Foultitude d'escrocs en Guyane!

A la suite d'une succession de MP avec un forumeur, au cours de laquelle nous avons évoqué les "vieux souvenirs" nous avons convenu d'évoquer la myriade d'escrocs en tout genre qui sévissent en Guyane, aidés qu'ils sont par une justice complètement dépassés où les procès au civil, quand ils ont lieu, sont purement virtuels neuf fois sur dix puisqu'on n'obtient pas leur signification (le greffe ne suit pas)

Les domaines où ça marche le plus fréquemment.

Le paiement par chèques hors place (venant de métropole): comme la banque ne vous avise du non paiement que des semaines après, votre acheteur indélicat aura tout le temps de disparaître.

L'escroquerie à la caution qui fonctionne encore. Une villa sympa à louer, pour un prix défiant toute concurrence mais voilà, son propriétaire est souvent un type qui réside aux Antilles et qui ne veut pas se déranger pour rien. Donc il vous demande une caution par la western union (variante: un "militaire" qui est affecté brutalement ailleurs)

Les plans liés à la défiscalisation immobilière qui ne sont souvent pas des escroqueries au sens légal du terme, mais ça revient au même. Oui, vous paierez moins d'impôt mais on vous vend très cher une merde bâtie dans une zone merdique avec des matériaux merdiques, difficile à habiter ou à louer. Si cher que le gain est nul et les emmerdements considérables.

Les associations pour "le retour à la terre".
La Guyane a beau être un des pays du monde où la densité de population est la plus faible... le terrain à construire qui est domanial vient à y manquer. Une association se crée, on vous pousse à y adhérer, un coin de forêt est sélectionné, défriché, de beaux parleurs vous jurent que "oui, la situation sera régularisée" et... elle ne l'est pas. Avant, les autorités laissaient courir, de nos jours elles ne le font plus. Poursuites, sanctions et vous découvrez que certains petits malins de cette association se sont (bien) servis dans les frais de gestion et que leur lopin, à eux, est légalisé! (le seul qui en fait était constructible)

L'escroquerie au "baba-coolisme" (un individu mythomane et qui eut maille à partir avec la justice en Guyane pour des faits très graves: assassinat se fait le spécialiste de cette manière d'arnaquer son prochain), mais il n'est pas le seul: il s'agit de se fonder en association pour ce qu'on pourrait appeler en quelque sorte un "retour à la terre" qui était fondé auparavant sur la vie en symbiose avec les Amérindiens... le problème étant que ces derniers, sauf exception, n'ont aucunement l'intention de partager leur mode de vie (en plus bien dégradé) avec ceux qui n'appartiennent pas à leur monde.

Evolution: on retrouvera la vie sauvage au sens strict, en ne se sustentant que par ce que la jungle apportera... jungle qui est tout sauf un Éden. Il faut beaucoup transpirer et faire preuve d'un très grand savoir faire pour tirer - au bord des cours d'eau car en pleine forêt c'est quasi impossible - de quoi manger. Seulement le bord des fleuves en général est pollué (orpaillage) et la vie dans la jungle devient dangereuse pour les mêmes raisons.
On se réunit autour d'un projet, on met ses ressources en commun pour le bâtir et l'organisateur... se casse avec votre argent ou gaspille tout en "études" (??) qui au final ne mènent à rien.

J'ai pu arrêter une opération de ce genre qui était montée sur le forum du guide du routard (avec du mal: l'escroc, comme tout mythomane, déborde de crédibilité) mais combien réussissent leur coup et font venir en Guyane des pauvres gens ne vivant la plupart du temps que du RSA qui se retrouvent sans rien sur les trottoirs de Cayenne? (et la misère y est certes différente: pas de froid mais tout aussi forte: on ne se loge qu'en payant très cher et la nourriture coûte de 30 à 50% de plus qu'en métropole)

Le sale coup qui me fait moins de peine (je hais les dealers, même les petites mules), mais qu'il faut signaler. Vous êtes dans la mouise financière et on vous propose la "bonne affaire": passer quelques centaines de grammes de cocaïne depuis le Suriname, en pirogue, pour une somme substantielle.

Comme ce trafic de pirogues est sans contrôle ou eu s'en faut, vous vous dites que le risque est nul et vous marchez. Surprise, c'est vous que les douaniers (renseignés) abordent, confondent, pendant que le gros passeur transfère deux kilos un peu plus loin. Vous vous taperez quelques mois de prison, c'est le moins grave. Mais l'amende douanière au moins égale au prix de la marchandise saisie vous pourrira la vie des années durant après... sans compter l'opprobre, le casier judiciaire qui interdit plein de trucs, etc. Tous les ans, des mules se font gauler dont de jeunes cons à peine majeurs qui espèrent se payer ainsi un scooter et/ou des vacances.

L'achat de la main à la main de véhicules d'occasion. Vérifiez attentivement la validité du contrôle technique, téléphonez à l'établissement pour vérifier qu'il l'a bien opéré. Avec la magie des scanners, il y a des tas de contrefaçons et vous risquez votre vie en roulant dans une épave rafistolée. Opportunité de signaler que nulle part ailleurs qu'en Guyane, sans doute, vos papiers et ceux de votre véhicule ne seront contrôlés plus souvent dès lors que vous prendrez la route.

Gare aux innombrables contrefaçons vendues dans la plupart des magasins. Il y a un risque minime de les voir péter de suite, un plus grand d'avoir un accident (je pense aux jouets pour enfants qui peuvent brûler facilement où dont des toutes petites pièces faciles à ingérer peuvent se détacher). On trouve aussi chez certains commerces asiatiques des produits défrisant, pour décolorer la peau, dépilatoires, à provenance mystérieuse et sans AMM, souvent aux effets indésirables graves, le tout à un prix défiant toute concurrence qui pousse à la consommation..

La liste est loin d'être exhaustive...

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On parle beaucoup des agressions physiques en Guyane, mais pour peu qu'on prenne un minimum de précautions, le risque, tout en étant supérieur à celui de Genève évidemment, est finalement gérable**.
Ce risque d'escroqueries est statistiquement plus grand (la liste est loin d'être exhaustive) d'autant plus que pas mal de victimes, qui se sentent ridicules, n'exposent pas leurs déboires.

** les SDF apparemment menaçants qui errent sur les trottoirs et vous interpellent sont fort rarement une source de danger s'ils impressionnent. Faute de structures psychiatriques fiables, les schizophrènes sont souvent dans la rue, de même que des toxicos "cassés" à un point tel qu'ils ne sont que rarement dangereux. Leurs dealers leur ont confisqué la carte de débit qui permet de retirer leur RSA, tout l'argent paye la came et pour manger, ils doivent mendier...

Souvenirs, souvenirs ! Merci pour le commentaire précédent qui remue pas mal d'aventures !
Les escrocs en Guyane... Vaste programme !
Le diplomate porteur d'une mallette contenant 12 revolvers calibre 38 spécial...
Le financier et ses reliquats de fonds secrets américains. Prêt minimum d'un million de dollars US. Frais de dossier 50 000 €... Toujours les mêmes m'as-tu-vu qui se font n***er !
Le marchand d'un terrain qui ne lui appartient pas et qui le vend régulièrement...
Le représentant en stylos publicitaires qu'on ne revoit jamais...
Le frère d'une célébrité de la chanson, qui veut monter un camp de pêche et finit au trou après avoir tenté un partenariat avec ma société Vieux Broussard SARL...
De l'autre côté de la rue, juste en face de mon magasin : Les gendarmes posant fièrement parmi les bouteilles de Champagne avec leur moitié sous le carbet de la gendarmerie. On s'immortalisait sur la pellicule en compagnie du rebelle Surinamais Ronnie Brunswick. Bien en évidence sur la photo, l'avis de recherche frappant ce brave Ronnie et placardé un peu partout ! Et valsent les canettes de roteux...
Ces commerçants Chinois vendant trois gousses d'ail dans toute la semaine et sortant la Mercedes le dimanche...
La réalité y dépassait la fiction.
Ceux-là, je les ai tous connus !
J'oublie les petits projets foireux, pluri-quotidiens... Ceux issus d'une idée aussi géniale que brumeuse jaillissant brutalement entre deux verres de tafia et dépassant rarement le formica de la table ou le zinc du comptoir... Celles qui marchent, sournoises, invisibles ou au grand jour : la boulangerie de Saül, le pont de Sinnamary, autres projets pharaoniques genre hôtel du fleuve... Feu Elie Castor souhaitant exploiter sous l'eau les arbres noyés par le barrage de Petit-Saut alors même qu'en Guyane on est tout juste capables d'exploiter la forêt (normalement, classiquement, sans combinaison de plongée)... J'en passe et des meilleures !
Tous ces humanistes, pâlichons souvent moralisateurs, une fois plumés quittant Saint-Laurent en auto-stop, sac à dos à plat et pensées aigries par la perte des illusions...
Tout cela participait au charme désuet de cette Guyane qu'on a aimée. On s'y fendait la gueule comme des clefs à molette ! Que les persifleurs se calment ! En hexagone, on a eu des avions renifleurs...
Et cette forêt actuellement ravagée par la garimpe (orpaillage clandestin)... Ceux des lecteurs intéressés pourront avoir une idée des magouilles politico-administratives en lisant mon livre MENACES SUR LA JUNGLE en vente sur thebookedition.com
ou parcourir mon forum lavieenjungle.xooit.fr/index.php
Pour résumer : se méfier de ces inconnus voulant faire votre bonheur "bénévolement" ! Conseil gratuit valable un peu partout...

A propos des gendarmes... on ajoutera l'histoire bien connue de la gendarmerie de St-Georges, dont les pandores étaient chargés de lutter contre le travail au noir des immigrés clandestins et qui fut construite au vu et au su de tous par des Brésiliens payés 50f par journée de travail de 10h...

Bonjour,

si je peux me permettre, ce serait peut-être bien d'ouvrir une discussion "foultitude de gens bien en Guyane", histoire d'équilibrer ?

C'est vrai qu'on a tendance à parler des avions qui s'écrasent et pas de ceux qui arrivent à l'heure. :lol:

OK, j'y penserai.

Mais j'ajoute à la chronique les innombrables démarcheurs qui passent à domicile avec des objets à vendre sur commande, à des prix défiant toute concurrence (exemple: un barbecue qui en France vaudrait 300 euros, qu'on vous propose pour 120... il faut verser 50 euros d'acompte, remplir le bordereau et "on sera livré dans le mois". Inutile de dire qu'un an après, on attend encore. L'escroquerie étant minime (mais multipliée par des dizaines de foyers), les gens laissent tomber...

j y suis a montsinery depuis un mois,je conais pas bien tous ,je peut dire meme tous ,j avoue ,sa fait un mois ,je monte mon entreprise et en aurais meme le monopole car toutes premiere en guyane,je conais pas les personnes ,comme j ai dit a bcp ,j ai j amais eu autant de bonjours ,de plaisir ,de sourire depuis que je suis la bas ,que dans mon pays natal ,pas un vol pas une escrocrie de la part des locaux,mais bien par deux autres de meme origines autres que ce continents de guyane ,sur un mois,mais bon dans mon pays dorigine c est pires et on en parle pas trop aux infos ,pour moi je suis aux paradis ,les guyanais magnifiques ,et les personnes que j y trouve magique ,dont benj que je n en suis que reconnaissant de m avoir renseigner et conseiller ,merci ,mille merci

La Guyane est un pays magnifique, mais qui se mérite aussi. Puisse l'enthousiasme dont tu fais preuve durer. Attention à ne pas baisser la garde !

Tiens, pour plus d'infos sur la Guyane, vous pouvez toujours jeter un œil à ce site. lavieenjungle.xooit.fr/index.php
Il cause surtout forêt, mais l'élément humain est aussi évoqué.

merci lacsanloi ,je vais visionner mais meme si le paradis pour moi est ici ,que la l aventure et les gens sont magnifique ,ma garde baisseras j amais aux depit de ce que j ai vecu dans mon pays natal ,la ou on joues pas et chipote pas ,l eau qui dort ce reveille un jour ,c est un dicto amerindien dailleur

Alors à quand ton retour en Guyane, Pascal??
Syl la maman

La Guyane entière est devenue un coupe-gorge. Saint-Laurent du Maroni, c'est le bout de piste, pour certains la dernière étape avant la clochardisation. Des loques humaines hantent les trottoirs. Il est dangereux de se tenir en terrasse d'un troquet le soir. Ca vole, viole, trafique 24 h sur 24.
Pourtant dans les années 84 jusqu'à 1991, c'était un paradis. J'en suis parti en 2004. Y revenir serait une punition. L'unique chose qui me manque, c'est la forêt et une poignée d'amis. Pour répondre à la question du gars qui veut y aller avec son chien, laisse cette pauvre bête en France; elle te sera reconnaissante. Oublie aussi ta petite maison avec jardin... Pense aussi que dans pas mal d'administration le bruit des climatiseurs est largement couverts par le tintamarre des casseroles que les Personnels se trainent au cul.

Tu me fait flipper... j'ai un peu peur, mais  jamais sans ma chienne..j'ai un bon boulot qui m'attend a l'hôpital de Saint Laurent.
Si j'habite avec plusieurs personnes dans une maison sécurisé et que je sois extrêmement prudente,
qu'en penses tu ?
Je vais gagner un peu d"argent pour les vieux jours...
Puis la nature, Rencontrer des guyanais et autres ethnies...voyager. de valeur je n'aurai que  mon ordi et appareil photo....C'est ma chienne je ne supporterai pas qui lui arrive quoi que se soit...font il du mal au chien ?

Merci de vos réponses.

Il y a en Guyane bien plus de chiens errants que de "toutous à sa mémère". D'une façon générale avec les animaux, les gens sont irresponsables, parfois cruels lorsqu'ils utilisent les chiens pour attirer les jaguars.
Le CHU André Bouron... Je connais bien et (contrairement  beaucoup) n'ai que des compliments à faire au Personnel. Je suis même ami avec son ex-directeur adjoint.
Les grilles aux fenêtres des maisons dites sécurisées s'arrachent très facilement avec des 4x4.
La forêt ? C'était mon métier. Elle est devenue très insécuritaire.
Quant à gagner un peu d'argent pour les vieux jours, je te souhaite bonne chance ! La vie est très chère. Sauf à camper dans des meubles Louis Caisse...
A condition de marquer son territoire on découvre en Guyane d'autres échelles de valeurs. Pas chez les métropolitains englués dans leurs querelles intestines, leurs petits complots. Ce sont eux qui m'ont tiré dans les pattes, pas les blacks.

Bonjour Lacsansloi.
Mettre en garde et donner des conseils, c'est bien. Mais là, il me semble que tu effraies abusivement...

Oui, je voulais l'écrire.

Il y a eu récemment un Belge qui s'est aventuré prudemment, qui a gardé sa tête sur les épaules (pascal at) et qui a bien réussi, et j'en connais bien d'autres.

Cela dit, il ne faut pas arriver sur un petit nuage, et les gens qui pensent résoudre leurs problèmes en les exportant ne font que les aggraver.

La Guyane, d'une façon générale, est "facile"** pour un fonctionnaire ou assimilé ou pour un expatrié qui part avec un contrat stable.
Pour qui veut y faire son trou en ne partant de rien, on ne peut que conseiller la prudence.

** Quoique. Parmi ceux qui pensaient qu'on les attendait bras ouvert, certains ont déchanté.

Salut Lacsansloi,

Merci pour tes conseils, d'autant plus que je vie dans une petite île 'petite terre' a Mayotte où la vie est très agréable, un lagon magnifique, des plages de rêves, un climat tempérer qui me convient.

J'habite dans une maison avec un grand jardin, a 5mn d'une crique 'plage de moya'... des sentiers de  randonnées, tous les jours je me balade avec ma  chienne, Un beau lac 'le dzani'

C'est très facile de sortir en mer pour la journée, faire du voilier..Juste en apnée tu vois des coraux magnifiques pleins de beaux poissons..
IL y'a de bon restaurant avec vue sur la mer,   ciel étoilé et bon vin..... 

Les Mahorais sont souriant la plupart très gentil..beaucoup sont originaire de Madagascar, des Comores, Anjouan, Mohéli, Grande Comores.

Il y'a aussi beaucoup de cambriolages et autres, mais il n'ont pas d'armes a feu, c'est des coupes coupes,des grands couteaux qu'ils ont tous ici pour couper les noix de coco, bananiers pour les champs....
Souvent  les vols sont d'abord alimentaire,ils vident les frigos, et prennent tous ce qu'ils trouvent..
On a tous des barreaux au fenêtres et portes...
Les objets de valeurs, ordinateur ,appareil photos...tes vêtements préférés.....   sont dans un coffre en fer clouer au sol et cadenacés,cachés..;; 

Je t'avoue que j'ai un iphone, je ne l'ai jamais dans mon sac quand je sors de l'hôpital a la tombée de la nuit, il est planqué sous mes vêtements le temps d'arriver a la barge pour rentrer dans mon île. 
A la plage on enterre  les clefs, l' argent avant d'aller a l'eau,  parfois ils volent les sacs.
 
Beaucoup de jeunes délinquants,pas de drogue dure, plutôt de l'herbe et alcool...

J'avais juste envie de connaître  un autre continent tout en exerçant ma profession , l'opportunité d'un travail plus calme que celui que j'occupe et le statut d'expat qui est quand même intéressant..


Toi qui aime les forêts tu devrais découvrir  Madagascar, Andisabe j'y étais a Noel,il y a des forêts primaires, c'est du pur bonheur de s'y balader..

J'ai vue  pleins de photos de la Guyane c'est  beau la forêt, la faune, la multiculturalitès c'était attirant aussi....
JE pense que je vais bien réfléchir avant de tout quitter..

Je suis un peu fâchée par ces descriptions féroces de la Guyane qui change de jours... On est loin du western décrit plus haut. Depuis 11 ans que je suis là, ça change tellement.
L'insécurité ? il ne m'est jamais rien arrivé alors que mon père s'est retrouvé ligoté chez lui en très bonne banlieue parisienne.les arnaques? Je suis vigilante, il ne m'est rien arrivée.
Ça n'est pas le paradis ici, mais le paradis n'existe pas sur terre je pense. Mais qu'est ce qu'on est bien... Il fait bon, les gens sont agréables, il y a du travail pour celui qui veut bosser...la vie est chère oui, mai c'est général à la France... Et je trouve qu'on est loin des problèmes de la métropole. Arrêtez d'effrayer ces personnes qui veulent vivre une aventure. Ils ont tellement raison.
Je pense offrir la meilleure enfance qui soit à mes enfants, qui ne connaissent pas la pollution, le stress, le métro etc...

Rien arrivé de grave ? Tant mieux !
Le fait qu'il y ait des problèmes d'insécurité en France n'excuse pas, n'efface pas ceux de la Guyane.
Il faut autant en finir avec cet angélisme béat qu'avec la paranoïa.
Vous devriez exposer vos belles thèses aux victimes d'agression que je connais. Ils sauront apprécier... J'ai passé plus de 20 ans en Guyane, à des postes d'observation privilégiés, notamment en tant qu'armurier. Outre les gens sérieux, je voyais défiler dans mon commerce tout ce que la Guyane compte de coupe-jarrets et il y en a !
J'ai connu une bonne quantité de meurtres, de viols, agressions en tout genre. Plusieurs gendarmes ont été tués.
Il faut dire que les amateurs d'herbe qui fait chanter et/ou de poudre dopante sont légion et génèrent des trafics nombreux.
Le SIDA est galopant.
La quasi-totalité des prostituées sont séropositives.
Les trottoirs sont encombrés de toxicos épaves.
Mon commerce faisait face à la caserne de gendarmerie et j'assistais régulièrement à des interpellations, en quantité nettement croissante d'ailleurs.
Dans la rue où j'habitais (4 rue Carnot à Saint-Laurent) de 1984 à 1993, toutes les maisons ont été cambriolées, sauf la mienne pour cause de dissuasion connue et reconnue.
Je voyais les ventes d'armes de défense croitre régulièrement à chaque agression.
J'ai vécu d'innombrables opérations ville morte, marches silencieuses. Tiens, les commerçants étaient "invités" à fermer boutique. Mais les fonctionnaires, faisaient-ils cadeau d'une journée de salaire à l'État ?
Des optimistes, j'en ai vu défiler des rafales. Ils étaient assez souvent moralisateurs. Logiquement, une fois plumés ou contaminés, ils quittaient Saint-Laurent du Maroni en stop ou en ambulance, quand ce n'était pas en corbillard.
En 1984 la Guyane était encore un super paradis. A partir de 1991 et surtout avec la guérilla surinamaise, la situation s'est considérablement dégradée. Lorsqu'on rajoute les effets pervers de la confusion trop souvent faite entre liberté et libertinage, on glisse lentement mais surement vers le tableau actuel qui n'est pas vraiment reluisant.
Vous affirmez ne pas connaitre la pollution ? Je vous invite à sortir de derrière vos barreaux et de votre air climatisé. Vous avez entendu parler des garimpeiros, de la déforestation, des pollutions aux métaux lourds ?
Vous avez une vision carte postale de la Guyane. Je l'ai parcourue en tous sens comme professionnel de la forêt, ai eu des contacts privilégiés avec les populations Bushinenguées et Amérindiennes. Ces connaissances techniques et humaines m'ont permis d'écrire plusieurs livres sur la Guyane.
J'ai aimé profondément la Guyane. Y revenir maintenant serait pour moi une punition. C'est vrai que la Guyane permet de vivre de belles aventures, mais à quel prix désormais ?
Merci d'arrêter de faire dans l'angélisme ! Il y a des limites en la matière où l'excès confine à l'inconscience et expose les crédules à des risques accrus.

arbre vert
je suis d accord avec toi ,je pense que les personnes mettent un peux tous les mondes dans le meme sac ,alors que la guyane est si meirveilleux a vivre et decouvir ,si bon a y rester ,je vien de decouvrir et me melanger a tous le monde ,un peux pour voir ,j ai ete dans les quartiers ,disco etc ,j ai fait des soiree j ai vu la mentaliter des gens ,bein c est comme dans tous les pays ,toutes nationnaliter y a du bon et du moin bon ,mais pour ce qui est du reste ,le guyanais est bien plus que acceuillant ,la guyanne comme on me la dit se parle pas mais ce vis et je peux dire ,ce vis en matiere general tres bien

je te remerci benj77 et oui ,faut tjrs bien reflechir tous mesurer et calculer avand de partir et j amais je te remercierais asser de tes presieux conseils ,et j avour hormis l absence de mon fils ,qui dailleur viendra plus tard ,en guyane je m y sent tres bien et tous vas pour moi ,je remercie mon destin

Monsieur Lacasanloi,vous avez vécu des expériences sans doute traumatisante mais les avez peut être cherchées?
Je suis là depuis onze ans, je pense connaître un peu la Guyane. Je travaille, sans clim, j'élève mes enfants, je travaille dans tous les quartiers. Bien sur qu'il se passe des trafics de drogue, bien sur qu'il y a des meurtres. Après, je ne vends pas des armes. Bien sur il y a l'orpaillage mais on a tendance à réduire la Guyane à cela et à réagir exactement comme vous. ceux qui ne vivent pas ces expériences ne connaissent pas la Guyane et sont forcément fonctionnaire. E bien non. J'ai simplement choisi la tranquillité. Je ne vais pas à Chicago le soir, je ne perds pas de drogue. Alors si boire une parbo sur la terrasse avec mon mari en sentant l'odeur de jasmin fait de moi une innocente qui ne connait pas la Guyane, pourquoi pas?
J'ai vraiment le sentiment qu'il y a une volonté de l'apartheid de certains de se faire passer pour des durs qui ont résisté à la jungle... La Guyane c'est aussi ça mais pas que...

Je communique régulièrement avec des amis en Guyane et tous me disent que la situation ne s'améliore pas du tout.

Néanmoins, si ça baigne pour vous, bonne continuation !

PS : un pessimiste, c'est souvent un optimiste qui a de l'expérience...

Disons que partout, ça va en empirant malheureusement et ce n'est pas unique à la Guyane (je craindrais plus de vivre à Lyon, Roubaix ou Marseille par exemple). Il y a bien longtemps déjà, mon père me disait "c'était mieux avant" et je dis la même chose à mes enfants ;)

Oui, Tyrex. Il faut sortir des clichés véhiculés par "ceux pas encore totalement tropicalisés."
En Guyane, la France, ce pays riche et moralisateur a certainement laissé passer la chance de générer une société harmonieuse. Mais le voulait-il vraiment ? Sans doute cela s'inscrit-il dans un processus de décadence générale ?
Quant aux commentaires flatteurs sur l'hospitalité guyanaise, demandez aux Hmongs quelle fut la qualité de leur "accueil" en Guyane et on en reparle !
J'ai vécu en Guyane - et notamment en forêt au contact des Bushinengués et Amérindiens - certaines des plus belles années de ma vie de 1984 à 1991. Ensuite, je l'ai vue s'enfoncer inexorablement dans la spirale de la déchéance. Parlez avec les vieux Créoles et vous serez surpris du discours qu'ils vous tiendront !
Pour le reste, la Guyane reste une terre loin de la Métropole et celle-ci s'y débarrasse de ses Personnels plus ou moins indésirables. De là une bonne quantité de fonctionnaires et autres, porteurs d'un certain nombre de casseroles aux fesses. La notion de bagne a simplement évolué et le gouverneur est désormais préfet. Pas grand chose de nouveau sous les cocotiers.
Les fonctionnaires chasseurs de prime font leurs 4 ans et s'en vont. Où se situe leur intérêt, leur motivation relativement au développement de la Guyane ?
Maintenant, la Guyane est devenue une poudrière. Un taux de chômage élevé, une quantité de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail, pas d'industries... Si on rajoute à cela une économie monolithe (base de Kourou), un secteur tertiaire quasi inexistant, une activité de comptoir, l'absence de culture du travail, une insécurité croissante sapant toute velléité d'investissement... Le fait de l'existence d'une mosaïque ethnique lamine la notion de cohésion sociale et d'objectif commun. Le Créole Guyanais il y a peu de temps encore majoritaire s'est trop planqué dans les administrations et est minoritaire chez lui. Les professionnels du bâtiment avec lesquels je communique avouent espérer se gaver encore quelques années et partir "avant que ça explose".

On a signalé aussi les côtés très sympas de la Guyane, ici:

https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=186937

Mais ce n'est rendre service à personne, que de dépeindre un endroit qui évolue comme pas mal de coins dans le monde, et pas en bien et où la réussite serait en quelque sorte garantie.

Je ne partage pas le pessimisme de LACSANSLOI que je trouve un peu trop amer mais je me souviens que pour ma part, si j'ai pu tenter en Guyane une infinité d'expériences absolument fantastiques qui m'ont mené à peu près partout pour faire des jobs infiniment variés sous la même dénomination (enseignant, mais autant à Antekume qu'à Zidok, Camopi, St-Georges que Cayenne, que j'ai vécu sept ans en forêt à trois km de bateau de Montsinéry, au milieu des singes et des perroquets), en gagnant bien ma vie,

c'est parce que j'avais le statut de fonctionnaire avec emploi garanti et que quand je postulais pour un poste à profil (j'en ai exercé des tas, très atypiques) le pire qui pouvait m'arriver était de souffrir... un an avant de demander une mutation pour faire autre chose, en Guyane ou ailleurs: salaire garanti (et majoré de 40% quand dans le privé ils sont plutôt plus bas que dans l'hexagone), soins payés ainsi que le salaire en cas d'accident ou de maladie.

En outre je suis venu tâter le terrain pendant deux mois de vacances avant de demander ma mutation - mutation qui, je le répète, n'implique pas dans la fonction publique de "faire le grand saut" et de devoir démissionner, quitter une situation qu'on ne retrouvera pas. Dans le pire des cas, si je ne m'étais pas intégré, ça aurait duré un an...

A côté de ça, j'ai vu des gens venus avec peu et de belles illusions et repartir brisés, démunis de tout. J'ai vu des familles exploser littéralement, pour tel ou tel motif. J'ai aussi vu de belles réussites.

Les conseilleurs n'étant pas les payeurs, je me garderai bien de lancer un message du style: "tout va bien, tout est beau, votre succès est garanti". Et souvent ceux qui lancent ces messages le font pour vous appâter et vous dépouiller (le pire des cas) ou bien quand vous êtes dans la mouise parce que vous leur avez fait confiance, ils disparaissent (c'est déjà moins grave)

La vie est chère en Guyane, le chômage est à plus de 20%, ce qui tire forcément les salaires vers le bas. On peut certes se faire braquer ou cambrioler partout, mais les statistiques parlent d'elles mêmes: les risques sont plus élevés en Guyane (regardez le taux d'homicides pour 100.000 habitants: Guyane = record de France).

La justice ne fonctionne absolument pas, pas du tout, ce qui signifie qu'en cas de différend d'ordre pénal ou même de contentieux social ou commercial, vous ne parviendrez jamais à obtenir satisfaction.

Les écoles, collèges et lycées, c'est souvent pas folichon mais sauf à Mayotte, ce n'est nulle part pire qu'en Guyane pour le niveau attesté par les tests de réussite aux apprentissages fondamentaux (cela dit, les élèves sont très gentils): donc si on n'a pas les moyens de bien aider ses mômes à étudier, bonjour le handicap au retour!

C'est à mettre en balance avec un art de vivre, un amour de la nature qui peut encore s'exprimer (quoique le Montsinéry de maintenant et celui que j'ai connu en 1990, puisqu'on en parle ailleurs...).

Ce n'est pas détester un pays que de le voir avec les yeux de la réalité. C'est faire preuve d'esprit de responsabilité que de signaler les écueils. En ce moment, je suis pas mal sollicité pour donner des indications, des conseils.

Quand ce sont des fonctionnaires, des enseignants, je leur dis: "foncez" en donnant des conseils (forcément subjectifs mais qui s'appuient sur une expérience). Si ça ne leur plait pas, dans le pire des cas, au bout d'un an ou deux ils peuvent revenir en ayant toujours un boulot. Ca vaut pour ceux qui auraient un statut d'expat' avec une grosse boîte.

Quand c'est qu'lqu'un qui va lâcher un boulot, qui veut risquer un capital... Là j'avoue que je multiplie les précautions oratoires, les appels à la prudence.

Très bien, surtout lorsqu'on parle des années 90. Nostalgie...

LACSANSLOI a écrit:

Très bien, surtout lorsqu'on parle des années 90. Nostalgie...


J'ai pour ma part senti le vent commencer à tourner avec justement les grands chantiers (barrage, ELA3, deux ponts, trois lycées, etc.) au milieu de ces années 90 et passé 2000 je me suis dit que "ma" Guyane était morte. (je suis arrivé en 1983)

J'ai poursuivi très heureux en me posant tout au bout, sur l'Oyapock. Quand la route y est arrivée, j'ai décidé de la quitter, de n'y revenir qu'en touriste

Voilà un gars avec qui j'ai longuement parlé au téléphone sans rien lui cacher des problèmes qu'il rencontrerait en Guyane.

Pour lui, dûment prévenu, ça semble avoir marché.

https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=215692

Preuve que c'est possible et qu'on doit s'en réjouir. Simplement, quand on est content de sa réussite, on l'écrit. Quand on se plante on oublie pour passer à autre chose...

Quant aux commentaires flatteurs sur l'hospitalité guyanaise, demandez aux Hmongs quelle fut la qualité de leur "accueil" en Guyane et on en reparle !


Je voudrais bien connaître un pays, dans le monde, qui fut à son corps défendant ou en approuvant, davantage une terre d'immigration que la Guyane!

Il faut savoir que si effectivement des slogans scandaleux ont été lancés lors de l'arrivée des Hmongs, la Guyane qui comptait à l'époque environ 70.000 habitants s'en est vu promettre 25.000 en plusieurs vagues, dans un temps record...
En plus pour ces "nouveaux" on débloquait le foncier, une assistance logistique massive, ce qui n'avait jamais été fait pour les autochtones! Effectivement dans ces conditions, le premier contingent fut le seul et effectivement l'investissement et l'aide logistique (car ils en ont reçu une, les Hmongs) ont été largement rentabilisés par un travail acharné mené de leur côté. Ce point ne fait pas débat et ils gagnent leur vie à la sueur de leur front.

A ce moment de l'histoire, la France discutait ferme pour accueillir les réfugiés du Vietnam, quelques milliers sur le cargo "île de lumière" qui croisait au large de Saïgon. On ne parlait pas d'intégrer 30% de sa population en un seul coup d'immigration!

Quid aussi de l'arrivée de 10.000 haïtiens en cinq ans?

La Guyane a connu aussi en 1986 une migration de 6.000 Surinamais en une semaine, suite à la guerre civile dans ce pays Cela représentait 7% de sa population. En dehors de quelques mouvements d'humeur et bien que quelques uns de ces réfugiés aient commis des crimes de sang chez leurs voisins de l'Acarouany, il n'y eut pas de poussée massive de xénophobie. Qu'on me cite une région de France qui accueillerait en une semaine 7% de réfugiés sans roumer!
Passons sur les Brésiliens (pour qui j'ai de l'estime en général) et qui sont des milliers de clandestins, dont beaucoup, en plus, orpaillent de façon sauvage, pour les Guyaniens qu'on ne peut expulser parce que leur consulat refuse de les reconnaître, passons sur le fait que plus de cent nationalités sont présentes dans un pays de moins de 200.000 habitants

Dans ces conditions, les réactions de xénophobie sporadique sont certes déplorables mais qui sommes nous, pour condamner et critiquer quand en France on considère que 10% d'apport extérieur c'est "trop", que le "taux d'acceptation est dépassé"? 

Oui il y a de la part de la communauté anciennement dominante (créoles guyanais) des réactions de dépit et d'agacement, mais comment peut-il en être autrement (même si c'est déplorable)? Où, dans le monde, en est-il autrement? A côté, au Brésil, bien qu'il y ait communauté de couleur de peau, de nationalité, de langue, le rejet devient viscéral au Para devant les ressortissants du Maranhão voisin, poussés par une immigration de subsistance...

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En tout cas si j'ai souffert pendant une année de stage de ma situation en Guadeloupe (hostilité rampante, parfois agressions verbales) je n'ai jamais ressenti ça en Guyane, même si j'y croisé comme partout quelques têtes de cons.
Infiniment moins, je pense, qu'un Guyanais en France

Il s'agit de question ethnique. Les Hmongs sont jaunes. Les Surinamais noirs, de plus beaucoup d'entre eux ont de la famille en Guyane et on connait le caractère plus que poreux de la "frontière" qu'est le Maroni. Les populations s'y déplacent au gré des intérêts et de la météo politique.
Les Hmongs étaient beaucoup plus exogènes. L'investissement fait sur leur installation a été me semble-t-il rentabilisé. Les autres peuvent-ils en dire autant ? Ceci étant, je ne souhaite pas monétiser l'humain.
Finalement, la France est devenue un tel bordel que je comprends parfaitement les nouveaux arrivés en Guyane qui reste bon an mal an, un espace de libertés, même si celles-ci se réduisent comme peau de chagrin.
La Guyane et surtout sa forêt est une magnifique région que j'ai énormément appréciée et qui a laissé en moi une profonde nostalgie.

Les Guyanais étaient habitués depuis de XIXe siècle à l'immigration de "jaunes" (les ancêtres de tous les épiciers chinois sont venus par contrat... pour cultiver la terre après l'abolition de l'esclavage).

Le contexte de l'époque était un département qui végétait, un centre spatial qui avait été construit par des expatriés, un foncier toujours bloqué et des jeunes agriculteurs de ce fait coincés... Et on annonce 25.000 immigrants en plusieurs vagues, pour qui, d'un coup, tout se débloquait! Quel pays accepterait ça? Effectivement il y eut de ce fait une vague et demi...
Les réfugiés du Suriname, pour Noir qu'ils étaient, se distinguaient nettement des Créoles. Les contacts entre ces derniers et les Bushinengués ont toujours étés relativement tendus. Donc en voir débouler 6.000 en une semaine...

Pour le reste, "race" ou pas "race", je voudrais savoir comment réagirait une région de l'hexagone - la Provence par exemple si un million d'Italiens chassés par une calamité, nb donné pour respecter la proportion - arrivait en une semaine, ou l'Auvergne et ses "déserts démographiques" si on prévoyait une implantation massive de qui que ce soit, quelque soit la couleur de peau.

Autre question... On peut déloger des terroristes planqués dans une immensité de un million de km2, à l'étranger, mais on n'a toujours pas les crédits (en proportion infimes) pour payer les trois hélicoptères militarisés à demeure en Guyane, les deux cents gendarmes qu'il faudrait spécialiser, le camp de rétention à hauteur de l'enjeu, le tout pour faire cesser l'orpaillage clandestin. Si on trouvait de l'or en France, laisserait-on des gens arriver par milliers de l'étranger, piller la ressource en polluant massivement?

Comment dans ces conditions ne pas comprendre à défaut d'accepter des réactions d'exaspération outrées d'une population qu'on dit française à part entière mais qui sur ces points est entièrement à part?

Je retrouve un interview que j'avais accordé il y a de cela quelques mois. En voici l'intégralité ci-dessous. Il vaut ce qu'il vaut et reste une image de mon ressenti à un instant T.
Les bien-pensants pourront s'offusquer du petit coup de pub fait à mes œuvres littéraires. Excellente opportunité pour eux de consulter le site les proposant à la vente ! LOL...
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Bonjour, petite présentation ? Qui êtes-vous ? Où vivez-vous actuellement ? Valeurs, Passions, musiques, culture… ?
Bonjour,
Je suis né en 1950 à Limoges. Mon père était militaire, ce qui m'a conduit en Afrique avec ma mère et mes deux frères et sœur. Après plus de vingt ans passés en Guyane et plus précisément à Saint-Laurent du Maroni, mon épouse et moi-même avons décidé de tenter une autre aventure. Cette fois, en zone nettement plus fraiche, à savoir le Canada. Avant la Guyane, nous étions près de la station préolympique de Font-Romeu à la frontière espagnole où j'ai exercé la profession de garde forestier pendant pratiquement quatorze ans. D'origine rurale, j'ai été formé selon ce que l'on appelait alors "l'ancienne méthode", l'Office National de forêts étant issu de l'ex Administration des Eaux & Forêts. C'était une époque de transition avec beaucoup de comportements qui perduraient. Mes valeurs ? Elles sont pour l'essentiel marquées par un attachement à la ruralité avec ses incontournables que sont le respect de la parole donnée, la ponctualité, l'honnêteté, l'honneur. Voilà donc pour le fond, le socle à partir duquel j'ai évolué. Pas de game-boy, de portable. Encore moins d'herbe faisant planer, mais du travail et pour changer, encore du travail. Oh bien sûr, j'ai été comme tous ceux de ma génération "contaminé" par les années soixante. Dans notre ferme du Limousin, les jambons accrochés aux poutres séculaires n'ont jamais pu arrêter les chanteurs yéyés. Malgré la dureté du travail des champs en cette époque de mécanisation balbutiante, l'esprit rebelle s'est immiscé en moi. En ce temps-là, la télévision noir et blanc n'avait qu'une chaine. Beatles et Rolling Stones chantant pourtant en costard cravate étaient pris pour des sauvages. Moi, j'aimais... J'ai toujours apprécié les voyages, la pêche et la chasse. Sénégal, Suède, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, Hollande, Norvège, Finlande. Puis la Guyane, le Venezuela, la Floride et autres...
J'adore les Stones vus plusieurs fois à Miami et au concert contre le SRAS en compagnie d'ACDC à Toronto, ZZ Top, Brel, Brassens (que je massacre presque quotidiennement à la guitare ), le flamenco, le blues, Paco de Lucia, sans oublier l'incontournable et mythique John Fogerty (Creedence Clearwater Revival) que j'ai pu apprécier encore un plus lors d'un concert à Ottawa. Au plan culturel, je me régale des vieilles pierres. Ces témoins minéraux expliquent mieux l'histoire qu'un grand discours. Par exemple, j'ai traversé plusieurs fois l'Espagne et à chaque passage été envahi par ce sentiment d'étouffement généré par la domination palpable du catholicisme. Je pense à cette trop longue période d'obscurantisme, opposée à ces magnifiques monuments créés par la main de l'homme et au final, à sa propre gloire. Parmi ces pierres, ces ruelles étroites et blanches, quand sonne un accord de flamenco, il n'a pas du tout le même impact que lorsque craché par une chaine hifi... Il y a de l'authenticité, de la tripe palpitante... Des valeurs communes avec le Limousin rural. Somos nobles...Sans vernis ou autre glu de factice, les frontières sautent alors très vite.

Quelles raisons vous ont amené en Guyane française ? Des raisons précises ou bien le grand saut vers l'inconnu ?
La curiosité et un besoin de changement avec un parfum d'aventure, le besoin d'échapper à une certaine routine. Et aussi un certain ras-le-bol de la neige... Pourtant, nous étions bien dans cette magnifique région des Pyrénées. Les grandes décisions sont très souvent motivées par des évènements anecdotiques. En plein hiver nous avons regardé un diaporama sur la Nouvelle-Calédonie chez un ami militaire. Beaucoup d'images sur la magnifique ile des Pins. Que du rêve en turquoise... En sortant de chez lui vers deux heures du matin, nous sommes rentrés à pied en suivant la ruelle menant à notre maison forestière, courbés face au vent en pleine tempête de neige et prenant des rafales glaciales dans les dents. Ma femme m'a tranquillement demandé pourquoi nous ne partirions pas "au soleil". Le lendemain, j'ai passé la journée sur la CB et ai commencé à me renseigner. Il me fallait de grands espaces, de la liberté...

Vos rapports avec la nature en Guyane ? Ancien chasseur, vous ne chassez désormais qu'avec l'appareil photo ?
En 1984 le gibier était bien plus abondant qu'aujourd'hui et comme beaucoup, j'ai été grisé par cette liberté nouvelle. Pas de permis de chasse, ouvert toute l'année de jour comme de nuit. Je me suis très vite habitué à me balader en voiture le fusil chargé dépassant par la vitre. Au bout d'une semaine de Guyane, j'avais un tapir et un jaguar à mon tableau. Je pense être en Guyane, le premier ou un des premiers à posséder un fusil drilling. Je dois reconnaitre avoir commis quelques fautes cynégétiques. Cependant, je me suis vite limité et suis devenu chasseur-protecteur. Ce, bien au-delà des prescriptions des règlements de l'époque et avant que ne paraissent des textes fixant des quotas. Je me suis fixé pour objectif maximum un tapir par an, ce qui n'est déjà pas si mal. C'est ainsi qu'en plus de vingt ans, j'en ai capturé dix-neuf. Détenteur d'une forte puissance de feu, je n'en ai jamais blessé. J'ai arrêté de tirer les félins et ai découvert une stratégie permettant d'augmenter considérablement les chances de rencontre. Le plaisir disparaissait alors, émoussé qu'il était par les automatismes ainsi acquis. Beaucoup me demandent encore de leur communiquer ma méthode, mais je m'y refuse systématiquement. J'ai été à l'origine d'un arrêté préfectoral interdisant la pose de fusils trappe, armes tendues sur le passage des animaux. Un peu plus tard et toujours animé par la passion de l'Environnement, j'ai lancé des opérations anti braconnage, en compagnie d'un collègue sur la Mana. Le succès de ces missions effectuées en compagnie de gendarmes a du être trop marqué, car quelque temps plus tard, nous avons été privés de matériels et obligés d'opérer avec nos moyens et armes personnelles. Placés dans l'impossibilité d'exercer nos missions, nous avons fini par être dégoutés. Le prétexte invoqué était l'aspect dangereux de ces opérations. Il est vrai qu'aller en forêt profonde pour saisir des armes et autres matériels présentait des risques certains. Ceci étant, nous avions la pêche et le résultat de nos actions était visible. Maintenant, quand j'entends pleurnicher les écologistes en thongues et la chorale des pacifistes bêlants, je me marre doucement. Nous n'en avons jamais rencontré en forêt. Ce qui se passe aujourd'hui avec la destruction progressive des milieux naturels démontre le bien-fondé de nos actions. Nous étions des pionniers en la matière.
Formé par des amis Bushinengués, je pouvais détecter et appeler efficacement le gibier. Je tuais beaucoup, étais réputé grand chasseur et beaucoup de gens demandaient à m'accompagner. Comme j'avais pour politique de partager le gibier en parts égales, beaucoup de Tartarin de bananeraie ne voyaient en moi qu'une source d'approvisionnement en protéines bon marché. Ils ne prenaient aucun plaisir à se balader en forêt, y faisaient corps étranger. J'ai été rapidement refroidi par ces profiteurs qui de plus, tiraient n'importe quoi aussitôt que j'avais le dos tourné. Et puis, malgré toutes les précautions que je prenais, une nuit j'ai tiré à moins de quinze mètres et à la chevrotine 9 grains sur mon fils ainé, manquant de peu sa frontale. Je crois que cet accident m'a fait regarder les armes d'une autre façon. Mais j'en avais déjà marre de tourner en rond dans cette chlorophylle.
Aujourd'hui, je n'ai plus d'arme, excepté Internet et chasse avec caméras, télescope et appareils photo numériques.

Vos rapports avec les Guyanais ? Bushinengués, Amérindiens, Brésiliens, Hmongs ? Le communautarisme ?
Je ne recherchais pas spécifiquement des rapports privilégiés avec qui que ce soit au prétexte qu'il était de telle ethnie ou possédait telle pigmentation cutanée. Je me suis suffisamment baladé pour savoir que la connerie n'a pas de couleur spécifique. D'ailleurs, on prétend que l'intelligence artificielle n'est rien, comparée à la bêtise naturelle. Par simple précaution, j'ai pour principe de n'espérer rien de bon de qui que ce soit. Ainsi, je pense me positionner dans l'attente de bonnes surprises...
Ce sont les impératifs de la vie, des fonctions occupées qui imposent les contacts et génèrent les relations, pas des idées préconçues. Chercher par n'importe quel moyen à se faire copain avec un individu donné au seul prétexte de sa couleur de peau ne peut être pour moi qu'un moyen de soulager une conscience se sentant quelque part coupable, une forme de racisme larvé. En Guyane, ma profession de forestier a fait que j'étais plus en contact avec les populations traditionnelles Amérindiennes ou Bushinengués, ceux que les prétendus civilisés qualifiaient de primitifs. J'ai beaucoup apprécié leur connaissance de la nature Guyanaise. Ce que je sais sur cette forêt, sa faune et sa flore, c'est à eux seuls que je le dois, pas aux gratte-papiers pantouflant dans les bureaux climatisés des administrations. La passion de la chasse m'a été très utile, m'a permis de nouer de solides relations avec ces hommes simples. Ca n'a l'air de rien, mais un métro sachant appeler l'agouti, le tapir et autres bestioles est mieux intégré que ces automates livides à l'accent pointu et fleurant encore bon l'Airbus. A l'époque persistaient quelques comportements sociaux d'un autre âge et qui me choquèrent. C'est ainsi qu'au carbet, au moment de manger, mes gars se tenaient à distance. J'ai du me gendarmer contre cette coutume tenace pour arriver à un niveau de convivialité normal. Je n'avais pas peur de me salir la peau et partageais leurs repas, layonnais avec eux, les considérais comme des partenaires. Ils me savaient sévère, rigoureux, mais aussi juste et donc fiable. Rapidement, j'avais réussi à marquer mon territoire et étais presque des leurs. Je dis presque, car l'assimilation ne saurait être totale. Un proverbe Africain affirme que même longuement trempé dans l'eau, un morceau de bois ne deviendra jamais un crocodile. Le partage des valeurs ne peut être permanent et seul l'intérêt - en sus de passions partagées - les rend communes. Cette limite dans la durée n'est nullement réductrice des notions de communication et d'apprentissage. On se rencontre le temps d'une expédition, d'un chantier, d'une soirée. Toujours sur la base du volontariat, on est embarqué pour un temps dans le même bateau, la même galère. En jungle, l'échelle des valeurs est sensiblement différente qu'en ville. Les relations sont alors dictées par des impératifs simples d'une discipline de groupe : Utiliser les compétences et mettre les talents en commun, voir et écouter, apprendre, savoir prendre ce qu'il y a de bon, adapter, apprécier, savourer, déguster. Rire un bon coup et parfois aussi, savoir piquer une colère...
Globalement ? Ne pas se considérer comme un modèle et chercher à l'imposer, même sur la base de bons sentiments. Trop de viande fraiche est parachutée en Guyane, bardée d'un grand short, tel un rôti dégoulinant de suffisance. Mes camarades de travail ou d'expédition ne savaient pour la plupart ni lire ni écrire, mais c'est avec eux que je me suis le plus éclaté. J'ai passé des moments inoubliables en leur compagnie, souvent très loin en forêt. C'était tout simplement extraordinaire que de les voir immobiles sur un rocher, arc bandé et prêt à embrocher un énorme coumarou. Comment ne pas être impressionné par ces passages de pirogue dans les rapides aux flots tumultueux et au milieu desquels, confrontés à l'absolu, ces gens risquent quotidiennement leurs vies ? Il est impossible d'évoquer ces instants à la fois rares et intenses sans ressentir une forte nostalgie. C'est sans doute cela, une vraie vie ?
Le communautarisme ? Il existe et rien ne pourra contrarier ce phénomène naturel. Schématiquement, pourquoi les Chinois sont-ils dans l'ensemble commerçants, les Créoles fonctionnaires et les Saramaccas sculpteurs sur bois ? Chacun se regroupe selon les affinités, les coutumes et traditions de son groupe ethnique et c'est très bien ainsi. Pour l'instant et tant que l'État achète la paix sociale, tout va à peu près bien. Le risque serait de voir une communauté en passe de devenir majoritaire et apte à dominer les autres. La société est aussi une jungle et tout n'y est que rapports de force. La situation actuelle fait qu'aucune ethnie n'a les moyens de soumettre le reste de la population. La société va ainsi cahincaha avec quelques accès de fièvre sans conséquences graves et autres petits cacas nerveux éphémères. Le risque principal vient de la forte proportion de jeunes. Il faudra bien leur trouver un avenir autre que se trémousser le panier à crottes au carnaval en tapant sur des casseroles. Cette situation ubuesque transforme lentement mais surement la Guyane en poudrière.

À juste titre vous fustigez le turn over des fonctionnaires de métropole sur la Guyane ainsi que leur attitude. Du vécu ?
Oui... Il y a de cela de nombreuses années, j'avais lu le bouquin de Peyrefitte intitulé "Le mal français". Instruit par cette prose, j'avais naïvement espéré trouver en Guyane une population de gens hors du commun, des passionnés, des volontaires pour l'aventure. En quelque sorte des idéalistes, fuyant le laminoir de la routine et une certaine médiocrité, moralement et psychologiquement héritiers et prolongements de l'esprit du May Flower...
Des gens hors du commun, il y en avait...
Très peu correspondaient à mes attentes.
Déjà au plan du travail, rien n'était intéressant. Celui-ci se limitait à transporter des ouvriers sur un chantier et revenir les chercher le soir. Ils étaient supposés entretenir des plantations de pins des Caraïbes en coupant à la machette la végétation les envahissant alors que ce travail aurait pu être fait facilement à l'aide d'un tracteur et d'un girobroyeur... Leur rendement était très faible et il eut été plus rentable de les laisser chez eux. De plus, il ne fallait pas les surveiller, "l'esclavage étant terminé"... Rien de bien motivant donc, d'autant plus que la hiérarchie ne recherchait que la paix sociale. Dans les Pyrénées, nous nous battions avec une certaine noblesse pour la cause de la forêt. En Guyane et au plan forestier, je cherche encore l'utilité de notre action alors même qu'il y aurait beaucoup à faire. Le matin au bureau, avant le signal du départ, les commentaires des collègues allaient tous dans le même sens et constataient ce gaspillage et la dégradation constante du service.
Une fois dégouté des missions anti braconnage par la hiérarchie, je me suis lancé dans la planche à voile, la pêche et la chasse. J'avais constaté que la majorité des fonctionnaires n'avaient que faire de la Guyane et n'étaient là que pour toucher leurs primes d'éloignement et gratter un max, se nourrir sur la bête. D'ailleurs, beaucoup l'avouaient, s'en vantaient. Comme il me restait encore un peu de fibre professionnelle, je me lançais dans le contrôle et la répression des abattis clandestins. De même que pour la lutte contre le braconnage, j'essayais d'être efficace. Il me fallait tuer le serpent dans l'œuf et je détruisais plusieurs carbets que je traversais avec mon 4x4, menaçais de venir avec mon équipe d'ouvriers pour saboter les abattis... Tant et si bien que sur la zone confiée à ma surveillance, à savoir le triangle Saint-Laurent, Awala, carrefour route de Mana avec RN1, il n'y avait pratiquement plus d'abattis clandestins. C'est en partie grâce à ces actions musclées que j'acquis une solide réputation de con. Je restais cependant persuadé qu'un con est souvent celui qui, porteur d'une certaine autorité, fait son travail. Je revendique donc avec force ce qualificatif !
La Guyane est débarrassée du bagne, mais joue toujours son rôle de poubelle, surtout administrative. Les nouveaux gouverneurs sont rebaptisés préfets ou sous-préfets, mais tout reste un peu pareil. Beaucoup de fonctionnaires débarqués à Rochambeau trainent derrière eux une batterie de casseroles. Pas mal de détraqués sexuels venus en touriste, des amateurs d'opiacés, des incapables néanmoins pompeux et des aventuriers de climatiseur, sans oublier l'éternel gland réfugié en fonction publique et se tenant à distance des vaguelettes de la vie. La plupart sont persuadés que Cayenne sera pour eux une cure de jouvence, mais doivent vite déchanter : En ce pays de Cocagne, la rédemption est bien plus ardue qu'ailleurs et la plupart du temps, les problématiques perdurent, s'aggravent. Sur la moquette des bureaux, rivalités, jalousies s'exacerbent et les chausse-trappes sont légion. Le tout bien souvent aggravé par les différences de pigmentation cutanée. Au triste bilan, un gigantesque panier de crabes autorassurés par leur médiocrité, unis par le ciment de leurs carences. Et comme le clou qui dépasse appelle le marteau, ils se sont vite trouvé une cause commune : Déglinguer tout ce qui leur apparait dangereux, peut menacer un artificiel confort dans lequel ils se complaisent et en premier lieu, honnêteté et bonne volonté. L'honnêteté pourra être efficacement sapée par les ragots et autres complots. Quant aux bonnes volontés, elles seront toujours les bienvenues et utilisées sans vergogne aucune jusqu'à épuisement, après quoi il suffira d'attendre le successeur. Et comme la mine est apparemment inépuisable...
Tout n'est cependant pas noir et quelques individualités se détachent.
On peut lui trouver quelques excuses et la médiocrité reste souvent pardonnable, en tout cas, peut se comprendre. Il en va tout autrement avec la concupiscence. À peine vomis par l'avion quotidien, beaucoup de nouveaux arrivants sont immédiatement frappés par le syndrome de Rochambeau. Ils savent mieux que quiconque ce qu'il faut faire pour guérir la Guyane et s'y emploient avec une frénésie faisant plaisir à voir. En général, la crise ne perdure pas au-delà du premier coup de soleil, du premier croche-patte administratif. L'optimiste généreux se recroqueville alors sur les valeurs sures que sont primes et congés. C'est ainsi que ce brave est vite encouragé à laisser pisser le Mérinos et doit se résigner à effectuer de mornes heures de présence. Figé dans un immobilisme flasque, englué dans une inamovible torpeur, c'est la Guyane.
"C'est la Guyane", à la fois résumé et explication qui vous sera toujours servie, lorsque confronté à une situation abracadabrante.
Et en Guyane, tout est à faire, tout est possible, mais rien ne se fait.
Et en Guyane, on se soumet ou on se démet.
Eh bien moi, je ne me suis ni soumis, ni démis !

L'orpaillage clandestin ?
Même si c'est un lieu commun que de l'affirmer, c'est avec la drogue, le SIDA et l'insécurité, une des hontes de la Guyane. Il est totalement inadmissible de voir se perpétrer de telles pratiques. La France se gargarise d'être un État de droit, plastronne, bavarde à la conférence de Rio, brandouille ostensiblement des cartes de parc naturel, gesticule sans cesse, mais son bilan environnemental en Guyane sera certainement pire que celui de n'importe quelle république bananière. Un certain embourgeoisement, aggravé par l'éloignement et une conception des droits de l'homme aux dépens de ses devoirs nous placent dans l'incapacité d'une réponse réellement adaptée à la situation du terrain. Nous sommes en Amérique du Sud et pour être efficaces, les méthodes de lutte utilisées doivent être sud-américaines.
Il faut arrêter avec les atermoiements et cris de pucelles effarouchées ! Nous sommes placés face à une invasion de gens sans vergogne, pillant les ressources naturelles et portant un grave et durable préjudice tant à la forêt et à sa faune qu'aux populations. Au vu des résultats des techniques employées, ce pillage éhonté risque de ne cesser qu'avec l'épuisement de la ressource. Je ne pense pas qu'il faille se dissimuler derrière la saisie de quelques quads et destructions de carbets, quel que soit le niveau de médiatisation de ces opérations. Dans le cas d'espèce on manque cruellement de couilles et la faiblesse actuelle sera aussi et à court terme, source d'une violence accrue.
Force est de constater que plus il y a de gendarmes et plus il y a de garimpeiros ! La problématique est donc bien celle de la méthode, pas des moyens humains ou matériels utilisés. Pour ma part, je suis partisan du maintien des barrages fluviaux, mais avec la mise en place d'opérations bien plus musclées. Ces barrages devraient être dotés de snipers habilités à détruire les moteurs des embarcations qui pourraient être systématiquement tronçonnées. Les marchandises pourraient être brulées et les occupants invités à repartir à pied. Il serait par exemple possible de fixer un ultimatum aux garimpeiros, ultimatum leur fixant une date butoir pour quitter la Guyane et au-delà de laquelle les récalcitrants devront - comme s'ils étaient au Brésil - assumer les conséquences de leur décision de rester. Cette politique de fermeté ferait certainement beaucoup moins de morts que la criminalité "naturelle" sévissant sur les placers et aurait le mérite de rendre son harmonie à la forêt. Dans le même ordre d'idée, il conviendrait sans doute d'être sans pitié à l'égard des filières. La mise en place de brigades pluridisciplinaires composées de services administratifs variés et dotés de compétences spéciales permettrait de les remonter et de les mettre en évidence, après quoi il appartiendrait à la justice de trancher. Il ne faut pas me dire que le garimpeiro de base réputé miséreux a les moyens de s'offrir des tracteurs et pelles mécaniques ! Celui-ci, lorsqu'il n'est pas abattu par ses collègues, quitte la Guyane encore plus pauvre qu'à son arrivée. L'argument de la misère évoqué par les humanistes de salon ne tient pas. Ils sont beaucoup moins diserts quand ce sont des gendarmes qui perdent la vie en service...
Il est regrettable par ailleurs que le Guyanais reste impassible face à la destruction de "son pays" alors qu'on le constate bien plus actif, notamment en période de carnaval..

Vous êtes resté un certain nombre d'années en Guyane, qu'est ce qui est essentiel pour tenir dans un tel climat et une telle ambiance, physiquement et moralement ? Quelles valeurs morales vous ont permis de rester ? Pourquoi le départ ?
Je reviens sur ce que j'ai dit plus haut : "Eh bien moi, je ne me suis ni soumis, ni démis !".
J'ai été victime en 1993 de ce que j'appelle un attentat administratif. En résumé quelques actions illégales, magouilles minables montées par des opportunistes, travesties en réorganisation du service forestier local et n'aboutissant à rien d'autre qu'à la chute de ce prétendu service. Le nez creux, je m'étais préparé à cette éventualité. Maria et moi avions créé en 1991 la société Vieux Broussard qui a généré de nombreuses jalousies, preuve qu'elle fonctionnait très bien. C'est ainsi que suite à diverses calomnies, j'ai été muté du côté de Vesoul. J'ai passé environ une vingtaine de minutes dans les bureaux de ce "sympathique port de pêche" et suis rentré en Guyane au bout de cinq jours après avoir effectué une tournée de nos principaux fournisseurs. J'étais innocent des fautes dont on m'accusait et il était pour moi hors de question de me soumettre au dictat d'une poignée de "petits hommes verts" affublés de treillis à la fois bon marché et trop courts. Même le directeur général de l'époque a cru opportun de porter plainte contre moi. Il a perdu son procès et été condamné aux dépends. Je suis donc mis en disponibilité pendant six ans avant de démissionner de cette boutique. En possession de plusieurs cartons de documents "originaux" dans tous les sens du terme, je suis entré en résistance et, alors âgé de 41 ans, lancé avec succès dans l'aventure commerciale tout en réglant en dilettante quelques comptes en souffrance. Car comme tous les gens fidèles en amitié, j'ai la rancune tenace.
Dire que j'étais heureux de me débarrasser de la grisaille administrative et sa chape de plomb serait un doux euphémisme. En cette période de turbulences, ma plus grande force a résidé dans le fait que Maria et moi formons un couple très uni. C'est là sans doute un des éléments clefs de notre aptitude à résister. Je trouvais enfin les joies d'être mon propre patron, le gout du risque. Le fait d'être désormais dans le secteur privé m'autorisait bien plus de latitude, sans avoir de compte à rendre à un quelconque "supérieur", fût-il hiérarchique. Et pendant que l'ONF local licenciait, vendait ses bâtiments, le Vieux Broussard se développait, embauchait, multipliait par cinq sa surface de vente, voyageait... Bizarre pour un agent "Recruté par erreur dans la fonction publique et maintenu à l'ONF par faiblesse" ! C'est l'appréciation portée sur ma feuille de note annuelle par Destremeau, mon dernier directeur. Venant de ce comique, ce commentaire hautement inspiré représente pour moi bien plus qu'une décoration !
Ce que je n'avais pu prévoir à l'époque était l'arrivée des PPDS en provenance du Surinam voisin. Les rapports démographiques se sont trouvés considérablement modifiés, surtout à Saint-Laurent et d'une façon générale, dans tout l'ouest de la Guyane. Le début des années 90 marque sans doute le début d'un basculement de la société. Autrefois souriants et chaleureux, les gens se sont murés dans l'individualisme. La population n'a pas su réagir aux évènements. En matière de sécurité par exemple, elle a délégué ses pouvoirs, a refusé de marquer sa détermination, ne s'est pas prise en mains, se limitant à d'aussi nombreuses d'inutiles marches silencieuses. Ayant oublié que la sécurité des biens et des personnes s'impose, mais ne se sollicite pas, elle récolte de nos jours, réfugiée derrière d'inutiles grilles métalliques, les premiers fruits amers de son manque d'ardeur.
"Eh bien moi, je ne me suis ni soumis, ni démis !"...
J'ai résisté.
Aux yeux de certaines mauviettes, je suis passé et continue sans doute à passer pour un fou, un facho, un violent. Les plus scientifiques d'entre eux utilisent un terme désormais très à la mode : psychorigide. Énoncé tel un postulat, ce raccourci clavier s'espère sans appel, est destiné camper ma modeste personne. Bah ! Qu'ils me méprisent donc, pourvu qu'ils me craignent ! Pourtant, c'est souvent moi et pas les humanistes moralisateurs que l'on venait voir en cas de problèmes avec son employeur, de difficultés de trésorerie en fin de mois. Je pense tout simplement m'être adapté aux circonstances. Au départ, mes origines rurales tout comme mon éducation, mon attachement à quelques valeurs fondamentales m'ont forcément poussé à refuser la défaite sans combattre.
Notre magasin offrait à la vente du matériel de qualité suscitant bien des convoitises. De plus, nous étions une armurerie et les produits détenus étaient classés sensibles, qu'il s'agisse d'armes, de munitions ou d'accessoires. Pour exercer, il nous avait fallu une autorisation ministérielle qui pouvait nous être retirée sans explication et pour un motif aussi banal qu'un passage à un feu rouge ! Nous nous devions donc d'agir dans la plus stricte légalité. Ce qui ne veut surtout pas dire angélisme béat.
Au Vieux Broussard, il était interdit de fumer, de manger ou de boire. Nous n'étions pas adeptes du nudisme et les clients torse nu n'étaient pas acceptés. De plus, nous croyions dur comme fer au délit de sale gueule, ce qui nous amenait presque quotidiennement à refuser des ventes d'armes ou de munitions, et ce, en totale légalité. Bien sur, celui à qui nous avions refusé de vendre un fusil ou une boite de cartouches n'était pas content et nous faisait mauvaise publicité, mais l'intérêt de la population ne résidait-il pas aussi dans une pratique commerciale responsable ? Si nous avions vendu n'importe quoi à n'importe qui, de combien de noms la déjà trop longue liste macabre se serait-elle allongée ? Cette pratique n'était pas infaillible et nous avons du déplorer plusieurs meurtres commis avec des armes que nous avions vendues. Notre seule consolation était d'avoir fait notre maximum pour éviter ce genre de drames. Nous avions déménagé en face de la gendarmerie, Boulevard De Gaulle. Adepte de la prévention, j'entendais profiter d'une certaine naïveté et avais affiché un panneau en langue anglaise offrant 1500 € contre la main d'un voleur et 7500 en cas d'agression violente. J'aggravais le sérieux de l'affaire en affirmant que pour 7500 €, les MP d'Albina me fourniraient sans problème un sac de têtes fraiches, ce que personne n'a démenti. Cette affiche heurtait évidemment quelques âmes sensibles pas encore tropicalisées ou n'ayant pas connu les joies d'une attaque. Les gendarmes lisant l'affiche affirmaient ne pas comprendre l'anglais... Quelle ne fut pas ma surprise de voir arriver au magasin un ami Guyanais travaillant à l'hôpital et venu me proposer, le plus naturellement du monde des "pièces détachées" en ces termes :
- Joël, je sais que tu as besoin de mains et de têtes pour ton magasin. Si tu es d'accord, je peux essayer de m'en procurer et te les porter.
Cette fois, bien qu'habitué à pas mal de faits surprenants, je fus relativement atterré par une telle proposition, surtout énoncée avec une nonchalance et une candeur faisant plaisir à voir.
Pour le reste, je ne me satisfaisais pas de simples déclarations d'intention. Le dialogue ne suffisait pas toujours et il fallait parfois démontrer d'une argumentation plus musclée, faire dans le concret. Il est vrai que plusieurs de nos clients sont passés par les urgences, section couture de l'hôpital A Bouron en oubliant un peu de leur hémoglobine sur le carrelage. Cette clientèle caractérisée par une "forte spécificité" avait des comportements et commettait des actes n'autorisant aucun paiement à crédit. Tout se passait alors dans l'intimité du magasin et ils n'en sortaient qu'après épurement de leur dette. Cash & carry. Combien de nos clients savaient que je disposais sous mon bureau d'un coach-gun avec commande au pied, chargé à chevrotines 28 grains ?
En-dehors du magasin il en allait de même. Je ne souhaite pas ici m'attarder sur les méthodes ni entrer dans les détails d'anecdotes faisant état de mes prétendus exploits. Les mauvaises langues ne se priveront pas pour les amplifier, les déformer. Aller, juste une petite, pour la bonne bouche :
Nous avions vers 1994 une vieille 4L Renault complètement déglinguée en guise de véhicule. Notre télé cesse de fonctionner et je décide de la piéger, histoire de vérifier en grandeur nature l'impact du vernis de crainte que j'inspire via de nombreuses déclarations. Et aussi quelques actes... Pour ce faire, je remplis une touque de poudre et de projectiles divers. En guise de détonateurs, des filaments d'ampoules électriques auxquelles j'ai retiré le verre et autour desquels j'ai tassé la poudre. Le bouton marche arrêt de la télé détourné du transformateur commande l'allumage. Je place le tout bien en évidence dans le coffre de la 4L qui a perdu depuis longtemps sa serrure. La voiture passera de nombreuses nuits dehors, sans surveillance. Malgré tous mes efforts, personne n'y touchera et je devrai me débarrasser moi-même de ce poste de télé, preuve que les délinquants savent à qui ils s'adressent...
J'utilisais toutes sortes de stratagèmes pour réduire les risques de visite. A la maison forestière du 4 rue Carnot, je disposais d'un vaste enclos peuplé de serpents. Rien que ça constituait un filtre relativement efficace. Je me promenais toujours avec mon sac F1 et y rangeais les reptiles que je capturais, entrainant par là-même une plainte de mes ouvriers totalement paniqués. Et autant de publicité... Je racontais à qui voulait l'entendre qu'à la maison, nous avions des grages carreaux cachés dans les tiroirs, pour compenser la faiblesse de la justice des blancs. A cette époque je fus surnommé Papa Sinéki... (Papa Serpent).
Je sulfatais systématiquement avec du gel incapacitant, tout toxico me sollicitant.
Concerts de calibre 12 en soirée, suivis de simulation de poursuite...
Une fois, vraie poursuite rue Danton avec accompagnement musical au calibre 300 Magnum...
Braquages d'amis ou connaissances nous visitant, suivi du "Excuse-moi, je ne t'avais pas reconnu"...
Toutes actions ou déclarations de nature à susciter la crainte, y compris l'évocation d'un savoir-faire et démonstration de techniques antipersonnel. Au final, beaucoup étaient persuadés que chez nous, tout était piégé alors qu'en réalité, seules quelques affaires placées sous pression/traction présentaient un risque de blessure dissuasive.
Sans oublier les inévitables remises physiques et périodiques des pendules à l'heure. J'avoue qu'à ces occasions, je décompressais. Ce ne sera qu'une fois installé au Québec que je prendrai totalement conscience de ce que j'aurais été capable de faire - parce que complètement prêt et déterminé - pour assurer ma sécurité et celle de ma famille. Ca m'a fait froid dans le dos et l'hiver canadien n'y était pour rien. L'adaptation aux réalités du terrain et aux carences des institutions ne présente pas que des avantages... J'avais alors retrouvé le calme d'une vie normale à la campagne, m'étais départi de cette tension permanente, sorte de gangrène mentale.

Mais comment donc cela se traduisait-il sur le terrain guyanais ?
Comme déjà dit plus haut, je jouissais d'une solide réputation de sale con.
Notre assureur nous consentait une remise spéciale sur la police du magasin, compte tenu de nos "compétences particulières".
Partout, les toxicos respectaient une distance de sécurité entre eux et nous.
Maria au marché n'était jamais importunée.
Attablés au restaurant, aucun traine-savate ne venait nous taper du fric.
Nous n'avons jamais été cambriolés ou agressés. Plus exactement, les rares tentatives on été repoussées avec succès et sans récidive.
De nombreux pacifistes que le contexte avait poussé à évoluer venaient solliciter nos conseils en termes de sécurité.
Aujourd'hui encore à Saint-Laurent, quelques farces et attrapes de mon cru attendent patiemment.
Le bilan de tout cela est que nous avons bénéficié d'un niveau satisfaisant de sécurité. Mais combien d'efforts et de cinéma pour y arriver ! Le con que j'étais ne s'est jamais fait voler alors que dans le même temps, de braves gens n'aspirant qu'à la tranquillité, une quantité incroyable de bien-pensants - pourtant super intelligents - ont reçu de multiples visites et, hélas pour eux, n'en sont pas toujours sortis physiquement indemnes.
Mais jouer au cowboy en permanence est intenable. De plus, la protection parfaite n'est jamais assurée à 100%. Il faut être réaliste et ne pas surestimer des aptitudes physiques allant en déclinant, de surcroit dans un contexte de criminalité croissante. Comment déterminer le point de rencontre de ces deux courbes ? Moralement, je ne voulais pas finir mes jours en Guyane, encore moins terminer auréolé d'une pathétique réputation de petite terreur locale. Tôt ou tard, un accident ne manquerait pas de se produire et je ne voulais pas être amené à tuer quelqu'un, fut-il voleur. Encore moins tenir le rôle de la victime et donner ainsi l'occasion d'une bonne crise de rigolade à la cohorte des ventres mous composant l'essentiel de mes détracteurs. Louis XVI affirmait que les têtes les plus récalcitrantes sont les plus agréables à couper et nous savons tous comment il a fini. Il n'existe pas de surhommes et tôt ou tard, j'aurais été victime d'un quelconque claque-dents ayant pris plus de crack que d'habitude et venu se faire le Vieux Broussard pour la gloriole. Sans compter l'existence de monnaie à rendre et que j'aurais sans doute bénéficié d'attentions particulières... Le salut était donc dans le départ vers de nouvelles aventures sans que celui-ci ne s'apparente à une quelconque fuite.
Avoir consacré plus de vingt ans de sa vie à cette région n'est déjà pas si mal. Nous avons donc quitté la Guyane sans laisser d'ardoises chez qui que ce soit, la tête haute et animés du désir de réaliser autre chose dans notre nouveau pays d'accueil. A 59 ans et nonobstant une sale réputation en grande partie organisée par moi-même à des fins de protection, je n'ai tué personne et mon casier judiciaire est absolument vierge. Ça ne veut pas dire qu'en d'autres lieux je n'aurais pas mérité quelque sanction, mais je n'ai pas du tout envie de m'en excuser...

On sent une certaine amertume dans votre regard et vos propos sur la Guyane. Qu'est-ce qui vous a le plus déçu ?
De l'amertume... Beaucoup d'idéalistes la connaissent, car confrontés aux réalités et aux ratés d'une société sur laquelle ils ne peuvent agir dans un sens leur apparaissant souhaitable. Je ne suis certainement pas un bon Samaritain, encore moins un colonisateur dans l'âme et n'ai jamais fait preuve de paternalisme, mais si nous devons considérer comme amertume le constat de l'enlisement de la Guyane dans l'insécurité, la drogue, le SIDA, l'orpaillage, alors oui, je suis amer et beaucoup de Guyanais avec moi. En 1984, année de notre installation à Saint-Laurent, les gens étaient courtois, on ne fermait pas ses portes à clefs. Vingt-cinq ans plus tard, le petit paradis est devenu une zone de non-droit. Qui pourra ne pas regretter cette évolution ?
Ce qui me dérange est sans aucun doute cette volonté perceptible de non-développement. Le maintien de cet anachronisme qu'est l'octroi de mer en est une preuve indiscutable. Cayenne demeure depuis longtemps le premier port exportateur de containers vides d'Amérique du sud...Je veux bien croire que la faiblesse de la population ne constitue pas un marché potentiel important, mais tout de même :
Dans un pays à la pluviosité importante, on importe l'eau de France métropolitaine...
Idem pour les poteaux électriques ou téléphoniques ! La forêt guyanaise compte environ six cents essences et pas une ne présenterait des caractéristiques permettant cette utilisation ?
Comment rester sans réagir au constat des échecs successifs de nombreux projets pharamineux, présentés comme salvateurs ? Qu'il s'agisse de la centrale à bois de Dégrad des Cannes, du plan vert, du plan manioc et autres billevesées... Qu'est-il donc advenu du projet sucrier, du projet de casino à Balaté ? La cathédrale de Saint-Laurent et la désormais célèbre boulangerie de Saül seraient-elles les seules réussites ayant valeur de références ?
L'assistanat effréné lamine les initiatives potentielles. C'est le royaume des primes et la négation de la notion de mérite. J'aurais souhaité une Guyane de propriétaires terriens et immobiliers au lieu de voir qu'à l'instar d'un pays communiste, la grande majorité du territoire appartient à l'État ! Mais voilà, un Guyanais propriétaire aurait eu des choses à défendre, aurait été responsabilisé et serait devenu moins influençable, sans doute un peu plus vindicatif qu'un abonné aux prestations de toute nature. Et cela eut été intolérable ! Il apparait que les étrangers pas toujours en situation régulière n'ont qu'à défricher, planter une cabane et s'installer dans la durée, pendant que le Guyanais doit mendier une parcelle.
Comment ne pas déplorer d'avoir raté la création d'une société harmonieuse ? La Guyane est un pays neuf disposant de tous les atouts naturels, de l'appui d'une entité européenne riche, d'une population soucieuse de son intégration dans cet ensemble et aspirant à la paix et la tranquillité. Mieux, elle peut bénéficier des erreurs, expériences et enseignements passés et en retirer judicieusement les fruits. Au lieu de cela, le pays part en brioche. C'est la déconfiture complète, allant de pair il est vrai avec une décadence quasi générale. C'est bien cet aspect des choses que je critique et non pas ses acteurs qui en l'occurrence sont plus des victimes qu'autre chose. Il suffirait pourtant de bien peu de volonté politique pour libérer les énergies existantes et en faire émerger ! Est-ce donc si difficile de faire admettre qu'il n'existe pas de vraies libertés sans un minimum de contraintes ?
D'un autre côté, je me fais traiter de raciste lorsque j'ose critiquer le carnaval. Ceci est complètement délirant. Aimer un pays, ça n'est pas en accepter bêtement et sans rien dire les travers. Entretenir la population dans la pratique d'un carnaval plus ou moins permanent, lui faire admettre qu'il s'agit là de culture est une forme de lobotomie, de nivèlement par le bas et va à l'encontre des intérêts premiers de cette population. Ca n'est pas un hasard si quelques politiques sont passés à la guitare électrique entre deux airs de flute électorale ! Je parcours les sites Internet parlant de la Guyane. Il n'y est question que de concerts (souvent ratés), de soirées d'animation, de carnaval, de concours de misses. Ca n'est pas avec ça qu'on construit un pays ! Ces reportages génèrent une foule de commentaires - à l'orthographe originale - tandis que les rares informations relatives à une construction, un projet économique ou autre ne suscitent aucun intérêt. Je trouve ça regrettable et crains fortement que tôt ou tard, le réveil ne soit très rude. Comment serait-il possible pour un jeune doté d'un minimum d'ambition et de dynamisme de s'extirper d'un tel bain de médiocrité ? Une des solutions possibles passerait sans doute par un rétablissement de l'ordre sans lequel rien de sérieux et positif ne peut voir le jour. Mais est-ce encore possible d'y croire ?

Une bonne blague parmi toutes ces péripéties ?
J'en aurais plus d'une à raconter tellement les occasions de rire étaient nombreuses et nous ne nous en privions pas. Je me souviens de ces tours joués aux nouveaux arrivants pâlichons ou victimes d'une première exposition au soleil local, débarquant au magasin pour acheter du matériel de pêche. Ça donnait un dialogue du genre :
- Bonjour Monsieur. Nous venons d'arriver en Guyane et voulons aller à la pêche, mais nous n'y connaissons rien. Que nous conseillez-vous ?
Là, je savais le coup bien parti et commençais par appâter…
- Vous avez de la chance ! Vous arrivez en pleine saison de la popoye ! (En sranantongo, terme familier désignant le sexe de la femme).
- La popoye ? Je ne connais pas…
- Il s'agit d'un poisson migrateur. On en compte au moins trois espèces très abondantes et de plus en plus grosses au fur et à mesure que nous remontons le fleuve. Ici proche de l'estuaire, nous avons de la petite popoye, très gouteuse et combative. Un peu plus haut, vous trouverez la popoye cendrée, déjà plus maline, mais aussi relativement gourmande. Et bien sur, en amont, la popoye géante d'Amazonie, terriblement vorace, mais pour elle, il faut être très bien monté…
Sous sa casquette de toile mince, ma victime s'imaginait déjà de retour de pêche, surchargée de popoyes. Il ne voyait pas mes clients Bushinengués se tenir les côtes, cachés derrière les vitrines.
- Et comment ça se pêche ?
- Pour ça pas de problème. Tout le monde ici pêche la popoye. Il vous suffit de demander à un gars dans la rue. Il se fera un plaisir de vous accompagner. Même les femmes pratiquent cette activité.
- Bon, d'accord, donnez-moi tout ce qu'il faut pour la popoye.
Rapidement, je mettais dans un sachet un assortiment de fils et hameçons. Visage radieux, le conquistador d'un weekend partait vers l'aventure, la vraie, celle de la pêche à la popoye. Je ne le revoyais jamais.
J'avais aussi organisé des battues à la mirouille (Un petit oiseau avec de grosses couilles…) pour un escadron de gendarmes mobiles. Affiches à l'hôtel où ils résidaient, liste d'attente, excuses pour défection, fourniture gratuite de camions et carburant gendarmerie…
On avait aussi fait une pétition contre le lâcher par l'ONF d'éléphants en forêt guyanaise. L'ONF Cayenne téléphonait aux armuriers pour demander ce qu'était cette histoire. Les écologistes Chiliens s'intéressaient à l'affaire. RFO a du démentir la nouvelle. Mort de rire, Léon Bertrand avait signé cette pétition, ce qui lui conférait encore plus de poids. Des gens affirmaient le plus sérieusement du monde en avoir vu et quelques clients venaient nous demander des munitions pour chasser l'éléphant. La fièvre retombée, j'avais trafiqué une photo de la savane Matiti en y insérant une girafe.
- Olifant, c'est couillonnade, papa !
- Couillonnade ? Ils ont aussi lâché des girafes ! Tiens, regarde, ce n'est quand même pas une sauterelle !
- Mi maman !

Que pensez-vous de l'actualité guyanaise depuis le Québec ?
Pas grand chose de positif. J'avais conscience de vivre en Guyane sur des espoirs successifs d'amélioration. Or il s'est avéré que nous étions sur une pente en dents de scie, succession ininterrompue de bonnes et mauvaises informations et dont la tendance générale est à la baisse. La plupart des nouvelles me parvenant ici me confortent dans cette idée. Je parcoure les sites Internet, communique avec des amis de Guyane et à chaque fois ou presque, ce que j'apprends est trop souvent encore pire que la situation antérieure. Cependant, on ne ressort pas indemne de vingt ans de Guyane et la nostalgie de sa forêt me suit comme une ombre.

Des regrets d'avoir passé autant de temps en Guyane ?
Aucun. Je ne regrette ni d'y avoir passé plus de vingt ans, ni de l'avoir quittée. Ce fut une période de ma vie, parfois intense, souvent passionnante, un brin envoutante. Chaque balade en forêt était source de découverte et d'émerveillement. Je ne suis pas masochiste et si je n'avais pas profondément aimé la Guyane, je n'y serais pas passé toutes ces années. J'y aurai côtoyé des gens sortant de l'ordinaire, appris plein de choses, découvert d'autres échelles de valeurs. Une chose dont je suis absolument, intimement persuadé est qu'il n'est de richesses que d'hommes. Ce sera souvent les plus humbles d'entre eux, les petits, anonymes, la plupart du temps pittoresques qui auront su me marquer. Quelque part, chez ces soldats de l'impossible, il y avait de la grandeur et une indiscutable authenticité. Si aujourd'hui ils sont snobés, évoqués avec ironie et caricaturés en folklore poussiéreux, ils furent l'âme et l'esprit d'une certaine Guyane. Ce sont ces personnages - il est vrai hauts en couleurs - qui ont su écrire une partie de l'histoire de cette région.

En homme accompli, vous écrivez et publiez. Avez-vous des contacts avec d'autres écrivains du cru ? Cizia Zyke, a récemment défrayé la chronique avec son dernier livre et son lien supposé avec l'orpaillage clandestin. Un mot là-dessus ?
La Guyane est un paradis pour l'écrivain, surtout lorsqu'il est romancier. Il suffit de jeter un œil à travers sa moustiquaire pour trouver de nombreuses sources d'inspiration. (modéré: pas de pub) Il s'agit d'édition numérique qui imprime les livres à la demande et les expédie directement au client par voie postale. Taper par exemple "DEPLANQUE Joël" ou "Menaces sur la jungle" et vous aurez accès aux quatre titres parus à ce jour, dont mon petit dernier, un pavé de 544 pages traitant de l'orpaillage et de son impact sur l'environnement.
Ces œuvres devaient être portées à l'écran par Marc Simenon, fils de Georges et époux de Myléne Demongeot. Hélas, nous en étions rendus à l'établissement du prévisionnel création d'emplois sur la Guyane lorsque le décès accidentel de Marc a mis un terme brutal au projet. Il faudra bien que je me décide à réimprimer une bonne quantité et mettre ces livres en vente chez les libraires de Guyane ! Actuellement je travaille à la rédaction du "Manuel du vrai broussard" et également sur un ouvrage relatant notre expérience d'immigration au Québec.
Suite à notre départ de Guyane, nous sommes restés en contact avec Jean-Henri Brenier, auteur de "Long fut le chemin" et de "L'or de l'Arataye" mais avons perdu récemment sa trace.
J'ai envoyé quelques courriels à Cizia Zyke mais n'ai reçu aucune réponse. Je dois prochainement commander son livre et suppose qu'il sera de la même veine qu'Oro.

Vous vivez désormais au Québec, des points communs avec la Guyane ?
De très grands espaces, une très faible densité de population et une forêt plus ou moins ravagée. Voilà pour les points communs.
Pour le reste, sécurité correcte surtout en campagne. Pas de grilles aux fenêtres. Respect du règlement, courtoisie, culture du travail et respect de l'individu. Du gibier et du poisson, plus de 32000 lacs d'une surface supérieure à 3 Km²... De la neige, de la fraicheur assurée d'octobre à avril...
Au passif ? Nourriture nord-américaine. On y cause français, mais on s'y comporte trop souvent en anglo-saxon. On y a un culte immodéré pour le Dieu dollar qui confine au ridicule et les pubs télé assenées chaque 15 mn sont complètement débiles. On y est assailli en permanence par la publicité. Pourtant, il y fait bon vivre. Les gens sont chaleureux.
Au Québec nous sommes propriétaires d'une grande maison de 450 M² habitables, d'un parc d'agrément avec étang et de deux chalets haut de gamme que nous louons. Non envisageable en Europe, encore moins en Guyane.
Petite ombre au tableau : cette réputation de fou furieux qui me colle à la peau. Normal : je ramasse des "champignons sauvages" qui abondent en forêt. Les Québécois en ont une peur bleue et les préfèrent sous blister ou en conserve, certifiés Chernobyl... Comme on les comprend ! Dans ces étendues glacées et balayées par le blizzard, on bronze à côté des boites...

Le mot de la fin ?
Nous recherchons tous le bonheur sans savoir qu'en fait il s'agit du chemin y menant. Un petit mot pour mon épouse Maria, unique femme de Guyane à chasser de nuit en pleine forêt, seule, hors layon, se déplaçant à la boussole, appelant avec succès le gibier et sachant concrétiser. Sans elle, sans sa ténacité à mes côtés, toutes ces aventures n'auraient pas été possibles. Pour conclure, c'est à ce monument qu'est encore - mais pour combien de temps - la forêt Guyanaise que va l'essentiel de mes pensées, sans oublier les hommes qui l'habitent, en tirent leur subsistance de façon raisonnée. Ils furent mes formateurs, mes amis, partenaires de chasse ou de mission fluviale. C'est à eux aussi que s'adressent mes nombreux souvenirs.
Et si un jour vous croisez un jaguar, laissez-le donc vivre sa vie de parfait prédateur. Adressez-lui un amical salut de ma part. C'est un de mes amis…


Merci.

wow - quel pavé !

quelques sauts de ligne auraient peut-être été les bienvenus ?

Mais non Tyrex il n'exagère pas du tout.
Pauvre Dijou! Peut-être ne perdra t-elle pas la vie, mais elle y perdra son argent,son temps et sa santé. Aprés la 1ère année où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, elle s'apercevra de la réelle mentalité des gens et finira par une dépression la 3ème année et retournera se faire soigner dans son pays d'origine.

Tout ceci est vérifiable.

Le problème est que les gens espèrent souvent qu'on leur dise ce qu'ils aimeraient entendre. Ils n'apprécient que modérément de voir contrarier leurs espérances, voire leurs illusions. Comme j'ai déjà dit à quelqu'un : "le plus beau pays n'est jamais celui où l'on est, ni celui d'où l'on vient. C'est toujours celui où l'on va pour la première fois". Pierre973 a su parfaitement résumer la situation en quelques lignes.
Tout est possible en Guyane. Tout est à faire, mais pas grand-chose ne se fait. Cayenne est le premier port d'Amérique du sud exportateur de containers vides. Plus de 600 essences forestières et pas une bonne pour faire des poteaux téléphoniques... Deux mètres de pluie par an et on fait venir de l'eau en bouteille...
La Guyane est un pays de prédateurs. Le piranha y hante les trottoirs, la forêt. Il est partout, solitaire ou en bancs serrés. Malheur à l'oie blanche, au crédule qui ne saura pas se revêtir d'un costard de jaguar ou de requin. Et pourtant, il y a là-bas des gens absolument extraordinaires, sortes de corps étrangers espérant toujours que ça aille mieux.

Mais non Tyrex il n'exagère pas du tout.
Pauvre Dijou! Peut-être ne perdra t-elle pas la vie, mais elle y perdra son argent,son temps et sa santé. Aprés la 1ère année où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, elle s'apercevra de la réelle mentalité des gens et finira par une dépression la 3ème année et retournera se faire soigner dans son pays d'origine.


Il ne faut quand même pas exagérer. Pour ma part, parti sans illusions, je suis resté un quart de siècle à cheval sur la Guyane et le Brésil, sans déprimer. J'ai travaillé dur, j'ai chopé le paludisme car j'avais choisi de servir en pays amérindien et que c'était le corollaire, j'ai rencontré de grosses déceptions mais aussi d'énormes satisfactions, j'ai pu faire des choses, sur les plans professionnel et humain, que je n'aurais jamais imaginé dans mes rêves les plus fous si j'étais resté dans l'hexagone.

J'ai eu de grosses déceptions, et d'énormes satisfactions. Bref ça s'équilibrait sans doute, je me répète, parce que je n'avais pas d'illusions et parce que je ne prétendais pas réformer le monde qui m'entourait. J'ai rencontré de sacrés connards, mais j'en croise tous les jours en ce moment, et pas en Guyane. J'ai aussi noué des contacts extraordinaires dans tous les milieux.

La plupart du temps, les gens qui dépriment ont cru qu'exporter leurs problèmes les résoudrait. Comme effectivement le milieu est rude, c'est le contraire qui se produit. Mais rude ne veut pas dire infernal: ça a de bons côtés.

En outre en général la "dépression" ne se produit pas au bout de trois ans mais de quatre, quand il s'agit de fonctionnaires: ainsi ils ont eu le temps de toucher toute leur prime d'installation. Avant, c'était très bien, dès que tout le flouze est arrivé, c'est insupportable. Étonnant, n'est ce pas? Une fois rentrés, une année en France suffira à soigner leur dépression, avant qu'ils ne repartent pour un autre DOM pour toucher encore une prime (en subissant encore une dépression), et ainsi de suite. Il y a des spécialistes en ce domaine. J'en ai connu un qui a fait quatre navettes, avec quatre primes et autant de "dépressions".

A contrario je tire mon chapeau à l'un d'eux (un collocataire). Il est venu, ça ne lui a pas plu, au bout de trois mois il a décidé de repartir, il a rédigé sa demande de mutation très largement pour être sûr de l'avoir. Du coup il a même dû rembourser son premier tiers de prime, mais sachant qu'il n'avait plus que neuf mois à "tirer" sur place, il a gardé le moral et a profité de ce qu'il pouvait faire quand même sur place avant de rentrer.

Quand j'ai initié ce sujet, j'ai précisé que c'était des exemples de ce dont il fallait se méfier, et qu'il y avait aussi des gens merveilleux en Guyane et je le maintiens. Il faut arrêter d'écrire n'importe quoi: on est en général bien mieux en Guyane que dans pas mal d'endroits de l'hexagone! Simplement il ne faut pas s'imaginer que les gens vous attendent comme le Messie, que tout se passera comme sur des roulettes, qu'on peut se permettre n'importe quoi.

Cela dit si on est vraiment mal, il y a une solution et une seule: s'en aller tout comme on est arrivé. De préférence sans en dégouter les autres car chaque cas est un cas particulier.


Notez que contrairement à d'aucuns sur ce forum, je suis le premier à appeler à la prudence quand on vient sans filet: autant un fonctionnaire ou un expat' dans une boîte liée au spatial (par exemple) ne risquent pas grand chose (emploi garanti et sursalaire), autant dans le secteur privé il faut faire très attention, je ne cesse de mettre les gens en garde là dessus.(preuve que je ne suis pas d'un optimisme béat).
Cela dit "Pascal le petit Belge" qui m'a contacté pour préparer son départ et qui a pris toutes ses précautions est un exemple comme quoi on peut se faire une gentille petite place en Guyane.

Les messages outranciers dans un sens ou dans l'autre n'aident en aucune manière les gens qui viennent s'informer.

Maintenant une chose est sûre: vous partez dans un pays de 200.000 habitants avec tout ce que ça implique (de mon temps... 80.000 au moment de mon arrivée). Si vous n'aimez pas la nature, laissez tomber parce que c'est le côté positif de la Guyane! Vous ne pouvez prétendre trouver dans un trou la vie culturelle d'une grande métropole!

Hello Pierre

Merci pour ton témoignage, j'ai décider de venir vivre a Saint Laurent j'y serai le 13 Juin..

Je serai trés prudente et si c'est trop dur j'essayerai d'avoir kourou ou autres.

JE viens en Guyane pour découvrir un autre continent, la nature et les gens.

Je suis bien dans ma vie mais j'ai envie de changer de boulot, et j'ai cette opportunité
c'est aussi simple que cela.

Loin d'être dans la  dépression où autres.J'aime les choses simples de la vie un bon repas de bon amis pour le partager, la randonnée  un bon livre,un bon film, un concert, de la musique..Je ne fuis rien.

Je veux découvrir la guyane ,le brésil....

Je crains les moustiques et les brigands mais bon c'est pas pour autant que je vais flipper et rester
chez moi au bord de la mer.

NON je viens quand même grâce a tous vos écrits suis plus que prévenus....

JE vous donnerai mes impressions...sur place a Saint Laurent..

Juste un truc: il y a infiniment plus de moustiques en Sologne que sur 99,9% du territoire guyanais

Merci benj77 d'avoir rétabli un peu l'équilibre sur la Guyane.
Être modéré, c'est très bien!

Fermé