Monter une boulangerie à Salvador ?

Oi à toutes et tous !

Pour des raisons bassement matérialistes et stomacales, me trotte dans la tête, et depuis un bon bout de temps, l'idée d'ouvrir une boulangerie à Salvador.

Seulement comment s'y prendre quand on ne peut revendiquer qu'une expérience de consommateur et quelques reais de coté ?

Qui a déjà eu le discutable honneur de goûter du pain à Salvador devrait reconnaître en toute bonne foi qu'il soutient difficilement la comparaison avec celui que l'on peut acheter dans l'hexagone. Il me semble donc qu'une telle affaire aurait de très bonnes chances de succès mais encore faut-il pouvoir en discuter avec quelqu'un connaissant le métier.

Voilà, j'aimerais donc savoir si un(e) internaute s'est déjà frotté à une expérience comparable et saurait m'indiquer par quel coté attraper le problème...

Obrigado,
PatExpat

Il y a déjà eu un sujet sur ce thème, qui a traité du pour et du contre (c'était juste un peu plus bas...)

https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=207717

Pour résumer, rien n'est impossible mais on doit tenir compte de la difficulté de trouver une farine bien panifiable, et du fait que le pain n'est pas dans les habitudes brésiliennes au même titre qu'en France.

Un pain de qualité a besoin de sa clientèle, et de ce fait ça ne peut se concevoir que dans une grande ville, avec un concept et une grosse promotion

Une aventure qui à mon humble avis nécessite un savoir faire et des capitaux plus que conséquent (la petite boulangerie n'existe pas au Brésil) avec un risque non négligeable.
bien peser le pour du contre. pour ma part à 10 contre 1, le projet a été remis au placard.

Manque de savoir faire.
Commencez par apprendre à faire le pain comme en France, vous pouvez faire ça à la maison, ainsi qu'un peu de patisserie. Ensuite vous faite des tests avec vos copains, à qui vous commencez à vendre votre production en livrant.

Manque de fonds
Si ça leur plait et s'il y a de la clientèle suffisante, vous récoltez des fonds ou vous les associez

Vous commencez petit, et si ça marche vous faites ça plus grand.


Pour la farine visitez des boulangers et demandez-leur quelle est la farine qu'ils préfèrent et pourquoi.

Vous aurez l'avantage d'être "francês" ce qui fait très "chique" au Brésil.

Personne ne vous reprochera si ce n'est pas comme les grandes maisons de patisserie.

Ceci s'il s'agit d'un hobby et vous ne dépendez pas de ça pour vivre. Il y a plein de petits passe-temps qui sont devenus des affaires rentables, surtout au Brésil oú l'informalçité est la norme.

Folha de Sao Paulo rapporte pas mal de cas semblables. Tous dépend des copains/clients que vous avez pour commencer votre petite activité et vous faire connaitre.

vu le prix de visa business (environ 200 000 euros), je vous conseille plutot de vous orienter vers des pays comme l Australie ou les USA dans lesquels il vous sera plus facile de rebondir en cas d echecs professionnels plutot qu au Bresil. Si vous aimez ce pays allez-y en vacances  mais vivez dans un pays ou la boulangerie vous rapportera 3-4000 euros/ mois>

Correction: la somme à consigner pour un visa investisseur au Brésil est de 150.000 R$, soit environ 60.000 euros. Il s'agit bien d'un consignement et pas du prix du visa: on récupère le capital.

http://www.cgbresil.org/index.php/fr/co … ?task=view

Pour le reste il est évident que c'est insuffisant pour monter une affaire quelle qu'elle soit, surtout que l'argent est consigné "un certain temps" (et ça peut être long) jusqu'à ce que les diverses administrations aient donné leur accord.

Merci à tous pour vos réponses. Quelques précisions au passage :

- Sauf erreur, pas besoin de visa d'investisseur dans mon cas car j'ai déjà une carte de résident au Brésil (marié avec enfants).
- Apprendre à faire le pain ? Franchement non merci ; mon idée est bien plutôt de m'associer avec quelqu'un du métier.
- En ce qui concerne la farine, je sais qu'on en trouve de la très bonne au Brésil pour en avoir discuté avec un gars bossant dans une pizzeria et dans laquelle était servi du très bon pain fabriqué sur place (recette italienne dixit le garçon).
- Les habitudes brésiliennes concernant le pain ne sont peut-être pas comparables à celles des français mais il n'en reste pas moins que le brésilien de Salvador (je me garde de généraliser au Brésil tout entier) est un grand consommateur de pain. A mon avis, le problème est plutôt de savoir si le brésilien est prêt à dépenser + cher pour un pain de meilleure qualité.

Effectivement, avec ton statut, pas besoin de visa investisseur sauf si tu es marié avec une personne ayant le statut d'expat' (le conjoint n'a pas automatiquement le droit de travailler)

Pour le reste, tu es sur place et tu es le plus à même de faire une étude de marché pour savoir si la clientèle est là.

Un détail: la farine panifiable (qui doit "lever") n'est pas la farine à pizza.

60 000 euros pour monter un business meme compris dans le capital ce n est pas assez, pensez a la location du local les travaux a faire pour mettre au norme l acha du materiel (cuisine, four etc) le faire venir etc en ce qui comcerne salvador j y connaisse une boulangerie francaise, quelqus mois apres mon passage elle avait ferme.
concernant votre remarque sur le fait que vous ne voulez pas faire le pain vous meme je pense qu il s agit d une erreur, surtout dans les pays d america du sud ou ils faut toujours etre derriere ses employes, un patron travail plus que les autres, beaucoup d europeens vienne chez nous en pansant ouvrir un business et y mettre un local pour tout gerer, le sous payer, et eux se grate le ventre a la plage, ce genre dhistoire ne tient que auelque temps avant de faire faillite.

Je confirme, pour avoir fait travailler du monde au Brésil. Il faut être partout et de toute manière, les simples relations avec les diverses administrations et les banques prennent un temps fou. Voir le nombre de cas où il faut signer soi-même, et même faire légaliser la signature (cette procédure a quasiment disparu chez nous)

La moindre erreur, la moindre délégation de confiance accordée de façon erronée* se payent cash.

En outre, comme les méthodes de management local sont souvent fondées sur l'absence de délégation ** (il suffit de voir comment tournent les commerces avec la marge de manœuvre infime accordée aux vendeurs et les multiples contrôles entre vente, facturation et paiement), le personnel n'est pas habitué à l'autonomie. Un truc qui ne va pas, et on se tourne vers le supérieur qui ouvre aussi le parapluie vers le patron.

En revanche, une qualité exceptionnelle des Brésiliens, c'est l'ingéniosité, par exemple le bricolage pour refaire vite partir une machine... qu'il faut même tempérer parce que des fois c'est au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires, et en cas de pépin, on est responsable.

*****************

* (qu'il soit clair que ce n'est pas toujours le cas: il y a autant de Brésiliens de confiance que de citoyens d'ailleurs et les pires crapules en affaires que j'ai côtoyées à Belém étaient des expatriés)

** (exemple: dans ma pharmacie française, il y a une caisse commune que la pharmacienne son préparateur et son assistante utilisent. Chacun maîtrise la chaîne depuis le conseil - contrôle par la pharmacienne pour les produits sur ordonnance -, la saisie du produit, l'encaissement et la restitution de monnaie. Au Brésil, c'est trois étapes avec trois personnes distinctes. Et si deux personnes encaissent, c'est forcément deux caisses).

Je vous déconseille fortement de pas laisser "gérer" vos affaire par un autre, surtout ici.

Il ya a un proverbe local qui dit que c'est le regard du patron qui fait engraisser le beuf.

Et quel serait l'intérêt de s'associer ? Pas d'expérience et peu d'argent ?

benj77 a écrit:

Effectivement, avec ton statut, pas besoin de visa investisseur sauf si tu es marié avec une personne ayant le statut d'expat' (le conjoint n'a pas automatiquement le droit de travailler)

Pour le reste, tu es sur place et tu es le plus à même de faire une étude de marché pour savoir si la clientèle est là.

Un détail: la farine panifiable (qui doit "lever") n'est pas la farine à pizza.


Une petite remarque

Toute farine contenant du glutem a le potentiel de "lever" (grâce à une fermentation) et de rester "levée"

Toute farine contenant du glutem a le potentiel de "lever" (grâce à une fermentation) et de rester "levée"


Évidemment, toute farine finit par lever. Mais il y a un indice qui mesure la facilité de levage. Le Brésil importe d'Argentine une grande quantité de farine plus facilement panifiable, et tout ce qui est importé (Mercosul ou pas) est plus cher - ne serait-ce que par les longs trajets routiers. Il exporte en contrepartie du blé "dur". (nb. c'est la transformation de l'amidon qui fait lever en produisant les bulles de CO2, la qualité du gluten induisant l'élasticité de la pâte)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gluten

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Je sais aussi que sur la frontière guyano-brésilienne (j'ai vécu là) des Oipoquais traversaient le fleuve pour acheter - cher - de la farine panifiable en Guyane (venant de France). On arrivait évidemment à faire lever la farine brésilienne, mais il fallait mettre un max de levure, et cela donnait un arrière-goût pas toujours heureux. Une adjonction de sucre permettait un meilleur levage, mais cela changeait aussi le goût.

Qu'il soit clair que je souhaite au projeteur une pleine réussite, à 100%. Les objections faites ne le sont pas pour le "casser" mais pour faire avancer la réflexion - et rien ne me ferait plus plaisir que de lire un retour d'expérience, dans quelque temps, faisant état d'un succès.

Cordialement

Je suis d'accord, le pain à Salvador n'est pas extraordinaire, mais les acarajes en France sont souvent décevants ;-)
Si vous avez besoin d'un coup de main pour la communication (logo, flyers, documents de com') de votre affaire, je suis graphiste et souhaite avoir des références à Salvador.
En tout cas, bonne chance dans votre projet...

benj77 a écrit:

Toute farine contenant du glutem a le potentiel de "lever" (grâce à une fermentation) et de rester "levée"


Évidemment, toute farine finit par lever. Mais il y a un indice qui mesure la facilité de levage. Le Brésil importe d'Argentine une grande quantité de farine plus facilement panifiable, et tout ce qui est importé (Mercosul ou pas) est plus cher - ne serait-ce que par les longs trajets routiers. Il exporte en contrepartie du blé "dur". (nb. c'est la transformation de l'amidon qui fait lever en produisant les bulles de CO2, la qualité du gluten induisant l'élasticité de la pâte)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gluten

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En lisant vous auriez pu voir comment je parlais de RESTER LEVEE en relation au glutem et que j'attribuais la "levée" à la fermentation
"Toute farine contenant du glutem a le potentiel de "lever" (grâce à une fermentation) et de rester "levée""

Rester levée devient "figé" dans l'article wikipedia


"Le gluten est responsable de l'élasticité de la pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits à base de céréales cuits au four. Cette visco-élasticité permet de faire du pain de qualité : les bulles de CO2 dégagées lors de la dégradation anaérobie de l'amidon par les levures sont figées dans le réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pâte « lève »)."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gluten

Ceci pour que les lecteurs ne soient pas enduits en erreur

Bonjour, je serai au brésil mi février je suis boulanger pâtis rencontre possible pour discuter de votre projet                    cordialement