Difficultés de lecture dans les DOM

euh tes nombres sont dans quel unité? c'est des pourçentages ?

whaaaaaaaaaaaaaaa    mais c'est du a quoi???????????

Les chiffres sont bien sûr exprimés en pourcentage. Par delà le questionnement sur les raisons, il faut peut-être s'interroger sur la dichotomie entre ces chiffres (publication officielle) et les résultats au bac à mayotte, qui sont "satisfaisants". Comment des élèves, qui ont des difficultés de lecture pour 75 % d'entre eux, peuvent réussir au bac sans problème ? et, d'autre part, lorsque l'on sait que 3% seulement des poursuites d'études supérieures en métropole aboutissent, on peut raisonnablement se questionner sur la valeur du bac mahorais actuel.

angelhic a écrit:

whaaaaaaaaaaaaaaa    mais c'est du a quoi???????????

Le français n'est pas la langue maternelle c'est aussi simple que ça.
Essayez en metropole d'enseigner dans une autre langue tous les cours. Je pense que les résultats seront édifiants.

Verilda les 3% de réussite post bac ne sont pas uniquement imputable au niveau des élèves. Les élèves mahorais sont débarqués sans beaucoup d'aide dans un autre monde. Déja que pour un élève métropolitain le passage au statut d'étudiant n'est pas facile alors pour un élève mahorais. Il faut que d'un seul coup il gére tout tout seul.
Ensuite 75% de réussite oui mais avec quel proportion de bac général (L-ES-S) et quel pourçentage de mention par rapport à la métropole. Il faut comparer ce qui est comparable.

Arwen, je continue à suivre de loin mes anciens élèves partis en métropole. Ils me disent tous la même chose : ils n'ont pas le niveau par rapport aux autres étudiants originaires de métropole, problèmes de langue, bien sûr, problème de culture (compréhension de textes basés sur la culture occidentale, ils ne comprennent rien). Très souvent leurs enseignants les interpellent : "vous êtes sur que vous avez le bac ?" Certains établissements là-bas envisagent de ne plus recruter de bacheliers en provenance de mayotte. Moi, tu sais je constate....

Verilda je suis totalement d'accord avec toi je dis juste que le manque de réussite n'est pas qu'un soucis de niveau.
En tout cas ce qui est certains c'est qu'il faudrait vraiment travailler l'orientation post bac des élèves de terminale et arrêter de les envoyer au casse pipe.

Bonjour,

Travailler l'orientation post bac, c'est bien mais hélas c'est déjà trop tard, la grosse erreur c'est de les orienter vers  des filières générales, la grande majorité de ces gamins devraient être orientés vers le professionnel, mais pas assez de lycées pro à Mayotte pour les y diriger.
Ces gamins ont besoin d'une formation en adéquation avec leur niveau et leur environnement, une formation qui leur donnera des bases pour se débrouiller dans la vie.
La Polynésie qui se soucie de la réussite de chacun a créée les CETAD, afin de venir en aide aux enfants en échec scolaire, en tenant compte de la réalité de l'environnement et en maintenant un ancrage à la tradition.
Dommage que la France ne se dote de ce genre d'établissements afin de répondre aux spécificités de Mayotte et pour venir en aide aux nombreux élèves en décrochage scolaire.

cette étude m'intéresse. Peux tu citer tes sources ou donner un lien? Merci

Désolée de cette question ,mais Je ne comprends pas comment vous les professeurs pouvez enseigner des niveaux comparables a la métropole s'ils savent à peine lire??

Bonsoir,

Les professeurs n'ont pas de programmes à la carte, le programme est national, ils n'ont guère le choix, même s'il n'est pas adapté aux difficultés des élèves, le choix hélas ne leur appartient pas.
Le nombre d'heureux lauréats est relativement important à Mayotte mais le niveau scolaire de ces bacheliers reste  extrêmement faible.

et pour répondre à ta question, ils font ce qu'ils peuvent en essayant de s'adapter, mais ont pour objectif de boucler le programme.

Les étudiants détenteurs de bac S intégrant une formation paramédicale , pour la plupart, ont de grosses difficultés pour des calculs simples et ne savent pas réaliser des calculs de dose.  Il y a réellement de quoi s'inquiéter.....

Quelques chiffres d'abord: 50% de la population en âge d'être scolarisée, 75% des jeunes sont illettrés (se poser la question sur la pédagogie adoptée à Mayotte), 3400 élèves partent étudier en Métropole chaque année

Particularité de Mayotte: les "mauvais élèves" ne vont pas en Bac Pro mais en Lycée technologique en section STMG.
Ici les élèves n'ont pas confiance en eux et privilégient la voie pro qui leur paraît plus accessible.

Vous avez donc de nombreux élèves qui font STMG (gestion), qui ont le bac mais qui n'ont pas le niveau pour continuer dans le supérieur. Ils y vont quand même avec toute une organisation derrière eux (tuteurs,...) et pourtant les chiffres sont terribles: échantillon de 568 élèves en 1ère année de fac =>  58 sont passés en 2e année (soit 10% / chiffre de 2011 ou 2012).

Sauf que... le baccalauréat professionnel n'est pas le fourre-tout que l'on imagine souvent. L'époque ou l'on disait : "tu es nul, tu iras en bac pro" est révolue. L'enseignement pro a acquis, avec le temps, ses lettres de noblesse, même si de nombreux enseignants snobent encore les "usineux". Maintenant, mayotte a besoin de manuels, c'est certain. Tout est à construire. Les mahorais accepteront-ils que leurs enfants ne soient pas des "cols blancs" ? c'est une autre paire de manches....

Verilda tu as décidament beaucoup d'humour, 

normal, le français est une langue étrangère, Créer un département avec un pays africain, musulman, c'est bizarre mais ainsi va la politique......

Il est certain qu'on peut difficilement comparer des chiffres à propos de "savoir lire" quand il s'agit pour certains d'une seconde langue ... faisons les lire en shimaoré et voyons ce qu'il en est (oui je sais c'est une langue orale, bon !!). Les élèves métros lisent ils bien en anglais ou en espagnol ?? oh que non !! et pourtant la plupart lisent très bien en français ... (ou alors je n'ai rien compris à cette discussion et dans ce cas, désolée..)
D'autre part, ce que je constate chez les familles mahoraises que je côtoie, c'est que, comme en métropole il y a quelques temps, l'éveil en général n'est pas forcément considéré comme une priorité (mais ça change). Une amie me dit toujours que les enfants métros sont "plus intelligents que les enfants mahorais" .. c'est terrible d'entendre dire ça d'une mère mahoraise !!!! Et quels complexes se cachent derrière ces mots !! Alors qu'en réalité les nôtres ont juste beaucoup plus de jouets et d'activités d'éveil notamment en crèche, où on trouve de plus en plus d'enfants mahorais d'ailleurs. Bref je dévie du sujet peut être, mais le ""problème" (en tout cas, la différence culturelle)  commence dès le plus jeune âge. Les mahorais ne sont pas plus bêtes que les autres !!!   Alors oui, c'est compliqué dans des classes de 30 élèves de travailler avec des mômes qui parlent parfaitement le français et d'autres qui ne le connaissent pas du tout (des comoriens qui sont nombreux dans les classes). Il est difficile d'entraîner et d'évaluer à l'écrit des élèves mahorais qui parlent couramment le français mais ne savent pas bien l'écrire, des élèves qui l'écrivent bien, et ces non francophones .... vive la pédagogie différenciée, mais ne rêvons pas on ne peut pas faire de miracle !!! Sans parler des conditions et horaires de travail inadmissibles dans les écoles primaires  (je suis en collège)  Et c'est vrai que partir faire des études supérieures dans un pays étranger, froid, où on a peut être des contacts ou peut être pas, c'est à l'évidence très dur à un si jeune âge, félicitons ceux qui réussissent, ils ont beaucoup de mérite !!!!
Assoufia : la religion et une culture différente font que les personnes n'ont pas les mêmes "repères" : par exemple  (je shématise !!) l'histoire de France est étroitement liée à la religion Chrétienne ; donc il est plus facile pour un élève de cette religion de comprendre certains pans de l'histoire française ! Les poêmes, les romans étudiés en cours, c'est pareil etc ...