Les télécommunications ont réduit lŽisolement et les nouvelles technologies permettent quasi gratuitement de rester en contact audiovisuel avec ses proches.Plus dŽangoisses donc comme celles quŽon a pu connaitre dans les années 70/80 avec les courriers qui nŽarrivaient jamais dans les temps,les communications téléphoniques hors de prix .

Une fois que l'on a passé les 6 premiers mois sur place, c'est tout bon, on a oublié la "France" et tout le reste.....donc tenez 6 mois et après la "saudade" sera qu'une maladie passagère....aujourd'hui avec "skype", l'internet haut débit, les TV branchées sur le net, on est plus au courant de ce qui se passe en France que n'importe quels Français et surtout dans sa maison on a l'impression d'être chez soi  :cool:

Alors je concorde totalement avec mes collègues expat, c'est beaucoup plus simple aujourd'hui qu'il y a 15 ans... dáutant plus que tu ne vas pas partir toute seule apparemment.

Le week-end dernier, j'ai eu un petit coup de blues, j'ai été manger un croissant aux amandes dans une boulangerie, acheter une baguette, du fromage et tout est rentré dans l'ordre ahahah

En plus, les brésiliens sont trŽs amicaux donc tu te sens un peu chez toi aussi :)

Bonne chance a toi.

Merci
(t'as réussi à trouver un croissant aux amandes ? :o )

daeg a écrit:

Merci
(t'as réussi à trouver un croissant aux amandes ? :o )


Au pire apprends à t'en faire toi même avant de partir: un croissant, ce n'est jamais que de la pâte feuilletée, Avec un "tour de main" on y arrive   ;)

Sinon, dans les hypers brésiliens (Carrefour est bien représenté) il y a des produits symboles importés qui rappellent le pays (chers: ne pas en faire son ordinaire, mais de temps en temps un petit écart, ça fait du bien). Moi, je me payais un bout de fromage

tiens, d'ailleurs, ça serait un bon sujet de discussion : "nos produits français et leurs équivalents"
De ma petite expérience au Brésil, je n'ai pas croisé de Carrefour, et les "superettes" où je suis allée faire des courses m'ont un peu déstabilisé
Là bas, pas de chichi avec le Packaging ! mdr c'est comme sorti de l'usine. Cela, dit,  je n'ai pas eu à me plaindre du goût, bien au contraire.

Comme quoi , l'habit ne fait pas le moine :D il faut juste se lancer

Je me suis demandée si j'étais tombée sur les "Dia" ou "Liddle" du Brésil, où bien si tous les magasins sont ainsi.
D'ailleurs, question bête, mais question importante : qui est le leader du marché "condiments/pâtisserie" au Brésil.
Chez nous c'est Vahinée, mais là bas ... ?

Tu vas aller sur Rio, c ça??

Je me souviens lors de mon dernier voyage avoir trouvé une boulangerie française sur Avenida Nossa Senhora de Copacabana avec des produits excelents, ils ont reçus pas mal de prix d'ailleurs. Leur pain aux amandes était des meilleurs.

Voila boulangerie Guerin:

http://rioshow.oglobo.globo.com/gastron … -2596.aspx


Sinon a Sao Paulo il y en a plein du côté de Jardins, Vila Nova,...


En parlant de Carrefour j'ai été un peu déçu moi ici, par rapport à une expérience positive en Colombie.

Oui, à Rio.
Là je reviens de Arraial do Cabo et là bas, je n'ai rien vu de français, mais je n'ai pas cherché ^^
Je suis restée seulement 2 jours à Rio même, mais c'est entre ces deux "secteurs" que j'aimerais m'installer.
Merci pour le lien,
Dès mon retour je vais y faire un saut

Carrefour au Brésil,pas de quoi sŽémouvoir si lŽon est en mal du pays.On y trouve rien de francais,et les prix ne défient aucune concurence.

Carrefour au bresil c'est digne d auchan en France, on doit faire attendre en caisse longtemps. Je vous invite à voir les réserve c'est souvent un bordel.

Si tu veux du français à Rio tu as le magasin pão da açúcar racheté par casino. Tu as des produits du groupe casino même du riz.

autrement, il reste la cuisine du minas gerais sous certain aspect elle peut se rapprocher de la cuisine française.

En se qui concerne le mal du pays , il est plus dur de revenir dans sa culture après une expatriation que de s'adapter à une nouvelle culture.

pour ma part je me suis très bien adapté à la culture du minas gerais et je prépare mon expatriation pour fin 2015.

ps: un vol Rio Bruxelles c'est 450€ très souvent, un rio paris 500€. C'est ultra raisonnable.
A salaire égal, le brésil est beaucoup que la France pour y vivre.

Il est un peu absurde de parler en terme de qualité, que ce soit en France ou au Brésil, de "Carrefour", "Pao de azucar", "Csino", etc.(il y a aussi Lider, comme d'autres)
L'essentiel qui constitue "l'ambiance" d'un magasin, son approvisionnement, son offre de produits, etc. dépend essentiellement de la direction locale. Telle enseigne sera abominable dans une ville optimale, excellente ou médiocre ailleurs, et vice versa.

Je constate qu'une fois encore le "french bashing" pavoise: il y a un groupe français (un des leaders tant au Brésil que dans le monde), il faut absolument le dézinguer, même si c'est un des intermédiaires importants de l'agro alimentaire de notre pays, dont dépendent des millions d'emplois, directement ou indirectement. Il y en a certains qui, quand on aura dézingué leur secteur d'activité et qui auront plongé dans l'exclusion sociale, se poseront, je l'espère, des questions (jamais un Brésilien puisqu'on en parle n'aura cette mentalité)
Pour ma part, dans quatre villes que je fréquente régulièrement, mes amis brésiliens vont à Carrefour (et la qualité du service est très bonne, meilleure qu'en France du fait que les salaires encore plus bas permettent de donner des prestations supplémentaires), ailleurs j'ai repéré un Pao de Azucar** que j'apprécie et je connais une ville qui aurait le marché suffisant, où Carrefour refuse d'investir parce que le contexte local (administration, économie locale, insécurité, etc) est tel qu'ils estiment ne pas pouvoir offrir une offre satisfaisante, et voir leur réputation s'entacher

** chaîne stigmatisée pour une politique sociale pas trop au top, euphémisme, du genre Walmart aux USA. A prendre en compte!

Cela dit, le fait de commencer son séjour au Brésil par une ruée dans quelque magasin que ce soit pour recréer plus ou moins in extenso le cadre de vie qu'on vient de quitter ne me semble pas (mais chacun fait comme il veut) une bonne méthode d'intégration et de lutte contre la saudade.
Se faire un petit extra de temps à autre est une autre démarche



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Non, mais le croissant aux amandes, oui ^^
Et le fromage.. AH le fromage, surtout pour moi qui suis de Normandie  :sosad:  le Neufchatel de mon enfance  :kiss:

En contre partie, ils ont l'açai ( ça donne envie, mais perso, j'ai trouvé ça "surprenant" lol )

Tu te feras vite à d'autres rites (et tu trouveras quand même des fromages  :)  )
La feijoada traditionnelle du samedi, qu'on peut se faire livrer à domicile, moment très convivial (entre amis ou en famille), les séances barbecues (viande brésilienne sublime), entre autres.

Bon, donc, en résumé, il ne faut pas que je prenne peur si les 6 premiers mois sont "difficiles"...
Je me vois déjà dans l'avion le jour du départ avec tous les doutes qui doivent revenir d'un coup et en force... mais c'est sans doute humain.

daeg a écrit:

Bon, donc, en résumé, il ne faut pas que je prenne peur si les 6 premiers mois sont "difficiles"...
Je me vois déjà dans l'avion le jour du départ avec tous les doutes qui doivent revenir d'un coup et en force... mais c'est sans doute humain.


Pense aux centaines de milliers de gens qui rêvent de vivre un temps significatif (voire leur vie entière) au Brésil... ça aidera.  :)
En outre je doute que les six premiers mois te laisseront le temps de gamberger entre les formalités, l'accoutumance, les nouveaux loisirs etc. (et les contacts par skype). Mais si tu pars avec cette idée en tête, oui tu risques de l'entretenir!
Le petit coup de blues temporaire, s'il doit se produire, c'est après

Pense aux centaines de milliers de gens qui rêvent de vivre un temps significatif (voire leur vie entière) au Brésil... ça aidera.

Merci de me concerter dans lŽidée que beaucoup de gens rêvent de vivre au Brésil,opinion qui avait lors dŽune autre discussion été jetée à terre sans ménagement.

restonsmodeste a écrit:

Pense aux centaines de milliers de gens qui rêvent de vivre un temps significatif (voire leur vie entière) au Brésil... ça aidera.

Merci de me concerter dans lŽidée que beaucoup de gens rêvent de vivre au Brésil,opinion qui avait lors dŽune autre discussion été jetée à terre sans ménagement.


Je crois me souvenir de cette discussion... Je fais partie justement de ces gens qui en rêvent (et ce serait un troisième séjour donc le rêve s'appuie sur du vécu: c'est la couverture santé qui me bloque pour le moment) et je fais aussi partie de ceux qui d'expérience y vont franco pour faire atterrir les doux rêveurs qui s'imaginent:
- qu'on les y attend les bras ouverts ;
- que c'est facile ;
- qu'on y obtient facilement des titres de séjour ;
- que la vie découverte au cours de vacances a quelque chose à voir avec la vie au quotidien, surtout dans le milieu professionnel.

Prévenir des aléas et des difficultés n'est pas "décourager". C'est aider les gens à se préparer au mieux pour que justement ils les aient en tête et puissent les surmonter.

Je me souviens de cas rencontrés ici:
- un jeunot qui voulait partir avec un visa de tourisme, sans qualification particulière, avec l'idée de "gagner sa vie sans trop se fatiguer" ; une âme charitable lui proposait un hébergement... à Lapa, pour faire un travail aux contours des plus vagues
un autre qui parti du Sénégal avec un visa de deux mois comptait trouver une femme pour se marier au plus vite et y rester ; lui aussi, faisait confiance à une âme charitable (ben voyons!) prête à l'héberger pour ses beaux yeux
- un brave type qui demandait si une fois le contrôle des passeports faits, il y avait "un bureau qui s'occupait de toutes les démarches pour les gens comme moi qui ne parlent pas portugais et qui n'y connaissent rien"
- tous ces postulants à la création d'une pousada alors qu'ils n'ont aucune expérience dans la profession chez eux, et encore moins au Brésil dont ils ne connaissent ni les usages, ni les lois, ni la règlementation ni surtout la manière dont elle s'applique
- un type qui demandait comment arriver avec plus de 100.000 euros en liquide, pas déclarés, pour économiser une commission de change (et qui le claironnait sur un forum)

La liste est loin d'être exhaustive...  :)

Je suis plutôt partisan de laisser la nature faire son décantage.On ne sŽimprovise pas expat.

restonsmodeste a écrit:

Je suis plutôt partisan de laisser la nature faire son décantage.On ne sŽimprovise pas expat.



Oui mais quand quelqu'un demande un avis, on peut le lui donner (il en fait ce qu'il en veut après) sinon à quoi bon ce forum?

Parce que des fois, le décantage aboutit à des résultats terrifiants, des vies brisées dans tous les sens du terme. Je l'ai trop vu pour que ça ne m'émeuve pas
Pour ma part je réponds aux questions, mais si la personne s'obstine à des chimères, c'est sa liberté.
Si une information pratique lui évite de galérer, je me dis que j'aurais aimé avoir cela quand je me suis expatrié.
Si je pense qu'elle a tout bon, un encouragement peut secréter des endorphines et la rendre encore plus à même de réussir
Si je crois déceler un tubarão qui gravite autour, profitant de sa méconnaissance, je le dis... ensuite pareil, elle fait ce qu'elle veut!