Langue, culture, tourisme

Bonjour à tous et à toutes !

Je  me présente brièvement je m'appelle Antoine et j'ai 27 ans.

Toujours étudiant, je suis tout juste en train de terminer un Master 2 en communication scientifique.

Parallèlement, j'ai de plus en plus des envies d'ailleurs. Je suis parti tout le mois de Juillet au Brésil, dans la région du Nordeste, en tant que simple vacancier, et je suis littéralement tombé amoureux de ce beau Pais do Brasil.

Englué dans une monotonie qui me tire vers le bas en métropole, j'aurais besoin d'un bon coup de fouet, en partant à l'aventure. Et pourquoi pas essayer de travailler quelque temps au Brésil ?

Je souhaiterais donc bénéficier de votre retour d'expérience et de vos conseils. Je sais que le Brésil est un pays extrêmement dynamique, je sais aussi q'en  choisissant de partir là bas, je dirai Adieu à tout mes privilèges de Français ( système social, éducation, accès à la santé et qualité de vie en général...)

Je n'ai absolument pas un profil d'ingénieur, de commercial, de trader, je n'ai aucune expérience dans le marketing ou le management...Je tire donc logiquement un trait sur ce type de métier et les salaires importants qui y sont associés. Ce n'est de toute manière pas mon cœur de compétence.

J'ai un profil d'avantage littéraire, avec de très bonnes capacité relationnelles, de bonnes compétences sociales. C'est donc vers le secteur des langues, du tourisme ou de la culture que je me tournerais. A partir d' octobre, je vais prendre 4 h de cours de Portugais Brésilien par semaine.

Certains de mes contacts brésiliens m'ont parlé de l'alliance Française.. Beaucoup m'ont aussi dit que je serai payé au lance pierre, mal reconnu. Le Brésil m'attire énormément, mais je n'ai pas non plus envie de tomber dans la précarité la plus totale pour autant ! Le jeu n'en vaudrait pas la chandelle.

Je suis donc dans l'attente d'éventuels conseils, ou pistes de votre part !!

Muito Obrigado

Antoine

D'abord, lis le tout premier sujet épinglé sur les moyens de travailler au Brésil avec un Visa permanent, et vois si tu corresponds à une des situations décrites (à première vue, d'après ce que tu décris, non, mais je peux me tromper). Aucune régularisation n'est possible pour qui entre avec un statut de touriste.

Ensuite, je te confirme que le salaire donné par les Alliances (sauf pour les détachés, mais il faut une très longue expérience du FLE plus de solides relations, de bons réseaux tant ces détachements sont difficiles à obtenir) est très bas et te contraindra à vivre dans la pauvreté si ce n'est la misère, avec en plus une grande insécurité sociale (c'est un milieu que je connais fort bien).
La plupart des professeurs sont en recrutement local, à temps partiel (c'est pour eux une activité en marge) avec des contrats dénués de sécurité.
Les  "résidents" s'en sortent un peu moins mal, mais la plupart viennent de l'Éducation nationale avec un diplôme de FLE (résident est le statut intermédiaire entre le détaché et le "recruté local": en général il n'y a plus guère que le directeur qui a ce statut et encore, pas dans les petites Alliances)

Sans ce diplôme, aucune Alliance ne t'embauchera et au Brésil tu dois être lusophone (portugais très bien parlé, lu et écrit). Il y a vingt ans, j'ai recruté des enseignants et d'après les instructions que j'avais reçues (en plus de mes convictions), sans ce critère - le premier vérifié -, l'entretien tournait court. Il n'y a aucune raison pour que la situation ait évolué. D'après ce que tu écris, tu fais des efforts en ce sens: tu as tout compris, apparemment :)

Autre contexte. les coupes budgétaires drastiques dans les budgets des affaires étrangères et ce qui gravite autour (centre culturels français à l'étranger): on ferme des centres, on réduit le personnel donc avant de recruter, on recase ceux qui sont déjà en place à l'étranger.

Et au Brésil, il semble bien (hélas!) que nous ayons perdu la bataille d'influence culturelle. Dans toutes les grandes villes il est infiniment moins cher (parfois c'est gratuit) d'apprendre l'anglais que le français (les cours dans les Alliances sont très chers pour les élèves: elles doivent fonctionner comme des entreprises et sinon rapporter, du moins ne pas coûter). Je crois que le point de non retour est atteint et que la baisse du nombre de postes de français au Brésil sera exponentielle faute de demande.

Bref, je suis désolé de casser tes rêves du moment, mais je t'invite toutefois à persévérer si tu le sens.

Si d'aventure tu avais trouvé une copine sur place avec qui ça accroche bien, le visa "union estavel" lèverait un certain nombre d'obstacles, mais c'est très contrôlé. Pas question de nouer une simple union de façade, l'enquête minutieuse de la police fédérale doit attester de la réalité de la vie à deux, y compris en cas de mariage.

Garde aussi en tête que le Brésil du travail est un monde dur et sans concession au delà des apparences, qui n'a rien à voir avec le Brésil des vacances ou de l'image que les Brésiliens donnent d'eux quand ils prennent des loisirs
(infiniment moins que nous)

Brésil pays dynamique? Ça se discute.
La croissance est en berne depuis déjà deux bonnes années sans perspective de redémarrage dans l'immédiat, et la burocratia freine beaucoup les initiatives. Si le Brésil ne plonge pas comme plongea l' Argentine, il stagne pour le moment.

Voir: https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=292006

Bon courage

**

Merci beaucoup pour cette réponse très complète et renseignée. J'en apprends déjà plus sur le fonctionnement des alliances. J'ai visité trois villes au Brésil : Fortaleza, Recife et Rio. J'ai vu un certain nombre de publicités pour les alliance françaises, et, c'est vrai aussi, beaucoup de centres d'apprentissage d'anglais.

Malgré cela, il est rare de croiser des gens parlant anglais dans le Nordeste, même dans le domaine du tourisme ! Je n'était pas conscient, avant de te lire, de la situation fragile de l'influence culturelle française au Brésil, ni de la prédominance du concurrent anglais...Je trouve cela bien triste et regrettable :(, pour moi mais également d'un point de vue moins personnel !

Merci pour le "tuyau" concernant la possibilité du mariage, ainsi que pour les difficultés et ambiguités qui y sont associées. Cependant, je ne compte pas utiliser cette méthode pour tenter éventuellement ma chance là bas. Je préfère y arriver par mes propres moyens, plutôt que de dépendre d'une belle.

C'est vrai que le constat que tu dresses et peu encourageant, mais il a le mérite d'être clair et lucide. Je suis bien conscient des difficultés qu'un tel projet implique, et loin d'être candide au point d'imaginer le Brésil comme une noix de coco géante avec praia, garota et caipirinha à longueur de temps.
Mais je suis vraiment tombé amoureux de sa population, de sa
culture, de sa force et de son espoir. Et j'aimerais vraiment pouvoir y écrire une part de ma vie, autrement qu'en simple gringo vacancier. Mais de là à vivre dans la misère, c'est hors de question. Et puis il faut que je trouve un moyen de régler le premier problème, le visa permanent...

Encore un grand merci pour ton aide et ton attention,

Antoine

Je n'était pas conscient, avant de te lire, de la situation fragile de l'influence culturelle française au Brésil, ni de la prédominance du concurrent anglais..


Pour que tu te rendes encore mieux compte de la dégradation de la situation...
Avant guerre, la philosophie officielle du Brésil étant le positivisme d'Auguste Comte (lire ou relire "l'exposition coloniale d'Erik Orsenna) il fallait obligatoirement connaître le français pour faire la majorité des études supérieures.

Bonjour Antoine,

Juste un témoignage de plus, je viens de lire tous les commentaires, tous très enrichissants, sur votre question.

Néanmoins, je voulais vous encourager à ne pas abandonner vos projets, vos idées, de partance vers ce pays magnifique, où, évidemment tout n'est pas parfait (comme ailleurs), mais il faut suivre le chemin, que nous nous sommes tracés, nous-mêmes.

Je suis professeure de langues étrangères (portugais, français, italien et espagnol) et pour des raisons complètement différentes, et à plusieurs reprises, j'ai dû quitter le Portugal, avec mes parents ou même l'Angola où je suis née, pour m'expatrier.

Toutes les expériences/les vécus sont justement ou restent des expériences, qui font parties de la vie, de chacun d'entre nous.
Il ne faut pas abandonner nos rêves, avec les pieds sur terre, comme cela me semble, dans votre cas, Antoine.

Moi aussi, j'envisage de me transferer, par amour, à Rio, sachant que ce n'est pas facile, puisque j'y vais, avec ma maman veuve et fille unique (donc voulant profiter de sa retraite), et notre chat.

Vous voyez, il y a toujours des possibilités dans la vie. Il suffit de bien choisir.
Si vous voulez partager mes expériences personnelles, je vous invite à me le faire savoir. Je serai ravie, aussi, que vous partagiez avec moi, vos escapades dans ces villes brésiliennes.
Bonne chance et à bientôt, Susana (alías Cubal).

P.S.   Il y a des détails personnels de ma vie privée, que je ne souhaiterais pas partager, via ce site, où tout le monde lit, commente, critique et dit n'importe quoi parfois (personnes bien ou mal intentionnés, je veux dire).

Pas question de briser des rêves, sauf quand ce ne sont justement que des rêves qui, ne menant à rien, se transforment alors en cauchemars.

Les diverses mises en garde que nous sommes un certain nombre à faire visent justement à aider les postulants à transformer les rêves en réalités concrètes, en expériences réussies. :)

Ah.....vous me rassurez, cher Benj!......

Cubal.

Mais que voulez vous, quand on en lit ici qui veulent s'embarquer pour le Brésil au mépris de toute logique,
des lois,
des expériences vécues,
avec un simple statut de touriste qui ne donne aucun droit à travail et/ou à régularisation sur place,
pas de capitaux,
souvent des compétences assez limitées,
des fois ne parlant pas la langue (cas de ce journaliste qui ne parlait pas portugais qui demandait s'il trouverait un emploi sur place),
s'imaginant qu'on leur déploiera le tapis rouge (cas aussi de celui qui demandait ici s'il y avait un bureau pour accueillir les expatriés, une fois arrivés, et tout faire à leur place)

Eh bien oui on est un peu raide comme on le serait vis à vis de qui s'apprêterait à grimper sur le Mont-Blanc en espadrilles et débardeur alors que l'orage menace.

Ensuite, nous n'avons aucun pouvoir de coercition: les gens font ce qu'ils veulent... :)

En effet, vous avez tout à fait raison, mais il me semble, que des gens irresponsables, illogiques ou complètement inconscients, il y en a toujours eu de tous les temps.

Alors que faire?....
Vous les alertez, après, c'est leur affaire, il y a des personnes qui aiment bien risquer leur peau et ont un doigté certain pour la "bêtise", ils apprendront à leur dépend. On ne peut plus rien pour eux.
Finito!

Bonne journée, à plus, Cubal.

merci susana pour ton temoignage, parfois il est des rêves qui se réalisent sans que rien ne se mette en travers et c'est juste ! si c'est difficile alors...
j'ai veçu deux ans au bresil, Sao Paulo, Santarem et ce fut merveilleux et j'espère bien revenir !
bonne installation
Joelle

Cubal a écrit:

En effet, vous avez tout à fait raison, mais il me semble, que des gens irresponsables, illogiques ou complètement inconscients, il y en a toujours eu de tous les temps.

Alors que faire?....
Vous les alertez, après, c'est leur affaire, il y a des personnes qui aiment bien risquer leur peau et ont un doigté certain pour la "bêtise", ils apprendront à leur dépend. On ne peut plus rien pour eux.
Finito!


Et il y en a aussi qui se réveillent quand on les secoue, avant la catastrophe. :)

Merci beaucoup à tous pour vos messages et vos encouragements :)

Comme je l'ai déjà mentionné dans mon message, je ne me fais pas d'illusion et je pense cerner les principales difficultés d'un tel projet.

Néanmoins, je ne perd pas espoir. Et j'ai au moins envie de tenter l'expérience. Dans le pire des cas, si je vois que je vais au casse pipe, rien ne devrait m'empêcher de faire machine arrière. Qui ne tente rien n'a rien !

Je sais que si je ne tente rien, je pourrais le regretter tres longtemps !

Susana je vous invite à rentrer en contact avec moi en privé.

Encore merci à tous,


Antoine

Néanmoins, je ne perd pas espoir. Et j'ai au moins envie de tenter l'expérience. Dans le pire des cas, si je vois que je vais au casse pipe, rien ne devrait m'empêcher de faire machine arrière. Qui ne tente rien n'a rien !

Je sais que si je ne tente rien, je pourrais le regretter très longtemps !


Effectivement, il ne faut pas vivre avec des regrets.

Arrange toi au moins (conseil dont tu feras ce que tu veux) pour te ménager une porte de sortie si ça ne colle pas.
Il serait dommage de rentrer en "réfugié économique" dans l'exclusion sociale et de ce fait aigri, suffisamment cassé pour ne plus jamais avoir la pêche de retenter l'aventure.

En clair, quand on te cite un obstacle, ne le prends pas comme un frein pour te dissuader mais comme l'annonce d'une difficulté qu'il te faudra surmonter.

Il vaut toujours mieux connaître ce qui fera l'adversité que d'avancer dans le brouillard.

Bonne chance.


**

Cher Benj77,

Toujours un plaisir de vous lire, votre capacité diplomatique d'appeler un chat un chat! ;)

j'envie votre "zénitude" dans vos interventions. :)

Oui certains pensent que de relever les éventuelles difficultés font de nous des personnes négatives t ne pensent pas qu'en les éliminant justement ils ont la place ensuite pour profiter de tout le reste. :cool:


J'en profite pour passer le bonjour aussi à nos amis EmilienPaulista et chicobrasil entre autres disparus qu'avec regrets nous ne voyons plus parmi nous! Quel dommage!

Bonne journée, amicalement.

PS : Benj, avez vous eu des retours sur le forum Vietnam pour vos recherches?

Chicobrasil repasse de temps à autre, toujours aussi pertinent.

Oui, j'ai aussi posté sur le forum 'Vietnam', sans résultat.